Planorbe glabre
La Planorbe glabre, rarement présente dans nos bacs européens, est principalement connue pour être l'hôte intermédiaire du trématode Schistosoma mansoni, parasite responsable de la schistosomiase intestinale chez l'Homme.

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Taxinomie
Descripteur : Say, 1818
Classe: Gastropoda
Ordre: Basommatophora
Famille:  Planorbidae
Genre:  Biomphalaria
Synonymes
Australorbis glabratus
Planorbis albescens
Planorbis antiguensis
Planorbis antillarum
Planorbis bahiensis |Planorbis becki
Planorbis blauneri
Planorbis bolivianus
Planorbis concavospira
Planorbis confusus
Planorbis dentifer
Planorbis ferrugineus
Planorbis glabratus
Planorbis guadaloupensis
Planorbis immunis
Planorbis lugubris |Planorbis lundii
Planorbis nigricans
Planorbis olivaceus
Planorbis viridis
Planorbis xerampelinus
Taphius glabratus
Noms Communs
Planorbe glabre
Planorbe des Caraïbes
Glabrous Ramshorn (en)
Membres du genre Biomphalaria
Biomphalaria kuhniana (Clessin, 1883)
Biomphalaria schrammi (Crosse, 1864)
Biomphalaria straminea (Dunker, 1848)
Origine géographique
Aire d'origine : Amérique du sud, Caraïbes
Antigua, Brésil, Curaçao, Dominique, Guadeloupe, Guyane, Haïti, Saint-Christophe-et-Niévès, Martinique, Montserrat, Porto Rico, République dominicaine, Sainte-Lucie, Suriname, Venezuela
Aire actuelle
Egypte
B. glabrata est une espèce néotropicale présente des Caraïbes avec Porto Rico, Sainte-Lucie, Haïti, Martinique, Guadeloupe, Antigua, Vieques, Saint-Martin, Saint-Kitts, Curaçao, Dominique, Montserrat et en Amérique du Sud : Venezuela, Suriname, Guyane française et Brésil.

L'espèce a récemment étendu son aire de répartition naturelle, comme dans la vallée du Nil en Egypte.
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce
Biomphalaria glabrata fréquente de petits cours d'eau, des étangs et des marais.
Ces escargots peuvent survivre par estivation pendant quelques mois lorsque l'habitat est asséché comme, par exemple, dans les canaux d'irrigations des plantations de bananes à Sainte-Lucie.

B. glabrata peut aussi survivre plusieurs heures dans une eau dépourvue d'oxygène en utilisant un système de respiration anaérobie.
Il colonise ainsi de nouvelles localités lors des crues.
Son abondance dans les Caraïbes diminue en raison de la concurrence avec des espèces non indigènes et les changements environnementaux.
Cependant sa présence est notée hors de son aire de répartition naturelle et l'espèce n'est pas en danger.
Description
Taille
: 0,5 à 2 cm SL
Respiration
Pulmonaire
Longévité
1 à 3 ans
Régime
Omnivore
L'une des caractéristiques majeures de cette espèce concerne sa coquille qui, comme chez tous les planorbes, possède un enroulement senestre mais, étant portée retournée par l'escargot, paraît avoir un enroulement dextre.

C'est un escargot de milieu aquatique pulmoné susceptible de respirer l'air atmosphérique.

Biomphalaria glabrata a été découverte et décrite sous le nom de Planorbis glabratus par le naturaliste américain Thomas Say en 1818, qui l'a décrite ainsi :
"Coquille senestre; environ cinq tours, glabre ou légèrement rugueuse, polie, dépourvue de toute apparence de carène; spire parfaitement régulière, légèrement concave; ombilic large, régulièrement et profondément concave, présentant tous les tours au sommet; ouverture vers le bas, remarquablement oblique par rapport au diamètre transversale. Largeur proche de neuf dixièmes de pouce."

La coquille des individus issus d'habitats naturels possède généralement une couleur olivâtre.
Chez les adultes, la coquille mesure de six à dix millimètres de diamètre et est constituée d'aragonite et parfois de vatérite particulièrement près du bord de la coquille.
Les spécimens d'aquarium sont généralement bruns mais apparaissent rouge-orangé si la coquille est transparente.

Description complèteCoquilles de taille moyenne, planispirales, biconcaves, spires uniformément convexes, arrondies, anguleuses ou carénées ; chez certaines espèces, la dernière spire descend, enroulée senestrement. Flèche presque plate à enfoncée ; avec un ombilic peu profond relativement étroit à très large , des sutures dentelées. Ouverture grande, ovale à largement lunée . Sans torsion de la columelle. Les animaux ont de longs tentacules fins et du sang rougeâtre qui contient de l'hémoglobine.
Organe copulateur : le pénis a une longue gaine étroite et un long préputium étroit. Nombre variable de lobes sur la prostate et présence d' une poche vaginale, grand nombre de diverticules sur l'ovotestis. Peut ou non avoir une crête rénale allongée. Le mésocône des dents latérales de la radula peut être anguleux ou non anguleux.
 
