"Rien dans la vie n'est à craindre, tout doit être compris. C'est maintenant le moment de comprendre davantage, afin de craindre moins." (
Marie Curie) 
La terre, l’air et l’eau
Pour l’eau, on sait que les bouteilles contiennent des micro-plastiques et parfois des pesticides, et celle du robinet des nitrates, des métaux, des pesticides, voire des polluants éternels. Acheter Bio ne garantit pas grand chose.
Pour la terre vendue en jardinerie, on ne sait pas grand choses car les analyses obligatoires ne comprennent pas les polluants rémanents. Acheter bio, lorsqu’on en trouve, ne garantit rien non plus car les polluants rares et les micro-plastiques ne sont pas pris en compte.
Attention ! : les graviers colorés sont à proscrire. On ne sait généralement rien de la toxicité des colorants utilisés.
Pour l’air, la pollution ambiante peut être partiellement contrôlée à condition de résider dans un environnement non-urbain, dépourvu d’agriculture industrielle et éloigné d’une source de pollution. C’est dire si l’aquariophilie, essentiellement citadine, n’est pas à l’abris du danger.
On peut toutefois limiter la pollution "domestique" en éloignant les aquariums des sources de contamination usuelle (fumoir, cuisine, atelier, salle de sport ou de musique, salle d’eau et toilette…).
Il n’est pas rare que la soudaine disparition inexpliquée de la faune d’un bac soit, après enquête, attribuée à un polluant aérosol.
Il ne reste donc que la chambre, théoriquement une des pièces les plus saines de la maison (ce qui limite aux ANP, et le salon si on n’y évite les déodorants et autres générateur de parfum d’ambiance… et si on n’y accueille aucun fumeur.

L’échange entre la surface de l'eau et l’air ambiant est tel que le bac se transforme rapidement en piège à polluants hydrosolubles.
L’accélération de la diffusion due à des aérateurs (bulleurs, venturis…) est mal documentée, mais est plus que probable. L’air passe directement de la pièce à l’eau du bac.
Notez qu’on ne tiendra pas compte ici de la pollution sonore, bien qu’elle soient responsable de malformation chez les larves de poissons et de stress pour la faune.
Si on ne peut éloigner le bac des pièces à risque, on peut s’attendre tôt ou tard à des désagréments.
La pollution ménagère
Produits ménagés, produits d’hygiène, matériel et matériaux du bâtiment, tabac et autres stupéfiants, sont autant de dangers potentiels.
On ne répétera jamais assez de n’utiliser que des produits de nettoyage sains. La plupart du temps l’eau suffit.
Opération mains-propres… propres ?
Attention, si on doit avoir les mains propres pour s’occuper de son aquarium, elles ne doivent surtout pas être lavées avec des savons parfumés, ni des désinfectants. On n’a jamais autant vu de morts subites en aquariophilie que durant le confinement, où le gel hydro-alcoolique finissait immanquablement dans l’eau de l’aquarium.

La pollution importée
Attention ! : Intrant peut en cacher un autre.
On se méfiera aussi des intrants, sources évidente de pollution, mais qui peuvent le plus souvent être évités. Les produits miracles, par exemple, sont rarement indispensables.
Après tout, devoir complémenter avec un "produit" industriel, est un constat d’échec. C’est la preuve que l’aquarium n’est ni sain, ni stable.
Quand on sait que l’appât du gain mène à la commercialisation de biberons toxiques, de pizzas ou de viandes "à la merde*", ou encore de médicaments toxiques, on imagine bien que les intrants destinés à l’aquariophilie sont insuffisamment contrôlés.
Pierres, feuilles, ciseaux
N’imaginez pas une seconde que les "racines de mangrove" provenant de l’autre bout du monde sont récoltées dans des espaces protégés, naturellement sains. Non, elles proviennent de zones en pleine déforestation, polluées en diable et délétères pour la faune et la flore locale... et pour les peuples qui en vivent. C’est sans doute le cas des feuilles de Badamier dont on ignore la provenance.
Quant aux pierres, aucun certificat d’analyse ne les accompagne, non plus.
Pour les ciseaux, il est bon de rappeler que les instruments utilisés pour l'entretien de l'aquarium ne doivent servir qu'à ça ! Bassines, tuyaux, brosses, éponges... ne doivent pas provenir de la cuisine ou même d'un autre aquarium si on maintient des espèces fragiles.
Attention ! : Les figurines n’ont rien à faire dans un aquarium.
Aucune n’a de label "convenant à l’alimentation » (le verre et la fourchette) et la plupart perdent leur peinture dans l’eau du bac.
Sur l’étagère Le Némo en plastique et le Bouddha en plâtre, pas dans l’eau du bain.
La marée noire (les accidents)
Objets (téléphone, pipe, bougie parfumée, Sophie la girafe**…), excès de nourriture (attention au biscuit du dernier né !), engrais, anti-algues, médicaments… beaucoup de chose finissent par accident dans l’aquarium.
Attention ! On ne dose jamais un intrant au dessus de l’eau du bac ! On prend le temps de se poser sur une surface proche.
Le chat peut aussi se baigner à l’occasion. S’il a un collier "anti-puce", il y a danger pour la faune du bac ! Dans ce cas, on veillera à ne pas caresser le chat avant de mettre les mains dans l’eau.
Bien, reste à définir les gestes à adopter.
Attention ! : Ces mesures sont essentiellement apotropaïques tant les polluants sont répandus et quasiment inévitables, même à l’un des bouts du monde.
L’aqua-chambre (la fish room) est une des solutions les plus pratiques pour éviter les polluants sonores, ménagers ou "d’hygiène***, si on en a la possibilité. Dans cette pièce, qui peut avantageusement servir de "serre" pour les amoureux des plantes tropicales, ce qui rentre sera dédié à l'aquariophilie et ne servira à rien d'autre.
Utiliser le plus souvent possible la terre, les branches, les feuilles, les pierres de son potager ou de la forêt voisine, évitera la pollution importée... et un de ces longs voyages commerciaux qui détruisent la planète. Bien sûr, avoir un potager bio ou une forêt domaniale gérée durablement à proximité ne garantit pas l’absence de polluants importés, mais limite grandement les risques.
Pour l’air extérieur, mis à part habiter en haute montagne… et encore.

Pour l’eau, on devra choisir scrupuleusement sa marque en fonction des analyses disponibles ou celle du robinet qui n’est pas forcément pire. Rappelons ici que les filtres et autres « osmoseurs » doivent être régulièrement contrôlés ou changés pour rester efficaces.
L’eau de pluie pourrait être un bon choix, mais récoltée ailleurs qu’aux gouttières d’un toit et après lessivage par plusieurs jours de pluie. Compliqué.
On évitera au maximum les intrants en ne conservant que la nourriture indispensable et un engrais s’il y a lieu, "bio" tout les deux.
Bref, si le combat est déloyal, la lutte contre les polluants est surtout l'affaire de chacun, en aquariophilie comme dans la vraie vie... mais c'est pas gagné !
Un aquariophile est forcément un passionné de nature, soucieux de l'écologie en général et de son environnement en particulier. Alors rien d'impossible.

D'autres idées ? D'autres points de vue ?
*E. coli, trouvée dans la nourriture en provient directement.
** Si, si, ça arrive ! Je n'invente rien.

***on peut se demander s’il est bien hygiénique de se tartiner la peau de produits toxique pour l’environnement et pour soi-même.