Où l’on reparle de longévité
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Grand Père



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Posté le : 02/06/2024 11:32:06
 
 
Il y a longtemps que je voulais publier sur ce sujet évoqué ça et là sur le forum. 
Je me lance donc. 

Attention, sous ce pavé il y a la plage, mais il va falloir creuser ! 


Prologue

La durée de vie des êtres vivants est essentiellement conditionnée par leur nature spécifique (Un éléphant vit plus longtemps qu’un éphémère), mais aussi, et ceci de façon importante, par leur milieu. Viennent ensuite le hasard (Famine, accident, altercation, prédation…), les aléas climatiques et les intempéries, et le bagage génétique individuel, bien sûr… 

Si un chat de ferme (ou féral) vit deux à trois ans, son homologue de salon peut vivre cinq à dix fois plus longtemps. Ils ont peu ou prou les mêmes chances à la naissance, mais l’alimentation, les maladies, les blessures leur imposent un parcourt différent et beaucoup plus court pour l’infortuné.
On peut en déduire que la vie « domestique" prédestine à une vie plus longue et, parfois, plus "heureuse". 

Mais qu’en est-il de nos hôtes d’aquarium ? 
Théoriquement bien nourris, et en l’absence de maladie et de prédateur, ils devraient vivre bien plus longtemps que dans la nature. 
Et pourtant, ce n’est que rarement le cas !

En effet, compte tenu de ce qui est dit plus haut, on pourrait penser qu’un poisson en captivité pourrait vivre trois fois plus longtemps (au moins) que son homologue sauvage. Mais qu’en est-il vraiment ?
Quels sont les facteurs limitant de la longévité de nos hôtes ?
Que peut-on mettre en oeuvre pour leur assurer longue vie et prospérité ? 🖖 

Ce fil n’a aucune prétention scientifique et de nombreuses exceptions ne seront pas prises en compte. 
Il doit se lire dans un premier temps comme une reflexion personnelle, rien de plus, mais j’espère votre participation pour agrémenter cette réflexion.

Au fur et à mesure des publications, et des commentaires qu’elles suscitent, elles rejoindront le pavé initial pour former un tout que j’espère constructif.

Bonne lecture.

Introduction

On trouve souvent sur les fiches des bases de données, des longévités supposées en captivité. Le plus souvent ce ne sont que des approximations qui n’ont pas grand chose à voir avec la théorie et si peu avec l'expérience.
La longévité de Chromobotia macracanthus par exemple, est souvent estimée entre huit est dix ans dans le meilleurs des cas, alors que bon nombre de poissons de cette espèce ont vécus vingt-cinq ans dans de bonnes conditions de maintenance. 
On trouve cinq ans pour Corydoras paleatus, alors que certains en vivent quinze, voire plus encore. Le record de longévité est détenu par Corydoras aeneus avec 27 ans.
Et que dire des escargots du type néritine, qui vivent deux à trois ans en moyenne en aquarium alors qu’elles vivent plus de dix en dans la nature... Et des Macrotocinclus qui n’atteignent presque jamais les dix ans théoriques que leur confère leur prédisposition naturelle (relation morphologie/écologie/éthologie) ?

Le cas typique du poisson-rouge mérite d’être mentionné. La plupart des gens pensent qu’un Bubulle ne vit qu’un ou deux ans. La plupart des aquariophiles savent qu’il peut vivre dix ou quinze ans, et les spécialistes annoncent plus de vingt ans et même quarante… mais c’est un record.
Alors pourquoi nos écailles passent-elles l’arme à gauche plus tôt que prévu ?

Acte 1
Les antécédents.

Les poissons récemment acquis meurent parfois prématurément, sans raison apparente.
Les aquariophiles le savent, le poissons nés chez eux vivent plus longtemps.
Il y a plusieurs raisons à cela.

La plupart du temps, ce sont les conditions de transport et de maintenance des animaux qui n’a pas été fait dans de bonnes conditions.
Pour s’en convaincre, il suffit de lire les déboires de certains d'entre nous quant à l’acheminement de leurs commande d’une part, et de se promener en animalerie avec un conductivimètre d’autre part.
Résultat, les animaux arrivent stressés voire en très mauvais état de chez l’éleveur et, en animalerie notament, sont acclimatés à la va-vite dans une eau qui ne leur convient pas.

Qui n’a pas vu en grande surface des sacs de transport flottant dans des bacs tout-venant ?
Les vendeurs ne tiennent visiblement compte que de la température et aucunement des paramètres de l’eau de transport. Il en résulte un choc physico-chimique qui met l’animal en grande difficulté. 
Il stresse, développe des maladies, et meurent peu de temps après leur acquisition… parfois même si l’aquariophile met en place un protocole d’acclimatation irréprochable.

L’état sanitaire de départ ?
Il est difficile de remettre en cause l’état sanitaire des bacs d’élevage des professionnels. Leur survie en dépend. 
On peut en revanche s’inquiéter de la médication excessive qui fragilise l’immunité naturelle des animaux. Mais c’est une autre histoire. 

La consanguinité ?
L’élevage intensif, et la sélection qui en découle, crée des sujets affaiblis qui, s’ils gagnent en couleurs ou en voilure, deviennent fragiles et sont fréquemment porteur de tares génétiques. 
Le cas des Betta splendens est connu. Sélectionnés à outrance pour un marché de grande consommation, ils sont presque toujours "tarés" et développent très souvent des tumeurs. Ils pourraient théoriquement vivre dix ans… ils n’en dépassent que rarement trois ou quatre.
Le cas des Carassius auratus difformes en est un autre. Il est de plus représentatif de notre manque total de respect pour le monde animal. (Mais ce n’est que mon avis).

Le transport ?
De toute évidence, le transport martyrise nos hôtes. Il faut cependant bien différencier le transport de longue durée (international parfois), du transport de proximité. 
Sur le premier nous n’avons guère d’influence, sauf à ne choisir que des transporteurs agréés, seuls habilités au transport d'animaux vivants.
Sur le second en revanche nous sommes seuls responsables. Il faudra veiller à ne pas faire de bêtises. En fonction de la distance à parcourir, du mode de transport, et de la saison, on pourra opter pour la poche en plastique nue ou pour la glacière, avec ou sans chaufferette.

L’acclimatation ?
Il y a là matière à reflexion.
Comme la plupart des animaleries, beaucoup d’aquariophiles débutants ne tiennent compte que de la température. Il est impératif de vérifier les paramètres de l’eau de transport, qui donne une indication sur les conditions d’élevage et d’acheminement.
Mais nous avons déjà débattu sur ce sujet.

Alors la longévité est-elle influencée par les antécédents ? 
Sans doute. Mais il semble que le principal problème* vienne des animaleries qui ne tiennent quasiment jamais compte du biotope spécifique à l’animal reçu.
Armez-vous d’un conductivimètre, vous en serez convaincu.

*On devra ici mettre de coté le problème de la sur-sélection et de la consanguinité, mais on y reviendra sûrement.

L'achat coup de coeur est à bannir. On ne repart pas chez soi avec un poisson dans une poche en plastique sans avoir réfléchi à son transport, son acclimatation, mais aussi sans s'être renseigné sur sa provenance, sur ses conditions de maintenance passées et future. Les animaux ne sont pas des jouets !

En attendant, on peut raisonnablement se demander si le jeu en vaut bien la chandelle. Beaucoup d’aquariophiles, surtout les plus aguerri-e-s, préfère de loin les formes sauvages aux poissons hyper-sélectionnés. 
En effet, pourquoi choisir des "monstres" créés pour notre seul plaisir, défaisant en quelques sélections ce que Dame Nature a mis des milliers d’années à bâtir ?
Mais ce n’est pas le sujet, n’est-ce pas ?

Acte 2
L’accueil

Après avoir passé en revue les problèmes ayant pu survenir avant l’acquisition de nos animaux, tâchons de balayer devant notre porte.
Quelle incidence peut avoir la maintenance sur la longévité de nos hôtes ?
Allez, courage. Continuons à creuser !

Les paramètres généraux ? 
Les bases de données donnent une fourchette de paramètres supportables pour une espèce donnée. Comment faire autrement ?
Mais l’aquariophile novice y voit une autorisation de dérapage. Il fait chevaucher les « fourchettes » de telle façon que chaque espèce accueillie se trouve dans ses limites d’acceptation. Pour certains d’entre nous, cette aquariophilie communautaire non biotope, est une hérésie. 
Certes toutes les espèces convoitées pourront être dans leur fourchette d’acceptation, mais aucune ne sera dans sa zone de bien-être.
Le cas des escargots Neritina, Nerite… est navrant. Vendus pour l’eau douce, la plupart du temps comme « mangeurs d’algues », ces escargots, bien que supportant l’eau douce, devraient être maintenus en eau dure, voire saumâtre.
Ils pourrait vivre dix ans… ils n’en dépassent que rarement deux.
Le cas des Geosesarma sp. crabes terrestres, le plus souvent mal identifiés, qui meurent noyés dans des aquariums.
Le cas des potamodromes qui demandent à changer de milieu au cours de l’année, comme la plupart des habitants des fleuves soumis aux variations saisonnière.
Et le cas des sténotopiques si étroitement liés à leur milieu qu’ils ne peuvent être accueillis qu’en bac biotope spécifique.

