Botia nain
Ambastaia sidthimunki, est une petite loche asiatique d'eau fraiche et oxygénée.
Grégaire et vraisemblablement potamodrome, elle demande à être accueillie dans un bac biotope "rivière" soumis aux variations saisonnières.


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Ambastaia sidthimunki
Taxinomie
Descripteur : Klausewitz, 1959
Classe: Actinopterygii
Ordre: Cypriniformes
Famille:  Cobitidae
Genre:  Ambastaia
Synonymes
Botia sidthimunki (Klausewitz, 1959)
Yasuhikotakia sidthimunki (Klausewitz, 1959)
Noms Communs
Botia nain
Loche naine
Chained loach (en)
Dwarf clawn loach (en)
Membres du genre Ambastaia
Ambastaia nigrolineata (Kottelat & Chu, 1987)
Ambastaia sidthimunki (Klausewitz, 1959)
Origine géographique
Aire d'origine : Asie
Thaïlande
L'espèce a été décrite dans le district de Loom, rivière Yom, bassin de Chao Phraya, nord de la Thaïlande. Elle était présente dans les bassins de Chao Phraya et de Mae Klong, en Thaïlande. Elle a été enregistrée dans le Mékong (un seul enregistrement ; Taki 1974) mais cet enregistrement demande confirmation. Ce poisson a disparu de la plus grande partie de son aire de répartition et on ne le connaît plus que dans deux cours d'eau en amont du réservoir du barrage de Mae Klong (Kwae Noi et un ruisseau nommé Songalia). Il a disparu de la quasi-totalité de son aire de répartition documentée, et il ne reste que quelques sites dans la province de Kanchanaburi en Thaïlande.
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce
Le biotope naturel de l'Ambastaia sidthimunki se compose probablement de sections à débit relativement rapide de cours d'eau boisés supérieurs, apparemment bien oxygénés, avec une eau claire, un substrat mixte de sable et de roches, ainsi que beaucoup de bois flotté et de feuilles mortes submergées.
Critère : B2ab(iii,v)
La surpêche pour le commerce des aquariums a été une cause majeure de perte de population dans le passé, ainsi que la perte d'habitat résultant de la pollution et de la construction de barrages (il y a 20-25 ans).
Description
Taille
: 5,5 à 7,5 cm SL  
: 6 à 8 cm SL
Respiration
Branchiale
Longévité
6 à 8 ans
Régime
Omnivore
Il ressemble à son seul congénère A. nigrolineata, chez qui le motif de couleur consiste en une bande latérale foncée continue et une autre courant le long de la ligne médiane dorsale.

A. sidthimunki est caractérisé par la présence de deux bandes dorsales à l'avant de la nageoire dorsale et aucune à l'arrière, bien qu'en réalité, certains spécimens ont ce que l'on pourrait décrire comme une bande à l'arrière de la nageoire dorsale qui est généralement interrompue par des marques pâles en forme de selle.

Chez l'A. sidthimunki adulte, de nombreuses barres verticales transversales relient les deux bandes et s'étendent jusqu'à la surface ventrale. Elles peuvent également être présentes chez l'A. nigrolineata mais sont beaucoup moins importantes.
 
Régime Alimentaire
Les Ambastaia sont omnivores avec un forte tendance carnivore. Ils acceptent la plupart de aliments, mais il est recommandé de leur offrir un régime varié comprenant des produits secs de qualité, des larves de chironomes vivantes ou congelées (vers de sang), des Tubifex, des Daphnia, des Artemia, etc., ainsi que des fruits et des légumes frais comme le concombre, les épinards blanchis, la courgette... Bien qu'on puissent le nourrir avec des vers de terre hachés, ceci doivent être utilisés avec parcimonie. Comme la plupart des botiidés, ils se nourrissent, dans une certaine mesure, d'escargots aquatiques, mais ne sont pas des molluscivores à proprement parler et ne doivent jamais être considérés comme une solution à une invasion d'escargots.

Une fois installés dans un aquarium, ils se montrent audacieux pour se nourrir et remontent souvent en surface à l'heure du repas.
Dimorphisme
Les femelles sexuellement matures ont normalement un corps plus volumineux et sont un peu plus grandes que les mâles, tandis que les mâles adultes ont un museau légèrement allongé et des lèvres charnues et épaisses.
Dangerosité
 
 
 Aucun
Ambastaia spp. possèdent également des épines suboculaires pointues et mobiles qui sont normalement dissimulées dans une poche de peau mais dressées lorsqu'un individu est stressé, par exemple s'il est retiré de l'eau. Il faut donc faire preuve de prudence car ceux-ci peuvent s'emmêler dans les filets de l'aquarium et ceux des plus gros spécimens peuvent pénétrer la peau humaine.
Maintenance
Population
6 minimum (12 recommandé)
Zone
Inférieure
Ratio M/F
1 / 1
Paramètres
Température
        20      24              28      30
pH
         5,5      6            7      7,5
GH
         2       4              8       10
Brassage
Aquarium
Volume
120 l minimum
Longueur
100 cm minimum
Le biotope naturel de l'Ambastaia sidthimunki se compose probablement de sections à débit relativement rapide de cours d'eau boisés supérieurs, apparemment bien oxygénés, avec une eau claire, un substrat mixte de sable et de roches, ainsi que beaucoup de bois flotté et de feuilles mortes submergées.Il semble que cette espèce soit migratrice (potamodrome).

