Biotope Lac Inlé, Myanmar (Birmanie)
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Grand Père



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Biotope Lac Inlé, Myanmar (Birmanie)


Le Lac Inlé  အင်းလေးကန် en birman, est un lac tectonique de montagne isolé du bassin de Yawnghwe, une vallée karstique située à près de 900 m au-dessus du niveau de la mer et entouré de montagnes atteignant 2000 mètres d'altitude de l'état de Shan dans l'est de la birmanie. Sa superficie est de 116,3 km² son altitude de 884 m et sa longueur de 22 km.

Il est assez peu profond, seulement environ deux à trois mètres de profondeur, avec des "îles" flottantes naturelles autour des marges. Ces îles sont d'épais tapis de végétation flottant à la surface. Ils sont constitués d'enchevêtrements denses de plantes diverses, vivantes et mortes, qui offrent abri et nourriture à des petits cyprinidés. Ces poissons sont également présent dans le bassin versant environnant du lac. Pendant les saisons humides, le niveau du lac monte pour remplir un ruisseau saisonnier sortant (exutoire) connu sous le nom de Balu Chaung. Lorsque ce cours d'eau est inondé, il se déverse dans les zones environnantes, emportant souvent avec lui des espèces de poissons. Pendant les saisons sèches, les eaux se retirent, laissant des bassins et des étangs isolés  proches de Loi Kaw, avec des populations de poissons distinctes. Pendant les mois les plus secs, ceux-ci sont déconnectés, isolant de petites populations de plusieurs espèces.

L'eau y est claire, peu profonde, en moyenne un mètre et demi durant la saison sèche et trois mètres durant la mousson. Le substrat y est très fertile et limoneux.

Les macrophytes se développent de manière dense dans ces eaux cristallines du lac Inlé lui-même. Le paysage submergé est dominé par des îles flottantes, un herbier de plantes comme Ceratophyllum demersum et de petits buissons de Nitella flexilis plantés dans une boue limoneuse claire. 

La zone environnante semble très diversifiée. Le décor est composé à la fois d'éléments minéraux comme des blocs de calcaire et de bois, probablement à la fois des racines vivantes et des arbres morts. Le substrat est semblable à un limon fin gris ou rougeâtre, patrouillé par des crabes et des escargots. 

Le principal débouché du lac est un ruisseau saisonnier appelé le Balu Chaung, qui déborde à certains moments de l’année et permet le transfert des poissons dans des mares et des étangs proches de Loi-Kaw. Il pleut de juin à octobre. Pendant les mois les plus secs, ils sont déconnectés, isolant de petites populations.

Le lac est situé en zone karstique, et son eau est riche en carbonate de calcium et basique (pH 7 à 8,5). 

La température va de 15°C à 18°C en hiver à 28°C en été sur les rives. Le taux d'oxygénation de l'eau reste cependant important toute l'année. 

La température de l'eau est stable la majeure partie de l'année à 27-28°C avec une forte baisse à 15-18°C à 20°C en novembre et une baisse plus faible à 23-24 en avril. 

Les paramètres chimiques sont chaotiques en raison de la dualité entre l'eau tourbeuse acide et la nature karstique des Shan Hills. La conductivité peut osciller de 50 à 150 µS/cm et le pH de 6,5 à 9.

Le lac Inlé est célèbre pour ses villages sur pilotis et ses pêcheurs locaux connus sous le nom d' Intha qui rament leurs bateaux en utilisant une seule jambe. Ces habitants, qui auraient migré du sud du Myanmar à la fin des années 1300, utilisent des «îles» flottantes naturelles constituées d'enchevêtrements de diverses espèces végétales comme jardins.Ces îles forment un large radeau autour des bords du lac et les Intha les prennent au besoin, en enlevant les feuilles aériennes et en les coupant en sections.Des poteaux en bambou sont ajoutés pour soutenir la production de fruits, de légumes, de riz et de fleurs en quantités commerciales. Les jardins montent et descendent avec le niveau de l'eau et sont devenus les habitats de nombreux poissons qui se réfugient dans l'enchevêtrement de racines et de tiges végétales à leur base. 

On en connait les spots touristiques et sur le bout des doigts les pratiques ancestrales des pêcheurs et des maraichers, mais que sait-on de la chimie de l'eau ?