Le manque de place ?
Dans les bases de données, encore une fois, un volume minimum est proposé pour chaque espèce, parfois complété d’un volume conseillé (comme sur B-Aqua).
Le volume minimum n’est qu’une limite basse à ne pas dépasser. Le volume conseillé est une valeur plus adaptée au bien-être des animaux accueillis. 
Et encore faut-il bien garder à l’esprit que ce volume est donné en fonction d’un nombre d’individus minimum, conditionné par le mode de vie de l'espèce, et à l’exclusion d’autres espèces.
En clair, si on convoite deux espèces nécessitant cent litres chacune, cela fait un volume deux cents litres à partager ! En fait c’est un peu plus compliqué, mais c’est l’idée. ;-)

Les cas des Scalaires, vendus jeunes, et qui demandent, au bas mot, quatre-cent cinquante litres pour grandir harmonieusement, est malheureusement l’un des plus souvent évoqué.
Ils pourrait vivre vingt ans… ils n’en dépassent que rarement huit parce qu'atteint de nanisme dû à l’étroitesse de leur bac.
Et celui assez fréquent aussi des Botia (o) qui sont achetés petits et qui demandent six cents litres pour grandir harmonieusement.
Ils devraient atteindre (au bout de vingt-cinq ans) plus de trente centimètres n’en dépassent que rarement la dizaine pour cette raison, et pour de nombreuses raisons non encore évoquées, comme une nourriture et un substrat non-approprié. Mais nous en reparlerons.
 
Le manque de territoires pour chacun ?
Une des principales sources de stress et le manque de « territoires » adaptés. 
Le stress entraine mal-être et maladies qui mènent souvent à une mort prématurée.
On ne devrait pas parler d’un territoire, mais de zones. Le territoire vital pour une espèce donnée n’est pas seulement un lieu d’un volume suffisant (voir plus haut). Un territoire c’est un espace de gagnage, plus un lieu de quiétude, un lieu de frai et un lieu susceptible d’être partagé, qui n’empiète sur aucun des trois autres.

Ici, on devra détailler un peu les différents problèmes rencontrés du fait de l’exigüité de nos aquariums.

La pression due à la promiscuité : 
Si une espèce de banc peut vivre en grand nombre et même ne vivre qu’en grande formation pour certaines, la plupart des poissons n’apprécient pas la présence d’autres poissons plus grands ou plus taquins. Cette situation entraine une inquiétude maladive qui écourte grandement l’espérance de vie.

La prédation, le harcèlement : 
Bien sûr la prédation sur les alevins notamment fait chuter la longévité, mais le harcèlement hiérarchique ou sexuel en fait tout autant.

Les reproductions à répétition et non annuelle, entrainent souvent la mort des femelles par harassement, et des mâles lors des querelles de voisinage.
Il est important de limiter les périodes de frai pour les espèces soumises à des variations saisonnières de milieu. Dans la nature, la reproduction continue est rare. Elle est le plus souvent annuelle, même si une deuxième période, souvent moins féconde, peut avoir lieu.

Autre forme de harcèlement, les Barbus et autres Puntius qui sont des enquiquineurs, stressent souvent les espèces plus paisibles, comme les Gourami par exemple. Ils les embêtent tant, que ceux-ci en perdent l’appétit et meurent… mais au moment du frai, ce sont les Barbus qui en font les… frais. Ces mêmes Gourami devenus soudain très très farouches, les attendent aux tournant et il n’est pas rare que lesdits Barbus soient retrouvés morts au petit matin. 

Les arthropodes, si fragiles pendant la mue, ont pour leur sécurité un besoin impératif d’une retraite efficace et sûre. Durant toute leur vie, ils devront pouvoir bénéficier individuellement d’un lieu de quiétude adapté.
La mue est le moment où le taux de mortalité monte en flèche chez les écrevisses notamment.

Le manque (ou l’excès ?) d’interactions sociales : 
La grégarité et la convivialité 

On ne dira jamais assez que les poissons grégaires doivent être élevés en groupe aussi important que possible. L’effet de banc ou de groupe est indispensable à la quiétude, et même parfois à l’expression du frai. C’est le cas de Barboides gracilis
Certains poissons, crustacés ou même mollusques, sont si sociables qu’ils meurent rapidement s’ils sont maintenus seuls ou en trop petit nombre. 
Note : il est parfois important pour une espèce donnée, d'être en présence d'une autre espèce qui joue un rôle apaisant...

Les dither fishes  
Le terme dither fish, "poisson sentinelle" fait référence à un groupe arbitraire de poissons d'aquarium, couramment utilisé par les aquariophiles, pour aider à réduire la timidité et l'agressivité innées ainsi que pour promouvoir un comportement social normal chez les autres poissons hébergés dans le même aquarium. Certes ils annoncent un danger, mais leur confiance en revanche, calme durablement l'ensemble du bac.

L’ennui : chasse, vie de groupe.
Les poissons grégaires, les poissons de banc, doivent vivre en groupes plus ou moins important selon la place disponible.
Il en va de leur sécurité, mais aussi de leur bien-être. Esseulé, un poisson s’ennuie et s’inquiète, il dépérit rapidement.

Les (soi-disant) solitaires 
Ici on peut se demander si la vie en solitaire est une bonne chose. À y regarder de plus près, un animal solitaire… ça n’existe pas ! Il aurait depuis bien longtemps disparu. :-)) Si le bien-être animal passe par la sécurité physique et alimentaire, elle passe aussi par une vie sociale et sexuelle riche. Conserver un poissons seul, sans contact avec d'autres membres de son espèce est sans aucun doute contre nature. Interdire à un individu le contact avec ses congénères est vraisemblablement une cause de mort précoce. 

Les prédateurs doivent chasser. 
Les prédateurs ont besoin de chasser pour leur bien-être. Il est impératif de leur fournir régulièrement des proies vivantes afin d'attiser leur instinct.
Ne les nourrir qu'avec des paillettes sèches ou même des proies surgelées, conduit à une "clochardisation" délétère, et diminue leur espérance de vie.

Attention ! : Un prédateur a tendance à trop manger si la nourriture est facile à saisir, il faut le nourrir seulement trois fois par semaine afin d'éviter des dommages de croissance, sauf à ne lui fournir que du vivant.
Manger à sa faim ne suffit pas, il faut qu'il participe activement à la recherche et à la prise des proies. Manger une nourriture morte n'aboutit qu'à une "clochardisation" préjudiciable à sa santé aussi bien mental que physique.
Un ou plusieurs jours de jeûne sont nécessaires à une croissance harmonieuse.

Sans un régime approprié, un prédateur s’encroute et sa vie en est écourtée.

Le régime alimentaire ? 
Puisque nous y sommes, parlons nourriture.
Bien sûr la nourriture influe grandement sur la longévité de nos animaux.
Inadaptée, en quantité ou en qualité, la nourriture pourra être un facteur déterminant.

Le cas des carinotetraodons, exclusivement molluscivore, des prédateurs comme les Dario sp. Myanmar, qui refuseront d’autre nourriture que des proies vivantes adaptées, le cas des Anentome helena achetés pour "exterminer" les escargots, ou des Macrotocinclus acquis pour détruire les algues… ne sont que quelques cas emblématiques cachant une forêt d’erreurs irréparables. 
Le plus souvent ces quatre là meurent de faim faute de nourriture appropriée. 

Les vendeurs (encore eux) ne jurent que par les paillettes et autres granulés, faciles à stocker et à vendre. On trouve aussi de nos jours des surgelés.
Toutes ces nourritures industrielles ne remplaceront jamais une nourriture fraiche, vivante… naturelle quoi !

Même les omnivores, prompts à engloutir leur ration déshydratée, ont besoin de proies vivantes appropriées pour leur santé, leur moral, et pour stimuler le frai.

La concurrence alimentaire
À cheval sur l’alimentation et le manque de place, la concurrence joue un rôle certain dans le mal-être de certaines espèces. 

Nocturnes et crépusculaires, les silures de verre par exemple, chassent mieux à l’affut, dans la pénombre. Les maintenir en bac communautaire les prive le plus souvent de nourriture. Elles n’y vivent pas longtemps.

Les incompatibilités
On peut cité le cas du CO2, incompatible avec les Corydoras, du sable grossier incompatibles avec les géophages (Geophagus, Mikrogeophagus...) et les fouisseurs (Pangio, corydoras...), des rochers abrasifs incompatibles avec la plupart des rhéophiles.
Tout ces aménagements entrainent des lésions irréversibles qui finissent par sérieusement gréver l'espérance de vie de nos hôtes. 


Alors la longévité est-elle influencée par la maintenance ?
On ne peut le nier. C’est juste une évidence. 
Le non respect de l’écologie et de l’éthologie propre à l’espèce accueillie, semble être la principale cause de mortalité prématurée une fois le poisson acclimaté.
Le non respect des variations saisonnières (du biotope, ou due à la migration) et, plus généralement, des paramètres de maintenance, semble être, avec l’exiguïté (éthologie) et l’alimentation (écologie), le facteur limitant. 

