Bonjour,
En cherchant des données sur le nez-rouge du Rio Negro, je suis tombée sur
cette étude (en portugais mais qui se traduit assez bien). Elle indique que les nez-rouges alternent entre les rivières et les forêts inondées à la saison des pluies et à la saison sèche.
Ces deux milieux sont très proches géographiquement, mais les paramètres et les conditions de vie sont assez différentes. Du coup,
je ne sais pas ce qui peut être mis dans les fiches : la fourchette entre ces deux milieux ? Un conseil d'alterner les paramètres ? Rester si possible sur le milieu le plus favorable à la reproduction ?
Je ne peux pas éditer les fiches, voilà le résumé pour ceux que ça intéresse et si vous voulez l'entrer dans la base de données :
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Habitat :Originaire du Rio Negro. Des campagnes de prélèvements en milieu naturel ont montré que l'Hemigrammus Bleheri préfère les eaux peu profondes, calmes et ombragées, avec un débit d'eau lent. Il se tient généralement près du fond, très rarement en surface des rivières. On le retrouve :
- Dans les igapós pendant les périodes humides. Les iguapós sont des zones de la forêt amazonienne dont le niveau d'eau est assez élevé pendant les périodes de crue et qui restent marécageuses le reste du temps. La végétation aquatique y est dense et la canopée est épaisse. La lumière ne pénètre pas directement, ou peu. Ces milieux sont constitués de troncs immergés et d’enchevêtrements de racines, avec une végétation dense (feuilles, branches, fleurs et graines). Leur profondeur dépasse rarement 1.5m.
- Dans des igarapés pendant les périodes sèches. Les igarapés sont des bras de rivières larges et peu profondes qui peuvent parfois s’assécher, en fonction des saisons. Le nez-rouge reste alors près des rives, ou dans de petites baies où le courant est faible. Les igarapés présentent une végétation assez légère, avec de nombreux troncs d'arbres morts. La profondeur moyenne est de 0.5 à 0.8m.
Ces deux milieux présentent des paramètres moyens différents :
- pH 4.2, température 24.5°C, conductivité 18.3µS/cm et oxygène 3.5 mg/L dans les iguapós.
- pH 5.1, température 27.5°C, conductivité 9.0µS/cm, oxygène 5.3 mg/L dans les igarapés.
Ils sont tous deux riches en microfaune.
- Morphologie et taille : La moyenne obtenue sur les prélèvements de cette étude est de 2.85cm pour les femelles, 2.74 cm pour les mâles. Les valeurs s'échelonnent entre 2.1 à 3.7cm. Le dimorphisme sexuel est peu marqué. Les femelles deviennent plus grandes que les mâles : plus la taille des poissons augmente, plus le nombre de femelles est important. Au-delà de 3.3cm, il n'y a que des femelles. Sur les quelques centaines de poissons prélevés, la composition est de 60% de femelles pour 40% de mâles.
- Reproduction : Dans la nature, la reproduction se produit principalement au moment de la saison des pluies. Elle commence vers le mois de Février et peut se poursuivre jusqu'en Juin. Il semble qu'elle soit concentrée sur les moments où le niveau de l'eau est au plus haut.
La fertilité du frais est corrélée à la longueur des femelles et il est préférable de choisir les plus grandes femelles comme reproductrices. Rien n'indique que la taille des mâles leur confère un avantage compétitif ou reproductif. La maturité sexuelle est atteinte aux environs de 2.8 cm pour les mâles et 3.1cm pour les femelles. Elle peut se produire plus tôt, selon les individus.
- Alimentation : Les analyses de tubes digestifs montrent que H. Bleheri se nourrit principalement :
- d'algues filamenteuses type diatomées (Bacillariophyceae, Conjugatophyceae) à 37%
- de micro-crustacées (Cladocera, Copepoda, Ostracada) à 31%
On trouve aussi, en quantités plus faibles :
- De fragments de détritus végétaux à 12%
- des protéines animales, probablement des restes d'autres poissons à 7%
- des insectes (larves de diptères, chironomides, coléoptères, hémiptères, éphéméroptères, plécoptères, hymenoptera) à 5%
- des œufs d'insectes ou de poissons à 3%
- et d'autres aliments anecdotiques (pollens, spores, déchets divers...)
A noter que les proportions varient selon la période, avec une part accrue de cladocera pendant la saison des pluies et une plus grande quantité d'algues et de végétaux pendant la saison sèche. Un régime alimentaire trop peu varié entraînerait une isométrie intestinale et un retard de croissance (à vérifier auprès de la source d'origine : ZAVALA-CAMIN, L.A. 1996 Introdução aos Estudos Sobre Alimentação Natural de Peixes. Maringá-EDUEM, 129p)