B-Aqua - Rhodeus amarus

Rhodeus amarus

Fiche crée par :
TheEdge le 31/01/2018 11:51:54

Fiche modifiée par :
Grand Père le 27/05/2023 07:49:48
Grand Père le 25/05/2023 07:51:55
Grand Père le 24/05/2023 17:49:09
Grand Père le 24/05/2023 15:55:44
Grand Père le 24/05/2023 15:53:23

Bouvière  européenne

Petit poisson d'eau froide, la Bouvière ne convient pas à l'aquariophile débutant, car elle nécessite la présence d'une mulette du genre Unio pour sa reproduction.

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Taxinomie

Descripteur : Bloch, 1782

Classe: Actinopterygii

Ordre: Cypriniformes

Famille: Cyprinidae

Genre: Rhodeus

Synonymes

Cyprinus amarus Bloch, 1782

Rhodeus genitalis Walecki, 1863

Rhodeus lucinae Walecki, 1863

Rhodeus sericeus subsp. amarus (Bloch, 1782)

Rhodeus amarus var. amarus

Rhodeus amarus var. meridionalis Karaman, 1924

Noms Communs

Bouvière  européenne

Péteuse

Cyprin amer

Rosière

Bitterling (Alsace)

Bitterling (en)

Rodeo amaro (it)

Gewöhnlicher Bitterling (all)

Membres du genre Rhodeus

Rhodeus amarus (Bloch, 1782)

Rhodeus ocellatus (Kner, 1866)

Origine géographique

Aire d'origine : Europe, Asie tempérée
Albanie, Allemagne, Autriche, Biélorussie, Belgique, Bosnie Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Fédération Russe, France, Grèce, Hongrie, Italie, Lituanie, Luxembourg, Moldavie, Monténégro, Pays Bas, Macédoine du Nord, Pologne, République Tchèque, Roumanie, Serbie, Slovaquie, Slovénie, Suisse, Turquie, Ukraine.

Aire actuelle
Arménie, Danemark, Royaume-Uni

On trouve la Bouvière en Europe centrale et orientale et au nord de l'Asie Mineure.
Bassins du nord, du sud de la Baltique, de la mer Caspienne noire, occidentale et méridionale et de la mer Égée (des bassins versants de Maritza à Struma).
Bassin méditerranéen, uniquement dans le nord des bassins versants du Rhône (France) et du Drin (Alabanie, Monténégro, Macédoine).
L'espèce est abondante et en expansion dans la majeure partie de son aire de répartition, mais localement menacée par la pollution de l'eau, le désherbage et l'ensemencement de poissons prédateurs
Elle est enregistrée comme envahissante en Arménie, au Danemark, au Royaume-Uni, en Slovaquie et en République Tchèque.
Invasive en France dans le sud du Rhône et l'ouest de la Seine (mais partiellement protégée ailleurs), dans le sud de la Russie dans les bassins versants du Don et du Kouban. Introduit en Grande-Bretagne et dans le nord de l'Italie. Absent du fleuve Oural, du Danemark, de la Scandinavie, des péninsules ibériques et des Apennins, de la majeure partie du bassin de l'Adriatique et du bassin de la mer Noire au sud du bassin versant du Kouban.

Note : Considéré comme conspécifique avec le R. sericeus d'Asie de l'Est par certains auteurs ; les deux espèces ont des aires de répartition très disjointes. Il existe des enregistrements non documentés d'introduction du R. ocellatus chinois en Allemagne. R. ocellatus se distingue par ses 10-121/2 rayons dorsaux ramifiés (vs. 91/2, 101/2, chez R. amarus ) et les femelles et juvéniles avec une tache noire dans la partie antérieure de la dorsale (vs. pas de tache). Les Rhodeus du bassin asiatique de la mer Noire en Russie et en Géorgie (et peut-être aussi ceux d'Anatolie) appartiennent à R. colchicus .

Environnement

Paramètres

Milieu

Douce

Température

5 à 25 °C

7 à 7,5

La Bouvière est une espèce qui vit dans les eaux calmes et stagnantes, voire peu courantes comme des lacs ou des étangs notamment. L’eau de ces milieux est en général claire et avec peu de profondeur, possédant une végétation aquatique assez dense et un substrat plutôt composé de sable ou de vase.
Sa présence est fortement liée à celle des mollusques bivalves anodonte (Unionidae*), indispensables à sa reproduction. D’un point de vue physico-chimique, la température de l’eau dans laquelle la Bouvière évolue peut être assez variable, de 5 à plus de 20°C (optimum aux alentours de 15°C). Le pH plutôt neutre est compris entre 7 et 7,5.

