Le biotope naturel de l'Ambastaia sidthimunki se compose probablement de sections à débit relativement rapide de cours d'eau boisés supérieurs, apparemment bien oxygénés, avec une eau claire, un substrat mixte de sable et de roches, ainsi que beaucoup de bois flotté et de feuilles mortes submergées.Il semble que cette espèce soit migratrice (potamodrome).
Comme il est difficile d'aménager un bac suffisamment grand pour reproduire la migration de l'espèce, on devra la simuler en aménageant des variations saisonnières marquées.
Un bac rivière, tout en longueur, est indispensable afin de reproduire au mieux le flux variable propre au milieu.
On le choisira donc de format traditionnel, de cent vingt litres environ, et d'une longueur de un mètre au moins.
De cette façon, l'aspiration et le rejet du filtre, qui doit être puissant, pourront être placés de façon à créer un courant le plus laminaire possible. On pourra cependant ajouter une ou deux turbines permettant d'accelérer saisonnièrement le flux.
Un arrangement reproduisant son environnement naturel constitue un bon choix et pourrait comprendre un substrat de sable ou de gravier fin, ainsi que des roches et des galets lisses et usés par l'eau, des racines et des branches de bois flotté. Ce décor doit créer de nombreux abris afin de dissiper l'agressivité entre les individus. Ceci étant, un aquarium planté peut aussi convenir.
Les Ambastaia sidthimunki aiment se faufiler dans les petits interstices et les crevasses, ce qui signifie qu'il faut éviter les objets aux bords tranchants et que tous les interstices ou trous suffisamment petits pour qu'un poisson puisse s'y coincer doivent être comblés avec un mastic silicone pour aquarium.
Un couvercle bien ajusté est également essentiel car ils sont "curieux" (ou veulent migrer ?) et sortent volontiers du bac.
Bien qu'ils n'aient pas besoin d'un courant particulièrement fort, il est recommandé de lui fournir une eau bien oxygénée avec un certain débit. Par ailleurs, ils ne tolèrent pas l'accumulation de déchets organiques et ont besoin d'une eau impeccable avec des paramètres stables. Pour ces raisons, ils ne devraient jamais être introduits dans un aquarium biologiquement immature.
Cette espèce est généralement considérée comme un excellent choix pour l'aquarium communautaire, mais il faut faire preuve de prudence car des observations contradictoires existent. Alors que certains aquariophiles la considèrent comme paisible à long terme, d'autres rapportent le contraire, les poissons sédentaires ou à longues nageoires étant les plus exposés. Les blessures typiques sont des morceaux de nageoire manquants, mais aussi parfois des yeux. Toutefois, on ne sait pas pourquoi cela se produit dans certains cas et pas dans d'autres. La taille de l'aquarium et l'importance du groupe sont probablement un facteur déterminant.
Les Ambastaia sont grégaires et semblent former des hiérarchies sociales complexes. Ils devraient être maintenus en groupes d'au moins six spécimens, de préférence douze ou plus. Lorsqu'ils sont maintenus seuls, ils peuvent devenir renfermés ou agressifs envers des poissons de même type, et si on ne maintient qu'un couple ou un trio, l'individu dominant peut stresser l'autre ou les autres au point qu'ils cessent de se nourrir. Ils semblent avoir besoin de contacts réguliers avec des congénères, ce qui est illustré par un certain nombre de rituels comportementaux qui ont été enregistrés de manière constante dans les aquariums. Par exemple, lors des luttes de dominance (qui se produisent le plus souvent lorsque les poissons ont été introduits dans un nouvel aquarium, ou lorsque de nouveaux individus sont ajoutés à un groupe existant), les protagonistes perdent normalement une grande partie de leurs motifs corporels et de leur coloration. De telles manifestations se produisent parfois aussi au sein d'un groupe établi, les individus cherchant à améliorer leur rang social, mais elles ne sont généralement pas inquiétantes.
Il est intéressant de noter que certaines observations suggèrent que le caractère du poisson dominant semble affecter celui de tout le groupe, bien qu'il faille dire que les études scientifiques sur le comportement des botiidés sont pratiquement inexistantes. Il semble bien qu'ils présentent un certain degré de "personnalité", certains spécimens étant naturellement plus audacieux ou plus agressifs que d'autres, par exemple. L'alpha est normalement le plus grand spécimen du groupe et souvent une femelle.
"L'observation" est un comportement intéressant dans lequel les individus plus jeunes nagent flanc contre flanc avec les plus âgés, imitant chacun de leurs mouvements. Certains éleveurs rapportent que plusieurs poissons plus petits peuvent simultanément "ombrer" un plus gros, avec même trois ou quatre de chaque côté !
La raison en est inconnue mais cela peut concerner un groupe restant en contact les uns avec les autres lorsque les rivières gonflent en période d'inondation, réduisant peut-être la traînée en nageant "en formation" ou en ayant une autre fonction de communication.
Il a été observé dans des aquariums avec un débit d'eau élevé et faible et semble être habituel dans la mesure où certains individus observeront d'autres poissons si aucun congénère n'est présent.
Il s'agit sans doute d'un comportement lié aux caractère potamodrome du genre.
Les botiidés s'installent aussi souvent à des angles particuliers, coincés verticalement ou latéralement entre des éléments de décor, ou même à plat sur le substrat. Il n’y a pas lieu de s’alarmer et cela semble être un comportement naturel au repos.
Une autre curiosité est ce qu'on appelle la "danse des loches" qui implique un groupe entier nageant de manière constante et agitée autour des côtés du réservoir, en utilisant généralement toute la longueur et la hauteur.
Les raisons de ce phénomène sont incertaines et les rapports quant au moment où cela se produit varient, mais les déclencheurs les plus courants semblent être l'ajout de nourriture, d'eau fraîche ou de nouveaux congénères, et cela peut durer de quelques minutes à un jour ou plus. Il est cependant tentant de le lier à l'habitude migratrice de l'espèce (NDLA).
Le son semble également être un facteur important de communication puisque ces loches sont capables de produire des clics audibles, ceux-ci augmentant en volume lorsque les poissons sont excités. Les aspects comportementaux de ce phénomène restent peu étudiés, mais on pense que les sons sont produits par le grincement des dents pharyngées (gorge) ou des épines suboculaires.
Note : Les botiidés sont sensibles à "l'amaigrissement" caractérisé par une perte de poids. Ceci est particulièrement fréquent chez les spécimens nouvellement importés et semble être causé par un parasite du genre flagellé, Spironucleus.
Il existe des antibiotiques efficace contre ce parasite. Les amateurs du Royaume-Uni utilisent l'antibiotique Levamisole et ceux des États-Unis, le Fenbendazole (Panacur).
Disponibilité commerciale : Rare
Attention ! Compte-tenu de sa situation en milieu naturel, on veillera à ne pas accueillir des poissons d'origine sauvage.