Élodée callitriche
L'Élodée callitriche est utilisée en aquariophilie d'eau fraiche à tempérée car la plante régresse à partir de 25°C.

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Taxinomie
Descripteur : (Rich.) Casp.,1857
Classe: Liliopsida
Ordre: Hydrocharitales
Famille:  Hydrocharitaceae
Genre:  Elodea
Synonymes
Anacharis callitrichoides Rich.
Anacharis callitrichoides Rick.
Elodea ernstae
Elodea ernstiae H.St.John
Elodea richardii H.St.John
Noms Communs
Élodée callitriche
Élodée d'Argentine
South American waterweed (en)
Membres du genre Elodea
Elodea nuttallii ((Planchon) H.St.John, 1920)
Elodea canadensis (Michaux, 1803)
Elodea callitrichoides ((Rich.) Casp.,1857)
Elodea granatensis (Humb. & Bonpl., 1810)
Origine géographique
Aire d'origine : Amérique du sud
Argentine, Brésil, Guatemala, Paraguay, Uruguay
Aire actuelle
Elodea callitrichoides, est une plante herbacée aquatique sud-américaine originaire d'Argentine, selon Muller & Thiébaut (2004).

Elle est parfois considérée comme potentiellement envahissante là où elle a été introduite hors de son aire normale de répartition, aux USA et en Europe.

En Europe cette espèce aurait été introduire probablement à la même époque que l’Elodée de Nuttall Elodea nuttallii, soit cent ans après l'Elodée du Canada Elodea canadensis.
On l'a d'abord repéré en Angleterre en 1948 et peu après en France (1959).

En France, elle est actuellement nettement plus rare que les deux élodées invasives. Elle aurait été observée dans le nord du pays, mais pourrait dans ces cas avoir été confondue avec l’élodée de Nuttall selon Vanderporten & al (2000). Elle a été observée et confirmée au Sud du Royaume-Uni et dans l'Ouest de l'Allemagne (Lambinon & al., 1992) et depuis les années 1970 dans le bassin Rhin-Meuse (en Plaine d'Alsace selon Engeletal (1975) et Geissertet & al, 1985) ou Muller & Thiébaut (2004).
Elle semble présente dans les bras latéraux du Rhin, mais y a été rendue minoritaire par la rapide extension de sa cousine, l'élodée de Nuttall. De même pour les bras morts lorrains de la Moselle selon Dardaine (en 1988).
Environnement
Milieu
Douce
Elodea callitrichoides prospère dans les eaux stagnantes et à faible débit du sud de l'Uruguay en Argentine.
Elle a été naturalisée en France et en Allemagne en 1964 et est considérée comme une néophyte en Europe, comme les autres espèces d'Elodea.

Comme les autres élodées, cette espèce montre une préférence pour les eaux fraîches à tempérées et elle régresse à partir d'une température d'eau de 25°C selon Haury et al. (2010), et elle n'est trouvée que dans des eaux calcaires, dures, eutrophes à hypertrophes et bien ensoleillées (Muller & Thiébaut, 2004).
Elle pourrait donc être bioindicatrice de milieux en cours de dystrophisation, devenus communs en Europe et dans toutes les zones d'agriculture intensive du monde.
Description
Type
Plante
Croissance
Taille
35 à 150 cm
Elodea callitrichoides se distingue facilement d'Elodea nuttallii lors de la floraison, cependant des plantes à fleurs n'ont jamais été observées en Europe. Végétativement, les feuilles d' E. callitrichoides sont toujours planes et généralement plus longues que celles d' E . nuttallii.

L'espèce ressemble à une callitriche. C'est une élodée de plus grande taille que Elodea nuttallii, pour laquelle les feuilles peuvent être groupées par trois ou quatre. Les feuilles sont linéaires fines et acuminées de 7 à 20 mm de long sur à peine 1,5 mm de large.
L'élodée callitriche atteint une longueur de 10 à 150 cm. Les feuilles vert foncé sont pour la plupart molles et plates - pas rigides, tordues ou pliées en arrière, comme c'est le cas avec d'autres types d'élodées. Elles sont droites et pointues, 7,5 à 15 fois plus longues que larges et poussent généralement en groupes de trois (2 à 4) sur des tiges inondées. Les noeuds de la tige sont verdâtres.

