Lotus sacré
Le Lotus sacré n'est pas très difficile à maintenir, même à partir d'un semis de graines.

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Taxinomie
Descripteur : Gaertner, 1788
Classe: Magnoliopsida
Ordre: Nymphaeales
Famille:  Nelumbonaceae
Genre:  Nelumbo
Synonymes
Nelumbium album Bercht. & J.Presl
Nelumbium asiaticum Rich.
Nelumbium caspicum Fisch.
Nelumbium caspicum Fisch. ex DC.
Nelumbium caspium Eichw.
Nelumbium discolor Steud.
Nelumbium indicum Poir.
Nelumbium javanicum Poir.
Nelumbium marginatum Steud.
Nelumbium nelumbo (L.) Druce
Nelumbium nuciferum Gaertn.
Nelumbium rheedii C.Presl
Nelumbium speciosum Willd.
Nelumbium tamara Sweet
Nelumbium transversum C.Presl
Nelumbium turbinatum Blanco
Nelumbium venosum C.Presl
Nelumbo caspica (DC.) Schipcz.
Nelumbo caspica Eichw.
Nelumbo caspica Fisch.
Nelumbo indica Pers.
Nelumbo komarovii Grossh.
Nelumbo nelumbo (L.) Druce
Nelumbo nelumbo H.Karst.
Nelumbo nucifera var. macrorhizomata Nakai
Nelumbo speciosa G.Lawson
Nelumbo speciosa Willd.
Nelumbo speciosa var. alba F.M.Bailey
Nymphaea nelumbo L.
Tamara alba Roxb.
Tamara alba Roxb. ex Steud.
Tamara hemisphaerica Buch.-Ham.
Tamara hemisphaerica Buch.-Ham. ex Pritz.
Tamara rubra Roxb.
Tamara rubra Roxb. ex Steud.
Noms Communs
Lotus sacré
Lotus d'Orient
Lotus des Indes
Lotus Magnolia
Fève d'Egypte
East Indian lotus (en)
Membres du genre Nelumbo
Nelumbo nucifera (Gaertner, 1788)
Origine géographique
Aire d'origine : Asie
Australie, Bhoutan, Chine, Corée, États Unis d'Amérique, France, Inde, Indonésie, Iran, Italie, Japon, Corée, Malaisie, Myanmar, Népal, Nouvelle-Guinée, Pakistan, Philippines, Roumanie, Russie, Sri Lanka, Thaïlande, Vietnam
Aire actuelle
N. nucifera est présent du sud-ouest de la Russie européenne à l'extrémité nord de la mer Caspienne en passant par l'Iran et le Caucase jusqu'à l'Extrême-Orient russe, la Chine, le Japon et la péninsule coréenne. Il est également présent dans le sous-continent indien, en Asie du Sud-Est, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et en Australie.
Introduit aux USA et en Hongrie, il s'est naturalisé en Europe et en Australie.

L’espèce est considérée comme envahissante dans les huit pays et îles : États-Unis d’Amérique, Guyane, Iles Cook, Indonésie, Italie, Malaisie, Roumanie, Suriname avec des “preuves d’impacts” signalées pour l’Italie et la Malaisie.

Nelumbo nucifera est mentionnée en France depuis le 19ième siècle par l’Abbé Gandoger comme une plante aquatique ornementale prisée des parcs et jardins d’eau. Elle est notée comme un “taxon planté et cultivé des étangs artificialisés” dans la Flore de la France méditerranéenne continentale (Tison et al., 2014) mais n’est pas citée dans Flora Gallica (Tison & De Foucault, 2014).

En France, selon l’INPN, elle est absente des îles de Saint-Barthélemy et de Saint Martin mais présente dans divers territoires avec différents statuts : “introduite” à La Réunion, “introduite envahissante” en Guyane française et “introduite non établie (dont cultivée ou domestique)” en Nouvelle-Calédonie, Polynésie française, Guadeloupe, Martinique et en métropole.
Pour ce qui est de la métropole, une très grande part de la vingtaine de sites d’observations semble correspondre à des Jardins botaniques ou des Parcs floraux, pour la plupart situés dans le sud et le sud-est. Le site le plus au Nord se trouve dans la commune de Battrans (70), proche de Gray, commune où se trouve un de ces jardins botaniques.
Dans les informations disponibles sur les sites de présence de l’espèce, on peut toutefois noter l’absence de référencement du parc floral de La Court d’Aron (Vendée) qui en fait pourtant sa plante emblématique et l’élément attractif de visite.
Ces localisations correspondant à des sites d’implantation volontaires expliquent le statut actuellement attribué à l’espèce en métropole. Les présentes observations en Lorraine dans des plans d’eau aux usages de loisir ne semblent pas devoir changer cette situation.

