Élatine à longs pédicelles
Peu exigeante, notamment à l'égard de la température et de la dureté, l'Élatine à longs pédicelles préfère cependant les eaux douces légèrement acides ainsi qu'un sol contenant de l'argile et demandera beaucoup de lumière en culture immergée.

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Taxinomie
Descripteur : Gussone, 1827
Classe: Magnoliopsida
Ordre: Theales
Famille:  Elatinaceae
Genre:  Elatine
Synonymes
Alsinastrum macropodum (Guss.) Bubani
Elatine camphylosperma Seub.
Elatine campylosperma Seub.
Elatine fabri Gren.
Elatine hexandra f. major (A.Braun) Rouy & Foucaud, 1896
Elatine hexandra subsp. macropoda (Guss.) Rouy & Foucaud, 1896
Elatine hexandra subsp. major (A.Braun) Arcang., 1882
Elatine hydropiper f. campylosperma (Seub.) Rouy & Foucaud, 1896
Elatine hydropiper f. major (A.Braun) Rouy & Foucaud, 1896
Elatine hydropiper subsp. campylosperma (Seub.) P.Fourn.
Elatine hydropiper subsp. macropoda (Guss.) O.Bolòs & Vigo
Elatine hydropiper var. macropoda (Guss.) Fiori
Elatine hydropiper var. major (A.Braun) Fiori, 1924
Elatine hydropiper var. pedunculata Moris
Elatine macrocarpa Knoche
Elatine macropoda subsp. campylosperma (Seub.) Nyman, 1878
Elatine major subsp. macropoda (Guss.) P.Fourn.
Elatine paludosa subsp. macropoda (Guss.) Bonnier & Layens, 1894
Elatine paludosa subsp. major (A.Braun) Bonnier & Layens, 1894
Elatine paludosa var. octandra Gren. & Godr., 1848
Elatine paludosa var. octandra Willk.
Hydropiper fabri (Gren.) Fourr.
Potamopitys campylosperma (Seub.) Kuntze
Potamopitys macropoda (Guss.) Kuntze
Noms Communs
Élatine à longs pédicelles
Élatine macropode
Four-stamen waterwort (en)
Membres du genre Elatine
Elatine gussonei (Brullo; Lanfranco; Pavone & Ronsisvalle, 1988)
Elatine hydropiper (Linnæus, 1753)
Elatine macropoda (Gussone, 1827)
Elatine triandra (Schkuhr, 1791)
Elatine gratioloides (A. Cunningham, 1840)
Origine géographique
Aire d'origine : Europe, Afrique du Nord
Algérie, Chypre, Égypte, France, Grèce, Israël, Italie, Libye, Malte, Maroc, Macédoine du Nord, Portugal, Roumanie, Espagne, République arabe syrienne, Tunisie, Turquie
Aire actuelle
Elatine macropoda est une espèce à répartition méditerranéo-atlantique recensée en Algérie, Bulgarie (d'où elle est supposée disparue), Chypre, Egypte, Espagne, France, Grèce, Israël, Italie, Libye, Macédoine, Malte, Maroc, Portugal, Roumanie, Syrie, Tunisie, Turquie (Popiela & Lyssko, 2010 ; Lansdown, 2014). Notons que certaines mentions sont très anciennes, l’espèce peut avoir disparu d’une partie de ces territoires. Bien que présentant une distribution géographique large, l’aire de présence réelle d’E. macropoda est réduite, avec des populations globalement en régression.

En France, l'élatine à longs pédoncules était historiquement connue dans quatorze départements. Aujourd'hui, l'espèce ne s'observe plus que dans le Var, les Bouches du Rhône, l'Hérault, l'Indre (Julien Mondion-CBNBP, com. pers.), les Landes (Emilie Chammard-CBNSA, comm. pers.), la Gironde, la Vendée, la Loire Atlantique, le Morbihan et les Côtes d Armor, soit dix départements.
Environnement
Milieu
Terre, Douce
On le trouve dans les mares temporaires et les marais sur substrat de silex. C'est une plante amphibie annuelle de petite taille qui germe sur sol inondé ou saturé mais ne se reproduit qu'en émergence (reproduction aérienne).

