Écrevisse cubaine
Une petite cubaine asociale qu'il faut garder à l'oeil.

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Taxinomie
Descripteur : Erichson, 1846
Classe: Malacostraca
Ordre: Decapoda
Famille:  Cambaridae
Genre:  Procambarus
Synonymes
Astacus cubensis Erichson, 1846
Procambarus cubensis subsp. cubensis
Procambarus cubensis subsp. rivalis (Faxon, 1912)
Noms Communs
Écrevisse cubaine
Écrevisse bleue de Cuba
Cuban crayfish (en)
Blue Cuban crayfish (en)
Membres du genre Procambarus
Procambarus acanthophorus (F. Villalobos, 1948)
Procambarus alleni (Faxon, 1884)
Procambarus clarkii (Girard, 1852)
Procambarus cubensis (Erichson, 1846)
Procambarus fallax (Hagen, 1870)
Procambarus milleri (Hobbs, 1971)
Procambarus pictus (Hobbs, 1940)
Procambarus pubescens (Faxon, 1884)
Procambarus pygmaeus (Hobbs, 1942)
Procambarus vazquezae (F. Villalobos, 1954)
Procambarus versutus (Hagen, 1870)
Origine géographique
Aire d'origine : Caraïbes
Cuba
On sait que Procambarus cubensis est présente dans des localités dispersées partout à Cuba, sauf dans les montagnes du sud-ouest (Hobbs, 1989). Cette espèce a une distribution d'environ 15 000 km2.

Cette espèce est raisonnablement commune dans un habitat convenable comme Pinar del Rio, province de l'ouest
Cuba (C. Pedraza Lara comm. pers. 2009), et généralement considérée comme répandue et abondante (M. López-Mejía, F. Alvarez. et C. Pedraza-Lara comm. pers. 2009).
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce
Cette espèce est connue pour être présente dans des habitats lotiques et lentiques, des ruisseaux de montagne (Hobbs 1989) ainsi que des ruisseaux et des lacs de plaine (M. López-Mejía, F. Alvarez. et C. Pedraza-Lara comm. pers. 2009).
Procambaris cubensis a été évaluée comme "Données insuffisantes". Il est possible que des processus de menace agissent sur elle, mais des recherches supplémentaires doivent être menées pour déterminer cela et l'état de la population de cette espèce avant qu'une évaluation de conservation plus précise puisse être faite.
Description
Taille
: 6 à 8 cm SL  
: 5 à 7 cm SL
Respiration
Pulmonaire
Longévité
4 à 6 ans
Régime
Omnivore
Procambarus cubensis mesure 5 à 7 cm (M. López-Mejía, F. Alvarez. et C. Pedraza-Lara comm. pers. 2009) en milieu naturel et jusqu'à 8 cm en captivité, certains auteur annoncent même 10 cm.
Ecrevisse de couleur grise à bleue pâle, cette espèce peut néanmoins avoir d'autres couleurs, les plus courantes étant le bleu et le marron. Selon l'environnement, le régime alimentaire et l'âge de l'écrevisse, la couleur peut varier du presque transparent au beige brillant. La couleur bleue est particulièrement remarquable chez cette écrevisse.

Cette espèce est en fait un complexe composé de deux sous-espèces : P. cubensis cubensis (Erichson, 1846) et P. cubensis rivalis (Faxon, 1912) selon certains auteurs.
 
Régime Alimentaire
Comme la plupart des écrevisses, les écrevisses cubaines sont des omnivores opportunistes et mangeront toutes sortes de matières animales et végétales mortes ou vivantes.
Attention ! Les écrevisses cubaines consomment ou détériorent les plantes.

Les adultes semblent être plus végétariens, alors que les juvéniles ont tendance à être plus carnivores et prédateurs. Les juvéniles dépendent en effet, des protéines issues de proies animales pour une croissance harmonieuse.
Ils sont cannibales et n'hésiteront pas à manger d'autres écrevisses.

En aquarium, elles accepteront la nourriture pour crevettes, la nourriture pour poissons, les légumes blanchis, les fruits, les feuilles diverses, les vers, les escargots fraîchement écrasés, les poissons ou crevettes mortes...
Il est préférable de nourrir les écrevisses le soir car elles sont préférentiellement nocturnes.

Assurez-vous aussi que les écrevisses reçoivent suffisamment de calcium pour leur exosquelette en leur fournissant régulièrement des aliments riches en carbonate de calcium et des coquilles d'œufs, des os de seiche...

On veillera à ne pas sur-nourrir les adultes, en ne donnant que deux à trois fois par semaine.
Les juvéniles seront eux, nourris tous les jours, en veillant cependant à ne pas polluer leur milieu.

