Crapet de roche, archigan de roche, perche de rocher; rock bass, redeye bass.
Comme ses cousins Black bass et Perche soleil, le crapet de roche est un petit poisson importé en Europe. On le distingue de ses congénères par son oeil rouge vif et ses 6 épines anales.

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Ambloplites rupestris
Taxinomie
Descripteur : Rafinesque, 1817
Classe: Actinopterygii
Ordre: Perciformes
Famille:  Centrarchidae
Genre:  Ambloplites
Synonymes
Bodianus rupestris, Centrarchus aeneus (Richardson), Cichla aenea (Lesueur)
Noms Communs
Crapet de roche, archigan de roche, perche de rocher; rock bass, redeye bass.
Membres du genre Ambloplites
Ambloplites rupestris (Rafinesque, 1817)
Origine géographique
Aire d'origine : Amérique du nord, Europe
Etats-unis et Canada
Aire actuelle
introduit en Europe dans les années 1900. En France, on le trouve dans la Saône et la Loire (entre Roanne et Giens), ainsi qu’en aval de l’Arroux.
Grands lacs, fleuve Saint-Laurent, du Québec au Saskatchewan et une partie du bassin nord-est du Mississipi (Géorgie, Nord de l’Alabama et Missouri où il est natif uniquement de la rivière Meramec).
Environnement
Paramètres
Milieu
Température
10 à 29 °C
pH
7 à 0
Benthopélagique Se dit d'un organisme vivant et se nourrissant près du fond ainsi que dans les eaux moyennes ou près de la surface.d’eau douce, sub-tropical, le crapet de roche préfère les cours d’eau à courant moyen ou lent, les lacs, dont le point commun est un fond rocheux de galets ou graviers, avec végétaux aquatiques.

On le rencontre le long des berges où il peut se cacher, que ce soit dans des anfractuosités de roches - d’où son nom- ou constructions humaines type pontons. Il peut se déplacer vers des zones plus profondes (de 0 à 21m)
Il vit en groupe dans des eaux plutôt chaudes, claires et oxygénées. En Europe, il évite les zones à trop fort débit (Handbook of European freshwater fishes - M Kottelat, J Freyhof 2007•library.wur.nl ) et on peut le trouver dans des canaux et eaux noires, plus rarement des mares (habitat secondaire plus ou moins toléré).
Non invasif en Europe, surveillé en Amérique du Nord.
Description
Taille
: 15 à 20 cm SL  
: 0 cm SL
Respiration
Branchiale
Longévité
10 à 12 ans
Régime
Carnivore
Sa taille moyenne est de 20cm et dépasse rarement les 25cm pour un poids de 0,225g. Les records mesurés sont de 43cm pour 1,4kg et un âge de 18 ans.

On peut le confondre avec la perche-soleil (Lepomis gibbosus) mais il présente cependant des différences multiples :
Corps trapu, aplati latéralement.
épines dorsales : 10-13 , rayons mous : 11-13 , anales : 5-7, soit 6 en moyenne (contre 3 pour Lepomis), rayons mous : 9-11
29-32 vertèbre.
Deux nageoires dorsales réunies, donnant l’impression d’une seule et occupent environ 32 à 37% de la longueur du corps; la première est celle qui comporte les rayons épineux rigides.
Caudale légèrement fourchue.

Coloration : brun olive vif, (contre taches colorées bleutées multiples chez L.gibbosus), avec reflets cuivrés, marbré de taches noires chez les juvéniles dont le corps est plutôt jaune-vert. Ces « fausses rayures » peuvent provenir du fait que la pointe des écailles comporte une petite tache noire.
Tête de forme étroite mais grande, avec une tache noire sur chaque opercule.
- oeil de grande taille, iris rouge-orange vif.
 
Régime Alimentaire
Prédateur très vif et vorace, il est à l’affût de ses proies dans un abri rocheux, d’où il surgit pour attraper insectes, vers, écrevisses et petits poissons qu’il aspire brusquement grâce à sa grande bouche.

