Scléropage d'Asie
Un magnifique poisson très recherché, réservé aux aquarium publics ou de grande taille.

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Scleropages formosus
Taxinomie
Descripteur : Müller & Schlegel, 1844
Classe: Actinopterygii
Ordre: Osteoglossiformes
Famille:  Osteoglossidae
Genre:  Scleropages
Synonymes
Osteoglossum formosum Müller & Schlegel, 1840
Scleropages aureus Pouyaud, Sudarto & Teugels, 2003
Scleropages legendrei Pouyaud, Sudarto & Teugels, 2003
Scleropages macrocephalus Pouyaud, Sudarto & Teugels, 2003
Noms Communs
Scléropage d'Asie
Arowana asiatique
Membres du genre Scleropages
Scleropages formosus (Müller & Schlegel, 1844)
Scleropages inscriptus (Roberts, 2012)
Origine géographique
Aire d'origine : Asie
Cambodge, Indonésie (Sumatra, Kalimantan), Malaisie (Sarawak, Malaisie péninsulaire), Thaïlande, Vietnam
Aire actuelle
Phillipines, Singapour (introduction autorisée par la CITES)
Bassin du Mékong au Vietnam et Cambodge, sud-est de la Thaïlande, péninsule malaise, Bornéo et Sumatra.
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce
Température
22 à 28 °C
les arowanas asiatiques habitent les rivières à eaux noires , des eaux lentes qui coulent à travers les marécages boisés et les zones humides . Il vit essentiellement dans les lacs et parties profondes des marais, tourbières, marécages, forêts inondées et tronçons de rivières profondes à courant lent et à végétation dense et surplombantes (Kottelat, 2011). Il est plutôt nocturne et passe la journée à l’abri des racines de Pandanus, seul ou en petits groupes.
Actuellement, les populations sont en nombre très faible sur toutes les aires de répartition. Par ex. on estime leur déclin de 90% au Cambodge, en Thaïlande et dans la péninsule malaise depuis 2010 (C.Vidthayanon, 2019)
Description
Taille
: 90 cm SL
Respiration
Branchiale
Longévité
20 à 30 ans
Régime
Carnivore
Scleropages formosus
La première description de cette espèce a été publiée en 1840 par les naturalistes allemands Salomon Müller et Hermann Schlegel , sous le nom d' Osteoglossum formosum , bien que plus tard cette espèce ait été placée dans les Scleropages sous le nom de S. formosus.

Les arowanas asiatiques se distinguent des congénères australiens Scleropages jardinii et Scleropages leichardti par le nombre réduit (21-26) d'écailles latérales (contre 32-36 pour l'espèce australienne), des nageoires pectorales et pelviennes plus longues et un museau antérieur plus long.

Leur taille est importante, le corps allongé peut atteindre 90cm. Les nageoires pectorales sont allongées, les dorsales et anales situées en arrière du corps et une caudale plus grande que celle de leurs parents Osteoglossum américains.
La bouche est oblique à ouverture large, la mâchoire inférieure possède deux barbillons, la bouche porte de nombreuses dents, mâchoires, palais, y-compris la langue.
Les écailles de type cycloïde sont grandes, mesurant souvent plus de 2cm, aux reflets métalliques avec fin liseré comme motif.

Couleurs :
L’arowana asiatique comprend plusieurs variétés phénotypiques, essentiellement trois : vert, or et rouges
L’arowana vert : variété la plus courante, est vert foncé sur le dos, argenté ou vert doré sur les flancs et argenté ou blanchâtre sur le ventre, avec taches vert foncé ou bleuâtres. Les adultes ont le dessus de l’oeil et l’arrière de la tête d’un vert émeraude brillant.
Il existe divers variants d’Arowana « or », la queue est souvent de même couleur que les nageoires, par ex. doré à queue rouge, les anales et caudales sont rougeâtres. Chez les jeunes, la couleur est d’abord argentée, avant de devenir dorée métallique.
Chez les « super rouges », tout le corps est de cette teinte. Cette variété pourrait représenter une espèce à part entière (Kotelat 2013)

Ces variétés ont des répartitions géographiques distinctes (Tang & al. 2004). Bien que parfois considérés comme des espèces différentes, la majorité des chercheurs pense que les données sont insuffisantes et que l’espèce est monotypique, aux variantes étroitement liées génétiquement.

