Tateur
Tateurndina ocellicauda est un poisson d'aquarium populaire. Coloré, paisible et se reproduisant en captivité, il est une recrue de choix pour les petits aquariums guinéens.
Ce beau petit poisson n'est pas vraiment un "gobie", car il n'a pas les nageoires pectorales fusionnées des vrais gobies.


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Tateurndina ocellicauda
Taxinomie
Descripteur : Nichols, 1955
Classe: Actinopterygii
Ordre: Perciformes
Famille:  Eleotridae
Genre:  Tateurndina
Synonymes
Aucun
Noms Communs
Tateur
Gobie paon
Goujon arc en ciel
Dormeur à queue ocellée
Peacock Gudgeon (en)
Membres du genre Tateurndina
Tateurndina ocellicauda (Nichols, 1955)
Origine géographique
Aire d'origine : Asie
Papouasie-Nouvelle-Guinée
Tateurndina ocellicauda est originaire des basses terres de l'est de l'île de Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Cette espèce est présente dans l'est de l'île, du côté nord-est de la chaîne d'Owen Stanley. Elle est commune dans les environs de Popondetta et de Safia.
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce
Cette espèce est présente dans les ruisseaux de la forêt tropicale, formant des bancs lâches au-dessus du fond jusqu'à deux mètres de profondeur, mais préférant les zones bien végétalisées le long des bords.
Les trois spécimens types ont été collectés à Peria Creek, dans la rivière Kwagira (alias Kwagila), et provenaient de bassins dans des cours d'eau intermittents à seize kilomètres de la côte, à une altitude d'environ cinquante mètres. (Nichols 1955).
Critère : B1ab(iii)
Cette espèce a une zone d'occurrence (EOO) d'environ 16 852 km2. Il existe des menaces existantes et continues sous la forme de plantations de palmiers à huile, d'extraction d'or alluvionnaire et de défrichement pour l'agriculture, mais il n'y a pas de données disponibles quant à leurs effets sur les populations de poissons.
Il y a des plantations de palmiers à huile autour de Popondetta et de Kokoda, et avant que ce caoutchouc ne soit cultivé. Il a été enregistré qu'un certain nombre d'espèces de poissons ont disparu des ruisseaux et des rivières depuis le développement des plantations de palmiers à huile (Cole et Craven 2006). Cependant, une grande partie de l'aire de répartition de cette espèce semble se trouver dans un pays relativement peu développé, mais on sait peu de choses sur les populations sauvages. Les activités qui réduisent la qualité de l'eau telles que la pollution et la sédimentation pourraient affecter cette espèce. Les espèces envahissantes sont présentes en Nouvelle-Guinée, mais on ne sait pas lesquelles sont présentes dans la rivière Kumusi (qui comprend une partie de l'aire de répartition de l'espèce). Autour de la rivière Kwagila (Kwagira), la localité type de cette espèce, la terre a été défrichée et brûlée, mais les effets sur la rivière ne sont pas connus.
On en déduit que la qualité de l'habitat a été réduite. Des spécimens ont été trouvés lors d'un échantillonnage autour de Safia en 1982. La population autour de Kokoda (dernière échantillonnage en 1975) est menacée par l'extraction aurifère alluviale, l'agriculture de subsistance et les plantations de palmiers à huile (U. Kolkolo, comm. pers. 2019). D'après le déclin de l'habitat, une zone d'occurrence inférieure à 20 000 km2 et trois emplacements fondés sur les menaces, il est évalué comme vulnérable.
Le Tateur est cependant largement élevé en captivité, de sorte que les poissons élevés en captivité pourraient être utilisés pour restaurer les populations sauvages si nécessaire.
Description
Taille
: 4 à 7 cm SL  
: 4 à 6 cm SL
Respiration
Branchiale
Longévité
5 à 6 ans
Régime
Carnivore
Très coloré, le Gobie paon arbore la couleur jaune sur les nageoires dorsale et anales, mauve sur les pectorales, présente des taches rouges sur le corps et une ocelle noire à la base de la queue.
Ce "petit" poisson semble atteindre une taille maximale d'environ sept centimètres et demi dans la nature (GR Allen comm. pers. 2019), mais ne mesure guère plus de quatre centimètres en moyenne, en captivité.
Ce poisson n'est pas vraiment un "gobie" comme certains noms communs le suggèrent, car il n'a pas les nageoires pectorales fusionnées des vrais gobies.