Comme il est difficile d'aménager un bac suffisamment grand pour reproduire la migration de l'espèce, on devra la simuler en aménageant des variations saisonnières marquées.

Un bac rivière, tout en longueur, est indispensable afin de reproduire au mieux le flux variable propre au milieu.
On le choisira donc de format traditionnel, de cent vingt litres environ, et d'une longueur de un mètre au moins.
De cette façon, l'aspiration et le rejet du filtre, qui doit être puissant, pourront être placés de façon à créer un courant le plus laminaire possible. On pourra cependant ajouter une ou deux turbines permettant d'accelérer saisonnièrement le flux.

Un arrangement reproduisant son environnement naturel constitue un bon choix et pourrait comprendre un substrat de sable ou de gravier fin, ainsi que des roches et des galets lisses et usés par l'eau, des racines et des branches de bois flotté. Ce décor doit créer de nombreux abris afin de dissiper l'agressivité entre les individus. Ceci étant, un aquarium planté peut aussi convenir.

Les Ambastaia sidthimunki aiment se faufiler dans les petits interstices et les crevasses, ce qui signifie qu'il faut éviter les objets aux bords tranchants et que tous les interstices ou trous suffisamment petits pour qu'un poisson puisse s'y coincer doivent être comblés avec un mastic silicone pour aquarium.
Un couvercle bien ajusté est également essentiel car ils sont "curieux" (ou veulent migrer ?) et sortent volontiers du bac.

Bien qu'ils n'aient pas besoin d'un courant particulièrement fort, il est recommandé de lui fournir une eau bien oxygénée avec un certain débit. Par ailleurs, ils ne tolèrent pas l'accumulation de déchets organiques et ont besoin d'une eau impeccable avec des paramètres stables. Pour ces raisons, ils ne devraient jamais être introduits dans un aquarium biologiquement immature.

Cette espèce est généralement considérée comme un excellent choix pour l'aquarium communautaire, mais il faut faire preuve de prudence car des observations contradictoires existent. Alors que certains aquariophiles la considèrent comme paisible à long terme, d'autres rapportent le contraire, les poissons sédentaires ou à longues nageoires étant les plus exposés. Les blessures typiques sont des morceaux de nageoire manquants, mais aussi parfois des yeux. Toutefois, on ne sait pas pourquoi cela se produit dans certains cas et pas dans d'autres. La taille de l'aquarium et l'importance du groupe sont probablement un facteur déterminant.

Les Ambastaia sont grégaires et semblent former des hiérarchies sociales complexes. Ils devraient être maintenus en groupes d'au moins six spécimens, de préférence douze ou plus. Lorsqu'ils sont maintenus seuls, ils peuvent devenir renfermés ou agressifs envers des poissons de même type, et si on ne maintient qu'un couple ou un trio, l'individu dominant peut stresser l'autre ou les autres au point qu'ils cessent de se nourrir. Ils semblent avoir besoin de contacts réguliers avec des congénères, ce qui est illustré par un certain nombre de rituels comportementaux qui ont été enregistrés de manière constante dans les aquariums. Par exemple, lors des luttes de dominance (qui se produisent le plus souvent lorsque les poissons ont été introduits dans un nouvel aquarium, ou lorsque de nouveaux individus sont ajoutés à un groupe existant), les protagonistes perdent normalement une grande partie de leurs motifs corporels et de leur coloration. De telles manifestations se produisent parfois aussi au sein d'un groupe établi, les individus cherchant à améliorer leur rang social, mais elles ne sont généralement pas inquiétantes.

Il est intéressant de noter que certaines observations suggèrent que le caractère du poisson dominant semble affecter celui de tout le groupe, bien qu'il faille dire que les études scientifiques sur le comportement des botiidés sont pratiquement inexistantes. Il semble bien qu'ils présentent un certain degré de "personnalité", certains spécimens étant naturellement plus audacieux ou plus agressifs que d'autres, par exemple. L'alpha est normalement le plus grand spécimen du groupe et souvent une femelle.

"L'observation" est un comportement intéressant dans lequel les individus plus jeunes nagent flanc contre flanc avec les plus âgés, imitant chacun de leurs mouvements. Certains éleveurs rapportent que plusieurs poissons plus petits peuvent simultanément "ombrer" un plus gros, avec même trois ou quatre de chaque côté !
La raison en est inconnue mais cela peut concerner un groupe restant en contact les uns avec les autres lorsque les rivières gonflent en période d'inondation, réduisant peut-être la traînée en nageant "en formation" ou en ayant une autre fonction de communication.
Il a été observé dans des aquariums avec un débit d'eau élevé et faible et semble être habituel dans la mesure où certains individus observeront d'autres poissons si aucun congénère n'est présent.
Il s'agit sans doute d'un comportement lié aux caractère potamodrome du genre.

