Lycopode inondé
Le Lycopode inondé, voisin des fougères, se rencontre dans la nature essentiellement dans les tourbières où il s'agit en fait d'une plante rare. Il doit donc être réservé aux mares naturelles en climat frais.

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Taxinomie
Descripteur : (Linnæus) Holub, 1964
Classe: Lycopodiopsida
Ordre: Lycopodiales
Famille:  Lycopodiaceae
Genre:  Lycopodiella
Synonymes
Lepidotis incurva Opiz
Lepidotis inundata (L.) Börner
Lepidotis inundata (L.) Opiz
Lepidotis inundata (L.) P.Beauv.
Lycopodium inundatum L.
Lycopodium inundatum var. inundatum
Lycopodium pallidum Nessel
Lycopodium palustre Lam.
Lyopodium inundatum L.
Plananthus inundatus (L.) P.Beauv.
Noms Communs
Lycopode inondé
Lycopode des marais
Marsh Clubmoss (en)
Inundated clubmoss (en)
Membres du genre Lycopodiella
Lycopodiella inundata ((Linnæus) Holub, 1964)
Origine géographique
Aire d'origine : Europe, Amérique boréale
Autriche, Biélorussie, Belgique, Bosnie Herzégovine, Bulgarie, Canada, Chine, Croatie, Tchéquie, Danemark, Finlande, France, Géorgie, Allemagne, Hongrie, Irlande, Italie, Japon, Pays-Bas, Portugal, Fédération de Russie, Saint-Pierre-et-Miquelon, Serbie, Slovaquie, Espagne, Suisse, Turquie, Ukraine, Royaume-Uni, États-Unis
Aire actuelle
On trouve Lycopodiella inundata dans l'hémisphère nord, dans les régions du circumpolaires et circumboréales de l'Arctique et les tourbières de montagne des régions tempérées d'Eurasie et d'Amérique du Nord.
L. inundata est présente dans une grande partie de l'Europe, à l'est à travers la Russie jusqu'à la province du Fujian en Chine ainsi que dans une grande partie de l'Amérique du Nord (Hassler et Schmidt 2012).
Environnement
Milieu
Terre, Douce
L. inundata est une plante herbacée vivace prostrée des bords humides, nus, tourbeux ou sableux des lacs, des mares, des coulées et des pistes. Elle peut coloniser rapidement des substrats maintenus ouverts par les inondations hivernales, les pâturages du bétail ou les exploitations de tourbe (Preston et al . 2002) .
Dans les tourbières, marais, marécages de 400-1500 m d'altitude.

Elle vit dans les parties souvent inondées de la toundra, de tourbières acides ou en bordure d'étangs oligotrophes et acides, éventuellement en bordure de ballastière ou anciennes zones de gravières ou de carrière (argile, kaolin..). Elle apprécie les zones dénudées et ensoleillées, et peut vivre sur un substrat de sables, de tourbe ou d'argile, du moment qu'il soit acide et humide où elles colonisent le sol, avant les sphaignes. Elle compte donc parmi les espèces pionnières.

C'est une plante devenue très rare ou absente des régions d'agriculture intensive, en raison notamment du drainage des tourbières et d'une eutrophisation générale de l'environnement. Elle est pour cette raison parfois considérée comme bioindicatrice d'une certaine naturalité du milieu où elle est présente, mais elle peut aussi parfois coloniser comme plante pionnière des milieux semi-naturels (abords de gravière, milieux para-tourbeux recolonisant des sites d'extraction…).