Régime Alimentaire
Biomphalaria glabrata se nourrit de biofilm bactérien, d'algues, de diatomées et de macrophytes en décomposition.

En aquarium, l'escargot peut être nourri de nourriture pour poisson et de légumes crus ou blanchis.
Dimorphisme
Biomphalaria glabrata est un escargot hermaphrodite.
Dangerosité
 
 
 Faible
En décryptant le génome de Biomphalaria glabrata, des chercheurs de Institut méditerranéen de biodiversité et d'écologie marine et continentale ont apporté de nouvelles données dans la recherche sur la bilharziose.
Cette maladie parasitaire, la deuxième mondiale, est transmise par le parasite Schistosoma mansoni via l’escargot Biomphalaria glabrata. C’est en se multipliant dans ce mollusque, que le parasite acquiert ses capacités infestantes pour l’homme.
La caractérisation de ce génome permettra de développer de nouvelles stratégies de lutte basées sur l’interruption du cycle de transmission.
Maintenance
Population
1 minimum
Zone
Inférieure
Paramètres
Température
        18      20              28      30
pH
         5,5      6            7      7,5
GH
         2       5              10       15
Brassage
Aquarium
Volume
10 l minimum (30 l recommandé)
La maintenance de la Planorbe glabre en captivité ne pose pas de problème dans un bac bien planté et riche en matières organiques.

Attention ! : Comme d'autres espèces, cet escargot est sensible à la lumière et peut-être perturbé par l'utilisation d'une photopériode artificielle. (Pimentel-Souza F. et al., ‎ 1984)

Cependant, on ne cherche généralement pas à maintenir cette espèce en aquariophilie et, si elle apparait parfois dans nos aquariums, c'est par le biais d'un arrivage de plantes sud américaines.
Comme l'escargot est possiblement auto-fertile, un seul individu suffit à son installation.

Disponibilité commerciale : Rare

B. glabrata semble profiter du transport des plantes aquatiques pour arriver en aquariophilie, mais il reste rare en Europe.

Il est néanmoins possible que sa rareté soit due à l'absence d'identification.
Reproduction
Type
Ovipare
Difficulté
Courante
B. glabrata est un hermaphrodite simultané et peut pratiquer l'autofécondation.

Après fécondation, l'individu pond quasiment un amas d'œufs par jour sur les plantes et les surfaces dures. Ainsi au cours de sa vie, cet escargot pourra pondre jusqu'à quatorze mille œufs.

Son mucus contient des phéromones qui permettent aux individus de la même espèce de se reconnaître[15]. La copulation unilatérale caractéristique est initiée lorsque l'individu prenant le rôle du mâle monte sur la coquille du partenaire éventuel.
Cet individu se déplace ensuite vers le bord frontal gauche de la coquille du partenaire, où il cherche le gonopore à l'aide de son pénis pour effectuer une pénétration. À la suite d'une copulation, le "mâle" se retire. Les rôles sont ensuite inversés dans environ 45 % des copulations, le "mâle" prenant la place de la "femelle".
En 2009, Biomphalaria glabrata a été le sujet d'une étude s'intéressant à l'effet Coolidge chez les hermaphrodites simultanées. Les résultats obtenus montrent que Biomphalaria glabrata présente une absence d'effets sexe-spécifiques, signifiant une absence d'effet Coolidge chez cette espèce.

Biomphalaria glabrata semble pouvoir s'hybrider avec au moins une autre espèces de son genre présente en Égypte: Biomphalaria alexandrina. Cependant, la présence de cet hybride n'a pu être confirmée dans les populations naturelles.
Commentaires
Etymologie : Biomphalaria du latin bi- et omphalos "nombril" pour l'enroulement particulier de sa coquille, et glabrata du latin glabra, "glabre" (sans poil, lisse, chauve).

Utilisation traditionnelle, scientifique et/ou commerciale :
Biomphalaria glabrata est utilisé dans la recherche contre les maladies parasitaires.

Note : Melanoides tuberculata est considéré comme le compétiteur de Biomphalaria glabrata mais toutes les interactions interspécifiques ne sont pas encore complètement comprises[37]. Bien qu'il y ait des résultats contradictoires issus de nombreux pays et malgré une situation imprévisible et de possibles dommages écologiques pouvant en résulter, Melanoides tuberculata est néanmoins utilisé dans le but de contrôler voire de réduire les populations de Biomphalaria glabrata au Brésil, dans les Antilles et au Venezuela.

