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Pirouli
Modérateur
Inscrit le : 14/09/2018
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Posté le : 05/11/2019 22:03:06
Afin de ne pas polluer plus le sujet de Thibault, je le mets ici ça permettra d'ouvrir le débat, j'ai même hésité à le mettre dans les articles mais ne poussons pas bébé dans l'eau de l'aquarium.
Francis je te cite : (et je précise que ce n'est pas contre toi mais ça permet de lancer le débat)
cela fait plus d'un an que je les maintiens et pas une seule perte ! Alors, si les conditions de maintenances sont différentes avec une bonne maintenance , ou est le problème
J'ai eut à une époque très lointaine (plus de vingt ans) maintenu 5 PR dans 100L pas une perte, et à en croire un vendeur ils ont même très bien vécu car je l'ai ai perdu au bout de 5 ans avec un aquarium qui a fissuré pendant les vacances. Pas une perte, une maintenance différente du bocal ou du bassin, pourtant aujourd'hui avec ma petite expérience de l'aquariophilie, mes petites connaissances je ne le referais jamais. Ils ont vécu c'est que la maintenance était bonne? La vraie question la dedans, c'est "Qu'est ce qu'une bonne maintenance?" Changer 30% d'eau toutes les semaines? Contrôler ses paramètres toutes les semaines? faire des calculs compliqués pour adapter l'eau en permanence?
Concrètement, pour moiune bonne maintenance ça ne veut rien dire en soi, c'est souvent une question de point de vue, une question d'égo aussi car souvent c'est ce qui nous arrange. Perso les tests, les paramètres c'est pas mon truc, je préfère l'observation, les changements de comportements sont un bon indicateur. Est ce que pour autant je maintien mal mes écailles?
Prenons l'exemple des Cory. Ils sont grégaires, donc au plus il y en a, au plus on verra l'effet de banc et la cohésion de groupe se créer, mais dans un aquarium sans courant on ne pourra qu'avoir une partie d'un comportement naturel. Rajoutez une pompe de brassage ou un filtre puissant et vous observerez un nouveau comportement collectif qui s'approchera de ce qu'il a été observé dans la nature. Mais est ce que sans courant c'est une mauvaise maintenance? Qui sont les plus mal maintenu : 6 dans 300L ou 10 dans 200L?
Le débat est lancé, qu'est ce qu'une bonne maintenance?
PS je n'attend pas de réponse sur les Cory c'est pas ça le débat !
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francis 1
Modérateur
Inscrit le : 09/01/2019
Messages : 602
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Posté le : 05/11/2019 23:25:59
bonsoir, ici , il faut comparer ce qui est comparable ,
quand je parles des crevettes bambou, elles sont deux par bacs(des nano de 30 a 45 l ) avec comme cohabitants des bettas , les filtration sont des filtrations internes de 600l/h et les rejets sont des tubes piano ( avec beaucoup de trous pour ne pas provoquer un trop grand courant dans tout le bac , les bambous se trouvent souvent accrochées aux tubes piano , la ou le courant est le plus fort
dis moi ou il y a un soucis ! toi tu parles de PR dans un bac qui a la longue devient trop petit pour eux !
en ce qui concerne mes crevettes, je penses que les volumes sont corrects !
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Jebeddo
Modérateur
Inscrit le : 04/05/2018
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Posté le : 05/11/2019 23:39:24
Question difficile... C'est plus facile de définir une mauvaise maintenance qu'une bonne. Est-ce qu'une pas-mauvaise maintenance peut être considérée comme une maintenance adaptée ? Bonne question à laquelle je ne saurais pas répondre...
Pour moi il y a un ensemble de prérequis à respecter. On pourrait dire des conditions nécessaires mais non suffisantes. - Les besoins primaires des animaux sont satisfaits. Si les espèces qu'on maintient n'ont pas accès au minimum qui leur est nécessaire, le bon sens veut que ce ne soit pas considéré comme de la bonne maintenance. Ce critère est essentiel, la base de la base. Ne pas le remplir revient à mettre (volontairement ou pas) la vie des animaux en danger sur le court ou le long terme. Il s'agit d'apporter les éléments indispensables à la bonne santé des poissons / invertébrés / autres : une alimentation équilibrée et adaptée à leur système digestif, un niveau d'oxygène qui puisse faire fonctionner leur métabolisme, un pH et une dureté approprié pour leurs organes... bref, tout ce qui se rapporte à des éléments mesurables qui jouent sur leur état physique.
Sont concernés : l'alimentation, les paramètres de l'eau, l'oxygénation, la température, la présence d'organismes symbiotiques (pensons aux coraux par exemple).