Attention ! : Un poisson qui fréquente une large gamme d'habitats dans la nature, est donc soumis à d'importantes variations saisonnières, d'où son apparente tolérance à des paramètres de l'eau extrêmement divers. En réalité, ses exigences initiales sont déterminées par la localité et la saison de collecte. Il est donc préférable de demander à votre grossiste leur lieu de pêche des poissons convoités et les conditions d'eau dans laquelle ils ont été maintenu jusqu'a l'achat.Le respect des variations saisonnières propres à son milieux lui assurera de plus une longévité accrue.

Le bac communautaire non biotope, surtout de petit taille est un non-sens. Il ne permet pas aux animaux de trouver, dans un si petit espace, l’espace vital dont ils ont besoin. (Mais ce n’est que mon avis.)

L’aquariophile doit soigner l’accueil de chacun de ses animaux et ne choisir que des animaux d’un même milieu, mais ne partageant pas la même niche écologique. Dans un bac de moins de trois cents litres, le choix sera limité dans la plupart des cas. De cette façon, chaque espèce, et chaque individus de ces espèces trouvera la place qui lui convient, et vivra "heureux"… et longtemps. 

Acte 3
Le cas particulier de la "reproduction".  

Après avoir passé en revue les problèmes ayant pu survenir avant l’acquisition de nos animaux, lors de la maintenance communautaire ou pas, examinons le cas particulier de la procréation*.

Le frai, ou l’absence de frai a t-il une influence sur la longévité de nos hôtes ?
Allez, en avant. reprenons la pelle !

On entend souvent les débutants dire « Pas de danger, je ne tiens pas à avoir des petits ! » ou « je n’ai pris que des mâles pour ne pas être embêté ! ». 

Imaginez une vie sans amour… qui en voudrait ? 
La plupart des animaux, mais aussi des plantes et de tout ce qui est vivant, n’aspirent, consciemment ou inconsciemment, qu’à laisser une descendance. Priver un animal de ce besoin vital est un non-sens... Mais ici le bien-être animal se heurte aux contraintes de l’aquariophile, voire de l’aquariophilie. S’il existe un stress certain dû au frai, l’absence de frai crée surement un mal-être préjudiciable. Difficile de statuer sans exemple. C’est bien pour cela que ce chapitre complexe méritait un « acte » pour lui tout seul.

Les Gourami et autres faiseurs de bulles, espace vital et hausse de la criminalité. 
La reproduction des labyrinthidés, engendre de nombreux problèmes qui peuvent réduire grandement leur longévité… ou celle de leur entourage. Comme tous les territoriaux, leur querelles hiérarchiques engendrent leur lot de morts prématurées. Les mâles, mais aussi les femelles, n’hésitent pas à jouer du couteau pour rester seul-e-s en lice. Les perdants perdent bien souvent plus que leur honneur. Une fois le choix fait, l’agressivité va se tourner vers les autres occupants du bac, surtout les poissons de surface qui seront toujours trop près du nid. Là encore, il y aura des pertes. Puis les jeunes vont naitre et la formation de leur labyrinthe sera un moment décisif. Beaucoup mourront si on a pas pris les précautions nécessaires… Puis la progéniture grandissant, les querelles reprendront. On le voit, à chaque étape Atropos va jouer du ciseau. 

Les Pangio, sous l’oeil de Taranis.  
Les loches ne sont pas très facile à maintenir, et leur longévité est faible en aquarium. Ces sont des potamodromes qui passent de la profondeur des fleuves au rives inondées. En soi, c’est déjà une difficulté, mais le plus dur reste à venir. On dit que les Pangio frai lors des orages. Il semble que ce soit la pression atmosphérique qui les décide à passer à l’acte. Hors sans cette pression, les femelles meurent faute de pouvoir expulser leurs oeufs. Bon, on ne trouve pas vraiment d’étude scientifique corroborant ou infirmant cette thèse, mais le fait est que sans une profondeur de plus de soixante centimètres en aquarium, les femelles périssent jeunes. Ici, le frai est principal cause de mortalité. 

Les écrevisses, la mue… toujours la mue ! 
Chez les écrevisses, comme chez les crevettes, l’accouplement à lieu immédiatement après la mue. Mais la mue est une phase d’extrême vulnérabilité. Comme on l’a vu plus haut, sans un bac conçu pour elles… 

Les escargots, le cas étrange des Viviparus. 
Plusieurs sources signalent la mort d’escargots sitôt post-partum, voire post-coïtum. C’est un cas étrange, qui ne cesse d’interroger. Pourquoi la nature mettrait-elle en oeuvre une telle stratégie ? 
Là, je sèche. 
Que les mâles meurent après l’accouplement, la nature l’a déjà fait, mais c’est en général pour apporter à la femelle un complément alimentaire utile pour la suite. Ici, ce n’est pas le cas. 
Que la femelle meurt après avoir donné naissance à une dizaine de rejetons est plus facile à expliquer. La procréation lui coute énormément et il est possible qu’elle meurt d’épuisement. 
Bref, il y a de fortes chance que cet étrange phénomène ne soit lié qu’à la captivité. Pourquoi ? Comment ? Je n’en sais rien. 

Comme on peut difficilement empêcher les escargots de se reproduire, il va falloir trouver une parade. L’une d’entre nous s’y attelle. Affaire à suivre. 

Les potamodromes, leurs besoins et leurs envies… 
On évoquera ici un des cas les plus courant de « mauvaise » maintenance qui influe grandement sur la longévité de nos hôtes. De nombreux poissons, mais aussi certains escargots, migrent pour se reproduire. La migration peut être latérale comme en Amazonie ou en Asie où les poissons profitent des inondations pour frayer dans des zones riches en nourriture. Ces zones sont aussi très souvent plus chaudes, plus acides, plus douce, que le lit principal des rivières fréquentées habituellement (forets inondées d’Amérique du sud ou d’Asie). La migration peut être aussi de l’estuaire à la source, comme pour les Nérites. Il s'agit de migrations holobiotiques, de loin les plus fréquentes. 

Les migrateurs amphidromes (Crevette d’Amano) sont plus rares mais le problème est le même, mis à part qu’on ne cherche même pas à les faire reproduire. 
Dans un aquarium non-biotope, il sera impossible de fournir aux animaux la totalité du cycle de vie naturel à l’espèce. Alors soit on ne garde que la période de frai (ce qui est courant pour les amazoniens), et dans ce cas les poissons s’épuisent en procréation. Soit on privilégie la phase fluviale, et on interdit aux poissons de se reproduire (ce qui est le cas des potamodromes asiatiques). Dans certain cas, l’instinct sera si fort que les poissons, escargots, crevettes… feront leur maximum pour quitter le bac. Les poissons qu’on empêche de se reproduire ou de migrer deviennent apathiques, téméraires ou belliqueux, et leur mal-être les expose aux maladies ou aux accidents

Dans tous les cas, la durée due vie sera considérablement réduite. Les uns comme les autres s’épuiseront et/ou ne bénéficieront pas de la période de repos nécessaire à leur bonne santé. Ils vivront beaucoup moins longtemps.

La migration verticale.
Dans la nature, les animaux aquatiques profitent des différences de températures entre la surface et les eaux profondes. Ils en profitent pour rejoindre les eaux chaudes de surface à la fin de la saison froide ou les profondeurs lors des températures excessives de la saison chaude. 
En région tempérée, les animaux quittent la surface, parfois gelée, pour se protéger du froid, près ou même dans le substrat.
En aquarium intérieur, il est presque impossible de donner aux animaux cette option. En revanche, en poubellarium ou bien sûr en bassin, cette possibilité reste abordable.
Cette migration est indispensable à de nombreux arthropodes, mais l’est aussi pour certains poissons. Certains, comme les Pangios par exemple ont, semble t-il, un besoin impératif de cette migration pour se reproduire.

Il va de soi que l’absence de possibilité de migration verticale, limite grandement la longévité de ces espèces. 

Les tempérés. Pause toujours, tu m’intéresses. 
Comme pour les potamodromes, les animaux vivants en zone tempérée subissent des changements de milieu. La période hivernale fait chuter la température, la printemps et la fonte des neige accélère le débit de l’eau… quel que soit le changement, il est vital pour ces espèces. Une phase de repos, hivernale le plus souvent, est impérative. Il existe aussi des repos estivaux chez certaines espèces asiatiques qui elles subissent des sécheresses. 

Encore une fois, ces variations saisonnières annoncent le frai ou imposent le repos annuel. Sans ce cycle, les animaux aquatiques dont le métabolisme est intimement lié à la température, s’épuisent et leur vie est écourtée. 

Attention ! : Les rythmes circadiens ont une importance cruciale pour les animaux, et le fait de placer un aquarium dans une pièce éclairée en permanence perturbe grandement le cycle biologique des poissons notament. Le désordre touche en premier la reproduction, mais aussi tous les aspects de sa vie. 

La face cachée de l’aquariophilie. Un peu d’intimité que diable ! 
Un fait rarement évoqué, celui de l’intimité. Pas de celle de l’aquariophile, mais celle des poissons, j’entends. 
Les poissons, les crustacés, ont besoin de se cacher lors du frai… mais aussi dans leur vie de tous les jours pour certains. 
On tâchera d’éviter les bacs visibles de tout coté. Les animaux ne peuvent pas se soustraire à la vue et stressent. On retrouve ici les poissons « coincés » de tout à l’heure. L’inquiétude augmente les chance de développer des maladies et diminue donc l’espérance de vie. 