Dans son aire d’origine, il est en compétition avec l’archigan à petite bouche (Micropterus dolomieu) et la Perche-soleil (Lepomis gibbosus), avec lesquels on peut le confondre.
Maintenance
c’est plutôt un poisson de grand bassin et aquarium public, qui se mesure en mètres cubes, de par son mode de vie en groupe et dans des eaux bien oxygénées.
Reproduction
Paramètres
Température
15 à 20 °C
La période de reproduction s’étale de juin à juillet, lorsque les eaux atteignent 15°C. Le mâle creuse un nid circulaire dans le fond de graviers, à faible profondeur, où il attire la femelle. Celle-ci y déposera 2000 à 11000 oeufs collants que le mâle surveillera jusqu’à éclosion.
Il protège ensuite les jeunes pendant quelque temps.
Commentaires
Ethymologie :
Amplioplites du grec ambloo « émoussé » et oplites « bouclier », rupestris faisant référence à son habitat rocheux.

Il a 48 chromosomes et pourrait s’hybrider avec d’autres Amblopites comme A.ariommus et A.cavifrons dans ses aires d’origine. Il est d’ailleurs en compétition avec ce dernier dont il a affecté la population en particulier en Caroline du Nord et Virginie. Il a réduit l’abondance des proies d’autres espèces de rivières du Nord ouest pacifique.
On a émis l’hypothèse qu’il aurait contribué à la disparition d’une population isolée d’omble de fontaine (Percopsis omiscomaycus) dans le fleuve Potomac. Il est également en compétition trophique avec l’archigan à petite bouche, le doré jaune (Sander vitreus).
Il menace Etheostoma nianquae dans le Missouri, Gila nigrescens au Nouveau Mexique.

Il y a encore des discussions pour savoir s’il est natif ou a été introduit en Arkansas, Nebraska et Oklahoma. (USGS NAS, 2015). Au Mexique, il a été introduit pour l’aquaculture. (Page & Burr, 1991).

Il est apprécié en pêche récréative, d’où son introduction dans différents pays, mais aussi pour sa consommation. Aux USA, la pêche récréative représente plusieurs milliards de dollars et de nombreux emplois. Dans les zones où ce petit crapet est considéré comme invasif, on organise des tournois de pêche annuels pour contenir sa population. L’utilisation de roténone, un piscicide, n’est plus envisagée pour l’éradiquer, en raison de sa non-spécificité dangereuse.

Le crapet de roche a fait l’objet de trois introductions successives de 1904 à 1910 dans la Saône, par la société de pêche « la gaule chalonnaise », puis dans la Loire et enfin dans l’étang de la Font, près de Lapalisse, dans l’Allier. (Keith P., 2003. Le Crapet de roche : Ambloplites rupestris (Rafinesque, 1817).

L'espèce n’est cependant pas considérée comme invasive en Europe, contrairement à la perche-soleil, de par sa plus faible fécondité et son biotope rocheux particulier. Il se maintient sur les lieux d’introduction et n’a pas fait l’objet de mesures de gestions spécifiques.

Dans ses aires natives de répartition, ce crapet peut être parasité par un copépode, Salmincola edwardsii, qui s’accroche aux branchies, nageoires et peau des poissons en formant de petites protubérances jaunâtres. Des kystes noirs sous la peau signalent la présence de vers plats. (DORIS). D’autres pathogènes peuvent l’affecter comme les arthropodes : Achtheres pimelodi, Ergasilus caeruleus, E.centrarchidarum, Lernaea cruciata; des bactéries du genre Serraia, et des ciliés du genre Tripartiella.

Ses prédateurs principaux, entre autres à l’état juvénile, sont le maskinongé (Esox masquinongy), le grand brochet (Esox lucius) et le doré (Stizostedion vitreum).
Références
Fishbase : https://www.fishbase.se/summary/Ambloplites-rupestris#
DORIS : https://doris.ffessm.fr/Especes/Ambloplites-rupestris-Crapet-de-roche-1475
MNHN : https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/69336/tab/fiche
CABI digital library : https://www.cabidigitallibrary.org/doi/10.1079/cabicompendium.94435