Elatine macropoda est une espèce amphibie pionnière oligotrophile méditerranéo-atlantique. Indifférente au pH, on l’observe au sein de pelouse amphibies se développant aussi bien sur des sols siliceux que calcaires. Elle pousse essentiellement en bord d’étang à niveau d’eau variable, mare temporaire, fossés ou berges de rivière. Cette espèce présente un comportement d’espèce "à éclipse", c'est-à-dire qu’elle peut sembler absente plusieurs années d’un site, avant de se développer à la faveur de conditions favorables à son développement, pour éventuellement à nouveau "disparaître".

L'espèce est recensée à des altitudes allant de 0 à 200m.
Malgré sa large répartition géographique, l'aire réelle occupée par E. macropoda reste faible avec des populations globalement en déclin suite à la destruction des mares temporaires. En Bulgarie, les populations sont présumées éteintes en raison de la forte urbanisation.
L'habitat est soumis à de nombreuses menaces anthropiques : surpâturage, drainage et extension de l'agriculture. Outre ces menaces, il est affecté par la concurrence des grandes plantes (Hélophytes ou ligneuses) qui sont favorisées par l'abandon du pâturage extensif et par la fréquence croissante des sécheresses probablement induite par le changement climatique.

En France, elle a disparu d'une partie des départements où elle était recensée. Les principales causes identifiées de cette régression sont les suivantes :
Destruction de son biotope : drainage, mise en culture, remblais, reprofilage des berges (les pentes douces apparaissent plus favorables à l'espèce que des berges reprofilées abruptes) voire l'urbanisation des zones humides, cours d eau et plans d eau où l'Elatine se développe .
Surfréquentation des berges à Elatine macropoda (pêche à pied)

Bien que de nombreuses populations soient en déclin, beaucoup sont stables et peuvent être localement abondantes et cette espèce n'est pas directement menacée d'extinction et elle est donc classée en "Préoccupation mineure".
Description
Type
Plante
Croissance
Taille
5 à 15 cm
Elatine à longs pédoncules est une plante annuelle. Ses tiges, très grêles, prostrées ou ascendantes et radicantes aux nœuds, mesurent 4 à 15 cm. Les feuilles sont opposées, à stipules scarieuses et limbe obovale-spatulé. Le pétiole est plus court que le limbe (ou l égalant à peine), qui présente généralement une à deux paires de nervures.

Les fleurs sont solitaires à l’aisselle des feuilles et portées par un pédoncule une à trois fois aussi long que la feuille adjacente. Les pédoncules sont d’autant plus élancés que la plante vit en situation aquatique, auquel cas ils peuvent dépasser 2 cm (ce qui correspondrait à une écomorphose, autrefois décrite comme Elatine fabri). Tétramères, les fleurs présentent quatre sépales fortement accrescents, quatre pétales blancs ou légèrement rosés égalant presque les sépales en début d’anthèse et n’en atteignant plus que la moitié ou moins en début de fructification. Elles possèdent huit étamines et quatre carpelles. Les fruits sont des capsules subglobuleuses, déprimées sur le dessus, à quatre valves à style persistant s’ouvrant en étoile à maturité pour libérer leurs nombreuses graines. Les graines sont presque droites (E. macropoda s.s.) à arquées en "fer à cheval " (E. campylosperma) et ornées de lignes longitudinales d’alvéoles rectangulaires. Ces lignes comportent de (10) 15 à 25 (30) alvéoles et les graines mesurent 0,5 à 0,6 mm pour un diamètre de 0,2 mm.

Description botanique
Plante annuelle, grêle ; tiges de 4-10 cm, radicantes à la base ; feuilles opposées, oblongues, pétiolées, les supérieures sessiles ; fleurs d'un blanc rosé, axillaires, pédicellées, à pédicelles beaucoup plus longs que les fleurs et dépassant sensiblement les feuilles ; 4 sépales, membraneux à la base, verts au sommet, 1 fois plus longs que la capsule ; 4 pétales, ovales-obtus, bien plus courts que les sépales ; 8 étamines ; 4 styles ; capsule aplatie, à 4 valves ; graines un peu arquées.

