Élatine de Gussone
L'Élatine de Gussone est une plante méditerranéenne peu exigeante, notamment à l'égard de la température et de la dureté. Elle préfère cependant les eaux douces légèrement acides ainsi qu'un sol contenant de l'argile et demandera beaucoup de lumière en culture immergée.

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Taxinomie
Descripteur : Brullo; Lanfranco; Pavone & Ronsisvalle, 1988
Classe: Magnoliopsida
Ordre: Theales
Famille:  Elatinaceae
Genre:  Elatine
Synonymes
Elatine hydropiper var. gussonei Sommier
Noms Communs
Élatine de Gussone
Maltese Waterwort (en)
Membres du genre Elatine
Elatine gussonei (Brullo; Lanfranco; Pavone & Ronsisvalle, 1988)
Elatine hydropiper (Linnæus, 1753)
Elatine macropoda (Gussone, 1827)
Elatine triandra (Schkuhr, 1791)
Elatine gratioloides (A. Cunningham, 1840)
Origine géographique
Aire d'origine : Europe, Afrique du Nord
Italie, Malte, Tunisie
Aire actuelle
Elatine gussonei est une plante méditerranéenne.

Elatine gussonei est endémique des îles de Malte, Lampedusa, Pantelleria, Gozo, et d'autres îles. entre la Sicile et la Tunisie (Mifsud). Il est peu probable que la zone d'occupation maximale dépasse 100 km2.
L'espèce reste rare sur l'archipel maltais avec seulement quatre populations sur Gozo et 22 à Malte. Une de ces populations a récemment disparu.
La plante a été été identifiée en 2014 près de Modica et Ispica, dans le sud-est de la Sicile.
Environnement
Milieu
Terre, Douce
Cette plante se rencontre dans les mares remplies d'eau de pluie et les sols calcaires peu profonds, en karst sur calcaire corallien. Tous les bassins rocheux peuvent potentiellement abriter E. gussonei , tant que les exigences écologiques de l'espèce sont larges. Néanmoins, la composition spécifique des mares rocheuses peut varier et E. gussonei peut ne pas être présent dans tous. (Commission des Communautés européennes 2009).

Elatine gussonei est une petite et délicate plante annuelle qui pousse dans les flaques de pluies se constituant sur les roches calcaires de la garrigue. La période végétative est très courte, typiquement de trois mois, car elle meurt quand l'eau s'évapore à la fin du printemps. Vers les mois de décembre à janvier, elle forme des petits tapis verts denses, à la base des petits bassins d'eau d'eau ou parfois totalement immergés dans l'eau. Lorsque le niveau de l'eau diminue, la partie supérieure de la plante est exposée à l'air et peu après commence à fleurir. Les fleurs sont toujours aériennes, et pollinisées par les insectes terrestres.
Elle est donc très dépendante de la quantité des précipitations.
Les dépressions et les mares rocheuses d'eau douce sont rares dans les îles maltaises, étant limitées au plateau calcaire corallien et sont très sensibles aux perturbations. Elles diminuent rapidement en raison de la modification de l'habitat (perturbation, pollution, remplissage de la piscine avec du ciment) et de la récupération des terres (logements, hôtels, carrières) plutôt que de causes naturelles. Le ruissellement d'eaux polluées à partir de sites voisins peut également nuire à cette espèce (Commission des Communautés européennes 2009).

Cependant, cette espèce est classée "Préoccupation mineure" car, bien qu'elle soit limitée à trois îles, plus de vingt populations sont connues et il n'y a aucune preuve documentaire d'un déclin.
Description
Type
Plante
Croissance
Taille
5 à 15 cm
Elatine gussonei a été confondue avec E. hydropiper et E. macropoda dans le passé mais les distinctions sont aujourd'hui clarifiées par Mifsud (2006)
Les fleurs ont de longs pédoncules (ce qui la distingue de E. hydropiper), et les graines sont fortement courbes (ce qui la distingue de E. macropoda). Néanmoins, les graines d'Elatine gussonei sont beaucoup plus courbées, que ceux d'E.macropoda, mais un peu moins que ceux de E. hydropiper