Préférentiellement l'Anodonte des rivières (Anodonta anatina), la Mulette des peintres (Unio pictorum) et la Mulette renflée (Unio tumidus)

Abondant et en expansion dans la majeure partie de son aire de répartition. Localement menacée par la pollution de l'eau, le désherbage et le repeuplement de poissons prédateurs.

La Bouvière est partiellement protégée en France, mais sous le nom de Rhodeus sericeus

- Arrêté du 8 décembre 1988 : article 1
L’arrêté concernant la Bouvière interdit toute destruction ou enlèvement des œufs. La protection de ses habitats (dont les lieux de
reproduction) interdit toute intervention sur ces milieux particuliers à l'espèce et tous types de travaux susceptibles de les altérer ou de les dégrader.
Liste des poissons protégés sur l’ensemble du territoire national :
http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000327373
- Arrêté du 23 avril 2008 : article L 432-3 CE
Le fait de détruire les frayères ou les zones de croissance ou d'alimentation de
la faune piscicole est puni de 20 000 euros d'amende, à moins qu'il ne résulte
d'une autorisation ou d'une déclaration dont les prescriptions ont été respectées ou de travaux d'urgence exécutés en vue de prévenir un danger grave et imminent.
- Directive « Habitats, faune, flore » : annexes II
La Bouvière est une espèce d’intérêt communautaire qui doit être prise en compte dans les évaluations des incidences des sites Natura 2000 désignés pour l’espèce
(annexe II).

Description

Taille

: 3 à 7 cm SL

Respiration

Branchiale

Longévité

3 à 5 ans

Régime

Végétarien

La bouvière a l'aspect d’un petit rotengle ou d’une petite brème d'une taille maximale de 50 à 70 mm pour un poids de 10 à 15 g.
Le corps est comprimé latéralement, assez élévé. La ligne latérale est incomplète (5-6 écailles).
Le poisson est gris verdâtre sur le dos, avec des flancs argentés, et présente une bande bleutée latérale sur la partie postérieure du corps.

La durée de vie est exceptionnellement jusqu'à cinq ans mais la plupart des individus ne survivent pas l'année de leur première reproduction et la taille des populations fluctue fortement au fil des ans

Compte tenu des difficultés à distinguer les espèces, hors analyse ADN, Rhodeus amarus (Europe), Rhodeus sinensis (Chine, Asie) et Rhodeus sericeus (Sibérie) sont souvent confondus entre eux.

Nageoire caudale avec 19 à 20 rayons mous. Diffère de Rhodeus meridionalis par sa bouche sous-inférieure (vs. terminale), la calotte rostrale recouvrant la totalité ou au moins plus de la moitié de la lèvre supérieure (vs. uniquement la partie supérieure de la lèvre supérieure)

Note : Il a été décrit à l'origine comme Rhodeus sericeus par Pallas en 1776, comme Cyprinus amarus par Marcus Elieser Bloch en 1782, et a été mentionné dans la littérature scientifique comme Rhodeus sericeus amarus.
La bouvière européenne se rencontre depuis la Russie européenne vers l'ouest tandis que la bouvière sibérienne ne se rencontre qu'en Sibérie, mais historiquement, les deux espèces étaient confondues, ne faisant qu'une.

Régime Alimentaire

la Bouvière est en grande partie herbivore. Elle se nourrit principalement d’algues vertes, de diatomées et de débris végétaux. Il lui arrive cependant, de manière exceptionnelle, de consommer de petits mollusques ou des larves
d’insectes.

Dimorphisme

La femelle est reconnaissable par la présence d'un long ovipositeur.
Le mâle est plus coloré, notamment lors du frai.

En phase de reproduction le mâle développe une coloration rose irisé. Le bleu de la bande latérale s’intensifie. Les nageoires dorsale et anale se pigmentent de rouge.
Chez les femelles un long tube de ponte (oviscapte ou ovipositeur) se développe au niveau du cloaque, modification de la papille génito-urinaire ; il peut mesurer jusqu'à 6 cm.