On lit souvent que les poissons présents dans le lac ne sont pas difficiles à contenter en matière de dureté, du moment que le pH reste basique. On trouve donc sur la toile, une fourchette de duretés allant de 2 à 25 GH pour le même lac ! On sait par ailleurs que le lac entouré de montagnes parfois élevées, est soumis à une saison des pluies marquée :   le lac Inlé n'enregistre pas beaucoup de pluies en période hivernale. L'été, de Juin à Octobre, est par contre plutôt pluvieux (Sur l’année, la température moyenne de l'air autour de lac Inle est de 23.7°C et les précipitations sont en moyenne de 1716.2mm.) et la profondeur du lac peut doubler. Sa profondeur moyenne n'est que de 2,10 m à la saison sèche mais elle peut dépasser 4 m à la saison des pluies.

Le bassin versant est relativement grand et draine un relief calcaire. On voit par ailleurs que sur les photographies satellites, que les rivière apportent une grande quantité de sédiments. 


Liste des poissons et invertébrés présents naturellement ou introduits dans le lac Inlé : 


Poissons :

Anabas testudineus

Balitora

Barbonymus gonionotus

Danio erythromicron.

Channa harcourtbutleri

Channa striata

Chaudhuria caudata

Clarias cf. batrachus

Clarias gariepinus

Ctenopharyngodon idella

Cyprinus intha

Cyprinus rubrofuscus

Devario kakhienensis

Devario auropurpureus

Esomus danrica

Gambusia affinis

Garra gravelyi

Glossogobius cf. giuris

Glyptothorax granosus

Glyptothorax rugimentum

Gymnostomus horai

Heteropneustes fossilis

Labeo rohita

Lepidocephalichthys berdmorei

Macrognathus caudiocellatus

Mastacembelus oatesii

Microrasbora rubescens

Monopterus cuchia

Monopterus javanensis

Neolissochilus nigrovittatus

Notopterus notopterus

Oreochromis niloticus

Oryzias uwai

Parambassis lala

Parambassis ranga

Pethia stoliczkana

Physoschistura rivulicola

Physoschistura shanensis

Poecilia reticulata

Poropuntius schanicus

Puntius sophore

Sawbwa resplendens

Schistura balteata

Silurus burmanensis

Systomus cf. rubripinnis

Systomus compressiformis

Trichogaster labiosa

Trichopodus pectoralis

Yunnanilus brevis


Crustacés :

Caridina annandaleii

Caridina babaulti

Caridina williamsi

Inlethelphusa acanthica

Macrobrachium assamense 

Macrobrachium naso

Macrobrachium peguense

Macrobrachium platyrostris

Shanphusa browneana

Shanphusa curtobates


Molusques :

Brotia henriettae

Brotia herculea

Cipangopaludina lecythis

Cipangopaludina lecythoides

Gabbia alticola

Galba bowelli

Gyraulus convexiculus

Gyraulus euphraticus

Gyraulus parvus

Helicorbis umbilicalis

Hippeutis capitis

Hydrobioides avarix

Hydrobioides nana

Hydrobioides nassa

Hydrobioides turrita

Indoplanorbis exustus

Lymnaea laticallosa

Lymnaea physcus

Melanoides tuberculata

Mieniplotia scabra

Paludomus ornata

Parabithynia physcus

Pettancylus baconi

Pila scutata

Polypylis calathus

Racesina luteola

Radix andersoniana

Taia naticoides

Taia theobaldi

Trochorbis trochoideus


Liste des plantes présentes dans le biotope naturel : 

Adiantum edgeworthii

Aldrovanda vesiculosa

Alisma gramineum  (Alisma plantago-aquatica)

Ammannia baccifera

Arundinella decempedalis

Azolla pinnata

Cephalanthus occidentalis

Ceratophyllum demersum

Cladium mariscus jamaicense

Colocasia esculenta

Cyperus cyperoïdes

Cyperus digitatus

Cyperus sp. « Sha-pya »

Dichrocephala integrifolia

Echinochloa crus-pavonis

Eclipta alba

Elephantopus spicatus

Eryngium foetidum

Eriocaulon quinquangulare

Eichhornia crassipes

Elodea canadensis

Fimbristylis aestivalis

Fimbristylis dichotoma

Gahnia javanica

Hippuris vulgaris

Hedychium coronarium

Hydrilla verticillata

Hydrocotyle maritima

Hygrophila auriculata

Hypericum japonicum

Ipomoea aquatica

Lasia spinosa

Lemna Minor

Lemna trisulca

Machaerina sp. « Sha-lone »

Limnophila indica

Ludwigia octovalvis

Ludwigia repens

Lythrum salicaria

Mariscus cyperoides

Monochoria hastata

Monochoria vaginalis (Heteranthera callifolia)

