Clithon d'Ishimaki
Le Clithon d'Ishimaki, rare en aquarium, est un escargot amphidrome. Prélevé dans la nature, il demande une attention particulière et ne doit pas être acquis s'il ne peut bénéficier d'un accueil adapté à sa biologie. Il est indispensable de fournir une eau basique et dure, à défaut d'être saumâtre, à cet escargot qui peut ainsi vivre plus de dix ans.

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Taxinomie
Descripteur : von Martens, 1879
Classe: Gastropoda
Ordre: Cycloneritimorpha
Famille:  Neritidae
Genre:  Clithon
Synonymes
Clithon retropictus (incorrecte)
Neritina nubila Martens, 1860 Neritina obtusa Reeve, 1855 Neritina retropicta Martens, 1879
Noms Communs
Clithon d'Ishimaki
Ishimaki Smooth Nerite (en)
イシマキガイ (jap)
Membres du genre Clithon
Clithon corona (Linnaeus, 1758)
Clithon diadema (Récluz, 1841)
Clithon Retropictum (von Martens, 1879)
Clithon sowerbianum (Récluz, 1842)
Origine géographique
Aire d'origine : Asie
Japon
Iles de Honshu, Kyushu et Shikoku
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce, Saumâtre
Clithon Retropictum vit dans des rivières côtières à courant modéré à fort. Pour s'adapter à ces conditions, ils ont développés une carapace épaisse. Ils se nourrissent principalement de micro algues et biofilms présents sur les enrochements et racines.
Espèces d'eau saumâtre à douce et non reproduite en captivité, les spécimens commercialisés proviennent de la capture dans la nature.
La collecte des Clithons en milieu naturel reste un danger pour cet escargot. Dans le cadre d'une aquariophilie responsable, on évitera donc de l'acquérir si on est pas en mesure de lui assurer le meilleur accueil possible.
Description
Taille
: 1,5 à 2 cm SL
Respiration
Branchiale
Longévité
12 à 15 ans
Régime
Algivore
Les Clithons d'Ishimaki sont des escargots alguivores actif aimant la vie en communauté. généralement brun-foncés parfois jaunâtre et pointillé de taches plus claires difficile à distinguer chez l'escargot vivant.
Ils ont la particularité, pour le genre, de ne pas posséder de "corne" et d'avoir une coquille très épaisse.

Très polymorphes, les Clithons sont très difficiles à identifier avec certitude et le peu de données transmises par les importateurs ajoutées aux appellations fantaisistes n'aident en rien.

La distribution de l'escargot Clithon retropictus et les conditions environnementales dans soixante rivières de la péninsule d'Izu ont été étudiées lors de notre deuxième enquête dans la même zone de mai 1997 à juillet 1998. Dans chaque rivière, une enquête a été effectuée de l'estuaire à une certaine distance en amont, confirmant l'habitation et le nombre d'escargots et la distribution de capsules d'œufs dans le lit de la rivière. En même temps, comme les conditions environnementales, l'existence d'une zone d'eau saumâtre, le type de substrat dans le lit de la rivière et la qualité de l'eau ont été observés.
En outre, l'habitation du poisson Ayu, Plecoglossus altivelis a été observée dans chaque rivière. L'habitation de C. retropictus et ses capsules d'œufs a été confirmée dans trente-deux des soixante rivières étudiées. P. altivelis naturel a été observé dans vingt-trois rivières. Certaines relations étroites ont été confirmées entre la présence d'escargots et l'existence d'une zone d'eau saumâtre dans la rivière, et sa corrélation a été discutée du point de vue de l'écologie larvaire. Les conditions optimales de l'environnement fluvial pour l'habitation et la reproduction des escargots ont également été discutées, en particulier à partir de l'état du lit et de la qualité de l'eau. Certains problèmes écologiques entre C. retropictus et P. altivelis ont été discutés à partir de leurs cycles de vie, tous deux montrant une migration similaire.
 