Épines dorsales ( total) : 8 - 9 ; Rayons mous dorsaux ( total) : 13-14 ; Épines anales : 1; Rayons mous anaux : 13 - 14
 
Régime Alimentaire
Le Tateur accepte généralement les aliments séchés, mais préfère de loin la nourriture vivante ou congelée, tels que des vers de sang, des daphnies, artemias... Le poisson montrera également une bien meilleure coloration et fraiera beaucoup plus rapidement avec ce type de régime.

Attention ! : Un prédateur a tendance à trop manger si la nourriture est facile à saisir, il faut le nourrir seulement trois fois par semaine afin d'éviter des dommages de croissance, sauf à ne lui fournir que du vivant.
Un prédateur doit impérativement chasser pour son bien-être. Manger à sa faim ne suffit pas, il faut qu'il participe activement à la recherche et à la prise des proies afin d'attiser son instinct. Manger une nourriture morte n'aboutit qu'à une "clochardisation" préjudiciable à sa santé aussi bien mental que physique.
Un ou plusieurs jours de jeûne sont nécessaires à une croissance harmonieuse.
Dimorphisme
Les mâles matures sont généralement plus colorés, en particulier lorsqu'ils sont en période de frai, développent une bosse nucale prononcée et sont un peu plus gros que les femelles. Les femelles ont le ventre jaune, contrairement aux mâles.

Chez les juvéniles, on peut distinguer les sexes en regardant les nageoires anales. La plupart des femelles ont une barre sombre le long du bord extérieur de cette nageoire (, tandis que la plupart des mâles ne possèdent pas de barre.

Note : Les nageoires dorsale et anale des mâles commencent à s'allonger légèrement à un âge relativement jeune - à peu près au moment où le bord noir des nageoires des femelles apparaît.
À maturité, ces nageoires des mâles s'étendent clairement au-delà de la base de la nageoire caudale lorsqu'elles ne sont pas évasées.
Certaines femelles ont une barre noire sur la nageoires anale, mais aussi sur la dorsale . et il y a parfois des femelles qui n'ont pas du tout les bords des nageoires noirs.
Dangerosité
 
 
 Aucun
Maintenance
Population
2 minimum (4 recommandé)
Zone
Inférieure, Centrale
Ratio M/F
1 / 1
Paramètres
Température
              22                       26
pH
              6,5                       7,5
GH
              5                        10
Brassage
Aquarium
Volume
40 l minimum (80 l recommandé)
Tateurndina ocellicauda préfère les eaux douces et légèrement acides avec beaucoup de couvert végétal. L'utilisation d'un substrat sombre et d'une végétation flottante l'aidera à se sentir plus en sécurité et donc à se montrer avec des couleurs plus vives.
Ces poissons ont besoin de beaucoup de cachettes.
Prévoyez des zones de plantation dense. Paradoxalement, ils seront beaucoup plus souvent visibles dans ce genre de configuration. Dans les réservoirs manquant de végétation, ils se blottissent généralement autour d'une touffe de plante et se déplacent beaucoup moins à la vue.
Cette espèce est légèrement territorial, aussi, il convient de lui laisser suffisamment d’espace si l'on veut le maintenir en groupe.
Les combats territoriaux intra-spécifiques sont en général sans danger, mais l'aquarium devra être suffisamment grand pour que tous les poissons aient leur territoire.
Les éventuels colocataires, des poissons de surface notamment, ne devront pas être trop agressifs.

La filtration doit être efficace afin de fournir une eau très claire et bien oxygénée, mais elle ne doit surtout pas créer un courant trop fort.

L'aquarium doit être correctement fermé car c'est un bon sauteur.

S'il peut cohabiter avec de petits poissons du même milieu, on évitera cependant les prédateurs opportunistes comme les Melanotaenia qui capteront la nourriture à leur dépend.
Prédateur à l'affut il risque, avec de turbulents voisins à l'étage supérieur, manquer de nourriture, vivante notamment.

Attention ! : Les micro-prédateurs, ont besoin de chasser pour leur bien-être. Il est impératif de leur fournir régulièrement des proies vivantes afin d'attiser leur instinct.
Ne les nourrir qu'avec des paillettes sèches ou même des proies surgelées, conduit à une "clochardisation" délétère, et diminue leur espérance de vie.

Disponibilité commerciale : Disponible

Le commerce des aquariums semble concerner principalement des poissons élevés en captivité. On ne sait pas si les populations sauvages sont ciblées par les collectionneurs aquariophiles.

L'espèce étant en danger dans son milieu naturel, on veillera donc à s'assurer de la provenance "d'élevage" des spécimens convoités lors de leur acquisition.
Reproduction
Type
Ovipare
Difficulté
Possible
Paramètres
Température
27 °C
pH
7,5
GH
12 °GH
En captivité, mâles et femelles prépareront un nid sur le substrat, ou le plus souvent dans une crevasse rocheuse. Les femelles y déposent environ trente œufs, qui sont gardés par le mâle.