Myriophyllum verticillatum

Najas graminea

Najas tenuis

Nelumbo nucifera

Nitella flexilis

Nymphaea nouchali

Nymphaea pubescens

Nymphoides hydrophylla

Nymphoides indica

Ottelia alismoides

Phragmites communis

Phragmites karka

Phyla nodiflora

Plantago major

Polygonum aviculare

Polygonum plebeium

Potamogeton alpinus

Potamogeton crispus

Potamogeton lucens

Potamogeton nodosus

Potamogeton obtusifolius

Potamogeton perfoliatus

Rotala rotundifolia

Ruppia maritima

Sagittaria sagittifolia

Sagittaria sagittifolia (Sagittaria trifolia) 

Salix tetrasperma

Schoenoplectiella supina

Schoenoplectus lacustris

Salvinia cucullata

Spirodela polyrrhiza

Stuckenia pectinata

Thelypteris interrupta

Typha angustifolia

Utricularia aurea

Utricularia australis

Utricularia gibba

Vallisneria asiatica

Veronica anagallis-aquatica

Xanthium strumarium



L’aquarium biotope "Lac Inlé"


On réservera donc l’aquarium biotope "Lac Inlé" aux espèces suivantes : Yunnanilus brevis, Sawbwa resplendens, Danio erythromicron, Microrasbora rubescens et Devario auropurpureus si le bac est assez grand pour leur offrir des zones de quiétude séparées par des barrières visuelles, et des escargots du genre Brotia (Brotia herculea, Brotia henriettae), Taia (Taia naticoides) ou Melanoïdes (Melanoides tuberculata). On pourrait y joindre Caridina babaulti, mais la population devra être solidement installée avant l'arrivée des poissons, qui ne manqueront pas de prélever les juvéniles.  

De nombreuses autres espèces vivent dans le lac, naturellement ou introduites par l’homme, mais elles sont soit introuvables dans le commerce aquariophile, soit d’une taille trop importante pour être maintenue dans un bac de taille raisonnable.


Un bac de trois-cents litres (300l) sera nécessaire à la maintenance communautaire des espèces citées en nombre suffisant :

Douze Yunnanilus brevis, vingt Sawbwa resplendens, vingt Danio erythromicron, vingt Microrasbora rubescens et vingt Devario auropurpureus pour les poissons.

Cinq Brotia Herculea ou B. henriettae, cinq Taia naticoides et  quelques Melanoides tuberculata pour les escargots. 

Une cinquantaine de Caridina babaulti.

Bien sûr un aquarium plus petit est envisageable mais il faudra adapter la population au volume en diminuant le nombre d'espèces accueillies, et pas le nombre d'individu par espèce. Ou plus grand et là, on pourra surtout parfaire l'aménagement en recréant une île flottante à la manière des jardins typiques du milieu.


Beaucoup de poissons du lac Inlé et en tout cas ceux qui intéressent l’aquariophilie, se rassemblent en petits bancs à la fois dans les zones de mi-eau et sur les bords du lac où il y a une végétation dense et submergée. Ils vivent souvent parmi les racines et branchages enchevêtrées et les tiges des plantes à la base des îles flottantes ainsi que dans les zones où poussent des herbes et des plantes ressemblant à des roseaux. Les escargots présents apprécient les zones caillouteuses et sableuses, sans boues excessives.

Les eaux sont claires la plupart du temps et boueuses à la saison des pluies, calmes et lentes, peu profonde, avec un fond densément végétalisé et une végétation flottante. Le substrat limoneux est très fertile.

La géologie locale est essentiellement karstique et le milieu est riche en carbonate de calcium. L'eau y est basique et plutôt dure quoique très variable en fonction de la saison et des précipitations.

Selon l'endroit du lac où les poissons se trouvent, la dureté peut varier lors de la saison des pluies, par l'apport d'eau douce, mais aussi par le lessivage des sols alcalins. 

Aucune espèce du lac ne vit en revanche naturellement dans de l'eau acide, on préférera donc un pH basique, avec pH de 7,0 à 8,0. 

Les variations saisonnières de température sont importantes, et de 27 à 28°C en été, on passe en hiver à une température de 15 à 20°C.

Ces changements ponctuent évidemment et influencent forcément la biologie des poissons, ils sont cependant chaotiques et difficiles à appréhender.

La pluviométrie du Lac Inlé est importante : de mai à octobre, il pleut presque tous les jours. Changer l’eau régulièrement ou compléter souvent l’évaporation simulera cette saison des pluies et permettra de se rapprocher d'avantage des conditions de vie naturelles.