En Europe, la plupart des Lycopodes vivent sur des zones tourbeuses ou des sables argileux dénudés acides plus au moins humides selon les espèces. Ces plantes montrent une adaptation remarquable aux conditions climatiques rigoureuses. La majorité d'entre elles affiche une préférence pour les terrains siliceux qui sont plus au moins riches en aluminium. Ces plantes peuvent, de manière exceptionnelle, accumuler ce composant qui agirait comme
antagoniste du calcium dont il réduirait la toxicité. C'est probablement un moyen propre aux Lycopodes pour ajuster la concentration interne du calcium (Parent, 1964). Lycopodiella inundata est une espèce pionnière des sables argileux dénudés et des landes tourbeuses régulièrement inondées. Elle est notamment présente dans des régions de plaine et de moyenne montagne, atteignant 1500 rn dans les Alpes du nord (Prelli et Boudrie,
1992). Elle fait partie de l'association Lycopodiello inundatae-Rhynchosporetum albae (Allorge et Gaume, 1931 ). Cette association représente la végétation initiale des sables et des landes tourbeuses. Le plus souvent, elle s'établit aux endroits où la lande tourbeuse a subit un étrépage (une opération de décapage superficiel du substrat sur une faible épaisseur de l'ordre de 5 cm) et où le sable est alors mis à nu (Durin et Lericq, 1963
Lycopodiella inundata est répandue et localement abondante, mais il existe un nombre important de déclins locaux, ce qui suggère que l'espèce pourrait devenir globalement menacée si des déclins sont observés dans toute l'aire de répartition de l'espèce.
L. inundata est répertoriée comme En danger critique d'extinction en Croatie, En danger au Royaume-Uni, Vulnérable en Estonie et en Suisse et Quasi menacé en Suède. Elle est considérée comme "sécurisée" en Amérique du Nord, bien qu'à l'intérieur du continent, elle soit classée comme gravement en péril dans huit États américains et deux États au Canada, en péril dans neuf États américains et en Alberta et vulnérable en Alaska et au Labrador (NatureServe 2013). Bien que, dans l'ensemble, cette espèce semble en sécurité, du moins dans un avenir proche, il est clair qu'il y a un déclin important en cours. Il est nécessaire de maintenir une mission de surveillance pour s'assurer qu'en cas de pertes majeures, il ne sera pas trop tard pour entreprendre des actions de conservation.
Description
Type
Plante
Croissance
Taille
2 à 10 cm
Lycopodiella inundata est un ptéridophyte, un groupe comprenant les fougères, les prêles et autres lycopodes.

Le lycopode des marais est une petite plante d'un vert vif avec des pousses rampantes et prostrées, s'enracinant dans la tourbe sur toute leur longueur. Les pousses sont couvertes de minuscules feuilles "hérissées" qui sont recourbées vers le haut sur les pousses prostrées. Les corps porteurs de spores ou "cônes" apparaissent en juin – juillet et mûrissent à la fin de l'automne ; ceux-ci sont portés sur des pousses verticales qui ne dépassent pas environ 8 cm de haut au maximum.
Lycopodiella inundata diffère des lycopodes par des sporophytes semblables aux rameaux stériles.

Description botanique
Plantes des marais et des zones humides. Rameaux aériens rampants, 5-20 cm, simples ou multiples fois dichotomiques, 1-2 mm de diamètre, tige avec feuilles de 5-8 mm de large. Feuilles disposées en spirale, plus clairsemées sur le côté rampant de la tige, denses, ascendantes, vert jaunâtre, non lustrées, lancéolées à linéaires, courbées, 4-7 × 0,5-1,1 mm, papyracées, les deux faces glabres, nervure médiane indistincte, base non rétrécie, décurrente , sessile, marge entière, apex acuminé. Pédoncules solitaires, dressés, de 3 à 8 cm de haut, avec des bractées de 4 à 10 mm de large ; bractées denses, linéaires ou linéaires-lancéolées ; strobile vert jaunâtre, cylindrique, de 1 à 5 cm × 5 à 7 mm ; sporophylles dimorphes, vert jaunâtre, linéaires-lancéolées et lancéolées, imbriquées, 2-5 × 0,5-1,2 mm, papyracées, marge entière, apex acuminé ou arrondi. Sporanges fermés ou légèrement exposés, subsphériques, ca. 0,5 mm de diamètre, apex acuminé.
 