Régime Alimentaire
Même s'ils sont assez petits, les Clithons sont d'extraordinaires mangeurs d'algues, se nourrissant sur le verre, les éléments du décor, et même sur les feuilles. Dans ce cas, leur petite taille est un avantage, car ils peuvent aussi grimper sur des petites feuilles pour les nettoyer.

Il est malgré tout conseillé de compléter leur alimentation avec des comprimés à base d'algues et / ou des légumes blanchis, car il leur arrive d'éliminer rapidement toutes les algues présentes dans le bac et ils se trouvent alors rapidement sans nourriture.
Malheureusement, la nourriture supplémentaire n'est pas leur choix préféré et il leur faut du temps pour s'y habituer.

Attention aux bacs trop acides ou leur coquille pourrait en souffrir, apportez leur des minéraux et calcium dans leur nourriture.
Il conviendra de soutenir son régime alimentaire avec des suppléments contenant suffisamment de calcium, avec un os de seiche, par exemple.

Tous les Clithon sont des algivores et sont connus comme l'un des mangeurs d'algues les plus efficaces, parmi tous les escargots d'aquarium.
Ils consomment, les algues vertes, les algues filamenteuses, les algues brunes et même les algues pinceaux si aucune autre source de nourriture n'est disponible.
Mais en aucun cas leur accueil ne doit être dû à cette seule "fonction". Les animaux ne sont pas des outils.
Dimorphisme
Le dimorphisme est invisible à l'oeil nu et ne peut servir à reconnaître les sexes.
Dangerosité
 
 
 Aucun
Maintenance
Population
2 minimum (5 recommandé)
Zone
Inférieure
Ratio M/F
1 / 1
Paramètres
Température
        16      19              24      28
pH
         6,5      7            7,5      8
GH
         6       8              15       25
Brassage
Aquarium
Volume
10 l minimum (20 l recommandé)
C'est un escargot amphidrome qui demande une attention particulière et ne doit pas être acquis s'il ne peut bénéficier d'un accueil adapté.
Globalement, c'est une espèce adaptée aux changements important de salinité induit par la marée, mais ça ne veut pas dire qu'il peut vivre en permanence en eau douce.

Les Clithon spp. (le genre Clithon comprend environ cinquante espèces) se trouvent assez souvent sur le marché aquariophile, car restant très petits par rapport à la Neritina, annoncés comme d'excellents mangeurs d'algues et adaptés aux nano-aquariums.
Cependant, ils sont souvent mal identifiés et on trouve l'appellation "Clithon corona" attribué à des Clithons dont on ignore tout.

Comme ils sont tous capturés dans la nature, car la reproduction dans l'aquarium est illusoire, il suffirait de connaître le lieu de collecte, pour identifier plus précisément l'espèce, mais il est impensable d'obtenir cette information de la part des vendeurs car, malheureusement, ils ne se soucient pas vraiment de l'espèce exacte. Pourtant, connaître l'espèce exacte pourrait aider à mieux élever l'escargot en question.

Distinguer les différents Clithon spp. n'est pourtant pas essentiel pour l'aquariophilie d'eau douce car il convient de rappeler que toutes les espèces de Clithon sont des escargots d'eaux saumâtres et que, contrairement aux Neritina qui s'habituent à bien vivre dans nos aquariums d'eau douce, les clithons semblent s'adapter un temps et meurent prématurément.
Ils ne meurent pas tout de suite, mais ils sont condamnés à une vie beaucoup plus courte que s'ils étaient maintenus en respectant leurs besoins, c'est-à-dire en eau saumâtre.
La maintenance de ces escargots vaut-elle vraiment la peine ? Ce ne sont que des escargots, mais si nous avons un aquarium d'eau douce, pourquoi ne pas avoir d'escargots d'eau douce ?
Mais pour beaucoup, l'important est qu'ils mangent des algues aussi longtemps qu'ils le peuvent... à vous de voir.

Comme tous les autres escargots, les clithons peuvent également sortir d'un aquarium et se promener à sec. Ils peuvent survivre un certain temps même dans des conditions sèches, mais il est évident qu'ils doivent être ramenés à l'eau le plus tôt possible, il faut donc mettre un bon couvercle sur l'aquarium ou vérifier régulièrement qu'ils sont dans le réservoir. Évidemment, ils ont tendance à fuir plus souvent s'ils ne sont pas correctement élevés ou avec des poissons trop agressifs.