Si une litière de feuilles peut être laissée plusieurs jours dans le bac, on veillera en revanche à ne pas laisser de nourriture non consommée qui pourrait polluer l'eau.

Attention ! Les écrevisses traînent parfois de la nourriture dans leurs cachettes.
Dimorphisme
Le mâle possède des pinces légèrement plus développées que la femelle. De plus, le canal spermique est visible chez le mâle.

Il est assez facile de différencier les écrevisses mâles et femelles, car il suffit de regarder sous la carapace, les organes reproducteurs. Aussi, au stade pré‐reproductif (juvénile), il est presque impossible de différencier les mâles des femelles à l'œil nu.
Chez certaines espèces, il peut également avoir d'autres critères tels que la taille, la coloration, les griffes, etc. Cependant, bon nombre de ces traits ne sont présents que chez les adultes matures et appartiennent à une espèce particulière.

Les écrevisses sont sexuellement dimorphes et leur sexe peut être déterminé de l'extérieur*.
Chez le mâle, la cinquième paire de pattes locomotrices porte des orifices génitaux (deux appendices en forme de L , les organes de transfert de sperme).
En outre, les deux premières paires d'appendices abdominaux (pléopodes) sont hypertrophiés en gonopodes. Le gonopode est un organe reproducteur mâle issu d'une modification d'appendices qui sont originellement des nageoires.
Chez la femelle, la troisième paire de pattes locomotrices porte des orifices
génitaux (réceptacle de sperme circulaire). Les premiers et deuxièmes pléopodes ne présentent pas d'hypertrophie.

Comment procéder ?
On retournera l'animal pour exposer sa face ventrale. On portera des gants pour les grandes espèces pouvant pincer fortement.
En regardant la partie inférieure de leur abdomen (la partie inférieure de la partie blanche du ventre), nous pouvons voir que les mâles ont un ensemble supplémentaire de pléopodes utilisés pour la fécondation interne.
Il y a une formation triangulaire de petites pattes (appendices en forme de L), qui a révélé un mâle.
Les femelles ont des réceptacles séminaux et n'ont pas les pléopodes supplémentaires visibles derrière les pattes ambulatoires.

*On notera que chez Procambarus fallax "virginalis", il n'y a que des femelles, la reproduction étant parthénogénétique.
Dangerosité
 
 
 Faible
Les écrevisses de grande taille peuvent pincer, généralement sans gravité.
On évitera donc de la manipuler sans précaution.

Attention ! Les écrevisses américaines transmettent potentiellement la peste de l'écrevisse (aphanomycose) et ne doivent donc jamais être en contact avec les autres écrevisses qui y sont sensibles. Les spores de l'agent pathogène se trouvent dans l'eau dans laquelle les écrevisses américaines sont maintenues, il faut donc s'assurer qu'aucune eau, qu'aucun matériel, qu'aucune plante... ne puisse se retrouver dans l'aquarium des écrevisses du genre Astacus ou Cherax.

Porteuse saine, elles représentent une menace pour les espèces indigènes d'Asie et d'Europe (Keller et al., 2014), avec lesquelles elle est également susceptible d’entrer localement en compétition.
Maintenance
Population
2 minimum (4 recommandé)
Zone
Inférieure
Ratio M/F
1 / 1
Paramètres
Température
        15      18              23      33
pH
         6      6,5            7,5      8,5
GH
         3       6              15       25
Brassage
Aquarium
Volume
80 l minimum (100 l recommandé)
Procambarus cubensis est une espèce agressive et territoriale .
Comme la plupart des espèces d'écrevisses, les écrevisses cubaines sont naturellement solitaires. elles ne sont pas sociales et n'aiment pas être gardés en groupe.
Elles affichent des postures agressives envers tout ce qui les entoure et attaqueront tout ce qui les incommode, quelle que soient leur taille. Les juvéniles de cette espèce sont également très agressifs et affichent une forte compétition pour les ressources.
En conséquence, les écrevisses cubaines devront être élevées préférentiellement dans un aquarium spécifique de grande taille.

On choisira un substrat de gravier et/ou de sable où les écrevisses pourront creuser.
Les écrevisses cubaines apprécieront tous les types de feuilles, de roches, de bois, de tuyaux en PVC et d'autres décorations pour enrichir l'environnement en cachettes. Il est très important de minimiser le stress de vos écrevisses en leur donnant beaucoup d'endroits où se cacher.
L'exigence clé pour toute écrevisse est un abri et une protection contre les prédateurs durant la mue.
Territoriale, cette espèce aura besoin de deux fois plus de cachettes que d'individus afin que chaque écrevisse puisse se créer un territoire défendable.
Cela peut être particulièrement vital si vous décidez de les élever ou de les garder dans un réservoir communautaire. Ceci est crucial pendant la mue où le cannibalisme peut devenir un problème.
Ce sont des terrassiers qui, dans la nature, creusent souvent au bord des plans d'eau.
En aquariums, s'il n'y a pas assez de cachettes, elles réaménageront le décor à leur convenance.
Attention ! Bien que Procambarus cubensis soit une espèce entièrement aquatique, ces écrevisses sont d' excellentes grimpeuses . Si elles en ont l'occasion, elles essaieront de sortir du bac.