Note :Nelumbo nucifera est une espèce ornementale naturalisée sporadiquement à partir de la culture dans le sud-est des États-Unis. Bien que la Virginie, le Kentucky et le Delaware soient dans la gamme, je ne connais aucune collection de Virginie ou du Delaware et aucun spécimen sauvage de N . nucifera dans le Kentucky. L'espèce a été répertoriée dans une flore de New York (RS Mitchell 1986)
Environnement
Milieu
Douce
N. nucifera est présent dans les eaux calmes et à débit lent ou dans les lacs, les étangs et les rivières.
Cultivé, surtout en Asie, il est fréquemment maintenu en pépinière.
En France l'espèce est classée NE (Non évaluée) par l'UICN. Elle n'est pas soumise à évaluation car cultivée ou présente de manière occasionnelle.
Évaluation régionale européenne : Données insuffisantes (DD)
Évaluation régionale UE 27 : Non évaluée (NE)
Cette espèce est donc classée dans la catégorie "Données insuffisantes" car les informations disponibles sont insuffisantes pour l'assigner à une catégorie de menace.
Description
Type
Plante
Croissance
Taille
100 à 250 cm
Plante aquatique pouvant coloniser le bord des eaux jusqu’à des profondeurs pouvant dépasser deux mètres (jusqu’à 3 m), N. nucifera est particulièrement reconnaissable à ses feuilles, ses fleurs et ses fruits.

D’un diamètre pouvant atteindre 80 cm et de couleur vert glauque avec un aspect cireux, ses feuilles sont peltées, c’est-à-dire pourvue d’un pétiole attaché au centre du limbe. Ce pétiole peut mesurer jusqu’à deux mètres de longueur et porter des feuilles souvent en forme de coupe érigées hors de l’eau jusqu’à 75 cm, pouvant aussi rester flottantes et planes. Par ailleurs, le limbe de ces feuilles est “hyper-hydrophobe”, c’est-à-dire que les gouttes d’eau ne peuvent s’y accrocher, permettant aux feuilles de rester également dépourvues de poussières et donc de risques de pertes de capacités photosynthétiques : des recherches en biomimétisme sur cet “effet lotus” ont déjà permis de développer différents matériaux tels que des vitres autonettoyantes, des peintures anti-salissures ou des revêtements antibactériens.

La taille et l’esthétique des fleurs expliquent une très grande part de l’intérêt qui a été porté à l’espèce par de multiples populations humaines depuis des siècles. Parfumées (une odeur anisée), et mesurant de 15 à 35 cm de diamètre, elles comportent une vingtaine de pétales concaves de couleur blanc rosé. Elles sont isolées à l’extrémité d’un pédoncule très long pouvant dépasser les feuilles les plus hautes. Elles comportent de très nombreuses étamines.

D’un diamètre pouvant atteindre à maturité une dizaine de centimètres, le “fruit” ressemble à une pomme d’arrosoir, avec une surface latérale striée, une base arrondie et un sommet aplati. Le sommet de ce qui est en fait d’un “faux fruit”, car non directement issu de la transformation du pistil de la fleur, montre quinze à trente alvéoles renfermant chacune un akène (un fruit sec à graine unique) de la taille d’une petite noisette (nucifera).
Ces graines présentent également une particularité qui a depuis très longtemps attiré l’attention sur elles : leur longévité. Elles semblent en effet détenir le record dans ce domaine car une équipe de recherches a pu faire germer une graine datant d’environ 1 300 ans provenant d’un ancien lac de l’est de la Chine (Shen-Miller et al., 1995 ; Shen-Miller, 2002). Cette longévité semble due à l’enveloppe très résistante de la graine.