On notera aussi qu’une vitre arrière, laissée aux algues vertes, est une formidable zone de gagnage pour les brouteurs. Elle participe clairement au bien-être de ceux-ci.

L'apprentissage.
Suggéré par Opabinia qui souligne  "qu’il était fortement déconseillé aux éleveurs amateurs de faire "cracher" les cichlidés incubateurs, parce que les alevins apprennent de leurs parents. Résultat : eux mêmes ne sauront pas élever leurs petits si on les a isolés trop tôt, d’où un déclin de reproduction". (sic)

Il est évident que l'apprentissage joue un rôle important dans le taux de survie des alevins.

Trop, c'est trop !
Reste un sujet important, intimement lié à la reproduction : l’invasion.
On veillera non seulement à limiter les périodes de frai à une ou deux par an, mais aussi à prévoir la destinée des rejetons.
Sachant que les plus prolifiques n’intéressent personne, on ne vendra pas, ni même donnera, les guppies en surnombre. Prévoir un « débouché » est de la responsabilité de l’aquariophile !
C’est une joie de voir proliférer ses protégés, mais la surpopulation est une cause évidente de mal-être en aquariophilie. 

* "Le mot reproduction devrait être réservé aux seuls photocopieurs" comme le soulignait Albert Jacquard (de mémoire). La procréation en revanche, l’interaction de deux identités pour en former une troisième, est le mot juste pour désigner la chose. ;-)  

Alors la longévité est-elle influencée par la répétition ou l’absence de reproduction ?
On ne peut le nier, encore une fois.
Le non respect du cycle naturel de l’espèce accueillie, est une nouvelle cause de mortalité prématurée.

Accueillir nos hôtes dans un bac biotope, c’est à dire respectant non seulement les paramètres de l’eau et le paysage aquatique du milieu, mais aussi les variations qui lui sont associées, prolonge grandement la vie de nos protégés.

Acte 4
Les imprévus 

Après avoir passé en revue les problèmes ayant pu survenir avant l’acquisition de nos animaux, et les mauvaises conditions d’accueil, allons voir du côté des imprévus.
Quels incidence peuvent-ils sur la longévité de nos hôtes ?
Bon, ici il saute aux yeux que si l’aquarium explose, la vie des poissons notamment, est plus que compromise. Leur longévité en pâtira, c’est sûr. 
Creusons, prenons de la peine, c’est le fonds qui manque le moins !

L’incident technique ?
Personne n’est à l’abri d’une panne de filtre, d’éclairage ou de chauffage. Si les deux premières pannes sont rarement mortelles, si on est pas justement absent à ce moment là, la troisième peut l’être.
La plupart des logements sont cependant sur-chauffés et l’atmosphère tropicale empêche la chute de la température de l’aquarium.

On peut aussi évoquer la canicule qui tue pas mal d’animaux aquatiques ces dernières années. On peut remédier à cette hausse mortelle de la température de l’eau par l’installation de ventilateur et de diffuseurs d’air. Le manque d’oxygène étant bien plus dangereux que la hausse de température elle-même.

Plus rare, la fuite de la cuve est difficile à prévoir mais, à moins d’être absent pour le mois, l’aquariophile a généralement le temps de transférer ses animaux.

L’accident corporel ?
De nombreux poissons sont des prédateurs, ou des opportunistes, prêt à tout pour capturer une proie aventureuse. Parmi ceux-ci bon nombre sont capables de faire des bonds hors de l’eau. Un séjour, même court sur le plancher ou la moquette, leur sera fatal.
On peut aussi avoir le même résultat avec des poissons stressés, prêts à fuir d’un bond au moindre bruit, ou à la moindre agression (hachettes).
Ou encore avec les aventuriers qui, la plupart du temps, fuient le bac pour en trouver un plus à leur convenance. C’est notament le cas des potamodromes.
On trouve ici aussi le cas des animaux qui manquent d’oxygène (Sewellia), des gagneurs qui cherchent fortune et provende... (écrevisses, escargots…)

Il y a aussi les maladroits comme certains escargots qui ne peuvent (soi-disant) pas se remettre d’aplomb, ou les poissons se "coinçant" quelque part.
Sur ces derniers points on peut toutefois douter de leur supposée maladresse.
Les escargots qui se retrouvent sur le "dos" et ne se relèvent pas, sont forcément très mal en point, et s’ils meurent, ce n’est surement pas pour cette raison.
De même, les poissons ne se "coincent" pas, à moins d’y être contraint. Ils échappent parfois à une agression, se cachent d’une lumière trop vive… en clair, sont dans un état de stress ou de mal-être qui les pousse à se retrancher. S’ils y meurent, il y a fort à parier que ce n’est pas de s’être "coincé".

Reste le cas des alevins ou zoés, happés par la canne d’aspiration de la filtration.
Une simple crépine fine ou une mousse ad hoc placée sur celle-ci suffira à prévenir des désagréments.

En bref, pour les poissons sauteurs, les prédateurs de surface trop téméraires, les inquiets, les fugueurs ou les maladroits… Avec quelques règles simples, la plupart des accidents peuvent être évités.

Un aquarium hermétiquement clos peut être une solution, mais mettre en place un accueil parfaitement adapté aux besoins de l’animal concerné est un meilleur choix.
Maintenir un animal contre son gré en le forçant à vivre dans un environnement inadapté n’est pas "aquariophile". Ne pas accueillir un animal dont on ne sait pas reproduire le milieu n’est pas un constat d’échec, mais une preuve de maturité.

Les toxiques ?
Stylos, feutres, effaceurs, surligneurs, crayons, colles, gommes, plastique… Les organismes officiels alertent sur la présence de nombreuses familles de substances chimiques "dangereuses" dans les fournitures utilisées à l’école, au travail, comme à la maison. Inhalées, ingérées ou en contact avec la peau, elles peuvent avoir des "effets sur la santé", met en garde l’Anses. Parce qu’ils ont tendance à mettre les objets à la bouche et à les " mâchouiller", les enfants sont les premiers exposés, d’autant que ces articles sont utilisés au quotidien. 
Une société qui met à la disposition des enfants une telle palette de polluants ne peut pas assurer l'innocuité des matériel et autres décors utilisés en aquariophilie. 
Les habitants de l’eau sont aussi très exposés, les polluants étant très souvent solubles.

La liste des substances chimiques "préoccupantes" identifiées par l’autorité sanitaire est longue. On y retrouve des produits classés cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR) ou suspectés d’être des perturbateurs endocriniens. Parmi les familles les plus souvent identifiées, des noms déjà connus du grand public : les fameux phtalates contenus dans les plastiques, le bisphénol A (interdit dans les biberons et les emballages alimentaires), le benzène, les composés organiques volatils dont le formaldéhyde, le chloroforme et le toluène ou encore les métaux lourds comme le chrome hexavalent, le cadmium ou le plomb.

À quoi il faut ajouter les micro-plastiques, les per- et polyfluoroalkylées (les fameux PFAS), très en vogue en ce moment...

Stop. On arrête là ! Il y a là de quoi nous rendre fou, au propre comme au figuré.
En bref, on ne peut lutter que contre ceux qui sont de notre fait, ce qui représente déjà une sacrée liste !

Les bibelots ?
La première action sera de ne mettre aucun bibelots fantaisie dans nos bacs. Ils sont presque tous (tous je pense), fabriqués dans des pays où l'absence de norme est légendaire. Très polluants, ces objets contiennent à peu près tous ce que la chimie du plastique contient de nocif. La peintures se dégrade rapidement, et les plastiques ne sont pas "alimentaires", loin s'en faut.

Le lieu d'installation ?
Les aquariums sont le plus souvent placés dans un lieu de vie. On y mange, fume (si, si, il parait qu'il y a encore des fumeurs !)... Ensuite on y fait le ménage, traite le chat contre les puces, désodorise… La plupart des aérosols utilisés au quotidien, finissent piégés dans l’eau.

On l’a vu durant la pandémie, se laver les mains avant une intervention dans un bac est un minimum… et pas avec un gel hydro-alcoolique . Il y a eu de nombreuses hécatombes durant cette période ! 
Couvrir le bac lorsqu’on use d’un produit désinfectant, d'un nettoyant ménager ou d’un parfum d’ambiance, et sortir si on fume ou vapote est un passage obligé.

N’utiliser que des ustensiles frappés du logo "alimentaire" est aussi une bonne habitude.

Reste le problème des médicaments administrés pour diverses raisons. On devra impérativement éviter les sur-dosages, et les médications de routine, rarement utiles. On se renseignera (ailleurs qu’auprès d’un vendeur d’animalerie) sur les effets secondaires, et surtout sur les contre-indications. Les poissons sans écailles, les arthropodes, les escargots… sont très sensibles et supportent mal les traitements.

On privilégiera le bac hôpital dès que cela est possible, et les "médecines douces" 'infusions, jus d'ail...) dans les bacs communautaires. Dans tous les cas on devra rester très vigilant. Une vie saine évite d’avoir recours aux médicaments. 

Contre les polluants atmosphériques, on ne peut pas grand chose, malheureusement.
Mais pour les polluants ménagers une attention de tous les instants reste la seule solution. 
Il vaut mieux prévenir que guérir. Mais cet adage rejoint tous les cas déjà évoqués, n’est-ce pas ?

