B-Aqua - Caulerpa taxifolia

Caulerpa taxifolia

Fiche crée par :
TheEdge le 06/06/2018 15:36:26

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Grand Père le 19/02/2025 15:06:43
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Caulerpe à feuille d'if

La Caulerpe à feuille d'if est une algue verte des régions tropicales et tempérées.

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Taxinomie

Descripteur : (M.Vahl) C.Agardh, 1817

Classe: Bryopsidophyceae

Ordre: Bryopsidales

Famille: Caulerpaceae

Genre: Caulerpa

Synonymes

Fucus taxifolius M.Vahl

Caulerpa taxifolia f. taxifolia

Caulerpa taxifolia f. tristichophylla Svedelius, 1906

Noms Communs

Caulerpe à feuille d'if

Algue tueuse

Killer algae ((en)

Silent killer (en)

Membres du genre Caulerpa

Caulerpa prolifera ((P. Forsskal) J.V.Lamouroux, 1809)

Caulerpa racemosa ((Forsskål) J.Agardh, 1873)

Caulerpa taxifolia ((M.Vahl) C.Agardh, 1817)

Origine géographique

Aire d'origine : Océan Atlantique, Océan Indien, Océan Pacifique
Cosmopolite

Aire actuelle

Caulerpa taxifolia est une algue verte des régions tropicales et tempérées. Elle est présente naturellement dans l'Indo-Pacifique, les Caraïbes et sur les côtes africaines atlantiques tropicales.
Elle est présente naturellement au sud de l'Australie, en Amérique centrale et sur les côtes africaines.
La localité type de la description de l'espèce est Sainte-Croix dans les îles Vierges.

L'espèce se révèle fréquente, ou moins, dans de nombreuses parties du monde, sachant qu'elle est transportées par les navires sur l'ensemble de la planète. La caulerpe invasive connaît ainsi une large répartition dans les mers chaudes, océan Atlantique centre-est (Canaries, Afrique), Atlantique centre-ouest, Indo-Pacifique.
Une souche de Caulerpa taxifolia originaire du sud-est de l'Australie et utilisée en aquariologie issue de l'aquarium de Monaco a été rejetée comme un déchet en Méditerranée. où elle y devenue envahissante. Elle est cependant aujourd'hui en forte régression en Méditerranée et y est peut-être même en voie de disparition.
Cette souche a été identifiée en Australie, en Méditerranée occidentale et orientale, en Adriatique, en Californie (où elle a été éradiquée) et au Japon (où elle ne s'est pas acclimatée).

À noter que deux espèces voisines à frondes pennées, Caulerpa mexicana (ex-Caulerpa taxifolia var. crassifolia) et Caulerpa scalpelliformis se rencontrent sur les côtes méditerranéennes du Moyen-Orient.

Environnement

Milieu

Mer

Cette caulerpe se rencontre sur les fonds sableux et sédimentaires, le coralligène, la roche ou dans les récifs coralliens. Elle est présente dans les premiers mètres sous la surface dans les zones tropicales. En Méditerranée, elle ne dépasse généralement pas une trentaine de mètres, même si elle a été observée jusqu'à cent mètres de profondeur.
Dans sa zone d'origine, sous les tropiques, les colonies de Caulerpa taxifolia ne forment que quelques taches peu denses sur le substrat. A l'inverse, dans sa zone d'introduction, et notamment en Méditerranée, les colonies peuvent couvrir plusieurs dizaines à plusieurs centaines de mètres carrés et former de véritables "prairies" sous-marines. On a ainsi pu dénombrer par endroit 14 000 frondes par m². (DORIS)

Le biotope sera typiquement photophile toute l'année depuis la zone superficielle (en zonation verticale) jusqu'à quarante mètres de profondeur dans certains habitats.