Description botanique
Feuilles allongées plus longues (0,2 à 1,5 mm de large et de 8,1 à 13,0 mm de long) que celles de ses cousines, ces feuilles sont environ quatre fois plus longues que larges et leur apex se termine en pointe (Blamey & al., 1991) ou pinceau (Sell, 1968) mais comme chez toutes les élodées, ces feuilles sont verticillées et disposées par trois. Aux extrémités des tiges, près du bourgeon apical, les feuilles sont linéaires à linéaires-lancéolées, toujours souples, dont le sommet est aigu à acuminé. À la différence de l’Élodée de Nuttall et de l’Élodée du Canada cette plante a des feuilles non-arquées ou très peu arquées, et jamais tire-bouchonnées.
Fleurs : elles sont petites (3 à 4 mm selon Peltre & al (1997) et blanches (celles de l’Élodée de Nuttall sont violacées).
 
Maintenance
Dry Start
Non
Paramètres
Température
3 à 22°C
pH
7 à 10
GH
8 à 30
Aquarium
Eclairage
Brassage
Substrat nutritif
Recommandé
Elodea callitrichoides est utilisée dans l'aquarium d'eau fraiche à tempérée car la plante régresse à partir de 25°C.
Sa culture est des plus simples, comme toute élodée. Il est toutefois souhaitable de la maintenir dans une eau fraîche, à température de moins de 22°C.

Les plantes doivent être périodiquement équilibrées par pincement des sommités en découpant la partie supérieure et en la replantant, en jetant le dessous de l'ancien plant si nécessaire.

Note : Si elle est utilisée dans les zones hivernales douces comme plante ornementale pour les étangs de jardin, on veillera à ne pas l'introduire en milieu naturel.

Des hibernacles et bourgeons résistants à la mauvaise saison permettent à la plante de passer l'hiver et de se multiplier à nouveau en fin de printemps (mai-juin selon Muller & Thiébaut en 2004), c'est-à-dire plus tardivement que les autres espèces printanières, ce qui limite peut-être sa prolifération estivale. Inversement, elle produit des herbiers subaquatiques denses qui restent les derniers présents en fin d'automne.
Disponibilité commerciale : Disponible
Cette espèce est encore vendue en Europe comme plante ornementale de bassin ainsi que l'Élodée de Nuttall (Elodea nuttallii), dans certaines jardineries et comme plante d'aquarium, mais le risque de nuisance par prolifération est considéré comme plutôt faible pour cette espèce car, hormis dans quelques cas très locaux, l'espèce semble s'être intégrée aux biocénoses locales, et dans les contextes où elle risque de pulluler elle semble presque toujours supplantée par l'Elodée de Nuttall, selon Greulich & Trémolières en 2006.
Plantation et multiplication
Comme chez les autres élodées, il s'agit d'une plante submergée à fleur émergente, produisant de nombreuses ramifications, et survivant en hiver par ses parties enfouies dans le substrat sédimentaire.

Reproduction végétative
Les réseaux de tiges (longues de 20 cm à 1 m) se fragmentent aisément en produisant de nombreuses propagules emportés par le courant, les oiseaux, les pêcheurs. Ils sont en outre faiblement enracinés dans le substrat, ce qui facilite leur déplacement en cas d'inondations ou travaux en zones humides.
De petites racines adventives se forment sur les tiges et vers les sommets des tiges de l'année, favorisant la production permanente de boutures capables de se fixer plus loin ou à proximité du pied-mère dans le substrat (selon Haury & al. 2010)

En Europe, il n'y a que des plantes femelles, de sorte que la propagation est purement végétative.