Le bruit ?
Autour de l’aquarium, on joue à chat, invective un " mauvais" arbitre, chante joyeux anniversaire ou écoute la Walkyrie à plein volume !

Il a été démontré que le bruit est un facteur traumatisant dès le stade embryonnaire. Les poissons soumis aux bruits domestiques sont stressés, tout le monde le sait. Ils se nourrissent mal, donc vivent moins longtemps... et se reproduisent moins. Ce que l’on sait depuis peu, c’est qu’au stade embryonnaire, les poissons soumis au bruits se développent moins bien, sont plus sensibles aux maladies et sont moins fertiles. En conséquence, le bruit est aussi un facteur limitant le longévité.

Entre l’aquariophilie et Wagner, c’est clair il faut choisir. Mais entre le petit dernier et l’aquarium, il va falloir… attendre qu’il grandisse.
La fish-room est une solution, mais il faut être logé grand.

Reste le bruit de fond de nos filtres et autres bulleurs... qui lui peut être prévu.
Si les poissons rhéophiles sont habitués au tumulte des torrents durant les crues, les animaux des marais eux, ne le sont pas. C’est une chance, si les fluviaux ont besoin d’une filtration aussi efficace que vive, les habitants des eaux lentiques peuvent s’en passer. 
À ce titre, les filtres extérieurs, à condition d'être placé sur un tapis anti vibration, et les filtres fonctionnant avec une pompe à air extérieure, et elle aussi correctement amortie, seront moins traumatisants pour nos hôtes les plus fragiles.

Alors il n’est pas nécessaire de se demander si les imprévus ont une incidence sur la longévité de nos hôtes.
Pour la totalité des cas évoqués dans ce chapitre, il n’y a en fait qu’une seule solution : Il faut prévoir les imprévus !
"Réfléchir avant d’agir", "Prévenir plutôt que guérir". sont les maitres mots de l’aquariophilie. Prendre le temps de passer en revue les tenants et les aboutissants et agir en conséquence… c’est le secret de la réussite. 


Acte 5 
Le PFH cher au regretté Hubert Reeves.

Un dernier point avant de conclure. 
Après avoir passé en revue les problèmes ayant pu survenir avant l’acquisition de nos animaux, et les mauvaises conditions d’accueil, les imprévus finalement assez prévisibles, reste à évoquer la PFH.

Le Putain de Facteur Humain est responsable de bien des maux. Il n’y a qu’à écouter le informations radio-diffusées pour s’en convaincre. 
En aquariophilie il sévit de la même façon, dans les mêmes proportions, et avec les mêmes conséquences.
Le PFH "C'est ce qui fait que l'on ne passe pas de ce qu'on sait à ce que cela implique ». (Hubert Reeves)

C’est pour ma fille, elle a deux ans !
Combien de fois a t-on entendu cette petite phrase ? Elle est en général assortie d’un haussement d’épaule et d’un « j’ai pris ce qu’elle voulait », ponctué d’un soupir. Le plus souvent c’est une excuse qui, au même titre que "ma femme à peur des … ", ou "je n’ai pas les moyens?", permet de se détourner de ses responsabilités.

Qu’on se le tienne pour dit, un animal est légalement sous la responsabilité d’une personne « responsable ». Quels que soient les désidératas du petit dernier, c’est l’adulte le seul coupable. Beaucoup de poissons, de tortues et d’animaux dit de compagnie, sont laissés à l’abandon, peu après leur achat.
Bien évidemment, ces animaux là n’atteignent pas un âge canonique. 

Il avait l’air triste !
De la même façon, on ne prendra pas un poisson parce qu’il à l’air malheureux à l'animalerie, si on a pas l’installation déjà prête à le recevoir.

On m’a dit que…
Si vous écoutez les vendeurs d’animalerie, tout est possible, tout est compatible. Et si un poisson ne survit que quelques jours, il vous dira « c’est normal, ça ne vit pas longtemps un poisson ». Les animaleries ont tout intérêt à vous voir revenir. Moins les animaux vivront, plus elles en vendront.

Alors il est impératif de se renseigner au préalable auprès d’auteurs connus pour leur sérieux, de publications scientifiques

On a toujours fait comme ça !
Garder un poisson rouge dans un bocal est interdit par la loi. Une animalerie qui vous vend les deux est passible d’amende, voire de fermeture. Offrir un poisson rouge à la fête foraine est tout aussi interdit par la loi.

C’est pas un cadeau !
Un animal n’est pas un cadeau, c’est une charge ! Un être vivant n’est pas un jouet, on ne l’offre pas au premier venu sans s'être assuré qu'il peut s'en occuper dignement.

Tous ces exemples mettent en scène le facteur humain, préjudiciable à la longue et heureuse vie de nos animaux. Une autre facette de ce même PFH et l’achat d’un animal dont on ne sait rien, ou qui demandera un effort démesuré à maintenir, voire qu’il nous est impossible d’accueillir dans de bonnes conditions.

Les fraises en hiver
Nombreux sont les aquariophiles qui choisissent de maintenir un poisson d’eau très douce, ou très chaude, et se plaignent de devoir acheter de l’eau osmosée ou de l’évaporation excessive. Ne pas vouloir des "fraises en hiver » évite ces désagréments et permet de pas avoir à suer sang et eau osmosée pour obtenir le milieu souhaité.

L’achat "coup de coeur".
Ne choisir un espèce qu’après plusieurs mois de reflexion et la mise en place du biotope idéal est la seule voie possible dans le cadre d’une aquariophile responsable.
L’achat « coup de coeur » est rarement un bon achat. 

Les yeux plus gros que le bac
"Tant qu’on y est, on va prendre aussi deux de ceux-ci et trois ceux-là."  
La surpopulation est une cause très fréquente de mort prématurée. 
Il faut aussi tenir compte de la taille adultes des spécimens convoités. Pensez qu’on acheter un plus grand bac plus tard est une erreur. Déjà, il est rare qu’on tienne cet engagement et surtout, un poisson confiné dans un bac trop petit grandira moins certes, mais sa croissance sera disproportionnée et il mourra prématurément à cause de cette dysharmonie de croissance.

Note : Les poissons grandissent toute leur vie et sont généralement plus grands en captivité ( du moins ils devraient l’être si les conditions sont idéales). La taille des poissons adultes donne donc la première indication de longévité. Il faut mécaniquement plus longtemps à un grand poisson pour atteindre l’âge adulte, c’est une évidence. La longévité théorique peut aussi être calculée en fonction de prédispositions naturelles propre à l’espèce. Il s’agit d'une valeur théorique en relation avec la morphologie, l’écologie et l’éthologie de l’espèce. 

Allez, encore une fois ; Le PFH "C'est ce qui fait que l'on ne passe pas de ce qu'on sait à ce que cela implique ». (H.R.) Je crois qu’on a compris en quoi cette formule est applicable à l’aquariophilie. 

Le Putain de Facteur Humain est bien responsable de la mort prématurée de bon nombre de hôtes. À nous de nous en libérer ! 



Épilogue
À partir de trois approches fondamentales on peut définir, selon moi, une ligne de conduite propre à augmenter la longévité de nos hôtes pour qu’elle atteigne au moins la "longévité naturelle théorique", et même la dépasse en captivité comme le voudraient "les bonnes pratiques aquariophiles", largement étayées par l’expérience.

L’écologie : 
Le mode d’alimentation et le biotope sont déterminants. 
La croissance des poissons est fonction de l’alimentation mais, pour ces animaux à sang froid (poïkilotherme), la température ambiante est primordiale. Plus la température est élevée, plus la croissance est rapide (dans certaines limites bien sûr). En revanche, cette croissance rapide, lorsqu’elle est inappropriée, induit un vieillissement accéléré. De plus, chez de nombreuses espèces, une température élevée induit le frai. Les poissons soumis à des températures trop longtemps élevées se reproduira souvent, ce qui épuisera les femelles notament par des pontes répétées, mais aussi les mâles qui devront être constamment sur le qui-vive et assuré leur position hiérarchique. Dans la nature, la plupart des poissons ne se reproduisent qu’une à deux fois par an.

Les variations saisonnières permettent de ménager des périodes de repos indispensables au bien être des espèces, et augmentent grandement sa longévité.

Une alimentation adaptée en qualité et en quantité évite les accidents de croissance et, là encore, l’apport de proies pour les omnivores doit être saisonnier.

Le respect des paramètres, là aussi très souvent variables, doit être une priorité. On évitera impérativement les bacs communautaires non biotopes, où le animaux se trouvent généralement en limite d’acceptation.

L’éthologie : 
Le mode de vie influe grandement sur la longévité des poissons. Il y a cependant de nombreux facteurs intimement intriqués qui s’additionnent, et se contrarient parfois. 
Aucun poisson n’est fondamentalement solitaire. Tous ont besoin de procréer et tout en eux tend vers ce besoin vital. 
À un poisson laissé seul en permanence, il manque quelque chose.
À l’opposé, un poisson de banc ne peut se passer de ses congénères, et ceci en nombre suffisant. Si le banc est trop petit, les poissons s’inquiètent.
Entre ces deux « extrêmes », une foule de poissons sont grégaires et se déplacent en groupes lâches. Sans être tributaires d’un banc, ils sont néanmoins très liés (visuellement) aux autres membres du groupe.