Caulerpa taxifolia a été très médiatisée au début du 21e siècle en mer Méditerranée pour avoir failli détruire l'écosystème marin de phanérogames du littoral sud français.
Elle s'est acclimatée en méditerranée après une introduction accidentelle à Monaco en 1989, à la suite du rejet en mer du contenu d'aquariums tropicaux dans lesquels elle était utilisée comme élément décoratif. Elle couvrait 3 ha en 1990, 13 000 en 2001.
Comme beaucoup d'algues exotiques introduites en Méditerranée, Caulerpa taxifolia connaît un essor impressionnant, mais les dernières nouvelles, en 2011, montreraient une rémission de cette algue verte

Loi « Barnier » (1995) sur l'introduction d'espèces indigènes :
Article 5 de la loi du 10 juillet 1976, Conventions de Berne (1979, de Montego Bay (1982) et de Rio de Janeiro (1992) sur les espèces introduites arrêté du 4 Mars 1993 interdisant la vente, l'achat, le transport, l'utilisation et le rejet en mer de tout ou partie des spécimens de l'algue Caulerpa taxifolia.
Afin d'éviter toute dissémination, dans les secteurs fortement colonisés, le mouillage, la navigation ou la pêche artisanale peuvent être interdits comme ça a été le cas dans la lagune du Brusc (83) où une zone d'interdiction de la circulation et de toute activité autre que la recherche scientifique a été balisée suite à un arrêté préfectoral.

Description

Type

Algue

Croissance

Taille

5 à 15 cm

Algue vert fluorescent aux frondes pennées en forme de feuille d'if de vingt à trente centimètres de longueur, et aux stolons cylindriques rampants et fixés par des piliers

Caulerpa taxifolia est une algue verte vif dont la hauteur atteint quinze centimètres dans les mers tropicales et soixante en Méditerranée. Le thalle comprend des stolons portant des rhizoïdes et des frondes pennées de 1,5 cm de large, simples ou ramifiées.
Le thalle mesure jusqu'à 45 mm de haut, avec une couleur vert-jaunâtre, et composé d'un stolon traçant jusque 25 cm de long et 1 à 2 mm de diamètre. Ce stolon porte, à intervalles relativement espacés des frondes dressées plumeuses. Les frondes pennées simples ou ramifiées, de 8 mm de large approximativement, sont pourvues de pinnules aplaties, ovales et oblongues, de 4 mm de long et 1 mm de large, rétrécies à la base, effilées et incurvées au sommet.

Comme les autres Caulerpes, Caulerpa taxifolia produit des métabolites secondaires toxiques (sesquiterpènes) de défense qui ont des activités anti-microbiennes (rôle dans la cicatrisation) et limitent la colonisation par des espèces épiphytes et le broutage. Dans la zone tropicale, elle est consommée par deux mollusques opisthobranches très spécialisés dans la consommation d'algues siphonées : Elysia subornata et Oxynoe azuropunctata.

La souche invasive aquariologique, du fait de sa toxicité, n'est pas consommée par les herbivores indigènes comme l'oursin comestible (Paracentrotus lividus) ou la saupe (Sarpa salpa). Ceci explique également son expansion rapide.

Des bactéries du genre Rhodopseudomonas peuvent être présentes au niveau des rhizoïdes. Ces bactéries sont capables de fixer l'azote moléculaire pour le transformer en azote organique, utilisable par l'algue.

Maintenance

Dry Start

Non

Paramètres

Température

10 à 30°C

7,5 à 8,5

Aquarium

Eclairage

Brassage

Substrat nutritif

Non

Caulerpa taxifolia est une algue cœnocytique, c'est à dire qu'elle n'est composée que d'une "cellule" unique géante avec des millions de noyaux dans un même cytoplasme.

La souche méditerranéenne de C. taxifolia présente des caractéristiques morphologiques et physiologiques inhabituelles par rapport aux souches tropicales :
- longueur des frondes supérieure (jusqu'à 80 cm au lieu de 25 cm dans les eaux tropicales)
- densité exceptionnelle (jusqu'à 14 000 frondes par m²)
- adaptation à un large spectre de températures : entre 7 °C et 30 °C. Elle survit environ trois mois dans des eaux à 10 °C, alors que la souche tropicale ne peut survivre en dessous de 20 °C.

La croissance des stolons commence en mars-juin et elle est maximale en août-septembre (jusqu'à 1,5 cm de croissance par jour) lorsque la température de l'eau dépasse les 20 °C. Les stolons peuvent ainsi grandir de près de 2 m en une année et former un réseau très dense : jusqu'à 350 m de stolons ont pu être mesurés par m².

Disponibilité commerciale : Non disponible

Plantation et multiplication

La dissémination peut se faire par zoochorie, mais aussi par hémérochorie et plus précisément par speirochorie (et non par agochorie).