Reproduction sexuée
Comme toutes les élodées, cette plante est dioïque, mais la plupart des pieds observés en Europe sont femelles et formant des populations presque monoclonales, ce qui n'est pas le cas en Amérique selon Muller & Thiébaut, 2004 et Peltreet al. (1997).
En Amérique la reproduction sexuée est la règle.
Commentaires
Étymologie : Elodea, du grec helôdês "des marais" et callitrichoides, qui ressemble à la callitriche.
Références
GBIF, MNHN, EPPO
iNaturalist Guatemala
- Cook C.D.K & Urmi-Konig K (1984) Elodea ernstae back to E. callitrichoides. Watsonia, 15(2), 117.
- Muller, S. & Thiébaut, G. (2004) Elodea canadensis, Elodea Nuttalli & Elodea callitrichoides. In Muller, S. Plantes invasives en France : État des connaissances et propositions d'actions. Muséum National d'Histoire Naturelle
- Haury, J., Hudin, S., Matrat, R., Anars, L. et al. "Manuel de gestion des plantes exotiques envahissant les milieux aquatiques et les berges du bassin Loire-Bretagne" Fédération des conservatoires d’espaces naturels. (2010)
- Blamey, M., Grey-Wilson, C., Anglade, P., Garnaud d'Erzu, V. & Goutier, J. "La Flore d’Europe Occidentale." Éditions Arthaud, Paris. (1991)
- Brunel, S. (2009) Pathway analysis: aquatic plants imported in 10 EPPO countries.Bulletin OEPP/EPPO Bulletin 39: 201-213.
- Sell, Y. "Étude comparative de quelques espèces du genre Elodea à propos de l’apparition à Strasbourg et ses environs d'une espèce nouvelle pour l’Europe continentale." in Bulletin de l’Association philomathique d’Alsace et de Lorraine 10 : 121-133 (1959)
- Peltre, M-C., Dutartre, A., Barbe, J., Ollivier, M., Petitdidier, D., Muller, S., Haury, J., Tremolières, M. (1997) Biologie et écologie des espèces végétales aquatiques proliférant en France. Synthèse bibliographique. (G.I.S. Macrophytes des eaux continentales). Les études de l'Agence de l'eau n°68, 199 p.
- Wolff, P. (1980). Die Hydrillae (Hydrocharitaceae) in Europa. Göttinger (résumé)
- Gross, E. M., Feldbaum, C., & Graf, A. (2003). Epiphyte biomass and elemental composition on submersed macrophytes in shallow eutrophic lakes. Hydrobiologia, 506(1-3), 559-565.
- Riis, T., Lambertini, C., Olesen, B., Clayton, J. S., Brix, H., & Sorrell, B. K. (2010). Invasion strategies in clonal aquatic plants: are phenotypic differences caused by phenotypic plasticity or local adaptation?. Annals of botany, mcq176.
- Brunel, S. (2009) Pathway analysis: aquatic plants imported in 10 EPPO countries. Bulletin OEPP/EPPO Bulletin 39: 201-213
- Pohl H. "Elodea callitrichoides à Louvroil." in Nat. Mosana, 46(4), 146-147. (1993)
- Vanderporten & al (2000) in Sell, Y. "Les élodées". in Aquarama, 2, 18-23. (1968)
- Vanderporten, A., Lambinon, J & Tignon, M. "Morphological and molecular evidence of the confusion between Elodea callitrichoides and Elodea Nuttalli in Belgium and Northern France." in Belgian Journal of Botany 133 (2000)
- Greulich, S. & Trémoliéres, M. "Present distribution of the genus Elodea in the Alsatian Upper Rhine floodplain (France) witha special focus on the expansion of Elodea nuttallii St. John during recent decades." in Hydrobiologia 570: 249-255. (2006)
- Lambinon, J., De Langh e, J-E., Delvosalle, L. & Duvigneaud, J. (1992) Nouvelle Flore de la Belgique, du Grand-Duché du Luxembourg du Nord de la France et des Régions voisines (Ptéridophytes et Spermatophytes). 4e édition Éditions du Patrimoine du Jardin botanique national de Belgique, Meise .1092 p.
- Wolff, P. "Die Hydrillae (Hydrocharitaceae) in Europa." Göttinger. (1980)

Pour citer cette fiche :"Elodea callitrichoides, (Rich.) Casp.,1857" B-Aqua / GP (2021)