Certains poissons sont grégaires juvéniles, et territoriaux adultes. Certaines femelles sont grégaires alors que leur pendant masculins sont territoriaux. Certaines espèces sont vues en grand nombre au moment du frai et solitaire le reste de l’année… Si la nature a mis en place ces différences, c’est qu’il y avait un intérêt à le faire.

Respecter scrupuleusement les habitudes de chaque espèces, c’est faire le choix du naturel et donc le choix de la meilleure option.

L’holistique : 
En aquariophilie, l’approche holistique se résume à prendre en compte le bac dans son ensemble, plutôt que de s’attarder sur un point particulier.
Un poisson malade est un poisson fragilisé. On peut le soigner seul avec le médicament approprié, ou agir sur son environnement proche et lointain. 
En général on pense immédiatement aux paramètres de l’eau, ou à une contamination allogène mais rarement aux interactions inter et intra-spécifiques, à l’environnement proche (le bac) ou lointain, la pièce où il vit, voire le climat…

En d’autres termes :
Il faut être rigoureux dans le choix du milieu et le choix des espèces. 

Pour les novices, aller au plus simple est la meilleure solution. Choisir un milieu dont on pourra facilement copier les caractéristiques simplifie grandement la tâche. Ne pas accueillir un hôte dont on ne sait pas reproduire (tant que faire se peut) le biotope.

Respecter les variations saisonnières propres au milieu que fréquente l’espèce est impératif. Toute dérogation réduit la longévité.
Potamodrome ne veut pas dire amphidrome, certes, et personne ici ne se risquerait à maintenir un saumon ! Quoi que ? Mais en y regardant de près, beaucoup de nos hôtes effectuent des déplacement saisonniers des fleuves ou rivières, vers les zones inondées. Ce sont des potamodromes. Ils ont besoin de ces changements de milieux, et leur longévité en dépend. 
Beaucoup d'aquariophile font cependant l'impasse sur les variations saisonnières et les poissons s'épuisent dans un "éternel été", se reproduisant sans relâche. 

Ne pas sous-dimensionné un aquarium.

Respecter l’espace vital de chaque individu. 

Aménager de nombreux territoires, cachettes… des zones de gagnage, de quiétude, de frai, de jeu… pour chaque espèces, voire pour chaque individus parfois.
On ne le dira jamais assez, les volumes annoncés dans les fiches courantes concernent une espèce donnée en quantité idéale. Les volumes s’additionnent si les espèces convoitées partagent la même niche écologique… et si ils ne s’additionnent pas vraiment dans les autres cas, il ne se confondent jamais.


Conclusion
On l’a vu, la liste des incidences sur la longévité de nos hôtes est longue, très longue. Trop longue en fait, pour être embrassée rapidement. 

Être aquariophile, selon moi, c’est prendre le temps de laisser mûrir un projet afin de peser chaque choix, chaque action et interaction. 
S’il faut un minimum d’un mois pour équilibrer un aquarium, il en faut bien six pour appréhender la totalité des tenants et aboutissants d’un projet. 

Bien sûr cet exposé n’est guère que mon opinion, et on trouvera sur la toile une foule de spécialistes qui penseront autrement. Certains ont de bons arguments, mais la grande majorité d’entre eux ne sont spécialistes que depuis hier et ne tiennent absolument pas compte des faits énoncés plus avant.

À vous ! 






Alexis18



Modérateur
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Messages : 266
Posté le : 02/06/2024 22:18:13
 
 
Je rejoins ton avis. Le principal problème est pour moi aussi les animaleries. J'en discutais avec qqn, on ne devrait avoir que des magasins spécialisés que ce soit en terrario, aquario et tout ce qui est NAC. Les vendeurs sont généralement des commerciaux pas des passionnés. 

Au niveau de la sur sélection je suis mitigé, d'un côté on a tous ce qui est betta, guppys où la c'est clairement du grand n'importe quoi, j'ai toujours eu beaucoup de soucis de maintenance avec les bettas, type décoloration progressive, apparition de tumeurs, etc... 

Et de l'autre on a les discus "de bonne qualité" et les kois par exemple. Certes, moi ce n'est pas quelque chose qui m'attire ces couleurs multicolores, mais c'est des poissons qui sont quand même réservés pour des amateurs qui s'y connaissent un minimum le marché est plus réduit. Après il y a le débat des kois, de l'élimination des jeunes qui ne correspondent pas aux critères physiques. 

C'est le même problème qu'avec les chiens ou les chats, c'est compliqué. Aujourd'hui, on a des races très éloignées des lignées ancestrales, es-ce que l'on peut parler de "monstres", es-ce nécessairement mal d'avoir sélectionné un esthétisme pour notre propre plaisir ? 
Je ne sais pas si j'ai été clair. Le débat est intéressant et mérite qu'on s'y attarde.


Pour en revenir au sujet, je pense que la majorité des pertes réside chez les animaleries mais aussi chez les particuliers. On est parmi les premiers responsables de la mortalité de nos poissons par manque de renseignements, de connaissances on a tous fait ce qu'on appelle des "erreurs". Personnellement, mes erreurs résident surtout dans la maintenance pure, je n'ai jamais eu de pertes sur le transport et très rarement sur une acclimatation. Après j'ai toujours eu qqn pour me guider même si je ne suis pas d'accord avec toutes les pratiques de la personne. 






Grand Père



Modérateur
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Posté le : 03/06/2024 07:36:50
 
 
En tait je parlais surtout des poissons "ballon" ou "telescope" qui n'arrivent pas à nager tant ils sont monstrueux. Mais en effet, ce n'est que mon avis... Après tout, certains apprécient les pieds bandés qui empêchent les femmes de marcher normalement. 

"Pour en revenir au sujet, je pense que la majorité des pertes réside chez les animaleries mais aussi chez les particuliers." J'y viens... 

nikopol



Modérateur
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Messages : 86
Posté le : 07/06/2024 12:07:07
 
 
Merci Grand-père.

Même si j'en suis loin, je m'inspire autant que possible de tout ce que j'ai pu lire dans ce forum et qui est très bien résumé ici. 

Cette année, je me suis beaucoup concentré sur l'écremage de la quantité d'espèces différentes dans mon bac principal sans toutefois me limiter à un biotope particulier car beaucoup trop restrictif de l'image que je me fais de l'aquariophilie bien qu'en grande partie erroné je vous l'avoue. 

Je me suis aussi concentré sur la mise en place d'un cycle saisonnier en fonction bien sûr des espèces que je maintiens. Sans entrer dans les détails, disons que je me concentre sur toutes les informations de maintenance telles que décrites dans le fiches. 

Je me suis également mis au lowtech pour le maintien de mon betta, le très mal nommé Attila dont le domaine s'éteint sur un volume de 54l net si je ne me trompe pas. Bref...

Maintenant j'ai malgré tout une question. Une question qui déchaîne les passions en général et pour lesquelles ma pratique de l'aquariophilie n'est pas des plus appréciable aux yeux de certains. Une question dont je me doute de ta réponse suivant la logique que tu as développé sur ce topic qu'il serait bon d'ailleurs de partager au plus grand nombre.Cette question concerne les proies. Tu as parlé des prédateurs et de leur besoin d'exercer cette prédation pour leur bien-être et pour privilégier un comportement aussi naturel que possible dans nos bacs, sujet sur lequel je me suis également pas mal concentré en particulier depuis l'année dernière. Mais les proies, certaines des espèces que l'on maintiens en sont au sens strict du terme notamment la plupart des invertébrés et les poissons "végétariens". Certains prédateurs sont aussi des proies mais bref, je ne me concentre pas sur eux ou plutôt pas sur le fait qu'un poissons puisse être à la fois un prédateur et une proie. Donc ma question est: de la même façon qu'il est préférable d'entretenir l'instinct de prédateur de chaque espèce, doit-on en faire de même pour les proies?


Grand Père



Modérateur
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Messages : 7521
Posté le : 07/06/2024 14:30:21
 
 
Merci à toi de participer au débat... un peu univoque je le crains. 
J'avoue ne pas avoir réfléchi  à cet aspect de la prédation. 

Deux courtes histoires pour étayer mon propos.

J'ai eu récemment des brebis "de compagnie" en garde sur une pâture. Quand je dis "de compagnie" , en cela qu'elles ont été élevées au biberon et vivent habituellement avec des humains et des chiens. 
J'ai été étonné de voir ces bêtes ne pas lever la tête lors d'un bruit soudain, ni au passage d'un chien... mais connaissaient le bruit de la bassine servant à leur donner un complément alimentaire. 

J'ai voulu "changer le sang" de mes poules en achetant six  poussins "démarrés". Élevés en couveuse, puis en cage, ils ne savaient même pas "gratter" et, eux non plus, ne levaient pas la tête au passage des rapaces. 

Je n'ai plus les brebis en garde, mais la semaine dernière un loup  (dixit l'éleveur) a attaqué et blessé plusieurs bêtes dans un troupeau de brebis devant chez moi... quant aux poulets, trois sont morts d'accidents idiots et trois ont disparus. 

Dans les deux cas, ces animaux "proies"  ont perdu, de par leur "éducation" (ou leur manque d'éducation pour les seconds), leur instinct de survie. On peut en tirer la conclusion suivante selon moi : 
Une proie qui a perdu son instinct de survie.... ne peut pas survivre en milieu "naturel".
Pour moi, il est impératif pour une "proie" d'être éduquée par ses pairs.