C'est une algue pérenne c'est à dire qu'elle peut vivre plusieurs années, mais, comme toutes les caulerpes, elle pousse à une extrémité et se détruit à l'autre, la durée de vie de chaque fronde n'excédant pas quelques mois.

La souche naturelle tropicale se reproduit de façon sexuée. Il y a des individus mâles et d'autres sont des femelles. La reproduction se fait dans la colonne d'eau, après libération des gamètes. La multiplication végétative par bouturage est également très fréquente et très efficace.

Dans les années 1950, l'aquarium marin de Stuttgart, en Allemagne, décide d'importer plusieurs souches de Caulerpa taxifolia pour trouver une souche résistante et à croissance rapide qui servira de décoration dans ses différents bacs. C'est cette souche résistante, appelée Caulerpa taxifolia aquariologique, qui se retrouve dans la plupart des aquariums du monde. En 1984, cette souche est rejetée accidentellement en Méditerranée à partir de l'aquarium de Monaco. Il s'agit d'un individu mâle unique, qui par bouturage a envahi toute la Méditerranée nord occidentale. Par conséquent, cette population est donc un clone issu de la fragmentation de ce premier individu mâle et ne se multiplie que de façon végétative. La production de gamètes mâles a été observée, entre juin et septembre, en Adriatique, mais en l'absence d'individu femelle la reproduction sexuée ne peut avoir lieu.

Note
Pour les chercheurs, la raison la plus probable de cette retraite précipitée serait liée à la façon dont l'algue se multiplie : pas de reproduction sexuée en Méditerranée pour C. taxifolia, mais du bouturage. Tous les plants méditerranéens sont donc identiques génétiquement ! Pour les chercheurs, après un tel développement, il est normal de constater un affaiblissement génétique. Ce manque de diversité génétique rend également l'ensemble de cette population plus sensible aux maladies.

Commentaires

Étymologie : Caulerpa : du grec kaulos "tige", et de herpein "ramper" (algues vertes comportant des stolons rampants) et taxifolia, du latin taxus "if et [folia] = feuille, dont les frondes ont la forme de feuilles d'If.
(Certaines sources soulignent que le nom d'espèce précise la nature toxique de la feuille, mais c'est sa forme qui en est la justification)

Références

GBIF, DORIS
- Le Bris Sylvain, André Frédéric, Verlaque Marc "Caulerpa taxifolia (Vahl) C. Agardh," in DORIS (2021) https://doris.ffessm.fr/ref/specie/729
- Bellan-Santini D., Arnaud P.M., Bellan G., Verlaque M., 1996, The influence of the introduced tropical alga Caulerpa taxifolia, on the biodiversity of the Mediterranean marine biota, J. Marine Biological Association of the United Kingdom, 76(1), 235-237.
- Boudouresque C.F., Meinesz A., Ribera M.A., Ballesteros E., 1995, Spread of the green alga Caulerpa taxifolia (Caulerpales, Chlorophyta) in the Mediterranean: Possible consequences of a major ecological event, Scientia Marina, 59(1), 21-29.
- Boudouresque C.F., Meinesz A., Verlaque M., Knoepffler-Pegue M., 1992, The expansion of the tropical alga Caulerpa taxifolia (Chlorophyta) in the Mediterranean, Cryptogamie-Algologie, 13(2), 144-145.
- Ceccherelli G., Cinelli F., 1999, Effects of Posidonia oceanica canopy on Caulerpa taxifolia size in a northwestern Mediterranean bay, J. Experimental Marine Biology and Ecology, 240(1), 19-36.
- Delgado O., Rodriguez Prieto C., Gacia E., Ballesteros E.,1996, Lack of severe nutrient limitation in Caulerpa taxifolia (Vahl) C Agardh, an introduced seaweed spreading over the oligotrophic northwestern Meditteranean, Botanica Marina, 39(1), 61-67.
- Garrigue C., 1994, Biomasse et répartition de Caulerpa taxìfiolia dans les lagons de Nouvelle-Calédonie, Oceanolica Acta, 17(5), 563-569.
- Jousson I., Pawlowski J., Zaninetti L., Zechman F.W., Dini F., Di Guiseppe G., Woodfield R., Millar A., Meinesz A., 2000, Invasive alga reaches California, Nature, 408(9), 157-158.
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Pour citer cette fiche :"Caulerpa taxifolia, (M.Vahl) C.Agardh, 1817" B-Aqua / GP (2021)