Les plantes sont consommées par les écrevisses. On peut imaginer un bac sans plantes, ou avec des plantes artificielles, mais on pourra avantageusement préférer les plantes flottantes ou des plantes coriaces.
Une option élégante consiste à approvisionner régulièrement le bac en plantes excédentaires venues d'autres bacs.
Les écrevisses cubaines sont des animaux nocturnes et préfèrent un éclairage tamisé. Comme les plantes ne sont pas indispensables, on choisira l'éclairage en fonction de l'option plantes choisie.

Les écrevisses cubaines sont des animaux nocturnes. Bien que les écrevisses aient une vue très développée elles ne comptent pas que sur leurs yeux pour s'orienter. Elles utilisent aussi leurs antennes pour explorer un nouvel environnement.

Des expériences en laboratoire ont montré que cette espèce peut tolérer des températures de l'ordre de 18 à 23°C et ne nécessite pas d'oxygénation artificielle de l'eau lorsqu'elle est conservée dans des bassins peu profonds (Shuranova et Burmistrov 2002). Selon Shuranova Z. (2005) même lorsque l'eau de leurs réservoirs était changée une fois toutes les deux à trois semaines, les écrevisses n'ont jamais montré de signes de déficit en oxygène.

Avoir des filtres en éponge dans l'aquarium avec des écrevisses cubaines est préférable si on veut éviter l'aspiration des juvéniles, mais il faut savoir que les écrevisses aiment à en découper l'éponge.

Procambarus cubensis préférera donc une température de 18 à 23°C mais pourra facilement tolérer une large plage de températures entre 15 et 33 ° C. Idéalement, le pH devrait être de 7,0 environ et le KH optimal sera entre 3 et 20 et le GH entre 3 et 25 GH. La dureté carbonaté (KH) devra être impérativement supérieure à 3.

Actuellement, il n'y a pas de données disponibles sur la durée de vie maximale des écrevisses cubaines à l'état sauvage, mais, si elles sont bien entretenues, elles vivent jusqu'à cinq à six ans en captivité avec une durée de vie moyenne de trois à quatre ans.

Note : L'écrevisse cubaine est très petite et demande un espace considérable pour son maintien. Aussi, et cela est concevable, beaucoup d'aquariophiles seront tentés par le maintien en bac communautaire.
Agressive, elle sera au minimum une gêne pour les autres locataires, et possiblement dangereuse pour les plus petits ou les plus fragiles.
On pourra néanmoins la faire cohabiter avec des poissons de banc calmes, mais on évitera les poissons de fond, les escargots, les petits crustacés... qui pourraient être blessés. On évitera aussi les poissons territoriaux et/ou prédateurs qui occupent les mêmes cachettes ou consomment les crustacés.
Et bien sur on renoncera à toute reproduction d'espèces qui dispersent les oeufs sur le substrat.

L'aquarium doit être à l'épreuve des évasions, car les écrevisses aiment se promener et passent facilement à travers de très petites fissures.

Disponibilité commerciale : Disponible

Procambarus cubensis, est menacé dans son milieu, mais les sujets disponibles dans le commerce, sont issus de l'élevage en captivité, depuis 1980 en Allemagne de l'Est.
En Europe, aujourd'hui, les écrevisses cubaines semblent en majorité venir d'Allemagne (Churcholl 2013) et de République tchèque (Patoka et al. 2014, 2015) où elles sont élevées.
Reproduction
Type
Ovipare
Difficulté
Courante
Paramètres
Température
18 à 23 °C
pH
6,5 à 7,5
GH
6 à 15 °GH
Lorsqu'elles sont maintenues en couple ou en groupe, les écrevisses de reproduisent assez facilement.

La reproduction se passe intégralement en eau douce.
Les écrevisses cubaines deviennent sexuellement matures à l'âge de six à huit mois, en fonction de la température de maintien.
Lorsque la femelle est en âge de se reproduire, elle porte de vingt à quatre-vingt oeufs plusieurs fois par an.
Les adultes ne montrent pour ainsi dire pas de prédation envers les juvéniles, en revanche ceux-ci font preuve de cannibalisme. Il convient donc que les écrevisses disposent de nombreuses cachettes si on veut sauver un nombre important de juvéniles.