Pour parler d'aquariophile, on pourra noté deux façons de voir les choses.  
La première est qu'en aquarium, l'absence de prédateur rend le manque d'éducation moins dangereux. C'est un fait.
La seconde est que, bien que cette éducation ne soit pas essentielle, elle participe globalement au comportement spécifique. Hors, ce comportement naturel influe grandement sur la vie sociale et reproductive des animaux.

On peut donc en conclure qu'un animal élevé naturellement dans un environnement constitué de congénères, apprend à ce comporter par l'observation et est donc bien plus apte à la survie.
Personellement, je ne pratique plus l'élevage des alevins en bac de reproduction. Je préfère grandement favoriser le frai en bac d'ensemble, même si le taux de survie est moindre. Il me semble, j'aime à croire en fait, que les poissons élevés de cette façon sont plus à même de vivre longtemps.

Je ne prétends pas avoir réponse à tout, loin de là, mais fort de mon expérience d'éleveur, voilà ma conclusion. 

Opabinia



Modérateur
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Posté le : 08/06/2024 19:00:04
 
 
De belles et pertinentes remarques, il faudra le déplacer dans « articles ». 

Pour rebondir sur ce qui a été dit, deux petites remarques.

 Quand on parle de relations proie/prédateurs, il faut tenir compte des tailles ou agressivité des spécimens et du volume de l’aquarium.  Par ex. des crevettes avec un Betta ça passe dans un 70l (j’ai testé) mais la même population dans un 30l va voir les crevettes décimées, même bien planté.
En aquarium public, on voit rarement un mélange prédateur proie, pourtant leurs volumes sont conséquents. Dans la nature, il y a possibilité de fuite, en aquarium ça ne pourrait générer que du stress.

Pour ce qui est des conditions d’élevage, j’avais lu quelque part qu’il était fortement déconseillé aux éleveurs amateurs de faire « cracher » les cichlidés incubateurs, parce que les alevins apprennent de leurs parents. Résultat : eux mêmes ne sauront pas élever leurs petits si on les a isolés trop tôt, d’où un déclin de reproduction.

Grand Père



Modérateur
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Posté le : 09/06/2024 06:38:36
 
 
Merci pour ta participation Opa.  J'ai ajouté l'apprentissage à l'acte 3

J'ai dû quitter momentanément le fil pour faner en urgence avant les orages annoncés... mais me revoilà. 

Grand Père



Modérateur
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Posté le : 10/06/2024 06:24:51
 
 
J’attendais un peu plus de remarques et de commentaires, de contradiction et de débat. Je suis un incorrigible optimiste.

Un seul avis ne fait pas une vérité et la controverse portée par des opinions ou des interprétations divergentes est seule à même d’éclairer le débat. Mais sans doute attendez-vous ma conclusion pour donner votre avis.

Note : Je n’ai pas traité séparément le cas des maladies, car elles découlent presque toutes des points évoqués… Et puis parce que mes bacs ne la connaissent pas et je suis nul en médecine vétérinaire.
Je laisserai donc aux connaisseurs le soin de détailler s’il y a lieu.

Bien sûr cet exposé n’est guère que mon opinion, et on trouvera sur la toile une foule de spécialistes qui penseront autrement. Certains ont de bons arguments, mais la grande majorité d’entre eux ne sont spécialistes que depuis hier et ne tiennent absolument pas compte des faits énoncés plus avant.

Mais avec l’espoir d’entendre le votre, ce n’est que mon avis ! 

À vous ...



Poission



Modérateur
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Messages : 224
Posté le : 11/06/2024 14:42:48
 
 
J'ai suivi cette discussion particulièrement bien étayée et résumée avec intérêt, je n'y ai pas participé restant préoccupée par mon aquarium qui pourrit.

Je souhaiterais evoquer ici le sujet des traumatismes et ajouter quelques exemples sur les relations prédateurs/ proies avec quelques débuts de pistes pour peut-être y remédier.

LE TRAUMATISME

Voici Tut : 

A première vue, on pourrait penser que cet animal avec une belle coquille saine est en bonne santé. Pourtant, cet animal souffre beaucoup.

J'ai toujours été choquée du mal-être des neritinas et autres animaux ramassés à l'autre bout du monde pour être enfermés dans un aquarium avec un biotope impossible à réaliser. Je n'ai pas pu imaginer une seconde que les Pilas étaient ramassés à l'autre bout du monde et revendus dans la foulée. Je ne regrette pas de les avoir car je les aime beaucoup, je regrette d'avoir participé à cette cruauté "pour le plaisir de les avoir".

Tut et son congénère se sont bien adaptés au fil des mois. Ils savent exactement ce qui se passe dans l'aquarium, ils connaissent la configuration de l'aquarium car je les vois anticiper les obstacles, choisir les chemins les plus courts pour se rendre à un endroit donné, etc. Ils savent exactement où se situe chaque Pila et où sont et vont les humains dans la pièce. 
Lorsque je m'arrête pour regarder Tut à une distance de moins de 2m de l'aquarium, il se rétracte et se laisse tomber. Lorsque je lui parle en chuchotant, il a des sursauts et sa chute est plus rapide. Les cueuilleurs de Pilas parlaient peut-être ce jour là. On dit pourtant que les Pilas n'ont pas d'oreilles, ils sont très sensibles aux vibrations.
Tut s'arrête de manger le matin et reprend son activité alimentaire le soir. La journée il peut manger des petits aliments tout en se déplaçant.
Depuis qu'Esperance qui née en captivité les a rejoint, le congénère de Tut a repris confiance. Espérance n'a pas peur des humains. Elle se laissera tomber seulement s'il y a une activité qui remue l'eau à proximité ou un changement d'eau. La journée elle aime manger des feuilles séchées plus grandes qu'elle d'une traite. Le congénère de Tut a pris exemple sur elle. Je l'ai observé la semaine dernière de juste derrière la vitre. Il a déraciné un plan de vallisneria et l'a dévoré de la pointe des tiges jusqu'aux bouts des racines d'une traite. Avant, il raclait les elodees contre la vitre mine de rien, l'opercule presque fermé. 
Tut n'ose pas (encore). Plus le traumatisme est présent, moins l'animal s'alimentera et ces chutes répétées, bien que douces, pourraient peut-être à la longue fragiliser la coquille et ainsi diminuer son espérance de vie. 
Le traumatisme ayant des répercussions inflammatoires, j'ai ajouté des feuilles de cattapa. Je le trouve plus détendu dans le sens où il a moins de sursauts.
Les émotions des animaux traumatisés ou en tout cas nés dans leur milieu naturel sont plus retenues. Tut et sont congénère se balancent de façon contenue, tandis qu'Esperance danse littéralement, ce qui attirerait l'attention du prédateur dans un milieu naturel. 
Le balancement chez les Pilas est une réaction à un dérangement quelquonque qui représente une source de stress. Il est intéressant de noter que l'humain a la même réaction neurologique pour se rassurer, il se balance verticalement et le Pila horizontalement. 

L'exemple des feuilles de salade :
Les Pilas adorent la salade pochée, même Tut va les chercher les journées où elles sont présentes. 
Pilou prend une feuille, va jusqu'au support le plus proche sans hésitation, généralement une pierre minérale pour se surélever d'un côté, cache la feuille sous lui et la mange. 
Espérance se fait voler la salade par les poissons alors elle va de feuilles en feuilles et mange ce qu'ils lui laissent.

Quelques gestes simples pour maintenir au mieux l'espérance de vie de votre animal traumatisé :
Je maintiens l'aquarium dans un environnement très calme, le filtre est à un débit lent (un escargot qui se détache se cognerait contre les vitres et autres obstacles), j'evite de parler à Tut même en chuchotant et j'ajoute des aliments naturels répondant à leurs besoin avec aussi avec des vertus anti-inflammatoires et antibiotiques en prévention. L'idéal est de toujours laisser de la nourriture à disposition (des feuilles séchées et du biofilm dans ce cas) pour que l'alimentation ne devienne pas de surcroît une source de stress. Varier l'alimentation me semble important car un animal a besoin d'explorer et découvrir.
Un animal très traumatisé pourra être plus rassuré avec l'ajout d'un congénère non-traumatise.
Enfin, comme évoqué plus haut, un environnement avec des cachettes : 


PS : concernant les Viviparus, je remplirai leur post et nous pourrons ajouter ici un résumé. 
Des événements inédits et concrets dans mon aquarium vont à l'encontre de toutes les connaissances actuelles à leur sujet. Je précise juste que plus j'effectuais des recherches, plus j'espérais me tromper


nikopol



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Posté le : 11/06/2024 23:17:35
 
 
C'est très certainement valable pour certaines espèces animales. Attila mon combattant mâle est vraiment très effrayé par ma présence, j'ai toujours fait au mieux pour minimiser l'ampleur et la force de mes gestes dans le bac mais rien n'y fait. je comprend mieux maintenant.


Grand Père



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Posté le : 12/06/2024 06:32:49
 
 
Il n'est pas facile d'évaluer le traumatisme, et encore moins d'en connaitre la cause. Nous humains, avons nos psychanalystes et ceux-ci, après des années de pratique, échouent très souvent à en comprendre le mécanisme individuel.  