Elatine hydropiper ainsi que Elatine macropoda se ressemblent beaucoup, y compris par leur mode de culture, la seconde fournissant un réseau radiculaire encore plus important que celui de la première. Par contre, Elatine macropoda ne fleurit pas quand elle est sous l'eau, contrairement à Elatine hydropiper.
Par ailleurs, l'Elatine à longs pédoncules se différencie des autres espèces du genre par ses feuilles opposées (verticillées chez E. alsinastrum) et ses fleurs solitaires (groupées par deux à cinq chez E. brochonii), tétramères (trimères chez E. hexandra et E. triandra) et longuement pédonculées (sessiles chez E. hydropiper, courtement pédonculées chez E. orthosperma). A l'état végétatif, les critères d'identification sont jugés non fiables chez les élatines, compte tenu de l'importante plasticité phénotypique de ces espèces liée aux conditions d'immersion et d'émersion en particulier (Molnar et al., 2015).
 
Maintenance
Dry Start
Oui
Paramètres
Température
10 à 25°C
pH
6 à 7
GH
2 à 10
Aquarium
Eclairage
Brassage
Substrat nutritif
Recommandé
Peu exigeante, notamment à l'égard de la température et de la dureté, elle préfère cependant les eaux douces légèrement acides ainsi qu'un sol contenant de l'argile et demandera beaucoup de lumière en culture immergée.

On la trouve dans les mares temporaires et il est vraisemblable que son mode de vie impose des variations du niveau de l'eau, et même l'exondation. Il est donc peu probable que la plante puisse survivre longtemps totalement immergée.

On trouve peu de données quant à la maintenance de cette espèce en aquarium, et on se rapportera donc à la fiche concernant Elatine hydropiper avec laquelle elle est sans doute confondue.

Note : L'aire de répartition de Elatine hydropiper s'étend très loin au nord, ce qui rend assez étonnant que la plante pousse si bien dans les bacs tropicaux.
Dans le sud de l'Italie et dans d'autres régions de la Méditerranée, deux autres espèces qui ressemblent beaucoup à Elatine hydropiper : Elatine macropoda, qui est mentionnée dans la littérature ancienne sur les aquariums, et Elatine gussonei, qui a été cultivée récemment avec succès en aquarium.
Il est donc possible qu'il y ait confusion entre les trois espèces.
Disponibilité commerciale : Rare
Il est possible que L'Elatine hydropiper commercialisée par la société Anbias Plant en 2010 soit en fait E. macropoda, car il est étonnant que E. hydropiper d'origine circumboréale s'adapte si bien aux aquarium tropicaux.
Plantation et multiplication
Reproduction sexuée
E. macropoda est une plante amphibie annuelle de petite taille qui germe sur sol inondé ou saturé d'eau mais ne se reproduit qu'en émergence (reproduction aérienne).

Elatine macropoda est une espèce annuelle des milieux amphibies, inondés en hiver et s'asséchant partiellement l été. L Elatine à longs pédoncules se développe de mai à septembre. Sa phénologie peut toutefois fluctuer en fonction des conditions stationnelles : une population se développant en milieu exondé fleurira plus tôt qu'une autre se développant en situation aquatique. La plante est autogame facultative : en effet, en début d anthèse, les étamines épi-sépales se penchent sur les stigmates et libèrent leur pollen, assurant ainsi la fécondation, puis se redressent une fois vidées ; c'est alors au tour des étamines épi-pétales d'émettre leur pollen. Une fois la fleur fécondée, les graines formées se propagent vraisemblablement selon deux modes : - transport par l eau grâce aux inondations hivernales (hydrochorie) ; - transport par les animaux piétinant ou fouissant le substrat (épizoochorie). Chaque capsule peut contenir plusieurs graines à plusieurs dizaines de graines, qui une fois disséminées peuvent rester longtemps en dormance dans le substrat avant le retour de conditions favorables pour germer. Aucune étude scientifique n'évalue avec précision la durée de vie des graines d Elatine macropoda, mais celle-ci peut probablement atteindre plusieurs dizaines d années au vu de la longévité des semences d'autres espèces du genre (une trentaine d années dans certains cas pour Elatine triandra selon Kasahara et al., 1967). Des recherches génétiques récentes renforcent la pertinence de considérer Elatine macropoda s.l. comme un complexe d espèces. En effet, Elatine macropoda s.s. serait hexaploïde avec 2n = 54 chromosomes et Elatine campylosperma présenterait un profil diploïde avec 2n = 18 chromosomes (Kalinka et al., 2015).

