Carambole
Retrouvez dans cette fiche, toutes les informations sur les Damasonium alisma (Carambole) . D'où ils viennent,comment les maintenir en aquarium, en terrarium ou en bassin, comment les multiplier,...

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Taxinomie
Descripteur : Miller, 1768
Classe: Alismatidae
Ordre: Alismatales
Famille:  Alismataceae
Genre:  Damasonium
Synonymes
Alisma damasonium (Linnæus)
Damasonium stellatum (Persoon)
Damasonium vulgare (Cosson)
Actinocarpus europaeus (Sprengel)
Damasonium alisma subsp. alisma Mill., 1768
Damasonium constrictum Juz., 1933
Damasonium dalechampii Gray, 1821
Damasonium alisma subsp. stellatum Maire, 1931
Damasonium stellatum Thuill., 1799
Alisma stellata Lam., 1779
Damasonium stellatum Delarbre, 1800
Actinocarpus stellatus Bubani, 1902
Actinocarpus damasonium (L.) Sweet
Actinocarpus europaeus Spreng.
Actinocarpus maior Bercht. & J.Presl
Alisma stellatum Lam.
Damasonium alisma subsp. stellatum Maire
Damasonium dalechampii Gray
Damasonium damasonium (L.) Asch. & Graebn.
Damasonium damasonium infrasubsp. publ
Damasonium stellatum Delarbre, 1800
Damasonium stellatum Thuill.
Damasonium vulgare Coss. & Germ.
Noms Communs
Carambole
Damasonie Étoilée
Herbe aux grenouilles étoilée
Starfruit (en)
Membres du genre Damasonium
Damasonium alisma (Miller, 1768)
Origine géographique
Aire d'origine : Europe
France, Italie, Portugal, Fédération de Russie, Ukraine, Royaume-Uni
Aire actuelle
La présence de D. alisma a été confirmée au Royaume-Uni, en France, en Italie, au Portugal, en Sicile, en Russie et en Ukraine (Rich et Nichols-Vuille 2001), avec la plupart des signalements en France. Il semble avoir une distribution très disjointe, avec un centre de population autour de la mer Noire et l'autre en Europe occidentale, cependant l'identification de Damasonium n'est pas cohérente et d'autres enregistrements pourraient être disponibles.

D. alisma a subi un déclin catastrophique au Royaume-Uni au 19e et au début du 20e siècles (Preston et al . 2002), passant de 51 x 10 km 2 , à un seul site. En France, il a également disparu d'un total de 13 des 31 départements à partir desquels il a été enregistré (Danton et Baffray 1995). Il n'y a aucune information sur le statut de l'espèce en Ukraine ou en Russie.

Damasonium alisma est en fait une espèce paléarctique. Elle est présente de l'Atlantique à l'Oural et à l'Ukraine ; vers le sud, elle atteint l'Espagne, les Baléares, la Sicile, et même l'Afrique du nord. En France, elle se fait de plus en plus rare ; si elle reste assez commune en général dans l'ouest, elle est de moins en moins fréquente dans le nord, les environs de Paris et la Normandie, dans le sud-ouest ; elle subsiste ça et là en Bourgogne, dans la Bresse, les Dombes, le Forez ; elle est enfin très rare dans les Pyrénées-Orientales, le Languedoc et la Provence.
Il est à noter que dans la Brenne (Indre) D. alisma est l'une des espèces considérées comme les plus susceptibles de coloniser un étang nouvellement construit (F. Pinet comm. pers.) et la plante est connue de dix-huit localités du Parc Naturel Régional de la Brenne (Pinet 2005).
La différence de statut et de robustesse des populations entre la Brenne et le Royaume-Uni est difficile à expliquer et des recherches sont nécessaires pour expliquer les processus impliqués pour informer la conservation.