L'escargot d'eau douce Marisa cornuarietis est aussi un prédateur de Biomphalaria glabrata : il se nourrit de ses œufs, de ses escargots juvéniles et adultes.
Références
GBIF,
- Brand TV., Baernstein HD. & Mehlman B., "Studies on the anaerobic metabolism and the aerobic carbohydrate consumption of some fresh water snails.", in The Biological Bulletin, vol. 98, no 3,‎ 1950
- El-Ansary A. & Al-Daihan S., "Important aspects of Biomphalaria snail-schistosome interactions as targets for antischistosome drug.", in Medical science monitor : international medical journal of experimental and clinical research, vol. 12, no 12,‎ 2006
- Hasse B., Ehrenberg H., Marxen JC., Becker W. & Epple M., "Calcium carbonate modifications in the mineralized shell of the freshwater snail Biomphalaria glabrata.", Chemistry (Weinheim an der Bergstrasse, Germany), vol. 6, no 20,‎ 2000
- Häderer IK., Werminghausen J., Michiels NK., Timmermeyer N. & Anthes N., "No effect of mate novelty on sexual motivation in the freshwater snail Biomphalaria glabrata.", in Frontiers in zoology, vol. 6,‎ 2009
- Jurberg P., Cunha RA. & Rodrigues ML., "Behavior of Biomphalaria glabrata Say, 1818 (Gastropoda: Planorbidae) - I. Morphophysiology of the Mantle Cavity", in Memórias do Instituto Oswaldo Cruz, vol. 92, no 2,‎ 1997
- Lotfy WM., DeJong RJ., Black BS. & Loker ES., "Specific identification of Egyptian Biomphalaria species and possible hybrids using the polymerase chain reaction based on nuclear and mitochondrial loci.", in Molecular and cellular probes, vol. 19, no 1,‎ 2005
- Marxen JC., Prymak O., Beckmann F., Neues F. & Epple M., "Embryonic shell formation in the snail Biomphalaria glabrata: a comparison between scanning electron microscopy (SEM) and synchrotron radiation micro computer tomography (SRµCT).", in Journal of Molluscan Studies, vol. 74, no 1,‎ 2008
- Paraense WL., "The schistosome vectors in the Americas.", in Memórias do Instituto Oswaldo Cruz, vol. 96 Suppl,‎ 2001
- Pimentel-Souza F., Schall VT., Lautner R. Jr., Barbosa NDC., Schettino M. & Fernandes N., "Behavior of Biomphalaria glabrata (Gastropoda: Pulmonata) under different lighting conditions.", Canadian Journal of Zoology, no 62,‎ 1984
- Pointier JP., David P. & Jarne P., "Biological invasions: the case of planorbid snails.", Journal of helminthology, vol. 79, no 3,‎ 2005
- Pointier JP., "The introduction of Melanoides tuberculata (Mollusca: Thiaridae) to the island of Saint Lucia (West Indies) and its role in the decline of Biomphalaria glabrata, the snail intermediate host of Schistosoma mansoni.", Acta tropica, vol. 54, no 1,‎ 1993
- Raccurt CP., Sodeman WA., Rodrick GL. & Boyd WP., "Biomphalaria glabrata in Haiti.", Transactions of the Royal Society of Tropical Medicine and Hygiene, vol. 79, no 4,‎ 1985
- Ruiz-Tibén E., Palmer JR. & Ferguson F., "Biological control of Biomphalaria glabrata by Marisa cornuarietis in irrigation ponds in Puerto Rico.", in Bulletin of the World Health Organization, vol. 41, no 2,‎ 1969
- Say T., "Account of two new genera, and several new species, of fresh water and land shells", in Journal of the Academy of Natural Sciences of Philadelphia, vol. 2,‎ 1818
- Sturrock RF., "Distribution of the snail Biomphalaria glabrata, intermediate host of Schistosoma mansoni, within a St Lucian field habitat.", in Bulletin of the World Health Organization, vol. 52, no 3,‎ 1975
- Sturrock RF., "Ecological notes on habitats of the freshwater snail Biomphalaria glabrata, intermediate host of Schistosoma mansoni on St. Lucia, West Indies.", Caribbean Journal of Science, vol. 14, nos 3-4,‎ 1974
- Sullivan JT. & Cheng TC., "Structure and function of the mantle cavity of Biomphalaria glabrata (Mollusca: Pulmonata).", in Transactions of the American Microscopical Society, vol. 93, no 3,‎ 1974
- Townsend CR., "Mucus trail following by the snail Biomphalaria glabrata (Say)", in Animal Behaviour, vol. 22, no 1,‎ 1974
- Trigwell JA., Dussart GBJ. & Vianey-Liaud M., "Pre-copulatory behaviour of the freshwater hermaphrodite snail Biomphalaria glabrata (Say, 1818) (Gastropoda: Pulmonata)", in Journal of Molluscan Studies, vol. 63,‎ 1997
- Yousif F., Ibrahim A., Abdel Kader A. & el-Bardicy S., "Invasion of the Nile Valley in Egypt by a hybrid of Biomphalaria glabrata and Biomphalaria alexandrina, snail vectors of Schistosoma mansoni.", in Journal of the Egyptian Society of Parasitology, vol. 28, no 2,‎ 1998

Pour citer cette fiche :"Biomphalaria glabrata Say, 1818" B-Aqua / TE, GP (2018-25)