Maintenance
Dry Start
Oui
Paramètres
Température
7 à 20°C
pH
5,5 à 6,9
GH
1 à 6
Aquarium
Eclairage
Brassage
Substrat nutritif
Recommandé
Attention ! Cette plante, voisine des fougères, se rencontre dans la nature essentiellement dans les tourbières où il s'agit en fait d'une plante rare.
Le lycopode des marais doit donc être réservé aux mares naturelles en climat frais.

Elle est donc rare en aquarium puisqu'elle réclame des eaux fraîches (15 à 20 °C), acides (pH de 5,5 à 6,5) et dépourvues de calcaire (plante calcifuge).
Il serait possible de la conserver en terrarium tempéré, mais son statut de plante protégée doit être dissuasif.
Disponibilité commerciale : Très rare
En France, Lycopodiella inundata a disparu d'une grande partie de son aire naturelle de répartition. Elle est protégée au niveau national (depuis 1982) et figure comme espèces prioritaires dans le livre rouge de la flore menacée de France (1995)
Plantation et multiplication
Reproduction
La plante est un sporophyte non sexuel, c'est-à-dire qu'elle produit des spores dans les "cônes" qui, en théorie, peuvent germer pour produire un petit stade sexuel insignifiant connu sous le nom de gamétophyte, dont le développement dépend probablement d'un champignon associé. À ce stade, les organes mâles et femelles sont formés, produisant du sperme et des ovules. Les œufs fécondés peuvent devenir le sporophyte mature. Ce cycle de vie, impliquant une alternance de générations sexuées et non sexuées, est typique des autres ptéridophytes. Cependant, le stade gamétophyte n'a jamais été directement observé dans les populations britanniques ou irlandaises.

Reproduction végétative
Il semble cependant probable qu'une grande partie de la propagation locale de Lycopodiella inundata se fasse par croissance végétative et division ou fragmentation de pousses individuelles.

Note : Le cycle biologique des Lycopodes est constitué de deux phases: une gamétophytique et une sporophytique. Comme les Fougères, les Mousses, les Algues ou les Champignon, ces plantes se reproduisent par des spores qui, après germination, engendrent un prothalle bisexué et autonome. Chez certaines espèces, le cycle biologique peut s'étaler sur une vingtaine d'années : les spores ne germent qu'après 3 à 5 ans et le développement complet du prothalle n'est observé qu'à l'issue de cette longue période (Bruchmann, 1910). A maturité, chaque
prothalle développe un sporophyte.
Le gamétophyte, ou prothalle, des Lycopodes est bisexué. Il nécessite, chez la totalité des espèces, l'intervention d'un champignon endophyte. Selon les cas, le gamétophyte peut être complètement saprophyte (Lycopodium clavatum) ou chlorophyllien (Lycopodiella inundata). A maturité, le prothalle développe des organes sexuels mâles (anthéridies) qui contiennent chacun plusieurs cellules germinatives appelées anthérozoïdes et des organes femelles (archégones) qui contiennent chacun une seule cellule germinative appelée oosphère. Après sa fécondation en milieu aquatique par un anthérozoïde, l'oosphère se développe en embryon qui évoluera ensuite en sporophyte. Pour certaines espèces, un prothalle engendrera au maximum un sporophyte (Treub, 1884). Pour d'autres, le prothalle pourra engendrer deux ou plusieurs plantules (Bruchmann, 191 0). Néanmoins, le développement des prothalles varie selon les espèces et la durée minimale peut s'étendre sur deux ans.
Commentaires
Étymologie : Lycopodiella vient du grec lukos "loup" et podion "pied" (pied de loup) et inundata "inondée"
Références
GBIF, IUCN, MNHN, USDA
Flora of north America
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Pour citer cette fiche :"Lycopodiella inundata, (Linnæus) Holub, 1964" B-Aqua / GP (2021)


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