Si vous les achetez pour lutter contre les algues, la règle générale est de un escargot par vingt à quarante litres. Bien sûr, cela dépend des conditions de votre réservoir et de la quantité d'algues disponible.
Si la situation est totalement hors de contrôle (si vous ne voyez pas le côté opposé de votre aquarium), certains aquariophiles recommandent de garder un escargot par dix litres.
Attention toutefois, rien ne presse en aquariophilie. Les escargots régleront le problème de toutes façons, mais si vous en avez beaucoup, il deviendra vraiment problématique de les nourrir ensuite.

Si vous répondez à leurs besoins, ils peuvent vivre plusieurs années (au moins un à dix ans). Certains aquariophiles disent que leurs escargots ont vécu jusqu'à quinze ans et dans la nature il a été trouvé des spécimens vieux de vingt.
Il semble que cela dépend vraiment des conditions de salinité dans lesquelles vous les gardez, de la qualité de leur alimentation et de leur taille lorsque vous les obtenez.
On trouve plusieurs exemples d'escargots ayant atteint plus de dix ans d'âge en captivité, mais l'affirmation n'est pas étayée par la mention des paramètres de maintenance, donc peu utile.

Avec le temps, quand ils vieillissent, les coquilles de clithon, se détériorent considérablement leur donnant l'apparence de coquilles mortes ou vides, alors que leurs habitants sont encore vivants et actifs sur le plan de la reproduction.
Il semble que l'apparence usée de ces coquilles puisse être une conséquence inévitable de leur tendance à se dissoudre dans une eau pauvre en calcium, mais les spécimens de collection sont aussi souvent très abîmés.

Disponibilité commerciale : Rare

La plupart des photos éditées sur les site de ventes par correspondance sont mensongères. Elles regroupent souvent plusieurs morphes d'escargots, plusieurs espèces, voire plusieurs genres.
Aussi l'achat d'un Clithon doit toujours être accompagné de l'assurance de son origine et de son taxon exact.
Bien qu'encore abondant dans la nature, la récolte commerciale d'animaux sauvages a un impact non négligeable sur l'espèce et les milieux concernés.
Pour le bien de la planète il vaut mieux s'abstenir.

Attention ! : Il semble que les escargots présents dans le commerce soient "nettoyés" afin de faire ressortir leurs marques claires ou leurs couleurs. Ce qui ne manque pas d'endommager le périostracum Le périostracum est la fine enveloppe qui constitue la partie la plus externe de la coquille des mollusques et des brachiopodes, entre autres. On le trouve aussi bien chez des espèces terrestres, marines ou dulçaquicoles. Le périostracum fait partie intégrante de la coquille. Il se forme en même temps que les autres couches de la coquille.et raccourcit d'autant la vie de ces escargots.
Reproduction
Type
Ovipare
Difficulté
Impossible
Les Clithon retropictum ne se reproduisent pas en eau douce mais en eau saumâtre.
Ils nécessitent de l'eau saumâtre pour se reproduire avec succès (et aussi pour vivre longtemps) et certains aquariophiles semblent avoir réussi à faire éclore leurs œufs, mais les larves n'ont jamais pu survivre en captivité car elles doivent rejoindre l'eau salée. Après quelques semaines passées en mer, les juvéniles métamorphosés reviennent à l’embouchure des rivières où ils passent le reste de leur vie.

Même les aquariophiles et les éleveurs d'invertébrés les plus expérimentés n'ont pas été en mesure d'élever avec succès cet escargots.

En effet, les clithons sont des espèces ovipares qui "pondent" des capsules blanches contenant une trentaine d'oeufs.
Il arrive que les larves éclosent à partir de ces oeufs, mais elles sont incapables de survivre en eau douce.
Dans des conditions naturelles, les larves sont transportées avec le courant d'eau vers les estuaires saumâtres, puis en mer, où leur nourriture est le plancton marin. Après toutes les transformations de divers stades de développement, les escargots complètement formés retournent aux berges littorales.