Les Tateurndina ont tendance à frayer dans les grottes, il est donc essentiel de leur en fournir. Les tuyaux courts en plastique fonctionnent bien car ils peuvent être facilement enlevés en plaçant un pouce à chaque extrémité.

Afin d’obtenir un couple reproducteur, il est préférable de maintenir un groupe de six à huit jeunes poissons. Ils formeront alors naturellement des couples. Une grosse distribution de nourriture vivante ou congelée, ainsi que des changements d'eau de l'ordre de 20 % par semaine devrait déclencher le frai.
Une fois conditionné, le ventre des femelles devient visiblement enflé et les mâles se posteront aux entrées des cavités de leur choix. Chaque fois qu'une femelle gravide s'approche de la caverne d'un mâle, il s'agite et tente de la faire entrer dans sa tanière. Parfois, il emploie même la force, poussant la femelle dans la direction de l'entrée.

Si le mâle réussit, la femelle entrera dans la grotte et y déposera une trentaine d'œufs, généralement sur le plafond. Les œufs sont fixés par de petits fils adhésifs, à la manière des œufs de poisson-clown marin.
Une fois que la femelle a fini de pondre, elle est chassée par le mâle, qui assume désormais tous les soins.
Il aura tendance à s'occuper des œufs presque constamment, les aérant avec ses nageoires pour que l'eau autour d'eux soit bien oxygénée. Les œufs éclosent au bout de 24 à 48 heures*. Il est préférable de retirer les tuyaux si l'on souhaite garder un maximum d'alevins et de les placer dans un aquarium d'élevage, car un fois éclos, ils seront victimes de prédation.
Les alevins nagent librement au bout de deux à quatre jours et sont relativement faciles à élever car ils sont assez grands pour accepter immédiatement les nauplies d'artemias, les micro-vers...

* Attention ! : Certains éleveurs donnent une durée d'incubation beaucoup plus longue, de l'ordre de cinq à sept jours (six en moyenne) en fonction de la température. En fait, les yeux ont à peine devenus visibles à la fin de la deuxième journée d'après ces retours d'expérience.
Commentaires
Étymologie : Tateurndina aurait été donné en l'honneur des frères Tate, George Henry Hamilton Tate (1884-1953), botaniste et mammalogiste américain, et Geoffrey M. Tate (1898-1964), collectionneur, tous deux collègues de l'auteur, John Treadwell Nichols, au Musée américain d'histoire naturelle pour leur participation à la Archbold Expeditions to New Guinea durant laquelle l'holotype L’holotype (du préfixe grec holo- qui vient du grec όλος, (olos) "entier, tout" et τύπος (túpos), "type", est le spécimen de référence (conservé) qui a servi à la description d’une nouvelle espèce.a été collecté. Le suffixe urndina ferait référence à la proximité de ce genre avec le genre Mogurnda. , et ocellicauda "à queue ocellée" du latin ocellus, "petit œil", et cauda, "queue", fait référence à la tache présente à la base de sa nageoire caudale.

En français, le nom vernaculaire "tateur" est une contraction de son nom de genre difficile à prononcer avec le "n" coincé entre le "r" et le "d".
Références
GBIF, IUCN,
Seriously fish
- Allen GR. 1991. Field guide to freshwater fishes of Australia. Christensen Research Institute, Madang, Papua New Guinea.
- Baensch, H.A. and R. Riehl, 1985. Aquarien atlas. Band 2. Mergus, Verlag für Natur-und Heimtierkunde GmbH, Melle, Germany.
- Cole, B. and Craven, J. 2006. Impacts of oil palm activities in the Kokoda and Popondetta catchments. An initial environmental examination. In: SPREP (ed.). Report for CELCOR and Ahora/Kakandetta Peoples Foundation.
- Fricke, R., Eschmeyer, W.N. and Van der Laan, R. (eds). 2019. Eschmeyer's Catalog of Fishes: genera, species, references. Updated 07 October 2019
- Larson, H. 2021. Tateurndina ocellicauda. The IUCN Red List of Threatened Species 2021
- Nichols, J.T. 1955. Results of the Archbold Expedition. No. 71 Two new freshwater fishes from New Guinea. American Museum Novitates 1735: 1-6.

Pour citer cette fiche :"Tateurndina ocellicauda, Nichols, 1955" B-Aqua / TE, GP (2021-24)