La plante développe des rhizomes intra-sédimentaires ramifiés assurant sa reproduction végétative qui peut se poursuivre tant qu’ils ne sont pas eux même atteint par le gel hivernal, alors que toutes ses parties aériennes disparaissent durant l’hiver. Il semble cependant que son développement au printemps et en été nécessite des eaux suffisamment chaudes pour se produire, ce qui est plus facile dans les eaux peu profondes du bord des eaux en régions tempérées, y compris sous un climat continental aux hivers longs et froids. De couleur blanc jaunâtre à brun jaunâtre, striés longitudinalement et présentant des nœuds, ces rhizomes mesurent 60 à 140 cm de longueur avec un diamètre pouvant atteindre 2,5 cm (Mukherjee et al., 1996). Ils semblent avoir une durée de viabilité dépassant 50 ans (Perveen & Mir, 2019).

Comptant parmi les fleurs les plus anciennes apparues sur la Terre et n'ayant pas beaucoup évolué depuis son apparition, le lotus sacré est paradoxalement au centre des recherches technologiques les plus récentes… Ce sont ses feuilles qui intéressent au plus haut point les chercheurs, et en particulier leurs propriétés hydrophobes et autonettoyantes, qui leur permettent d'éliminer toutes les salissures, même les plus tenaces. C'est « l'effet lotus » dû à une combinaison de propriétés électriques et physiques à l'échelle du nanomètre, qui fait que les gouttes d'eau ne peuvent pas adhérer à la feuille, roulent sur elle en emportant les salissures. Les chercheurs sont aujourd'hui capables de fabriquer des vitres autonettoyantes s'inspirant de ces propriétés.

Les fleurs du lotus sacré sont aussi "thermorégulatrices". Pendant la période de pollinisation, elles génèrent de la chaleur et peuvent augmenter la température ambiante jusqu'à 30 °C. Il s'agirait d'un mécanisme sélectionné au cours de l'évolution pour attirer les animaux pollinisateurs.

Note : Il semble probable que le taxon reconnu par Tzvelev (1996) comme N. caspica soit le même que celui traité ici comme N. nucifera .

Description botanique
Pétiole de 1 à 2 m, cylindrique, fistuleux, glabre ou papilles dures et éparses ; limbe abaxial bleu-vert, orbiculaire, de 25 à 90 cm de diamètre, papyracé, glabre, glauque, hydrofuge, bord entier. Fleurs de 10--23 cm de diamètre ; pédoncules plus longs que les pétioles, glabres ou légèrement spinulés. Tépales caduques, roses ou blancs, oblongs-elliptiques à obovales, de 5--10 × 3--5 cm. Étamines légèrement plus longues que le réceptacle ; filament mince; anthère linéaire, 1--2 mm ; appendice conjonctif claviforme, à 7 mm, incurvé. Réceptacle accrescent, turbiné, 5--10 cm de diam. Fruit oblong à ovoïde, 1,0--2,0 × 7--15 cm, glabre ; péricarpe épais, durci. Fl. juin--août. 2n = 16.
 
Maintenance
Dry Start
Non
Paramètres
Température
-15 à 30°C
pH
6 à 7
GH
2 à 15
Aquarium
Eclairage
Brassage
Substrat nutritif
Recommandé
Le lotus sacré se distingue du nénuphar par la disposition de ses feuilles, qui ne flottent pas (excepté en début de croissance), mais s'érigent bien au-dessus du niveau de l'eau, parfois à 1 ou 2 m de hauteur. Larges et nombreuses, en forme de coupe aux bords ondulés, elles peuvent atteindre 50 cm de diamètre et forment rapidement une touffe impressionnante. Elles disparaissent en hiver, détruites par le gel dès -1°C, de nouvelles feuilles repoussent au printemps suivant.

En été, les fleurs de 15 à 30 cm de diamètre s'épanouissent juste au-dessus, portées par de longues tiges florales. Elles ne durent que quelques jours, mais se succèdent entre début juillet et fin septembre dans les régions aux étés les plus chauds et ensoleillés. Selon les variétés, elles déclinent toutes les teintes du blanc pur au rose soutenu. Elles s'ouvrent au petit matin, dégageant un agréable parfum, se referment en fin de journée. Quand elles fanent, au bout de quelques jours, les pétales tombent et laissent place à de larges capsules en forme de pomme d'arrosoir, dont chaque alvéole contient une graine. Ces capsules étonnantes font merveille dans les bouquets secs.
Comme le nénuphar et de nombreuses autres plantes aquatiques, le lotus sacré est doté d'un rhizome épais, charnu, et très traçant. S'il se plaît dans une pièce d'eau, il peut devenir envahissant et concurrencer les autres espèces.