Les botiidés s'installent aussi souvent à des angles particuliers, coincés verticalement ou latéralement entre des éléments de décor, ou même à plat sur le substrat. Il n’y a pas lieu de s’alarmer et cela semble être un comportement naturel au repos.

Une autre curiosité est ce qu'on appelle la "danse des loches" qui implique un groupe entier nageant de manière constante et agitée autour des côtés du réservoir, en utilisant généralement toute la longueur et la hauteur.
Les raisons de ce phénomène sont incertaines et les rapports quant au moment où cela se produit varient, mais les déclencheurs les plus courants semblent être l'ajout de nourriture, d'eau fraîche ou de nouveaux congénères, et cela peut durer de quelques minutes à un jour ou plus. Il est cependant tentant de le lier à l'habitude migratrice de l'espèce (NDLA).

Le son semble également être un facteur important de communication puisque ces loches sont capables de produire des clics audibles, ceux-ci augmentant en volume lorsque les poissons sont excités. Les aspects comportementaux de ce phénomène restent peu étudiés, mais on pense que les sons sont produits par le grincement des dents pharyngées (gorge) ou des épines suboculaires.

Note : Les botiidés sont sensibles à "l'amaigrissement" caractérisé par une perte de poids. Ceci est particulièrement fréquent chez les spécimens nouvellement importés et semble être causé par un parasite du genre flagellé, Spironucleus.
Il existe des antibiotiques efficace contre ce parasite. Les amateurs du Royaume-Uni utilisent l'antibiotique Levamisole et ceux des États-Unis, le Fenbendazole (Panacur).

Disponibilité commerciale : Rare

Attention ! Compte-tenu de sa situation en milieu naturel, on veillera à ne pas accueillir des poissons d'origine sauvage.
Reproduction
Type
Ovipare
Difficulté
Difficile
Paramètres
Température
26 °C
pH
6 à 7
GH
4 à 6 °GH
A. sidthimunki est élevé pour l'aquariophilie par l'utilisation d'hormones, mais les rapports de reproduction par des aquariophiles privés sont très rares, peut-être parce ce sont des reproducteurs saisonniers et migrateurs dans la nature.

Bien que la reproduction en l'absence de stimulation chimique reste difficile, certains cas d'apparition de jeunes poissons dans des aquariums matures ont eu lieu. L'exemple le mieux documenté est celui de l'expert britannique en loches Mark Duffill qui a découvert un certain nombre de juvéniles parmi son groupe de trente-six spécimens adultes en 2007. Les poissons étaient nourris avec un régime varié comme suggéré ci-dessus, le pH était à peu près neutre et les poissons étaient maintenus dans un aquarium de deux cent quatre-vingt quatre litres aux côtés de groupes de divers petits cyprinidés et d'autres loches.
Commentaires
Étymologie : Ambastaia, nommé pour Ambastai, un fleuve considéré comme correspondant au Mékong dans le Geographikê Hyphêgêsis (Manuel de géographie) de Ptolémée (vers 90-168), et sidthimunki, en l'honneur d'Aree Sidthimunk, chercheur au département des pêches du ministère de l'agriculture de Thaïlande.

D'après Maurice Kottelat & all 2012, Yasuhikotakia sidthimunki "on pense" qu'il en reste dans deux petits affluents du Bassin de Mae Khlong et Chao Phray, mais aucune observation ne le confirme, ce qui laisse supposer qu'il a disparu à l'état sauvage et que sa survie tient à quelques élevages en Thaïlande, pour le commerce aquariophile.
On sait que dans les années 1980, le stock captif a disparu suite à la mort de l'unique éleveur de l'époque. L'élevage a été reconstitué grâce à quelques spécimens âgés en aquarium.
Si l'extinction est avérée, l'espèce est très fragilisée et à haut risque d'extinction, de par l'appauvrissement génétique mais aussi à cause de l'effet de mode. Si cette espèce n'est plus demandée sur le marché, elle ne sera plus produite, donc définitivement éteinte dans la nature et en captivité. Son élevage est en effet complexe et rare hors fermes aquacoles thaï. (voir ci dessus, partie "reproduction").
Références
GBIF, UICN.
- Liste rouge de l'UICN des espèces menacées (2011)
- Taki, Y. "Poissons du bassin du Laos du Mékong" . in Agence des États-Unis pour le développement international. (1974)
- Rainboth, WJ. "Poissons du Mékong cambodgien". in Guide FAO d'identification des espèces à des fins de pêche. FAO, Rome, 265 p. (1996)
- Kottelat, M. "Poissons du Laos". WHT Publications Ltd., Colombo 5, Sri Lanka. 198 p.(2001)
- Taki, Y. "Une étude analytique de la faune piscicole du bassin du Mékong en tant que système de production biologique dans la nature". in Publications spéciales de l'Institut de recherche en biologie évolutive no. 1,77 p. Tokyo, Japon. (1978)
- M.Kottelat, I.G.Baird, S.Kullander, H.H.Ng : "The Status and Distribution of Freshwater Fishes of Indo-Burma" 2012.
Pour citer cette fiche :"Ambastaia sidthimunki, Klausewitz, 1959" B-Aqua / TE, GP (2021)