Il n'en reste pas moins que les animaux capturés ou élevés et  transportés depuis l'autre bout du monde ne seront jamais aussi sereins que ceux qui sont nés chez nous. S'ils ont été élevés dans de bonnes conditions s'entend.

Comme dans beaucoup d'autres domaines, privilégier les circuits courts, en préférant des animaux élevés par des amateurs ou des professionnels passionnés, est une bonne chose, je pense. 

Poission



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Posté le : 12/06/2024 09:30:29
 
 
Je suis tout à fait d'accord avec toi Grand-Pere pour privilégier les circuits courts et lorsque l'origine des animaux n'est pas spécifiée, la demander. 

Sans rentrer dans les détails, des travaux outre-atlantiques sur le traumatisme par le biais d'imagerie cérébrales mettent en lumière depuis des dizaines d'années le fonctionnement cérébral traumatique, depuis la fin de la guerre du Vietnam jusqu'à nos jours. Ces travaux, bien que largement prouvés, ne résistent pas à l'emprise financière des laboratoires et la lucrativite des ventes de neuroleptiques. Ils sont donc relégués à un second plan mais restent disponibles. 
Chez le sujet traumatisé, la mémoire se revie au présent, seule la partie du cerveau qui traite les émotions s'active et les autres (la memoire, l'analyse, la notion du temps et de l'espace...) ne fonctionnent plus. 
Dépasser un traumatisme demandera d'avoir conscience qu'il fait partie du passé. Un environnement favorable pourrait aider. 
J'ai personnellement testé cette approche scientifique et ça fonctionne très bien :)
Je ne connais pas le cerveau des animaux mais il est probable qu'il existe des déclencheurs (un bruit, un geste...) qui réactivent un traumatisme au présent. 

Je pense que tu as raison Nikopol d'agir ainsi et que tu ne peux rien faire de plus que rester attentif aux besoins de tes animaux. 

On sait aussi que les animaux peuvent mourir de stress. J'ai enlevé la racine pour poncer les algues et je n'ai pas trouvé de bouts de coquille. Je ne me pose plus la question de savoir POURQUOI mon Coquille est mort, ce serait plutôt COMMENT les autres sont vivants et je suis tres contente d'observer leur capacité d'adaptation :)

Alexis18



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Posté le : 12/06/2024 10:51:36
 
 
Je n'ai que des espèces nées en captivité et plutôt curieuses. C'est courant que lorsque je passe le bras ils viennent me mordiller.

J'ai eu récemment 3 exophtalmies, cause inconnue, j'ai réussi à en sauver 2 sur les trois sans produits ou quoique ce soit. J'ai vu qu'il pouvait s'agir de stress, ça vient peut être du fait que j'ai fait un nettoyage mais d'habitude ça ne pose pas de problèmes. Mais quand je vois que ça a touché la même espèce consécutivement je me demande si ce n'était pas un virus ou une bactérie. Du coup ce que j'ai fait c'est déjà changement d'eau et isolement des pépères dans le bac même en attendant de voir comment ça évoluait. J'en ai un qui était avancé du coup je l'ai mis en bac hôpital avec de l'esha 2000 mais je n'ai pas réussi à le sauver. Les deux autres se sont rétabli doucement en les laissant tranquille. 
Je pense que l'observation est primordiale si je les avais déplacer dans un autre bac avec du produit je les aurais surement tuer, l'utilisation de produits chimiques n'est jamais anodine.

C'est la première fois que j'ai une maladie en 4 ans, j'ai surement fait une erreur



Poission



Modérateur
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Posté le : 12/06/2024 16:44:16
 
 
Qu'est ce que tu appelles un nettoyage ?
Pour le bac hôpital vous le laissez tourner tout le temps ou vous le mettez en route uniquement quand il y a un malade ?

Alexis18



Modérateur
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Messages : 266
Posté le : 12/06/2024 17:52:34
 
 
Comme d'habitude, c'est à dire siphonage du fond et changement d'eau, lavage des vitres etc. ... Je fais gaffe à pas être trop brusque en général ils ne sont pas trop loin pour récupérer les algues que j'enlève.


Je le met en route uniquement quand il y a un malade, je récupère des masses de filtration de mon filtre, je remplis l'aquarium de moitié avec l'eau de mon aquarium et l'autre par de l'eau "neuve". 

Je sais que je devrais le laisser tourner tout le temps pour les bactéries et que le cycle soit fait. 

Il a survécu deux jours à mon avis c'est pas un pic de nitrite qui l'a tué je faisais des tests d'eau matin et soir pour vérifier. 

Poission



Modérateur
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Messages : 224
Posté le : 12/06/2024 18:33:05
 
 
C'est normal en effet. 
J'ai pas non plus de bac hôpital.

Je viens de lire ce qu'est l'exophtalmie. As tu vérifié qu'il n'y a rien de rugueux ou de pointu dans ton aquarium ?
Par exemple, j'ai taillé mes arbustes (hygropihila) et je m'aperçois que les tronçons de tailles sont coupants.

Serait-ce mieux de créer un nouveau post de "questions / réponses" sur ce thème de la longévité ?
J'aimerais par exemple demander conseil au sujet d'un éventuel nanisme de mes poissons rouges et je ne sais pas quel endroit serait le plus approprié 



Alexis18



Modérateur
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Posté le : 12/06/2024 19:18:00
 
 
Bonne idée je te laisse t'en occuper. 

Des bords coupant j'en ai c'est sur. J'ai un décor très empierré mais j'ai fiat exprès de laisser des passages entre vitre et pierres pour éviter qu'ils se coincent.  

Opabinia



Modérateur
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Messages : 750
Posté le : 13/06/2024 12:54:45
 
 
A propos des cagouilles, les oubliés du bac, on peut aussi évoquer des curiosités de comportement imprévues. Par ex. dans l'eau plutôt pauvre des rubras, j'ai des mélanoïdes en forme, belle coquille, idem chez les killis, alors que les planorbes végètent.

Dans le 360l et le 70l ou le 30l, mes mélanoïdes ont une coquille très abimée, les planorbes aussi, l'eau y est pourtant un peu plus dure (de peu). En regardant de plus près, j'ai pu voir les planorbes se fixer sur les coquilles des copains/copines et des autres et je les soupçonne de la grignoter, ce qui entraîne une explosion de planorbes mais une forte mortalité des mélanoïdes ! 
Qu'est-ce qui peut bien déclencher ce comportement curieux, dans une eau qui pourtant leur est plus favorable? 
Ci-dessous : une planorbe à la coquille rongée du 30l, puis deux mélanoïdes (ajoutés hier, donnés par l'animalerie), à la coquille toute belle, déjà colonisée par des planorbes, et sur la 3ème on voit bien la différence entre les "anciens" et nouveaux mélanos du 360l.


Poission



Modérateur
Inscrit le : 31/07/2023
Messages : 224
Posté le : 13/06/2024 13:51:08
 
 
Pour ma part, j'ai quelques centaines d'escargots de 7 espèces différentes et tous, des plus jeunes aux plus vieux, ont de belles et solides coquilles. Ils sont tous en parfaite santé. 
J'ai apprit que les problèmes visibles sur tes photos ne sont pas nécessairement un manque de dureté d'eau (tant que tes paramètres, kh ou gh correspondent à leurs plages de références).  
Les escargots ont des besoins alimentaires spécifiques, notemment vitamines, magnésium, oligo-elements...
Si tu es d'accord et que tu es toujours à la même adresse (j'ai conservé ton carton d'emballage), je serais contente de leur faire parvenir quelques aliments pour que tu testes ? Ça tiendrait dans une lettre 20g. 
Les chips de citrouilles aident particulièrement les coquilles. Tu peux leur mettre de temps à autre une pierre de vitamines. Ça ne modifie pas les paramètres (c'est tout petit) et je pense qu'ils se jeteraient dessus.
Je suis étonnée de voir tes melanoides, les miens c'est très rare qu'ils sortent du sol ! Sais tu de quelle espèce de melanoide ils font partie ? J'en ai un comme eux 

Opabinia



Modérateur
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Messages : 750
Posté le : 13/06/2024 14:15:21
 
 
Justement ils ont tous à peu près le même type d’aliment, dont les restes de légumes pochés qu’en fait je donne pour les crevettes. Chez les rubras c’est simple, une fois /semaine je ne nourris que les Amano avec des granulés ou légumes, autant dire rien pour les escargots or les melanoides y sont les plus beaux. Avec un sable grossier et abrasif en plus! 

En gros ceux du 360l sont bien mieux nourris puisqu’ils bénéficient des restes divers dont ceux pour les gastromyzons qui traînent plus longtemps, ont du sable fin (celui des corys qu’ils adorent) pour moi ça ne peut venir que des planorbes. Tout allait bien jusqu’à leur arrivée dans des plantes.  Ces s***peries sont aussi les seules à me scalper des plantes, dont les tiges des nymphéas lotus et m’ont ratiboisé des eriocaulons. Jamais eu ça avec les physes.  
Sur toutes les photos on les voit bien se fixer sur les coquilles des autres, c’est clairement du conchicannibalisme -si on peut dire 
PS : merci de ta proposition mais je ne veux surtout pas nourrir les planorbes ! Quand je peux les attraper, agglutinées sur un support, je les donne aux anentomes .


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