La forme « verte » est répandue dans toute l'aire de répartition de l'espèce, la forme « super rouge » ou « rouge piment » (décrite comme S. legendrei en 2003) qui n'est présente que dans la partie supérieure de la rivière Kapuas à Bornéo en Indonésie, la forme « cross back golden » ou « blue malaya » qui est présente dans l'État de Pahang et le lac Bukit Merah en Malaisie péninsulaire, et la forme « red tail golden » de Pekanbaru et Jambi à Sumatra (décrite comme S. aureus en 2003). Cette dernière forme est appelée « crossback » car la pigmentation dorée finit par traverser tout le dos du poisson à mesure qu'il grandit.
En outre, deux formes argentées connues sous le nom de « Pinoh arowana » et « Yellow tail silver » sont récoltées respectivement dans la chaîne de montagnes Schwaner, entre les provinces de Kalimantan occidental et central, et dans les provinces de Kalimantan central et sud, à Bornéo, en Indonésie. Ces populations ont été décrites comme S. macrocephalus en 2003.
 
Régime Alimentaire
Ils passent la journée à l'abri des racines de Pandanus ou d'autres structures et se nourrissent la nuit.

Les adultes se nourrissent d'autres poissons, petits vertébrés, des araignées et même des racines et tubercules non ligneux, tandis que les juvéniles se nourrissent principalement d'insectes.
Dangerosité
 
 
 Aucun
Maintenance
Zone
Centrale
Paramètres
Température
              25                       30
pH
              6,5                       7
GH
              5                        20
Aquarium
Attention : Les spécimens vendus sont des juvéniles, donc petits ! Compte tenu de leur grande taille et régime alimentaire, ils ont besoin de grands aquarium, avec des poissons de taille similaire. Ce qui les limite aux aquarium publics ou bacs de type « monster tanks » de plusieurs mètres cubes !
L’aquarium peut être nu, sinon on reconstituera un aquarium biotope correspondant à son environnement naturel, sans oublier le couvercle pour cet excellent sauteur.
L’eau est très douce (Conductivité : 36-268 ppm.), bien filtrée et bien oxygénée , chaude, de 24 à 30°C.

Comme pour les autres Arowanas (Osteoglossum ou Scleropages), l’alimentation doit être variée ; ce poisson accepte les nourritures du commerce si adaptées à son régime, à l’occasion, mais préfère du vivant sous forme de vers de vase (pour les jeunes specimens), vers de terre, chair de poisson, crevettes, grillons, vers de farine, chair de moules… par contre on évitera de lui donner de la viande type coeur de boeuf ou poulet, ses enzymes digestives, comme la plupart des poissons carnivores, ne sont pas adaptées, de même que de petits poissons d’ornement type poisson rouge, qui sont porteurs de parasites et n’ont pas de valeur nutritionnelle correcte.

Disponibilité :
Rare et très cher ! Etant une espèce strictement protégée, le commerce a été autorisé par la CITES en 1989, mais il est réservé à un petit nombre d’éleveur enregistrés auprès de la CITES, 150 officiellement en Asie du Sud-Est. Chaque poisson doit avoir les documents donnant la provenance de l’élevage et est identifié individuellement par une puce électronique. Leur possession est interdite en Floride et au Nouveau-Mexique.

Dans le commerce, les hybrides entre les différentes formes de couleurs sont également courants, le plus courant étant connu sous le nom de « Banjar Red » et étant un croisement entre les formes « super red » et « yellowtail silver ».

Leur reproduction est très rare en aquarium, réservée aux éleveurs agréés qui les maintiennent en bassin spécifique. Les mâles reproducteurs sont maintenus pour leur faire « cracher » les alevins dans des filets, les jeunes sont ensuite placés dans des bassins pour grossir.

Disponibilité commerciale : Très rare

Scleropages legendrei x macrocephalus est de plus en plus admis comme une souche de sélection d'élevage de S. formosus.

Etant une espèce strictement protégée, le commerce a été autorisé par la CITES en 1989, mais il est réservé à un petit nombre d’éleveur enregistrés auprès de la CITES, 150 officiellement en Asie du Sud-Est. Chaque poisson doit avoir les documents donnant la provenance de l’élevage et est identifié individuellement par une puce électronique. Leur possession est interdite en Floride et au Nouveau-Mexique.
Reproduction
Type
Ovipare
Difficulté
Possible
Contrairement à la plupart des poissons, l'arowana asiatique atteint sa maturité sexuelle relativement tard, après 3 à 4 ans. Les femelles produisent peu d’œufs, 30 à 100, qui sont assez gros.
Une fois les œufs fécondés, l'arowana asiatique fait preuve d'une grande attention parentale. Les œufs fécondés et les larves sont tous deux incubés dans la bouche du mâle pendant 30 à 50 jours, au cours desquels il arrête de s’alimenter.
Commentaires
Leur propagation en milieu dulcicole dans les îles d'Asie du Sud-Est suggère qu'ils ont divergé des autres ostéoglossides avant la rupture totale du continent. Des études génétiques ont confirmé cette hypothèse, montrant que l'ancêtre des arowanas asiatiques a divergé de l'ancêtre des arowanas australiens, S. jardinii et S. leichardti, il y a environ 140 millions d'années, au début du Crétacé. Cette divergence a eu lieu dans la marge orientale du Gondwana, les ancêtres des arowanas asiatiques ayant été transportés sur le sous-continent indien ou sur des terres plus petites en Asie. La similitude morphologique de toutes les espèces de Scleropages montre que peu de changements évolutifs ont eu lieu récemment pour ces poissons anciens.