Description botanique
La plante a de petites feuilles glabres, oblancéolées, avec d'assez longs pétioles et avec des marges entières. Les feuilles s'orientent dans des directions opposées ou en paires le long de la tige, fragile, qui peut virer au rouge lorsque les plantes sont matures. Le limbe des feuilles mesure rarement plus de 6 mm de long.
Les fleurs se développent sur un pédoncule distinct (jusqu'à 1 cm de long) et se répartissent soit en une fleur solitaire, soit en groupe de deux ou trois. Les fleurs sont polypétales, actinomorphes (symétrie radiale) et hermaphrodites. La corolle est composée de quatre sépales verts et roses et de quatre pétales de rose avec une forme arrondie ou semi-circulaire. Les sépales sont de la même taille que les pétales chez les jeunes fleurs et grandissent un peu chez les fleurs vieillissantes. Les sépales sont plus grandes dans les endroits ombragés. Les fleurs possèdent huit étamines à anthères jaune pâle et quatre carpelles. L'ovaire se situe au-dessus des pétales et possède des styles libres.
La capsule de fruits est de teinte vert pâle, de forme sphérique et s'ouvre le long de sa circonférence à maturité. Les graines nombreuses et minuscules sont stockées à l'intérieur de la capsule. Elles ont une forme incurvée et sont de couleur brun foncé. Elles sont abandonnées dans la boue sous-jacente (ou de l'eau peu profonde) sans aucun mécanisme particulier de dispersion.
 
Maintenance
Dry Start
Oui
Paramètres
Température
10 à 30°C
pH
6 à 7
GH
2 à 10
Aquarium
Eclairage
Brassage
Substrat nutritif
Recommandé
Peu exigeante, notamment à l'égard de la température et de la dureté, elle préfère cependant les eaux douces légèrement acides ainsi qu'un sol contenant de l'argile et demandera beaucoup de lumière en culture immergée.

Son mode de vie impose cependant des variations du niveau de l'eau, et même l'exondation, et il est peu probable que la plante puisse survivre longtemps totalement immergée.

On trouve peu de données quant à la maintenance de cette espèce en aquarium, et on se rapportera donc à la fiche concernant Elatine hydropiper avec laquelle elle est sans doute confondue. En effet, la morphologie et les couleurs de la plante peuvent varier en fonction de l'exposition à l'ombre ou au soleil, et de la profondeur de l'eau.


Note : L'aire de répartition de Elatine hydropiper s'étend très loin au nord, ce qui rend assez étonnant que la plante pousse si bien dans les bacs tropicaux.
Dans le sud de l'Italie et dans d'autres régions de la Méditerranée, deux autres espèces qui ressemblent beaucoup à Elatine hydropiper : Elatine macropoda, qui est mentionnée dans la littérature ancienne sur les aquariums, et Elatine gussonei, qui a été cultivée récemment avec succès en aquarium.
Il est donc possible qu'il y ait confusion entre les trois espèces.
Disponibilité commerciale : Très rare
Mise récemment sur le marché aquariophile sous son nom d'Elatine gussonei, elle a sans doute été, par le passé, confondue avec E. macropoda.
Plantation et multiplication
Reproduction sexuée
Lorsque le niveau de l'eau diminue, la partie supérieure de la plante est exposée à l'air et peu après commence à fleurir. Les fleurs sont toujours aériennes, et pollinisées par les insectes terrestres.
Les graines sont abandonnées dans la boue ou dans l'eau peu profonde, sans aucun mécanisme particulier de dispersion.