Nelumbo nucifera est une plante d'étang et de plans d'eau assez grands, mais peut être cultivé en bassin ou potée.

Pour bien fleurir, les lotus doivent bénéficier de beaucoup de chaleur pendant la période estivale. Placez le vôtre dans un bassin bien ensoleillé, à l’abri des vents froids.
Pour une variété de grand développement, le bassin doit avoir une surface d’au moins 12 m². Les variétés naines ou de petit développement se contenteront de pièces d’eau plus petites, voire d’un simple conteneur disposé sur une terrasse.
Tous les lotus doivent être immergés, sous 10 à 25 cm pour les variétés les plus petites, 25 à 50 cm pour les plus vigoureuses. Ces derniers peuvent être immergés plus profondément, jusqu’à 2 m, à condition toutefois que les étés ne soient pas trop frais, car une telle profondeur d’eau aurait alors du mal à se réchauffer suffisamment vite.

Plantez le lotus au printemps. Ne vous précipitez pas, attendez que l’eau du bassin se soit réchauffée, en avril ou en mai, voire juin, selon les régions.
Vous pouvez vous procurer votre lotus sous forme de rhizome à planter au printemps, ou bien en conteneur disponible en début d’été. Procédez délicatement pour installer le rhizome dans un grand panier pour plantes aquatiques, car il est très fragile, de même que la jeune pousse qu’il porte.

Remplissez chaque panier de terreau pour plantes aquatiques. Plantez le rhizome, garnissez de gravier sans recouvrir la jeune pousse. Ajoutez une pastille d’engrais dans le terreau, car le lotus est une plante très gourmande.
Placez le panier à faible profondeur pour commencer (5 cm), vous l’enfoncerez au fur et à mesure de la croissance du feuillage.
En bac, choisissez un grand modèle, remplissez d’une couche de 20 cm de fertilisant organique recouverte d’une couche de même épaisseur de terreau pour plantes aquatiques. Plantez le rhizome, ajoutez une couche de graviers, puis remplissez le bac d’eau.

Les lotus ont besoin d’être nourris régulièrement. Ajoutez un engrais retard spécialement conçu pour les plantes aquatiques à la reprise de végétation, en mars ou avril, puis tous les mois, jusqu’en juillet. Enfoncez une pastille dans chaque panier.

Si l’été est très sec, pensez à asperger les feuilles de lotus de temps en temps, car ces plantes adaptées à la chaleur humide peuvent souffrir de la sécheresse.

Les feuilles peuvent être abîmées par la grêle ou par une forte pluie. Ne vous précipitez pas pour les enlever, attendez qu’elles soient suffisamment décomposées pour pouvoir les arracher facilement, sans risquer d’abîmer les tiges.

Dans la plupart de nos régions, les lotus doivent être protégés du gel en hiver. Il suffit généralement de les installer assez profond, sous au moins 60 cm d’eau, pour que la souche ne souffre pas : on considère dans ce cas qu’ils peuvent supporter des températures de -15 °C. Vous pouvez aussi extraire le panier qui contient le lotus et l’installer en véranda ou en serre, dans une grande poubelle remplie d’eau. Une température moyenne de 10 °C suffit.

Note : Le lotus (Nelumbo nucifera Gaertn. ssp. nucifera), l'une des douze espèces aquatiques utilisées comme légume, est cultivé depuis plus de 2 000 ans et est maintenant largement cultivé dans presque toutes les provinces de Chine. La plus grande zone de culture de lotus est située dans les régions entourant le milieu du fleuve Yangtsé,

Dans les biotopes favorables, N. nucifera peut constituer des colonies très denses pouvant assez facilement éliminer les autres macrophytes par l’ombrage créé par ses larges feuilles. L’occupation de la colonne d’eau par ses pétioles et pédoncules floraux peut également créer des nuisances à certains usages des zones colonisées.
Cette capacité de colonisation n’est évidemment pas une contrainte ou un risque dans les régions du monde où la plante est utilisée pour l’alimentation ou ses composés pharmaceutiques utiles. En revanche là où son introduction a été faite pour des raisons horticoles, il n’en est pas toujours de même. Par exemple, dans les mares et les lacs de Côte d’Ivoire, selon Guiral & N’Da (1994), N. nucifera fait partie des plantes aquatiques exotiques envahissantes responsables de dégâts à la navigation, aux systèmes aquacoles traditionnels, etc.
Disponibilité commerciale : Commun
N. nucifera est très largement cultivé et les introductions dérivées de cette culture obscurcissent la distribution indigène de l'espèce.

