Jasarum de Steyermark
Retrouvez dans cette fiche, toutes les informations sur les Jasarum steyermarkii (Jasarum de Steyermark) . D'où ils viennent,comment les maintenir en aquarium, en terrarium ou en bassin, comment les multiplier,...

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Taxinomie
Descripteur : G. S. Bunting, 1975
Classe: Liliopsida
Ordre: Arales
Famille:  Araceae
Genre:  Jasarum
Synonymes
Aucun
Noms Communs
Jasarum de Steyermark
Membres du genre Jasarum
Jasarum steyermarkii (G. S. Bunting, 1975)
Origine géographique
Aire d'origine : Amérique du sud
Guyane, Vénézuela
Aire actuelle
Jasarum steyermarkii vient des hautes terres d'Amérique tropicale.
Son aire de répartition naturelle va du sud-est du Vénézuela au sud de la Guyane.
Environnement
Milieu
Douce
Jasarum steyermarkii est la seule espèce aquatique submergée dans les Aracées endémiques d'Amérique du Sud.
En milieu naturel, Jasarum steyermarkii pousse immergée dans une eau "noire" profonde (oligotrophe), jusqu'à deux mètres, le plus souvent parmi les pierres mais aussi sur du sable ou de la vase dans une eau très acide (pH de 5,0 à 5,4). Elle fréquente les berges en eau calme, jusqu'à 1200 m d'altitude.

Jasarum steyermarkii a été découverte en 1972 par J. A. Steyermarck au Venezuela. mais la plante type de ce nouveau genre Jasarum et nouvelle espèce, décrits par le Dr. George Sydney Bunting, provient d'une petite station très localisée située en altitude, 1200-1300 m, vers Gran Sabana et descend jusqu'à 500 mètres d'altitude dans le haut de la rivière Mazaruni en Guyane.

À Bolivar, au Vénézuela, sur la route d'El Dorado à Santa Elena de Uairen, au sud d'El Dorado, à une altitude
de 1200 à 1400 mètres, on la trouve dans les mares rocheuses, le long de petit ruisseau rocheux.
Description
Type
Plante
Croissance
Taille
30 à 60 cm
Aquatique submergée à feuilles persistantes avec tige épaisse, érigée et souterraine, Jasarum steyermarkii a de fines feuilles en forme de ruban qui peuvent atteindre 30 cm de long. Sur toute la longueur de la feuille quelque peu fenêtrée avec dépressions horizontales, se trouve une nervure médiane claire dont les nervures se déplacent à angle droit par rapport au bord de la feuille (fine nervation réticulée). Elles sont oblongues à oblongues linéaires, translucides, au pétiole glabre et muni d'une base engainante.
Les spathes produites s'ouvrent au-dessus de la surface de l'eau et mesurent environ 15 cm de long.
Fleurs unisexuées (monécie), groupées en spadices axillaires, hétérogènes, axillés par une spathe tubulaire et convolutée. Fruits obovoides à globuleuses.
Le rhizome mesure de 10 à 12 / 1,5 à 2 cm, les racines sont fibreuses, blanches.

Description botanique
Herbes aquatiques persistantes, tige épaisse, hypogée, dressée, annulaire, cylindrique, brune à l'extérieur, blanche à l'intérieur, généralement non ramifiée, rarement ramifiée, racines épaisses, un peu spongieuses. Feuilles : 6-12, vert foncé dans toutes les parties sauf la partie inférieure hypogée blanchâtre du pétiole. Pétiole : gaine longue, charnue. Lame : linéaire, quelque peu bullée, aiguë à cuspidée, cunéiforme à la base, nervure médiane prononcée ; nervures latérales primaires pennées, nombreuses, 35-60 de chaque côté, réunies en une nervure collective submarginale, nervure marginale également présente, nervation d'ordre supérieur réticulée. Inflorescence : solitaire, maintenue au-dessus du niveau de l'eau. Pédoncule : beaucoup plus long que le pétiole. Spathe : dressé, resserré entre le tube et le limbe, tube contourné, persistant, limbe longuement acuminé, jamais réfléchi, marcescent après l'anthèse et plus tard caduc, vert bronze à l'extérieur, intérieur de couleur crème. Spadice : plus court que la spathe, subcylindrique, moitié basale de la zone femelle adnée à la spathe, séparée du mâle par une zone de fleurs stériles, zone mâle fertile jusqu'à l'apex. Fleurs : unisexuées, périgone absent. Fleurs mâles : 3-4-andreuse, étamines connées en synandrium, synandrium tronqué, irrégulièrement 4-6-angulaires, thèques 6-8, latérales, allongées, déhiscentes par le pore apical. Pollen : ellipsoïde, de taille moyenne (moyenne 44 µm.), exine fovéolée-réticulée. Fleurs femelles : ovaire cylindrique, 1-loculaire, ovules (1-)2-3(-4), anatrope, funicule distinct, placenta basal, région stylaire plus large que l'ovaire, stigmate discoïde-hémisphérique. Baie : subovoïde, serrée, vert marron terne à l'apex, le stigmate reste persistant, péricarpe charnu, généralement à 1 graine, parfois à 2 graines. Graine : grosse, obovoïde.
Le nombre chromosomique 2n = 22.
 