Maintenance

Population

2 minimum (6 recommandé)

Zone

Centrale, Supérieure

Ratio M/F

1 / 1

Paramètres

Température

5 10 20 24

7 7,5

10 15

Brassage

Aquarium

Volume

80 l minimum (200 l recommandé)

La Bouvière est une espèce qui vit dans les eaux calmes et stagnantes, voire peu courantes comme des lacs ou des étangs. L’eau de ces milieux est en général claire et avec peu de profondeur, possédant une végétation aquatique assez dense et un substrat plutôt composé de sable ou de vase.
Sa présence est fortement liée à celle des mollusques bivalves, indispensables à sa reproduction.
La température de l’eau dans laquelle la Bouvière évolue peut être assez variable, de 5 à plus de 20°C (optimum aux alentours de 15°C) et le pH plutôt neutre est compris entre 7 et 7,5.

L'association obligatoire de ce petit poisson avec une mulette du genre Unio, rend sa maintenance et son élevage compliqué, ces moules d'eau douce étant difficiles à maintenir et presque impossible à élever.

On lui réservera un bac biotope reproduisant son milieu naturel plutôt frais et lui assurera la présence des moules nécessaires à sa reproduction.

Rhodeus amarus peut effectuer de légers déplacements dans son point d’eau, notamment pour rechercher les moules nécessaires à sa reproduction. L’espèce étant philopatrique (tendance des individus à rester ou revenir dans leurs eaux de naissance), ces mouvements se font sur des distances assez faibles. Le poisson n'a donc pas besoin d'un bac de grande taille. Cependant, hors période de reproduction, c'est un poisson pacifique qui apprécie la vie en petits bancs lâches. Il serait donc plus intéressant de le maintenir en groupe d'une demi douzaine d'individus, mais dans un grand bac afin de permettre la formation de territoires au moment du frai.
On tiendra compte, forcément, de la maintenance des moules (Unio*) en installant un substrat profond et meuble, de type sable fin ou boue.

*Attention ! : Unio crassus, principale hôte des larves de la Bouvière est protégée en France métropolitaine.

Disponibilité commerciale : Rare

La Bouvière est protégée en France

Reproduction

Type

Ovipare

Difficulté

Difficile

Paramètres

Température

15 à 21 °C

Fraye pour la première fois à un an et environ 30-35 mm LS. La longueur standard (SL, LS en anglais) est la longueur d'un poisson mesurée de la pointe du museau à l'extrémité postérieure de la dernière vertèbre ou à l'extrémité postérieure de la partie médio-latérale de la plaque hypurale. En termes simples, cette mesure exclut la longueur de la nageoire caudale (queue). (Wikipedia) C'est la longueur totale du poisson sans la queue  exprimé en centimètres. La longueur standard (SL, LS en anglais) est la longueur d'un poisson mesurée de la pointe du museau à l'extrémité postérieure de la dernière vertèbre ou à l'extrémité postérieure de la partie médio-latérale de la plaque hypurale. En termes simples, cette mesure exclut la longueur de la nageoire caudale (queue). (Wikipedia) C'est la longueur totale du poisson sans la queue  exprimé en centimètres.
la reproduction a lieu principalement d’avril à juin (parfois jusqu’en août) dans une eau dont la température est comprise entre 15 et 21°C. La présence de moules d’eau douce, Unio crassus (Mulette épaisse) ou d'une autre Unionidae, est indispensable pour l’accomplissement du cycle de vie chez cette espèce. En effet, les femelles déposent leurs ovules, grâce à leur ovipositeur, dans le siphon exhalant des mollusques et les mâles libèrent leur sperme à proximité du siphon inhalant des bivalves afin de féconder les œufs.

Le frai a lieu dans des eaux claires, lentes ou calmes, souvent avec un fond boueux.
Les ovules sont pondus par la femelle dans le siphon inhalant (qui aspire l’eau) du mollusque à l’aide d’un tube de ponte de cinq à six centimètres (ovipositeur). Le mâle émet son sperme (laitance) dans l’eau aspirée vers les branchies. Les œufs (alors d'une taille de 3 mm) se collent aux filaments branchiaux où ils se développent. L'incubation dure de deux à trois semaines à 20°C. Les alevins restent un certain temps dans la cavité palléale avant d’être expulsés en eau libre par le siphon exhalant (lorsque la taille atteint 8 mm).
Chaque moule peut contenir jusqu'à quatorze ou quinze œufs.