De nombreuses variétés cultivées sont disponibles dans le commerce (Ooreka) :
- Lotus sacré 'Alba grandiflora' (Nelumbo nucifera 'Alba grandiflora')
Grandes fleurs simples aux pétales blancs et aux étamines jaune d’or.
De grand développement, il peut atteindre 2 m de hauteur, avec des feuilles de 50 cm de large.
Une variété « classique » avec ses fleurs d’un blanc pur. À réserver aux grands bassins.

- Lotus sacré 'Alba striata' (Nelumbo nucifera 'Alba striata')
Grandes fleurs simples aux pétales blanc rosé marginés et striés de rose tyrien. De développement moyen.
Il est particulièrement beau, du stade bourgeon à la fleur bien épanouie découvrant une capsule jaune beurre.

- Lotus sacré 'Osiris' (Nelumbo nucifera 'Osiris')
Grandes fleurs semi-doubles rose soutenu, étamines et jeunes capsules jaune beurre. De développement moyen à grand.
Une couleur des fleurs intéressante. Cette variété est vigoureuse et florifère.

- Lotus sacré 'Pink and Yellow' (Nelumbo nucifera 'Pink and Yellow')
Petit développement. Fleurs semi-doubles dont les pétales présentent un dégradé original, du centre jaune au bord rose. Variété naine, pour la terrasse et les petits bassins.
Son petit développement se conjugue à une grande facilité de culture et un caractère très florifère.

- Lotus sacré 'Momo Botan' (Nelumbo nucifera 'Momo Botan')
Petit développement. Fleurs très doubles aux pétales rose soutenu, plus foncés sur le pourtour. Variété de petit développement, pour la terrasse et les petits bassins.
Très intéressant pour sa floraison originale alliée à sa petite taille.
Plantation et multiplication
La culture du lotus n'est pas très difficile même à partir d'un semis de graines. Les lotus poussent facilement dans les habitats gorgés d'eau et inondés. Les rhizomes permettent aussi aux plantes de se propager facilement et sont difficiles à enlever une fois établis et profondément enracinés.

Reproduction végétative
Prélevez une portion de rhizome munie d’une jeune pousse au printemps. Replantez le bout de rhizome dans un autre bassin ou en bac.
Attention ! Bien que ce rhizome paraisse solide et vigoureux, cette opération s’avère délicate. Ne cassez pas la jeune pousse, qui est très fragile.

Reproduction sexuée
Pour récolter les graines, attendez la maturité de la capsule : vous repérerez ce stade facilement, quand la capsule commencera à pencher vers le sol.
Avant le semis, les graines doivent subir un traitement en trois étapes pour pouvoir germer :
- Commencez par poncer la surface des graines avec du papier de verre pour les rendre poreuses.
- Laissez-les ensuite tremper dans l’eau tiède pendant trois jours pour ramollir leur enveloppe.
- Enfin, faites une entaille avec un tranchet dans le sens de la longueur, puis remettez-les dans l'eau. Prévoyez un récipient assez large, car les graines vont germer et émettre racines et tiges au bout d'une semaine environ, et les nouvelles plantules vont rapidement prendre du volume.

Après la germination dans l’eau, vous attendrez que vos nouveaux lotus présentent au moins cinq feuilles avant de les planter en panier dans le bassin ou en bac. Vous les placerez d'abord à faible profondeur, puis vous les enfoncerez progressivement au fur et à mesure du développement des tiges. Ces lotus issus de semis ne fleuriront qu’à partir de l’année suivante.

Note : La fleur du lotus sacré est pollinisées par les insectes. Les fleurs produisent de la chaleur et elles maintiennent des températures comprises entre 30 et 35 °C pendant la floraison . La production de chaleur augmenterait l'évaporation du parfum floral pour attirer les insectes et fournirait une récompense supplémentaire pour le pollinisateur qui bénéficierait des températures supérieures à 30 °C.
En effet, la chaleur entretenue par le réceptacle semble de plus favoriser nettement l’activité de ces insectes coléoptères qui, pour être actifs et s’accoupler ont besoin de températures élevées. On parle donc de récompense thermique.
Commentaires
Étymologie : Nelumbo, du cingalais නෙළුම්, neḷum "lotus" et nucifera du latin nux "noix" (fruit à coque) et fero, ferre, du grec ancien φέρω, phérō. "porter" (qui porte des "noix")

Utilisations traditionnelles ou commerciales :
Cette espèce est cultivée pour ses rhizomes et graines comestibles.