Les mâles initient le processus et utilisent les griffes pour saisir et tenir la femelle pendant la copulation. L'accouplement peut durer quelques heures.
Après la fécondation, les femelles se retirent pour s'abriter et incuber les œufs en toute sécurité. Elles sortent alors rarement même pour se nourrir.
Le nombre d'œufs varie selon la taille (l'âge) de la femelle et la température de l'eau. Avec des températures élevées, les grosses femelles peuvent porter une centaines d'œufs. Les basses températures réduisent la fécondité à quelques dizaines d'œufs.
Les femelles gardent les œufs propres et bien oxygénés en les ventilant continuellement.
Les écrevisses cubaines n'ont pas de stade larvaire et tout le développement se produit à l'intérieur de l'œuf en eau douce. Les œufs éclosent en quatre à six semaines selon la température.
Le "rendement" est assez faible, et il semble qu'en captivité, sur une centaine d'œufs, seulement la moitié parviendront à terme. De minuscules copies d'écrevisses adultes émergent alors. Les jeunes nouvellement éclos sont incapables de vivre séparément de la mère. Ils restent avec elle pendant près de deux semaines.
Après cela, ils la laissent et deviennent complètement indépendants.
Généralement, il n'y a pas de cannibalisme des œufs et des jeunes par les femelles couveuses, mais on ne peut pas en dire autant des juvéniles. Comme ils muent fréquemment et que la compétition pour les ressources entraîne une hiérarchie entre les jeunes individus, la prédation est donc très importante.
Si on tient à sauver une grande quantité de jeunes, il sera nécessaire de les séparer par tranche d'âge dans des petits bacs d'élevage riches en cachettes.
Commentaires
Étymologie : Procambarus du latin Cambarus, altération du latin cammarus "homard" du grec ancien κάμμαρος (kámmaros) et cubensis, "de Cuba".
Références
GBIF, IUCN, MNHN, ITIS
Procambarus cubensis in U.S. Fish and Wildlife Service, April 2014
- Andrews E.A. "The sperm-receptacle in the crayfishes, Cambarus cubensis and C. paradoxus." Proceedings of the Washington Academy of Sciences, 10 (1908),
-Chucholl, C. 2013. Invaders for sale: trade and determinants of introduction of ornamental
freshwater crayfish. Biological Invasions 15:125-141.
- Crandall, K., and S. De Grave. 2017. An updated classification of the freshwater crayfishes
(Decapoda: Astacidea) of the world, with a complete species list. Journal of Crustacean
Biology 37(5):615-653.
- Duarte D.H. "Caracterizacion de la Macrofauna dulceacuícola deinvertebrados del río Sevilla, municipio Niquero(Granma)." Revista CENIC Ciencias Biológicas, Vol. 36, No. Especial, 2005
- Erichson, W. F. 1846. Uebersicht der arten der gattung Astacus. Archiv für Naturgeschichte 12:
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- Faulkes, Z. 2015. The global trade in crayfish as pets. Crustacean Research 44:75-92.
- Fetzner, J.W. 2008. Crayfish Taxonomy Browser.
- Hobbs H. H. 1984. On the distribution of the crayfish genus Procambarus (Decapoda: Cambaridae). Journal of Crustacean Biology 4: 12–24.
- Hobbs, H. H. Jr. 1989. An Illustrated Checklist of the American Crayfishes (Decapoda: Astacidae, Cambaridae, and Parastacidae). Smithsonian Contributions to Zoology 480: 1-236.
- Kharkeevich, T.A. and Gorgiladze, G.I. "Morphofunctional study of the statocyst of the Cuban crayfish Procambarus cubensis." in Journal of evolutionary biochemistry and physiology 36: 71-77. (2000)
- Patoka, J., L. Kalous, and O. Kopecky. 2014. Risk assessment of the crayfish pet trade based on
data from the Czech Republic. Biological Invasions 16:2489-2494
- Patoka, J., L. Kalous, and O. Kopecký. 2015. Imports of ornamental crayfish: the first decade
from the Czech Republic’s perspective. Knowledge and Management of Aquatic
Ecosystems 416:04.
- Pedraza Lara, C. 2010. Procambarus cubensis. The IUCN Red List of Threatened Species 2010
- Shuranova, Z. and Burmistrov, Y. 2002. Ventilatory activity in free-moving crayfish is indicative of its functional state and perception of external stimuli. In: Wiese, K. (ed.), The crustacean nervous system, pp. 526-535. Springer, Heidelberg.
- Shuranova Z., Burmistrov Y., Abramson C. "Habituation to a Novel Environment in the Crayfish Procambarus Cubensis" in Journal of Crustacean Biology 25 (Aug 2005):488-494

Pour citer cette fiche : "Procambarus cubensis Erichson, 1846" in B-Aqua / GP (2022)


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