On retiendra que ces changements sont importants et déclenchent le frai mais que les modalités de maintenance pour recréer ces variations de dureté restent à définir.

Le bac sera très planté au sol, avec un substrat riche et basique, complété de branchages foisonnants mais non tanniques (noisetiers, lilas, bambous, roseaux...), et de plantes flottantes. Des tiges de bambous, de roseaux ou des cypérus peuvent compléter le tableau pour renforcer l'aspect biotope.

L'éclairage sera prévu en fonction des plantes accueillies, mais restera avantageusement filtré par la végétation flottante.


Pour les plantes, on privilégiera :


 Émergées ou émergentes :

Ammannia baccifera, Limnophila indica, Rotala rotundifoliaUtricularia aurea.


Flottantes : 

Azolla pinnataLemna Minor ou Lemna trisulca, Nelumbo nucifera] et Nymphaea nouchali (pour les grands bacs), Potamogeton nodosus ou Potamogeton crispus, Salvinia cucullata, Spirodela polyrhiza.


De pleine eau :

Ceratophyllum demersum, Hydrocotyle maritima, Eichhornia crassipes, Hippuris vulgarisMyriophyllum verticillatumNajas graminea, Nymphoides hydrophyllaVallisneria asiatica.


Algue :

Nitella flexilis


Terrestres :

Colocasia esculenta, Cyperus helferi, Eriocaulon setaceum, Typha angustifolia si on a vraiment de la place.


On pourra y adjoindre des tiges de bambous ou de roseaux agencées en bottes serrées donnant à l’ensemble un aspect plus biotope.

... Mais on peut aussi être moins exigent et utiliser des plantes moins "biotopes", mais plus facile à trouver.

Ici encore, le choix de la plantation sera tributaire de la place disponible, autant en volume qu'en hauteur au dessus de l'eau.


Attention ! Certains poissons sont des insectivores qui n'hésitent pas à sauter hors de l'eau pour attraper une proie. Le bac couvert est la solution de facilité, mais un bac ouvert permettant l'émergence de la flore sera la plus élégante et biotope. On veillera dans ce cas à recouvrir la surface de flottante, limitant grandement les possibilité d'accident. Cette couche de surface aura l'avantage de limité l'évaporation, mais limitera la plantation de fond aux plantes peu gourmandes en lumière.


La filtration sera classique et ne devra pas entrainer de remous importants. Un bac de faible technologie sans filtration sera tout à fait envisageable puisque le bac sera très, très planté.


Les poissons sont accommodants car habitués aux variations saisonnières, mais cependant sensibles aux paramètres de l'eau qui doit être maintenue propre. Au moins 25 à 50 % de l'eau du réservoir doit être remplacée une fois par mois. Le substrat peut également être périodiquement aspiré lors des changements d'eau ou occasionnellement, pour éviter l'accumulation de déchets, le fond du lac étant plutôt caillouteux. Ces actions pourront être avantageusement envisagées en corrélation avec les variations saisonnières.


Attention ! : Le plus important restera la gestion de la température de l'eau qui devra être impérativement fraiche en hiver ((15)18°C à 20°C) et plus chaude en été (27°C à 28°C). Ces variations saisonnières sont non seulement importantes pour assurer le bien-être des poissons et des escargots maintenus, mais augmentent de beaucoup leur longévité et conditionnent le frai. Il semble cependant que les poissons du Inlé supportent très mal les températures élevées et le manque d’oxygène, et on devra éviter les fortes chaleurs estivales.

Ces poissons sont aussi très sensibles aux polluants. En raison de leur sensibilité aux paramètres de l'eau, le biotope Inlé n'est pas un bon choix pour l’aquariophile débutant.

Les spécimens sauvages nouvellement importés, les Sawbwa notamment, sont souvent en mauvais état et peuvent être difficiles à acclimater dans l'aquarium. Il peut être difficile d'amener ces poissons à manger des aliments transformés. Ils refusent souvent tous les aliments autres que vivants.


Note : Sur le principe, se montrer intransigeant en matière de biotope, c'est se montrer rigoureux en matière de reproduction des conditions naturelles, mais aussi du bien-être animal. C'est donc une louable intention. Mais dans la vraie vie, celle qui doit tenir compte des moyens, techniques et financiers, dont dispose l'aquariophile, on devra souvent se contenter de faire au mieux. Si l'ambition reste de reproduire le plus fidèlement possible le milieu naturel des espèces accueillies, le résultat sera nécessairement fonction des moyens mis en oeuvre. On veillera juste à adapter la population en nombre d'espèces présentes à la configuration finalement réalisée.