""Théophraste écrit il y a plus de 2000 ans, dans son Histoire des plantes : « La fève d'Égypte vient dans les marais et les lacs .../... On mange la racine bouillie, ou crue, ou rôtie. C'est un aliment pour ceux qui sont voisins des marais""

Le lotus sacré est aussi une plante importante en médecine traditionnelle chinoise. Toutes les parties de la plante sont utilisées. L'extrait du rhizome possède des propriétés anti-diabétique et anti-obésité.
Les graines de lotus sont riches en phénols et possèdent des propriétés antioxydantes significatives

Si le lotus sacré est cultivé pour ses rhizomes, ses graines et ses fleurs depuis plus de 2 000 ans, la production industrielle du lotus est relativement restreinte à cause du coût élevé de la cueillette, qui est généralement manuelle.
Le Japon a développé une méthode de récolte mécanique, mais celle-ci engendre beaucoup de pertes à cause de la fragilité du rhizome. Le principal pays producteur est la Chine, et les principaux pays importateurs sont le Japon et la Corée du Sud. Le rhizome de lotus frais n'est disponible que dans les régions productrices, à cause des difficultés reliées à son entreposage et son transport.

Si son esthétique mondialement appréciée en fait une espèce horticole de prestige expliquant sa dispersion, cette espèce est considérée par de nombreux humains comme importante ou utile pour diverses autres raisons.
Selon Sheikh (2014), le lotus cultivé depuis environ 7 000 ans en Asie extrême-orientale y est très largement utilisé pour l’alimentation et la médecine traditionnelle. L’espèce est par ailleurs considérée comme sacrées dans plusieurs religions, “symbole de la pureté, de la beauté divine, de la résurrection et de l’illumination“.
L’espèce est un des aliments régulièrement consommé par diverses populations humaines, en particulier en Inde et au Cachemire, mais aussi en Chine, en Corée, au Japon et dans d’autres pays de cette partie du monde. En effet, plante riche en amidon, vitamines, protéines, minéraux, fibres et divers composés bioactifs comme des alcaloïdes ou des flavonoïdes, toutes ses parties, rhizomes, pétioles, jeunes feuilles, fleurs et graines sont comestibles. Le rhizome peut être consommé comme légume, cru ou cuit, dans de très nombreuses préparations ou, après extraction de son amidon, être utilisé dans la composition de potages, de boissons, etc. Les graines peuvent également être consommées crues ou cuites et incorporées comme ingrédient dans diverses pâtisseries et desserts traditionnels. La consommation crue n’est pas recommandée à cause de risques de transmission de parasites.

Diverses parties du lotus comme les bourgeons, les fleurs, les anthères, les étamines, les fruits, les feuilles, les tiges, les rhizomes et les racines ont été utilisées depuis très longtemps en médecine traditionnelle chinoise et ayurvéda. Il s’agissait de traiter de très nombreuses affections ou maladies comme les insolations, la diarrhée, la dysenterie, les hémorroïdes, les vertiges, les vomissements de sang, les troubles hémorragiques utérins, mais aussi de favoriser la conception, améliorer l’état de la peau, contrôler les sensations de brûlure, les infections, la toux, l’hypertension, la fièvre, les problèmes urinaires, etc. De nombreuses études pharmacologiques ont prouvé ses activités antidiarrhéiques, anti-inflammatoires, antipyrétiques, hypoglycémiques, immunomodulatrices, psychopharmacologiques, antioxydantes, aphrodisiaques, lipolytiques, antivirales, anticancéreuses et hépatoprotectrices (Mehta et al., 2013).

Bien que de nombreuses recherches se poursuivent toujours dans ce domaine, les connaissances acquises sur cette espèce ont déjà permis à des chercheurs, tels que Sridhar & Rajeev (2007), d’en faire une présentation comme d’une plante neutraceutique potentielle (c’est-à-dire “un aliment qui soigne”) pouvant aider à combattre la malnutrition dans les pays en développement. Se référant au vaste potentiel de la plante dans le domaine pharmacologique, ces deux auteurs concluent leur article en insistant à la fois sur les nécessités de la poursuite de ces recherches et de la conservation de cette espèce menacée par les impacts des activités humaines, dont la pollution de ses habitats.