Le comportement d'accouplement des clithons est mal connu mais les sexes sont séparés ( il faut avoir des mâles et des femelles) et la fécondation est interne. Le mâle porte un pénis situé sur le côté droit de la tête qui est utilisé pour transférer le sperme à la femelle qui a un système reproducteur complexe avec jusqu'à trois ouvertures distinctes dans la cavité du manteau. Les femelles pondent des oeufs pâles et gélatineux, seuls ou en groupes dans des capsules d'oeufs sur des roches ou des coquilles, à partir desquelles les larves éclosent dans l'eau.

Développement larvaire (développement planctotrophe ) des Neritidae
Après l'éclosion, nous avons une libération de véligères dans l'eau. Une véligère est la larve planctonique des escargots. Elles sont très petites à ce stade. Près de soixante-dix larves planctoniques peuvent tenir dans 1,5 mm³.
À une salinité de 5 g/l, les capsules libéraient des véligères, après 21 jours.
À une salinité de 15 g/l, le développement était plus lent qu'à 5 g/l, et après 25 jours, malgré des véligères bien formées, elles ne muaient pas du tout.
Pour provoquer l'éclosion de ces larves, les biologistes ont diminué la salinité de 15 à 10 g/l. Les capsules s'ouvraient 24 ou 48 h après ce changement de salinité libérant les véligères.
Il y avait des différences dans la durée des stades embryonnaire et larvaire entre les deux salinités.
Commentaires
Étymologie : Clithon, peut-être du grec ancien κλειτός (kleitós), de κλέω (kléō) "célébrer, admirer", et retropictum, du latin retro "par-derrière", "en arrière" et pictum, "peint" ou "coloré" sans doute pour ses pointillés seulement visibles une fois l'escargot mort (ou décapé*).

*Cette dernière mention est inquiétante car il semble que les escargots présents dans le commerce soient "nettoyés" afin de faire ressortir leurs marques claires ou leurs couleurs. Ce qui ne manque pas d'endommager le périostracum Le périostracum est la fine enveloppe qui constitue la partie la plus externe de la coquille des mollusques et des brachiopodes, entre autres. On le trouve aussi bien chez des espèces terrestres, marines ou dulçaquicoles. Le périostracum fait partie intégrante de la coquille. Il se forme en même temps que les autres couches de la coquille.et raccourcit d'autant la vie de ces escargots.
Références
GBIF,
- Liu, J.Y. [Ruiyu] (ed.). "Checklist of marine biota of China seas." China Science Press. (2008)
- Furujo, Y. & Tomiyama, K. "Distribution and microhabitat of coexisting two freshwater snail species, Semisulcospira libertina (Gould) (Prosobranchia; Pleuroceridae) and Clithon retropictus (Martens) (Prosobranchia: Neritidae)." in Venus (Journal of the Malacological Society of Japan). 59 (3): 245-260. (2000)
- Ohara, T. & Tomiyama, K. "Niche segregation of coexisting two freshwater snail species, Semisulcospira libertina(Gould) (Prosobranchia: Pleuroceridae) and Clithon retropictus (Martens) (Prosobranchia: Neritidae)." in Venus (Journal of the Malacological Society of Japan). 59 (2): 135-147 (2000)
- Hirata, T., Nishiwaki, S., Ueda, H., Tsuchiya, Y & Sato, T. "Seasonal changes in moving activity of Clithon retropictus (Prosobranchia: Neritidae)." in Venus (Journal of the Malacological Society of Japan). 51(1-2): 57-66. (1992)
- Hirata, T., Nishiwaki, S., Ueda, H., Tsuchiya, Y & Sato, T., "Répartition du Clithon retropictus (Gastropoda; Neritidae) et conditions environnementales dans les rivières de la péninsule d'Izu". in Bulletin de la Faculté d'éducation et des sciences humaines, Université Yamanashi VOL. 1 (1999)

Pour citer cette fiche :"Clithon Retropictum, von Martens, 1879" B-Aqua / GP (2021)