Mais ce n'est que mon avis 


J'espère que ce petit tour d'horizon d'un biotope finalement assez peu populaire vous aura été utile.

Si vous avez des questions ou des remarques, des ajouts à faire ou des erreurs à corriger, n'hésitez pas à le faire savoir sur le fil ci-dessous.

Merci de votre patience.


Références et liens utiles : 


- Akaishi, F., Satake, M., Otaki, M. et Tominaga, N. "Qualité des eaux de surface et informations sur l'environnement couvrant le lac Inle au Myanmar". Limnologie 7(1): 57-62 (2006.)

- Annandale, N., "Fish and fisheries of the Inlé Lake." in Records of the Indian Museum (Calcutta) 14: 33-64 (1918)

- Kano, Y., Musikasinthorn, P., Iwata, A., Tun, S., Yun, L. K. C., Win, S. S., … & Watanabe, K. ."A dataset of fishes in and around Inle Lake, an ancient lake of Myanmar, with DNA barcoding, photo images and CT/3D models." in Biodiversity data journal, (2016).

- Kottelat, M., "The fishes of the inland waters of southeast Asia: a catalogue and core bibiography of the fishes known to occur in freshwaters, mangroves and estuaries". in Raffles Bulletin of Zoology Supplement 27: 1-663 (2013)

- Sidle, RC, Ziegler, AD et Vogler, JB 2007. Changements contemporains de la surface d'eau libre du lac Inle, Myanmar. Journal of Sustainable Science 2(1): 55-65.

- Talwar, P.K. and A.G. Jhingran, "Inland fishes of India and adjacent countries". vol 1. A.A. Balkema, Rotterdam. i-liv + 1-541, (1991)

- Vidthayanon, C., A. Termvidchakorn and M. Pe,"Inland fishes of Myanmar". Southeast Asian Fisheries Development Center (2005)


Reportages et vidéos :

Biotope lac Inlé in Biotope Aquarium : http://biotope-aquarium.info/videos/asia/

Les vrais faux pêcheurs du lac inlé.

Arte : https://www.arte.tv/fr/videos/075407-000-A/birmanie-le-lac-peau-de-chagrin/

Ipso Facto :  https://www.youtube.com/watch?v=BmE4InrOIio



Opabinia



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Posté le : 17/07/2023 09:04:29
 
 
Bonne idée de parler des biotopes spécifiques. 
Et si on en faisait une rubrique a part, alimentée par des sujets comme celui-ci? Toute personne désireuse d’en savoir plus aurait ainsi une liste. Ça ferait une double entrée de recherche : soit poissons, soit biotopes 
Sinon, on ajoute les infos à ce sujet, mais j’ai peur qu’elles se diluent s’il y a des discussions. Ou alors, on met un titre en gras au début, comme pour l’ajout de fiches, et si tu peux, tu l’ajoutes à une liste en tête de sujet, libre ensuite aux gens de faire défiler.

Pour reprendre le Lac Inle : il me semble avoir vu passer dans un numéro d´Aquamag que les galaxy étaient souvent maintenus à des températures trop élevées. Faut que je retrouve. Il y a aussi des reportages intéressants détaillant les biotopes.

Grand Père



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Posté le : 17/07/2023 17:28:36
 
 

Comme proposé par Opabinia, j'ai fait remonter les nouvelles informations en tête de fil afin d'éviter leur dispersion et de faciliter la lecture. J'ai aussi ajouté une liste de références.

Pour l'instant, tout ça est un peu confus, mais j'y mettrai de l'ordre dès que possible. 

Report du propos initialement placé dans la présentation, pour plus de lisibilité.

"On pense alors tout savoir, mais qu'en est-il de la dynamique saisonnière ?


Le raccourci évident, que font la plupart des sites aquariophiles, c'est que les poissons qui l'habitent montrent une adaptation bien pratique aux variations de dureté. Mais quid des réelles variations saisonnières ?   


Soit la saison des pluies entraine une diminution de la dureté, comme à peu près partout, soit elle apporte au contraire une importante quantité de carbonate de calcium (et bien d'autres choses) et par là même l'augmente. 