Reproduction végétative
En aquarium, E. macropoda se propage d'elle-même grâce à des stolons, formant un tapis gazonnant, mais il est possible de couper et d'isoler les plantules racinées issues de ce mode de propagation.
Commentaires
Étymologie : Le nom du genre Elatine, serait la forme féminine du grec ελατινος / elatinos, peut-être de elos "marais". Le mot a été utilisé par Pline pour une espèce de muflier (peut-être l'actuel Kickxia elatine (Plantaginaceae) et macropoda, du grec ancien μακρός, makrós "grand " et πούς, ποδός, poüs, podos "pied" (ici, à longs pédicelles)
Références
GBIF, IUCN, INPN, MNHN
Conservatoire botanique national de Brest Antenne Bretagne
- Boulos, L. 2000. Flore d'Egypte (Géranicées - Boraginacées) . Éditions Al Hadara, Le Caire.
- Stephen Mifsud, "A Comparitive study between Elatine gussonei from Malta and Elatine macropoda from Majorca." (2006)
- Masson Gaëtan Buckvald Nathalie Avec la collaboration de Laroche Claire "Plan de conservation d’Elatine macropoda en Bretagne", CBN de Brest, (avril 2018)
- Agnieszka Popiela, Andrzej Łysko "The distribution of elatine macropoda GUSS. (Elatinaceae)" in Acta Societatis Botanicorum Poloniae 79(1):81-86. (March 2010)
- Castroviejo, S., Aedo, C., Lainz, M., Morales, R., Muñoz Garmendia, F., Nieto Feliner, G. and Paiva, J. (eds). in Flora Iberica. Volume 4. Madrid. (1993)
- Consejo Superior de Investigaciones Cientificas (Real Jardin Botanico) and Fundación Biodiversidad (Ministerio de Medio Ambiente). 2009. Anthos. Sistema de informacion sobre las plantas de España. Madrid
- Fennane, M., Ibn Tattou, M., Mathez, J., Ouyahya, A. et El Oualidi, J. 1999. Pteridophyta Gymnospermae, Angiospermae (Lauraceae – Neuradaceae), Flore pratique du Maroc : manuel de détermination des plantes vasculaires . Rabat Institut Scientifique, Rabat.
- Greuter, W., Burdet, H.M. and Long, G. (eds). "Med-Checklist." Conservatoire and Jardin Botaniques de la Ville de Genève. (1986)
- Lansdown, RV "Elatine macropoda" (évaluation Europe) . La Liste rouge de l'UICN des espèces menacées 2011
- Lansdown, RV "Elatine macropoda" . La Liste rouge de l'UICN des espèces menacées 2014
- Pampanini, R. 1931. Prodromo della Flora Cirenaica .
- Quézel, P. et Santa, S. 1963. Nouvelle flore de l'Algérie et des régions désertiques méridionales . CNRS, Paris.
- Rhazi, L., Grillas, P. & Rhazi, M. 2010. Macropodes élatins (évaluation méditerranéenne) . La Liste rouge de l'UICN des espèces menacées 2010
- Tutin, T.G., Heywood, V.H., Burges, N.A., Valentine, D.H., Walters, S.M. and Webb, D.A. "Flora Europaea volume 1 Lycopodiaceae to Platanaceae." Cambridge University Press, Cambridge. (1964)

Pour citer cette fiche :"Elatine macropoda, Gussone, 1827" B-Aqua / GP (2021- 24)


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