- Les conditions de maintenance permettent aux animaux de grandir de façon saine et correcte pour l'espèce. On sait tous qu'un aquarium c'est un volume limité qui ne permet pas souvent d'atteindre des records de taille. Mais si l'espèce n'a pas les moyens de se développer correctement, ça ne peut pas être une bonne maintenance. Le nanisme est un exemple extrême assez parlant.
Sont concernés : le volume, les dimensions du bac, l'alimentation, la densité de population.
- Dans l'ensemble, les animaux vivent jusqu'au terme de la durée de vie estimée pour l'espèce. Les maladies arrivent à tout le monde mais c'est aussi notre boulot de les anticiper : quand quelqu'un a perdu le gros de sa population à cause d'une chtouille, qu'il fait beaucoup plus attention, qu'il utilise du matériel différent pour chacun de ses bacs, qu'il désinfecte les épuisettes et qu'il fait des quarantaines systématiques, n'est-il pas devenu un meilleur aquariophile ?
Bien sûr, je considère ce point au biais statistique près et en prenant en compte les aléas pour lesquels on ne peut pas grand chose (panne de courant généralisée, malveillance, rupture du bac...). Les problèmes de population sont dans le même panier. Un poisson qui meure parce qu'il s'est fait tuer par ses colocataires, c'est qu'il y avait un risque à la base. Après, risque calculé et anticipé ou pas, notamment pour les espèces réputées belliqueuses et qui s'écharpent aussi bien dans la nature... Je comprend que certains puissent considérer que ça vaut le coup et que ça ne va pas à l'encontre du caractère naturel de l'espèce. Moi ça me stresserais de vérifier tous les dix jours si je n'ai pas un mort dans un coin. Sont concernés : les dimensions, l'alimentation, la population intraspécifique et intraspécifique, le suivi sanitaire (au moins un minimum de précautions), les paramètres, la qualité de l'eau.
- Les besoins non vitaux des animaux sont satisfaits au mieux et des efforts sont menés pour leur apporter un épanouissement. Ici on est sur des critères plus qualitatifs, moins faciles à définir et à baliser. Ça regroupe un ensemble de préconisations pour chaque espèce, en fonction de l'état des connaissances actuelles sur cette espèce (qui évolue vite et heureusement !). C'est aussi là que l'on peut appliquer les retours d'expérience. Il s'agit d'offrir aux animaux des conditions dans lesquelles ils vont mieux vivre. Certaines sont essentielles, d'autres ont montré qu'elles permettaient de bien meilleures espérances de vie sans que ce soit systématiques, d'autres encore vont "débloquer" des comportements plus sains ou plus naturels... C'est l'ensemble des conditions pas forcément nécessaires mais qui vont permettre d'avoir plus facilement une bonne santé physique, et qui nous permettent peut-être d'espérer viser une bonne santé "mentale".
On va du courant pour les poissons de torrent au sable fin pour l'hygiène buccale des corydoras, des tubes de repos/ponte des loricaridés aux cachettes des kuhlis, des amas rocheux pour les Tanganyika aux plantes de surface pour les bettas, des actions d'enrichissement type enterrer des vers de vase sous le sable pour les poissons fouisseurs aux colonnes de bulles dans lesquelles vont jouer les corys, des apports de nourriture vivante à la présence de dither fish pour certains apistogrammas... Tu noteras avec ces deux derniers exemples que je pense que l'éthique est un problème transverse qui n'est pas toujours intimement compatible avec une maintenance optimale. Sont concernés : les dimensions, le courant, les cachettes, les délimitations territoriales, la population intraspécifique et interspécifique, la plantation, l'alimentation, la température (variations notamment), la densité de population, les actions d'enrichissement.
- Les animaux présentent des comportements proches du naturel, et des reproductions sont obtenues lorsqu'elles sont possibles. Un point qui ne suffit pas si les précédents ne sont pas remplis. On connait tous des espèces qui vont faire des petits dans des conditions atroces et d'autres sur lesquelles des passionnés aux petits soins se cassent les dents depuis des lustres. Et puis c'est difficile d'évaluer si un comportement est "normal" ou "naturel", vu le manque de communication des bouzins.
Au minimum on peut regarder si les mouvements, les déplacements, l'appétit sont cohérents avec ce qu'on sait de l'espèce dans la nature ou en se référant à des exemples pour lesquels la maintenance est considérée comme tout à fait passable. Est-ce que les poissons de banc sont bien en groupe ? Si non, sont-ils assez nombreux ? Est-ce qu'ils ont l'air craintifs ? Si oui, est-ce que c'est à cause d'un manque de cachette, d'une espèce agressive ou prédatrice, de la petite dernière qui court devant l'aquarium ? Est-ce que j'ai des parades, des pontes, des éclosions, des nages libres ? Si une réponse cloche, la question supplémentaire qui doit arriver est POURQUOI, pour pouvoir corriger un des quatre points précédents. Sont concernés : tous les points précédents, l'environnement, l'origine du poisson.