Visiblement, ces variations saisonnières n'intéressent personne en aquariophilie, et je n'arrive pas à trouver des sources sérieuses sur le sujet. Il est pourtant crucial de connaitre ces variations pour envisager la maintenance, et surtout la reproduction, de poissons, d'escargots ou de crustacés du lac. En rédigeant une fiche, et par souci de précision, je suis donc tombé sur un problème insoluble* (dans l'eau). La dureté de l'eau est incontestablement variable mais dans quel mesure ? localement ? Globalement ? 


Yunnanilus brevisSawbwa resplendensDanio erythromicron et Devario auropurpureus.


Si quelqu'un connait ce lac ou a des informations de première main, je suis preneur. 


* J'ai bien une petite idée, mais j'aimerais votre avis. "


Grand Père



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Posté le : 18/08/2023 17:20:53
 
 
Voilà, j'ai mis un peu d'ordre et complété le sujet.

C'est loin d'être parfait, mais on complétera au fur et à mesure des trouvailles.
Si vous avez des idées d'amélioration... n'hésitez pas. 

Callista



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Posté le : 18/08/2023 19:41:41
 
 
Bonsoir


Je viens d'avoir une idée de flemmarde en parcourant ce sujet : rajouter les liens vers les fiches des animaux et plantes déjà renseignées 

Grand Père



Modérateur
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Posté le : 18/08/2023 20:39:15
 
 
Oui, en fait c'est fait, mais dans un autre format. 
Comme [F:3449:F]Yunnanilus brevis[/F] au lieu de ça Yunnanilus brevis.

Il faut que je le corrige... 

Callista



Modérateur
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Posté le : 19/08/2023 07:25:58
 
 
Bon courage 


Grand Père



Modérateur
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Posté le : 19/08/2023 08:54:06
 
 
Voilà, c'est fait.

Enfin, pas pour la liste exhaustive des plantes et animaux... mais je pourrai y revenir. 

Grand Père



Modérateur
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Posté le : 20/08/2023 13:51:59
 
 
Bon, j'ai mis en relation les plantes et animaux mentionnés avec leur fiche respective dans la base de données.  On voit tout de suite le chemin qu'il nous reste à parcourir. 
Allez, à coeur vaillant rien d'impossible ! 

Grand Père



Modérateur
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Posté le : 23/08/2023 10:05:47
 
 
Les vrais faux pêcheurs du lac inlé.

Un article édifiant sur la pêche vivrière et touristique d'Alexandre Sattler dans Gaia image.

Grand Père



Modérateur
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Posté le : 28/08/2023 08:00:13
 
 
Le "conflit armé" qui secoue la Birmanie perturbe grandement les efforts internationaux en faveur de la protection des espaces naturels sensibles.

On ne sait pas grand chose du devenir du Lac Inlé (reconnu en 2015 comme Réserve de biosphère par l'Unesco), mais le régime en place a vraisemblablement autre chose à faire que d'assurer la sauvegarde de la faune et de la flore sauvage. 
Bien que le conflit ne l'ait pas (encore) directement atteint, le lac et son écologie particulière ne peut qu'en souffrir.

Opabinia



Modérateur
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Posté le : 28/08/2023 16:49:11
 
 
Ca, malheureusement c'est le lot de tous les gouvernements plus ou moins instables. 
Dans un exemple similaire, j'ai souvenir qu'au temps de R.Correa en Equateur, il était déjà question de faire payer les pays riches pour ne PAS exploiter le pétrole amazonien. Peine perdue, personne n'a voulu mettre la main au porte monnaie. Cette année un référendum a montré que les citoyens ont voté contre cette exploitation. Reste la mise en application... 

Tout reste une affaire de gros sous, quelques soit le contexte, conflit etc... la biodiversité n'a pas de valeur. Pourtant, en 2003, on avait estimé le coût pour préserver les écosystèmes les plus menacés (25 hotspots) dont ceux de Birmanie à environ 5 milliards $/ an sur une durée de 5 ans soit 200 millions / an pour chaque chaque. Idem, personne n'a voulu payer.  A mettre en parallèle avec la 2d guerre en Irak, estimée après petit calcul sur 8 ans à 685 millions $ ... par jour !  

Lugburz



Modérateur
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Messages : 35
Posté le : 19/09/2023 19:58:47
 
 
Je m'étais penché sur ce biotope lors de la création de mon aquarium de 40L.

J'en avais tiré ce tableau, qui est le récapitulatif des articles que j'avais consulté. Je n'ai malheureusement pas eu la bonne idée de noter mes sources à l'époque.