Maintenance
Dry Start
Non
Paramètres
Température
20 à 25°C
pH
5 à 5,5
GH
1 à 5
Aquarium
Eclairage
Brassage
Substrat nutritif
Recommandé
Jasarum steyermarkii demande une eau très douce, très acide (pH de 5,0 à 5,4), une température de 20 à 25 °C et peu de lumière. Ces paramètres pourraient en faire une bonne plante pour un bac amazonien en eau noire, mais la plante semble capricieuse et difficile à maintenir.

En aquarium, Jasarum steyermarkii poussera immergée dans une eau "noire" profonde sur le sable, parmi les pierres. Sa grande taille la réserve aux très grands bacs amazoniens. Elle s'étale beaucoup si elle se plait, et constituera, avec un entrelacs de branchages, un abris idéal aux poissons des rives.
Disponibilité commerciale : Très rare
Jasarum steyermarkii, introduite en Europe par J. Bogner (Munich), n'est pas répandue dans le commerce aquariophile car sa culture semble très délicate.
Plantation et multiplication
Reproduction sexuée
Les spathes produites s'ouvrent au-dessus de la surface de l'eau. Les inflorescences sont solitaires dressées, resserrée entre le tube et la lame. Le spadice est dépourvu d'appendice, les zones mâle et femelle sont séparées par une zone de fleurs stériles.
Si la production de graines est courante en milieu naturel, la propagation par semis de graines n'est pas documentée en aquariophilie.
La plante ne semble pas être auto-féconde et la fécondation nécessitera plusieurs plantes fleurissant en même temps. La fécondation, en l'absence d'insectes pollinisateurs, demandera une intervention manuelle et un bon savoir-faire.

Reproduction végétative
Jasarum steyermarkii produit des rhizomes assez longs qui peuvent être coupés et repiqués. La plante étant de culture difficile, on veillera à la laisser s'installer avant toute manipulation.
La plante devrait, de toutes façons, dans de bonnes conditions, se propager seule. On n'interviendra que lorsque la plante deviendra envahissante, pour en limiter l'extension.
Commentaires
Étymologie : Jasarum, peut-être issu du latin vulgaire jacium, de jacere "être étendu" et arum, pour sa position étendue, couchée, entre deux eaux, et steyermarkii en l'honneur du Dr. Julian A. Steyermarck de l'Institut Botanique de Caracas qui l'a (re)découverte.

Note : La plante a, en effet été découverte en 1960, puis à nouveau en 1972 par J.A. Steyermarck, mais n'a été décrite qu'en 1975 et l'article publié seulement en 1977, en raison de difficultés de classification en termes de compréhension de cette espèce. Le jasarum serait étroitement apparenté au genre Caladium et pourrait avoir évolué à partir des caladiums qui poussaient dans les marécages saisonniers.
Références
GBIF, IPNI, Kew
Fundación Instituto Botánico de Venezuela
CATE Araceae
Indice de Acta Botanica Venezuelica Volume 1 (1965) – Volume 15 (1990)
- Rodrigo Duno de Stefano, Acta Botánica Venezuélica , Vol. 17, n° 1/4 (1994)
- Govaerts, R. & Frodin, DG in Liste de contrôle mondiale et bibliographie des Araceae (et Acoraceae): 1-560. Le conseil d'administration des jardins botaniques royaux de Kew. ((2002))
- Hokche, O., Berry, PE & Huber, O. (éd.) in Nouveau catalogue de la flore vasculaire du Venezuela : 1-859. Fondation Instituto Botánico de Venezuela. (2008)
- SJ Mayo, Josef Bogner, PC Boyce. "Les genres d'Araceae" (1997)

Pour citer cette fiche :"Jasarum steyermarkii, G. S. Bunting, 1975" B-Aqua / GP (2021)