A titre d’exemple, une enquête menée à l’échelle de la Thaïlande (La-ongsri et al., 2009) sur la gestion et les utilisations de N. nucifera dans près de soixante zones humides du pays a permis de lister une vingtaine d’usages différents de la plante, principalement pour l’alimentation, la médecine et les rites religieux, démontrant son utilisation sur l’ensemble du territoire.

Différents oiseaux d’eau peuvent consommer les graines de l’espèce, dont par exemple le Canard colvert (Franck & Bellrose, 1941), le Canard souchet ou la Bernache du Canada. Les mammifères herbivores comme le Ragondin peuvent probablement consommer tiges et feuilles, ainsi que l’indique Bruso (2018).

Attention ! Il ne faut pas confondre Nelumbo nucifera avec Nymphaea caerulea, le lotus bleu, aussi appelé lotus sacré, qui est celui représenté par les hiéroglyphes de l'Égypte antique. Mais Nelumbo nucifera a été néanmoins introduit en Égypte par les Perses autour de 500 av. J.-C. Une autre plante du genre Nelumbo est également cultivée, c'est Nelumbo lutea (Willd.), le lotus d'Amérique, à fleurs jaunes.
Le lotus sacré n'a rien à voir avec le genre Lotus (en français le Lotier), qui rassemble des espèces de plantes de la famille des Fabacées.
Références
GBIF, IUCN, CABI, INPN
Flora of China, Flora of north America
Ooreka
- Lansdown, R.V. 2011. Nelumbo nucifera. The IUCN Red List of Threatened Species 2011
- Tzvelev, N.N. (ed.). 1996. Flora of Russia: The European part and bordering regions. Vol. IX. Taylor and Francis, London.
- K. Mukherjee, K. Saha, M. Pal et B. Saha, « Effect of Nelumbo nucifera rhizome extract on blood sugar level in rats », Journal of Ethnopharmacology, vol. 58,‎ 1997
- H. B. Guo, « Cultivation of lotus (Nelumbo nucifera Gaertn. ssp. nucifera) and its utilization in China », Genetic Resources and Crop Evolution,‎ 27 août 2008
- Y. Ono, E. Hattori, Y. Fukaya, S. Imai et Y. Ohizumi, « Antioxidant activity of Nelumbo nucifera (sacred lotus) seeds », Journal of Ethnopharmacology, vol. 106,‎ 2006,
- Seiichi Nohara et Makoto Kimura, « Growth characteristics of Nelumbo nucifera Gaerm. in response to water depth and flooding », Ecological Research, vol. 12, no 1,‎ avril 1997,
- J. Shen-Miller, M.B. Mudgett, J.W. Schopf, S. Clarke et R. Berger, « Exceptional seed longevity and robust growth: ancient Sacred Lotus from China », American Journal of Botany, vol. 82, no 11,‎ novembre 1995
- Perveen N., Mir H., 2019. The Sacred Lotus (Nelumbo nucifera): A Blessing to Mankind. Popular Kheti, (7) 4,
– Tison J.M., De Foucault B. (coords), 2014. Flora Gallica. Flore de France. Biotope, Mèze,
- Tison J.M., Jauzein P., Michaud H., 2014. Flore de la France méditerranéenne continentale. Conservatoire Botanique National Méditerranéen. Porquerolles,
- Guo, HB, 2009. Culture du lotus (Nelumbo nucifera Gaertn. ssp. nucifera) et son utilisation en Chine., Genetic Resources and Crop Evolution, 56(3):323-330
- Jiang, JZ, Cao, BS, 2008. Variétés de légumes aquatiques et leur utilisation en Chine., Acta Horticulturae:77-82
- Kiran, GGR, Rao, AS, 2013. Enquête sur la flore adventice dans le riz transplanté dans la zone agroclimatique de Krishna dans l'Andhra Pradesh, en Inde. Pakistan Journal of Weed Science Research, 19(1), 45-51.

Pour citer cette fiche :"Nelumbo nucifera, Gaertner, 1788" B-Aqua / GP (2021)