Voici :

Espèces
Nom vernaculaire Litrage
Nombre min
Taille
Pacifique ?
Géographie
Où les trouver ?
Poissons







Acanthocobitis botia Loche plate 200 6 10 à 12 cm Non ? Natif ? Aquaterra-diffusion
Anabas testudineus
450 6 12 à 25 cm Non Natif
Barbus stedmanensis
? ? ? ? ?
Barbus tor
? ? 50 cm ? ? ?
Barilius ornatus
? ? ? ? ?
Celestichthys erythromicron Danio émeraude 40 12 2-3 cm Oui Endémique Fishdiscount
Channa gachua
100 1 ou 2 10 à 28 cm Moyenne Natif ?
Channa harcoubutleri
150 1 ou 2 15 cm Moyen Endémique
Channa lucius
450 2 40 cm Non Natif ?
Channa striata
? ? 90 cm ? Natif
Chaudhuria caudata
? ? 6 cm ? Natif
Claria batrachus
450 1 40 à 80 cm Non Natif
Crossocheilus latius Suceur de pierre 200 1 ou harem 14 à 15 cm Oui, sauf avec des congénères Natif ? Aquaterra-diffusion
Cyprinus intha
? ? ? ? Endémique
Devario aequipinnatus Danio géant 450 6 13 à 15 cm ? Natif ?
Devario kakhienensis
? ? 12 cm ? Natif
Garra gravelyi
? ? 12 cm ? Natif
Garra lamta


25 cm


Glyptothorax granosus
? ? 12 cm ? Natif
Glyptothorax rugimentum
? ? 8 cm ? Natif
Gymnostomus horai
? ? ? ? Endémique
Devario auropurpureus Inlecypris auropurpureus 200 8 7-10 cm Oui Endémique Aquaterra-diffusion
Lepidocephalichthys berdmorei
? ? 8 cm ? Natif
Mastacembelus caudiocellatus
? ? ~20 cm Oui (mais pas avec les – de 5 cm) Endémique
Mastacembelus oatesii
? ? 37 cm ? Endémique
Microrasbora rubescens
50 6 3 à 3,5 cm Oui Endémique Aquaterra-diffusion
Monopterus albus
? ? 25 à 40 cm ? ?
Monopterus cuchia
? ? 70 cm ? Natif
Monopterus javanensis
? ? 100 cm ? Natif
Neolissochilus dukai
? ? ~10 cm ? ?
Neolissochilus nigrovittatus
? ? 13 cm ? Endémique
Notpterus notopterus
500 ? 40 à 60 cm Non Natif
Pethia stoliczkana
80 6 4 à 6 cm Oui mais se méfier pour les poissons de – de 2cm Natif Aquaterra-diffusion
Physoschistura brunneana
120 ? ? 4 à 5 cm ? ?
Physoschistura rivulicola
? ? 5 cm ? Natif
Physoschistura shanensis
? ? 5 cm Oui Endémique
Poropuntius schanicus
? ? ? ? Endémique
Sawbwa resplendens Nez-Rouge asiatique 80 10 2-3 cm Oui Endémique Floraquatic, Poisson d’Or, Masterfisch, Aquaterra-diffusion
Systomus rubripinnis
500 8 25 cm Non ? Natif
Systomus rubripinnis
500 8 25 cm ? ?
Parambassis lala Poisson de verre 120 5 2 à 5 cm Oui Nativité questionnée Aquaterra-diffusion
Yunnanilus brevis (ou Petruichtys brevis) Loche Inlé 120 10 5 à 7 cm Oui Endémique Aquaterra-diffusion
Amphibiens







Duttaphrynus melanostictus (crapaud)






Fejervarya limnocharis (grenouille)






Limonectes kuhlii (grenouille)






Megophrys montana (crapaud)






Invertébrés







Amnicola alticola (escargot)






Ampullaria winkleyi (escargot)






Brotia herculea (escargot)
100 groupe 8 à 10 cm Non Natif ? Floraquatic, Aquaterra-Diffusion
Caridina annandalei (crevette)






Caridina weberi (crevette)






Corbicula noetlingi (coque) Peut être remplacée par corbicula fluminea 60 ou 200 ? 2 à 4 ou 2 à 5 cm
Natif ? Si autre espèce:Aquaterra-Diffusion, Floraquatic
Hydrobioide nana (escargot)






Inlethelphusa acantica (crabe)
? ? ? ? Endémique
Macrobrachium naso (crevette)






Palaemon (ou Macrobrachium) hendersoni (crevette)
80 2 10 cm Pas sûr Natif
Physunio ferrugineus (coque)






Physunio micropteroides (coque)