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Grand Père
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Posté le : 06/11/2019 08:32:12
Ouah. J'admire ! Tout est dit dans la dernière intervention. Aussi, je n'ai rien à ajouter.
Cette belle envolée qui mériterait de faire l'objet d'un article, cache toutefois le fond du problème. Peu de gens, et les aquariophiles comme les autres, réfléchissent à ce qu'est la maintenance et l'élevage des animaux. Ici on parle de poissons, mais n'importe quel animal domestique a t-il les conditions idéales à son épanouissement ? Et que dire des élevages tout court ? Nos aquariums ressemblent plus à des baignoires décorées qu'à des mares ou rivières naturelles, nos chiens et chats se morfondent dans des appartements et des jardinets, les bovins, ovins et autres volailles de consommation vivent dans d'exécrables conditions... La négation du naturel qui nous anime nous masque la réalité. Mais revenons à nos poissons. Qu'est-ce qu'une bonne maintenance ? Je pratique personnellement la méthode OBS, Observation et Bon Sens. Une aquariophilie intuitive issue de mes observations en milieu naturel et en élevage. Se rapprocher au mieux du biotope de l'espèce, étudier son comportement "naturel" afin de lui proposer, tant que faire se peut, une vie proche de son milieu d'origine... voilà qui me semble un bon début. Difficile à réaliser en fait. A moins de pouvoir réaliser des aquariums "biotope" spécifiques où se côtoient des animaux habituellement rencontrés ensemble dans la nature, nos aquariums sont des vitrines, des tableaux vivants, qui ne répondent pas aux conditions de maintenance citées par Jebeddo.
Alors pour conclure : Qui peut se vanter de satisfaire aux critères exposés si intelligemment par Jeb ? Voyons, voyons... sur une échelle de 1 à 10 combien obtiendrais-je objectivement ? Plus de la moyenne ? 6/10 en toute bonne foi. Passable. Prétendre à plus serai nier que mes bacs "biotope" et mono-spécifiques sont en fait très loin des milieux d'origine des poissons accueillis !
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Grand Père
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Posté le : 06/11/2019 10:28:14
Ah, oui, autre chose. Je ne connaissais pas la notion de " dither fishes", ou plutôt, je ne savais pas qu'on l'avait théorisée. J'emploie intuitivement pour ce faire un banc de jeunes Tanichthys (qui l'eu cru ) dans le bac des Sewellia. Merci pour la découverte.
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TheEdge
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Posté le : 07/11/2019 16:21:35
Moi non plus, je ne connaissais pas les dither fish, même si mes danio jouent probablement ce rôle. Quoi que je suspecte qu'ils jouent plus le rôle de "Diner fish", quand ils s'agitent frénétiquement, c'est que la bouffe arrive!
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Grand Père
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Posté le : 10/11/2019 08:43:25
Une autre piste de réflexion pourrait être de se demander si maintenir sans élever ne serait pas une aberration. En étudiant de près le texte de Jebeddo, j'en ai déduis que "l'épanouissement" des animaux d'élevage devait passer par la reproduction*. Personnellement, je rechigne à maintenir un animal que je ne peux pas faire procréer**. Selon moi, une bonne maintenance devrait conduire au frai. Bien sûr il existe des animaux qui se multiplient quand le milieu leur est défavorable ( l'Homme notamment), mais la plupart du temps, seul un milieu convenable le permet. Maintenir sans multiplier encourage le prélèvement en milieu naturel et fait de nous, toujours selon moi, des consommateurs égoïstes. En cela l'aquarium communautaire ne devrait-il pas accueillir que les poissons issus des bacs de reproduction ? A l'exclusion des bacs "biotope" qui sont certes communautaires, mais permettent le frai, même si la prédation en limite la réussite. Une bonne maintenance serait-elle nécessairement "biotope" ou mono-spécifique ? On voit si souvent des bacs, certes superbes, qui regroupent des poissons rhéophiles, des labyrinthidés, des scalaires et des cichlidés africains, qu'on en oublie qu'il s'agit de l'alliance de la carpe et du lapin. Il y a des poissons que l'on ne peut multiplier. Les acquérir à seule fin de jouir de leur présence ne serait-il pas contre-nature ?
* Chez l'Homme, l'épanouissement ne passe pas forcement par la procréation, mais c'est, à mon avis, une exception. **Il est de coutume de parler de reproduction alors qu'il s'agit là de procréation. le terme "reproduction" devrait être réservé aux photocopieurs
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