C'est une espèce très prisée dans le commerce des aquariums depuis les années 1970 et elle est inscrite à l'Annexe I de la CITES depuis 1975. Il existe en Asie un certain nombre d'éleveurs enregistrés auprès de la CITES qui exportent légalement des poissons, chacun devant être muni d'une puce électronique et accompagné de documents officiels. Dans certains pays, comme les États-Unis, il n'est pas légal d'en faire le commerce, bien qu'un marché noir continue d'exister.
Il est particulièrement populaire en Asie de l'Est en raison de sa ressemblance avec le dragon chinois (grandes écailles, barbillons…), qui symboliserait la richesse, la prospérité, la chance et la force.
Les associations positives du Feng Shui entre l’eau et les couleurs rouge et or s’équilibrent. La forme verte est généralement considérée comme la moins désirable, en raison de sa coloration relativement unie, tandis que les variétés « gold crossback » et « super red » sont les plus convoitées, car leur coloration dorée brillante est censée apporter chance et richesse. De plus, une croyance veut qu’un de ces poissons puisse préserver son propriétaire de la mort en mourant lui-même.

Autant dire que son commerce est lucratif, chaque spécimen pouvant atteindre plusieurs milliers de dollars, c'est un signe de réussite sociale pour certains collectionneurs. (voir l'article du journal "Le Matin" d'après AFP, en référence ci-dessous). D’autant que dans ses aires de répartition naturelle, il est en très fort déclin constant depuis les années 1970. Actuellement, les populations sont en nombre très faible sur toutes les aires de répartition. Par ex. on estime leur déclin de 90% au Cambodge, en Thaïlande et dans la péninsule malaise depuis 2010 (C.Vidthayanon, 2019)
Le commerce aquariophile y a contribué . Initialement, cette espèce très vulnérable de par sa maturité tardive et faible fécondité a été récoltée de manière destructrice. Les adultes sauvages, consommés localement, sont tués par explosifs ou, pour le commerce aquariophile, par la pêche électrique, pour les obliger à relâcher les juvéniles incubés dans la bouche du mâle.
Actuellement, les éleveurs gardent leurs précieux reproducteurs en bassins et se contentent de les capturer en filet pour leur faire cracher les alevins dans des récipients, voire les oeufs qui sont placés en incubateurs artificiels, afin d’augmenter le taux de réussite. Il est à noter que pour les Cichlidés incubateurs, cette technique a été critiquée, car elle empêche le comportement naturel des parents qui apprennent à s’occuper correctement de leurs petits, comportement transmissible qui risque de se perdre au fil des générations.
L’espèce est étroitement surveillée et sa vente réglementée. Mais une pression s’exerce encore sur certaines populations sauvages, faute de moyens de contrôle dans certaines aires protégées, en particulier pour les formes colorées rouges ou or, d'où des élevages illégaux et trafic préjudiciables aux quelques individus encore sauvages. Certains spécimens sont aussi capturés accidentellement par les pêcheries locales.
Comme pour d’autres espèces, les principales menaces restent la dégradation et perte de son habitat à cause des activités humaines : drainage des marécages pour l’agriculture, déforestation, incendies, constructions de routes, exploitation minière, barrages…(Kottelat 2011, Rowley & al. 2008).
Références
- IUCN redlist : https://www.iucnredlist.org/species/152320185/89797267#assessment-information
- GBIF : https://www.gbif.org/species/144100525
- Seriously fish : https://www.seriouslyfish.com/species/scleropages-formosus/
- Video de récolte des alevins d’élevage puis croissance : https://www.youtube.com/watch?v=pQ6nRnmefeM
Cycle plus complet ainsi que le marquage par micropuce : https://www.youtube.com/watch?v=2CVK0y39FFw
Article du Matin sur les prix des Arowanas : https://lematin.ma/express/2008/Environnement-_L-arowana-le-poisson-le-plus-cher-enfievre-l-Asie-/86775