Pisidium casertanum (coque)






Shanphusa browneana (crabe)






Shanphusa curtobates (crabe)






Taia elitoratis (escargot)






Taia intha (escargot)






Taia naticoide (escargot)
20 ? ? 4 cm Non Endémique Floraquatic, Aquaterra-Diffusion
Taia shanensis (escargot)






Taia theobaldi (escargot)






Vivipara lecythis (escargot)







Lugburz



Modérateur
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Messages : 35
Posté le : 19/09/2023 20:07:33
 
 
Je me permets de faire un doublon pour cause de message trop long :

On remarque quelques différences au niveau des espèces. Par exemple je n'avais jamais noté de Caridina Balbauti.

D'autre part, on trouve dans ce lac plusieurs poissons qui peuvent vivre en aquarium, mais qui ne sont pas forcément endémiques du lac (voire ont été introduits récemment) :
  • Channa Harcoubutleri (endémique)
  • Channa Striata
  • Crossocheilus Latius
  • Devario Aequipinnatus
  • Pethia Stoliczkana
  • Physoschistura Brunneana
Du côté des crevettes, j'avais noté les Macrobrachium hendersoni, qui ne figure pas dans ta liste et qui sont pourtant parfois élevées en aquarium.


Grand Père



Modérateur
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Posté le : 20/09/2023 06:55:39
 
 
Je crois que la présence de C. babaulti n'est pas confirmée... 

Merci pour ce travail. Je vais regarder ça et les ajouter à la liste et dans la Base de Données s'il y a lieu. 
Dommage pour les sources. 

Lugburz



Modérateur
Inscrit le : 19/09/2023
Messages : 35
Posté le : 20/09/2023 12:34:11
 
 
Oui, après attention, il y a des infos dont je suis pas certain à 100%, ou qui sont anciennes.


Lugburz



Modérateur
Inscrit le : 19/09/2023
Messages : 35
Posté le : 22/09/2023 23:59:37
 
 
Je suis en train de faire des recherches sur notamment les plantes de mon futur bac, mais je ne vois rien qui ressemble à des mousses... (mousse de java par exemple).

Tu aurais des infos, Grand Père ?

P.S : j'ai vu que tu as mis en plante conseillée la jacinthe d'eau Eichornia crassipes, mais il s'agit - je crois - d'une espèce invasive d'Amérique du Sud (donc peu judicieuse en biotope stricte). Ceci dit moi je m'en fiche, d'ailleurs, vous verrez dans ma présentation de projet que je compte prendre des libertés...


Grand Père



Modérateur
Inscrit le : 18/12/2018
Messages : 7675
Posté le : 23/09/2023 08:00:26
 
 
C'est là tout le problème du bac biotope. Doit-on respecté intégralement la spécificité du lieu au risque de recréer un cadre idéalisé, ou tenir compte des changements récents dudit milieu ?
 Sans aller jusque là...  (Biotope contemporain réaliste (aquarium de Gijon))

Je pense qu'il vaut mieux se focaliser sur les spécificités physico-chimiques et les variations saisonnières du lieu, que sur la flore. Pour cette dernière, on devra de toute façon, faire avec ce que le marché nous propose. Dans le cas d'Eichornia crassipes, présente dans le lac mais assez facile à remplacer par des plantes moins "problématiques", on peut trouver des équivalents endémiques. 
Pour les mousses, je n'en ai pas trouvée d'endémique, mais les algues (Nitella sp., déjà présente dans le lac, ou celles qui colonisent habituellement nos bacs.) pourront les remplacées, sans doute. 

Lugburz



Modérateur
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Messages : 35
Posté le : 24/09/2023 18:32:56
 
 
J'adore l'idée ! Elle aurait sa place dans un musée !


Lugburz



Modérateur
Inscrit le : 19/09/2023
Messages : 35
Posté le : 01/10/2023 10:41:02
 
 
Je continue de réfléchir à ce projet biotope et me vient une question.

Si on voulait pousser le biotope à fond, il faudrait prévoir des changements saisonniers de PH/GH et température.

La température est assez facile à faire varier, suffit de régler le thermomètre.

Pour le PH, suffit de filtrer sur de la tourbe ? Mais comment ne pas "trop" faire varier le ph d'un coup ? Pour le GH, le mieux serait de passer par de l'eau osmosée reminéralisée, dont on change la concentration petit à petit, à chaque changement d'eau ?

Ou est-ce que faire ça est "dangereux" pour la santé de l'aquarium et risque de favoriser le développement des algues ?

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