Damasonium alisma est une espèce très instable, dont la présence dépend fortement des conditions externes du milieu. De plus, la disparition progressive des milieux auxquels elle est inféodée, comme les mouillères, les mares et les étangs temporaires, ne facilite pas son implantation. Elle est ainsi très tôt, déjà vers le début du siècle, considérée comme une espèce rare. Dans les dernières décennies, la plante n'a été observée que lors des années à forte pluviosité. En effet, les hivers et les printemps secs sont défavorables à son apparition : ils empêchent, par exemple, l'apparition des mouillères dans les champs, ce qui permet donc aux plantes cultivées de lever ; en revanche, si l'hiver et le début du printemps sont pluvieux, les mouillères sont étendues, et les plantes amphibies peuvent apparaître en mars-avril. Les années 1994 et 1995 ont ainsi été marquées par la découverte de plusieurs stations d'Etoile d'eau en Ile-de-France, apparition certainement favorisée par un hiver 93-94 très humide.
Environnement
Milieu
Terre, Douce
Damasonium alisma est une hélophyte herbacée amphibie annuelle, ou parfois pérenne, présente dans les marges boueuses ou de gravier des étangs peu profonds et dans les zones de rabattement des lacs dont les niveaux d'eau fluctuent selon les saisons. Il semble très probable que cette espèce dépende de complexes de sites qui permettent l'existence de métapopulations dynamiques et que si elle est limitée à un seul site dans une zone, elle a très peu de chances de survie à long terme.

Il est possible qu'un seul facteur (comme la disponibilité d'un grand vecteur de dispersion animale) soit responsable du déclin catastrophique au Royaume-Uni et puisse expliquer pourquoi cette espèce est encore si abondante dans la Brenne.

La Damasonie étoilée est une plante de milieu humide. C'est une plante de plaine, qui ne dépasse guère 500 m d'altitude. C'est une plante pionnière des bords de mares et d'étangs, des marais, des mouillères dans les champs, des chemins dans les landes et dans les forêts très claires, soumises à une période d'exondation. Elle est calcifuge, et préfère les sols limoneux ou argileux, sur substrat mésotrophe. Mais elle est héliophile, ne se maintient que dans les milieux ouverts, et elle redoute donc la concurrence des hautes herbes et des plantes vivaces. Comme beaucoup de plantes amphibies, la germination et la croissance sont régulées par la durée de submersion et les conditions de température et de lumière. Damasonium alisma nécessite ainsi l'alternance de phases d'inondation (permettant la germination), et de phases d'exondation (pour le développement, la floraison et la reproduction). En fonction de la réalisation ou non de ces diverses phases, de leur durée, ce sera donc une plante "à éclipses", disparaissant brutalement pendant plusieurs années, et réapparaissant tout aussi spectaculairement.
Critère : A2
Évaluation régionale européenne : Quasi menacée (NT)
Évaluation régionale UE 27 : Quasi menacée (NT)

D. alisma est en déclin sur l'ensemble de son aire de répartition en raison de la perte d'habitat, de la stabilisation des niveaux d'eau, de la pollution et éventuellement de la concurrence de plantes exotiques.

L'espèce est menacée, comme beaucoup de plantes aquatiques, par de nombreuses menaces directes sur les biotopes (zones humides en régression partout, eutrophisation des mares et étangs, etc.). On pourra citer, particulièrement, le comblement des dépressions au sein des cultures (mouillères), qui sont une gêne pour l'agriculture, la suppression des variations normales du niveau des eaux (réduction de la durée de submersion, par la surexploitation des nappes souterraines à des fins agricoles, allongement de la durée de submersion, par l'écoulement des eaux de drainage de l'agriculture ou l'utilisation des étangs comme bassins régulateurs des crues), ou encore l'eutrophisation et la pollution des eaux.

Cette espèce est classée "Quasi menacée" car elle a subi un déclin important au Royaume-Uni et semble avoir subi un déclin similaire en France, elle est connue d'un seul site en Espagne mais les tendances des populations en Italie, en Ukraine et en Russie sont inconnues.
Damasonium alisma est classée comme vulnérable selon les critères B2ab(ii,iii,iv,v) dans un epartie de son aire de répartition.
Description
Type
Plante
Croissance
Taille
20 à 50 cm
Damasonium alisma est une plante de milieu humide de la famille des Alismataceae. Comme son nom l’indique, elle se caractérise par ses fruits en forme d’étoile à six branches.
Plante annuelle de 5 à 30 cm, glabre à racine fibreuse. Tiges nues, dressées ou étalées. Feuilles toutes radicales longuement pétiolées, ovales ou oblongues, arrondies ou un peu en coeur à la base, trinervées. Inflorescence à 1 à 2 (3) verticilles pauciflores. Fleurs hermaphrodites à pétales blancs ou rosés de taille variable(0 à 10 mm). Fruits - follicules étalés en étoile à maturité à 2 à 5 graines.