La germination survient vers le mois de décembre après une grande quantité de précipitation. Les graines germent après avoir longuement trempé dans l'eau des flaques constituées par des creux de rochers contenant un peu de terre au fond. Après la germination, les feuilles sont initialement immergées dans l'eau puis s'élèvent vers la surface en poussant. Lorsque la croissance verticale de la plante combinée à la diminution de l'eau dans la flaque (par évaporation et la diminution des précipitations) permet à la partie supérieure de la plante d'atteindre la surface de l'eau et d'entrer en contact avec l'air, la floraison des bourgeons commence. Le temps nécessaire dépend de la profondeur de la flaque, mais en général, cela survient de la mi-février à la mi-mars. En fait, le pic de floraison de Elatine gussonei est souvent observé lorsque les plantes sont dans la boue ou dans un film d'eau très peu profonde. Vers avril, l'eau s'est considérablement raréfiée et l'Elatine entre dans sa phase de fructification et de dispersion des semences. Lorsque toute l'eau a disparu, la plante meurt ; mais si son cycle d’existence est réussi, des milliers de graines par plante ont été abandonnées dans la flaque. Les graines survivent aux conditions arides et chaudes de la fin du printemps et de l'été, et attendent les prochaine précipitations d'automne pour germer

Reproduction végétative
Les fragment racinés de la plantes peuvent être repiqués sans difficulté immergés comme émergés en sol très humide..
Commentaires
Étymologie : Le nom du genre Elatine, serait la forme féminine du grec ελατινος / elatinos, peut-être de elos "marais". Le mot a été utilisé par Pline pour une espèce de muflier (peut-être l'actuel Kickxia elatine (Plantaginaceae) et gussonei, "de Gussone", en l'honneur du botaniste italien Giovanni Gussone (1787-1866).

Note : La plante a été initialement décrite en 1885 comme une Elatine macropoda (Gussone) par le biologiste sicilien Michele Lojacono Pojero lors de sa description de la flore de Lampedusa.
L'espèce a plus tard été décrite par le biologiste italien Carlo Pietro Stefano Sommier en 1906 comme une variante de Elatine hydropiper. En 1988, la plante est enfin identifiée comme une espèce à part entière par les biologistes Salvatore Brullo, Edwin Lanfranco (es), Pietro Pavone et Giuseppe Ronsisvalle.
Références
GBIF, IUCN,
Commission of the European Communities. 2009. Composite Report on the Conservation Status of Habitat Types and Species as required under Article 17 of the Habitats Directive. Report from the Commission to the Council and the European Parliament. Brussels.
- Brullo S, Lanfranco E, Pavone P et Ronsisvalle G, "Taxonomical notes on the endemic flora of Malta", in G Bot Ital, vol. 122 (Suppl.1),‎ 1988,
- Edwin Lanfranco, "The Flora", in Patrick J. Schembri, Joe Sultana, "Red Data Bool for the Maltese Islands", (1989)
- Lansdown, RV 2011. Elatine gussonei . La Liste rouge de l'UICN des espèces menacées 2011
- Lojacono PM, "Una escursione botanica in Lampedusa ", in Il Naturalista Siciliano, vol. 9,‎ (1885)
- Mifsud Stephen , A Comparitive study between Elatine gussonei from Malta and Elatine macropoda from Majorca. (2006)
- Mifsud, S. "Une étude comparative entre Elatine gussonei (de Malte) et Elatine macropoda (de Majorque)". (2006)
- Mifsud, Stephen "Elatine gussonei" in Wild plants of Malta & Gozo (2015)
- Molnár A. , A. Popielab et B.A. Lukácsc, "Elatine gussonei (Sommier) Brullo et al. (Elatinaceae) in Sicily", in Plant Biosystems - An International Journal Dealing with all Aspects of Plant Biology: Official Journal of the Societa Botanica Italiana, vol. 148, no 1,‎ (2014)
- Sommier Carlo Pietro Stefano , "Le isola Pelagie Lampedusa, Linosa, Lampione e la loro flora", in Boll. Reale Orto Bot. Palermo, vol. 5‎ (1906)

Pour citer cette fiche :"Elatine gussonei, Elatine gussonei" B-Aqua / GP (2021)