Pendant la saison de reproduction, les mâles gardent un territoire autour des moules utilisées pour la
reproduction. Bien que la plupart du temps ils ne défendent qu’une seule moule, certains de ces mâles en gardent plusieurs sur leur territoire qui mesure de quatre à dix mètres carrés.
Le mâle bouvière défend en effet vigoureusement le bivalve des autres mâles pendant toute la période "d'incubation".

Commentaires

Etymologie : Rhodeus du grec, rhodeos, "re couleur rose", qui fait référence à sa couleur rouge"et amarus 'amer", la chaire de ce poissons au goût amer le rend impropre à la consommation humaine.

Les noms communs étrangers, bitterling en anglais suggèrent aussi la saveur amère (Bitter) que possède ce poisson : pour cette raison il n'a aucune valeur commerciale sauf à être utilisé comme appât pour la pêche au brochet.

Utilisation traditionnelle et/ou commerciale : Autrefois utilisé pour les tests de grossesse : les femelles injectées avec de l'urine de femmes enceintes faisaient saillir leurs ovipositeurs.

Références

GBIF, IUCN,
DORIS,
Liste des poissons protégés sur l’ensemble du territoire national (http://legifrance.gouv.fr)
- Bogutskaya, NG et Komlev, AM 2001. Quelques nouvelles données sur la morphologie de Rhodeus sericeus (Cyprinidae : Acheilognathinae) et une description d'une nouvelle espèce, Rhodeus colchicus, de la Transcaucasie occidentale .
- Bohlen, J., Slechtova, V., Bogutskaya, NG et Freyhof, J. 2006. À travers la Sibérie et en Europe : relations phylogénétiques du genre de poisson d'eau douce Rhodeus en Europe et position phylogénétique de R. sericeus du fleuve Amour. Phylogénétique moléculaire et évolution 40 : 856-865.
- Bresse, G., 1950. Rôle des moules d’eau douce dans la reproduction des bouvières. Bulletin Français de
Pisciculture, 159, 47–52.
- Déom P. , La Hulotte n° 114
- Freyhof, J. & Kottelat, M. 2008. Rhodeus amarus . La Liste rouge de l'UICN des espèces menacées 2008
- Holcik. 1999. dans: Banarescu, P. (éd.) Les poissons d'eau douce d'Europe. Vol 5/1. Cyprinides 2/I . Aula, Wiebelsheim.
- Holcík, J. et Jedlicka, L. 1994. Variation géographique de certains caractères taxonomiquement importants chez les poissons : le cas du bitterling Rhodeus sericeus .
- Keith, P., Persat, H., Feunteun, E., Adam, B., Geniez, M. (Eds.), 2011. Les poissons d’eau douce de France,
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- Konečná, M., Reichard, M., 2011. Seasonal dynamics in population characteristics of European bitterling Rhodeus amarus in a small lowland river. Journal of Fish Biology 78, 227–239.
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- Kottelat, M., 2006. Fishes of Mongolia. A check-list of the fishes known to occur in Mongolia with comments on systematics and nomenclature. The World Bank, Washington, DC.
- Kottelat, M. et Freyhof, J. 2007. Manuel des poissons d'eau douce européens . Publications Kottelat, Cornol, Suisse.
- Koutrakis, E.T., Kokkinakis, A.K., Tsikliras, A.C., Eleftheriadis, E.A., 2003. Characteristics of the European Bitterling Rhodeus amarus (Cyprinidae) in the Rihios River, Greece. Journal of Freshwater Ecology 18, 615–624.
- Maitland, P.S. and R.N. Campbell, 1992. Freshwater fishes of the British Isles. HarperCollins Publishers, London.
- Muus, B.J. and P. Dahlström, 1968. Süßwasserfische. BLV Verlagsgesellschaft, München.
- Puissauve R., Legros B. & Tales E., 2018. Fiches d’information sur les espèces aquatiques protégées : Bouvière, Rhodeus amarus (Bloch, 1782). UMS PatriNat (OFB-CNRS-MNHN) & Office français de la biodiversité.
- Smith, C., Reichard, M., Jurajda, P. et Prybylski, M. 2004. L'écologie reproductive de l'amer européen ( Rhodeus sericeus ). Journal de zoologie 262 : 107-124.
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Pour citer cette fiche :"Rhodeus amarus, Bloch, 1782" B-Aqua / GP (2023)