Description botanique
Plante herbacée aquatique ou amphibie, verte. Tige dressée, pouvant varier de 5 à 30 cm ; feuilles toutes basales, flottantes, ou aériennes chez les plantes aériennes ; ovales, obtuses au sommet, à base arrondie ou légèrement échancrée en cœur, munies d'un pétiole mesurant jusqu'à 4 ou 5 fois la longueur du limbe ; présentant les nervures parallèles typiques des Monocotylédones. Hampes florales portant une ou plusieurs ombelles superposées de fleurs blanches, assez petites (souvent moins de 1 cm de diamètre) ; 3 sépales verts persistant après la floraison, plus petits que les 3 pétales libres, maculés de jaune à leur base, et rapidement caducs ; 6 étamines opposées deux à deux aux sépales ; de 6 à 9 carpelles libres, aigus, aplatis, et étalés en étoile. Fruit en forme d'une étoile à six branches = verticille de follicules partiellement soudés à leur base, chacun mesurant 5 à 12 mm de long ; fruits secs et coriaces renfermant ordinairement deux graines et restant indéhiscents. Floraison en été (juin-septembre), fructification en automne.

Confusions possibles :
Possibles avec Damasonium polyspermum Coss., espèce (ou sous-espèce?) voisine de Damasonium alisma. C'est une espèce très vulnérable que l'on ne trouve que dans l'Hérault, le Gard et les Bouches-du-Rhône. Elle est plus petite (ne dépassant pas 15 cm de hauteur), ses feuilles ont un limbe ovale allongé et leur base n'est jamais en coeur. De plus, elle se distingue du Flûteau étoilé par le nombre élevé (de 8 à 25) des graines contenues dans un carpelle.
 
Maintenance
Dry Start
Oui
Paramètres
Température
15 à 22°C
pH
6,5 à 7
GH
2 à 8
Aquarium
Eclairage
Brassage
Substrat nutritif
Recommandé
Attention ! : Protégée en France métropolitaine, la damasonie étoilée ne doit pas être récoltée pour être maintenue en aquarium, terrarium ou riparium.
Disponibilité commerciale : Non disponible
En France, D. alisma est protégé au niveau national (annexe 1) et classé en danger critique d'extinction au Royaume-Uni (Cheffings et Farrell 2005). Au Royaume-Uni, D. alisma a fait l'objet d'une gestion, d'une restauration et d'une conservation intensives du site avec un succès très limité. Les raisons du déclin massif ne sont toujours pas absolument claires et il devrait être prioritaire d'établir les causes pour informer la protection dans d'autres pays et une éventuelle réintroduction au Royaume-Uni.
Plantation et multiplication
Reproduction sexuée
Hélophyte amphibie, annuelle ou bisannuelle, parfois vivace. La reproduction est uniquement sexuée, la fécondation croisée obligatoire. Les fleurs étant toujours émergées, la pollinisation est aérienne, essentiellement anémophile. Le potentiel séminal peut rester latent de nombreuses années. La mise en place au fil des années d'un stock de graines dans le sol permet la survie d'une population sur un même site.
Commentaires
Étymologie : Le nom de genre latin Damasonium, provient du grec "damazô", je dompte. Cette plante passait, en effet, pour dompter le venin des crapauds. Le nom d’espèce est une référence au plantain d’eau (Alisma plantago-aquatica), plante qui appartient à la même famille.
Références
GBIF, IUCN, INPN, MNHN, WCSPF
Tela botanica
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Pour citer cette fiche :"Damasonium alisma, Miller, 1768" B-Aqua / GP (2021)