Écrevisse douteuse
Retrouvez dans cette fiche, toutes les informations sur les Cambarus dubius (Écrevisse douteuse) . D'où ils viennent, comment les maintenir en aquarium, comment les reproduire,...

Des informations manquantes, des précisions à apporter? N'hésitez pas à devenir membre de B-Aqua et participer à la rédaction de la base de données!
Taxinomie
Descripteur : Faxon, 1884
Classe: Malacostraca
Ordre: Decapoda
Famille:  Cambaridae
Genre:  Cambarus
Synonymes
Aucun
Noms Communs
Écrevisse douteuse
Écrevisse caméléon
Écrevisse des hautes terres
Upland burrowing crayfish (en)
Membres du genre Cambarus
Cambarus coosae (Hobbs, 1981)
Cambarus dubius (Faxon, 1884)
Cambarus manningi (Hobbs, 1981)
Origine géographique
Aire d'origine : Amérique du nord
Etats-Unis d'Amérique
Caroline du Nord, Tennessee, Kentucky, ouest de la Virginie, Pennsylvanie, Maryland.
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce
Cambarus dubius peut être trouvée dans les terriers, dans les zones de suintement près des cours d'eau (Cooper et Braswell 1995), en plus des zones humides telles que les sources, les suintements, les fossés en bordure de route, les berges des ruisseaux et des ruisseaux et les zones de ruissellement (Jezerinac et al. 1995 ). Cette espèce est un fouisseur primaire qui construit des chambres vastes et complexes (Jezerinac et al. 1995).

On la trouve préférentiellement dans les habitats boisés d'altitude (jusqu'à 900 m) dans les Appalaches
Bien que les habitats perturbés (cours et fossés en bordure de route) aient été utilisés par C. dubius, les densités les plus élevées de terriers ont été trouvées dans les suintements forestiers, le seul habitat avec une distribution groupée des entrées de terriers. Les zones boisées favorisent la persistance du suintement pendant les mois d'été (Colburn, 2004), et se dessèchent probablement à un rythme plus lent que celui des habitats perturbés. (March et Robson, 2006).
Cambarus dubius a été évaluée comme Préoccupation mineure (LC).
Cette espèce a une vaste aire de répartition géographique qui s'étend sur une grande partie de l'est de l'Amérique du Nord. Cette espèce est capable de tolérer une grande variété d'habitats et n'a été reconnue comme une espèce préoccupante par aucune législation fédérale ou étatique.
Il n'y a pas de menaces majeures connues affectant la population mondiale.

Cette espèce fait face à peu de menaces (R. Thoma, T. Jones, J. Cordeiro, comm. pers. 2009) Certains taxons non décrits au sein du complexe d'espèces peuvent être menacés par les activités minières (R. Thoma comm. pers. 2010).
Une fois la taxonomie de ce complexe d'espèces résolue, certains des nouveaux taxons pourraient mériter un statut de conservation élevé (R.Thoma, comm. pers. 2010).

Il n'y a pas de mesures de conservation spécifiques à l'espèce en place, ou actuellement nécessaires, pour cette espèce (R. Thoma, T. Jones, J. Cordeiro, comm. pers. 2009). NatureServe a attribué à cette espèce une cote patrimoniale de G5 (Taylor et al. 2007, NatureServe 2009) et l'American Fisheries Society la considère actuellement stable (Taylor et al., 2007).
Description
Taille
: 4 à 8 cm SL  
: 3 à 7 cm SL
Respiration
Branchiale
Longévité
4 à 8 ans
Régime
Omnivore
De couleur variable selon les lieux de prélèvement, C. dubius peut paraitre brune à orangée ou même franchement rouge.
Certains auteurs signalent des spécimens bleus ou verdâtres mais on lit aussi dans la littérature aquariophile que cette espèce peut changer radicalement de couleur en peu de temps (façon caméléon). La littérature scientifique elle, ne semble pas y faire mention. On considérera donc cette information pour suspecte.

Cette espèce est vraisemblablement un complexe d'espèces (R. Thoma, T. Jones, J. Cordeiro, comm. pers. 2009).
Toutes les populations précédemment considérées comme C. dubius qui ne relèvent pas de l'aire de répartition initialement définie doivent être appelées Cambarus aff. dubius, en attendant une future étude taxonomique.
(Loughman, Zachary J., Thoma, Roger F., Fetzner Jr, James W. & Stocker, G. Whitney, 2015)

Description zoologique
Corps et yeux pigmentés. Région postérieure du rostre concave et modérément à fortement déviée vers l'avant. Marges rostrales épaissies, parallèles à légèrement convergentes à l'acumen. Plancher rostral faiblement creusé. Acumen distinctement triangulaire avec un tubercule spiniforme proéminent renversé dorsalement à l'extrémité. Aréole effacée. Épines cervicales toujours absentes. Régions mandibulaire, branchiostegale et orbitale de la carapace avec peu de tubercules bien développés. Crêtes postorbitaires courtes ; tubercule spiniforme absent chez les juvéniles et les adultes. Angle suborbitaire obsolète. Carapace voûtée de profil latéral. Échelle antennaire la plus large au milieu, 1,0 à 3,9 (x = 1,7, n = 50, SD = 0,6) fois plus longue que large. Longueur totale de la carapace (TCL) 1,9 – 2,3 (x = 2,1, n = 50, SD = 0,1) fois plus longue que la largeur. Mâles de forme I et II possédant un crochet sur l'ischion du troisième péréiopode uniquement ; crochet légèrement recourbé à l'apex, recouvrant l'articulation basio-ischiale chez les mâles de forme I, n'atteignant pas l'articulation basio-ischiale chez les mâles de forme II ; crochets non opposés par le tubercule sur la base. Face mésiale des pinces avec deux rangées de tubercules ; rangée la plus mésiale avec 4 à 7 (x = 5,8, n = 50, SD = 0,8) tubercules, deuxième rangée dorsale avec 2 à 5 (x = 3,1, n = 50, SD = 0,7) tubercules. Les tubercules ne s'étendent pas de la surface mésiale au corps dorsal de la paume. Absence de tubercules sous-palmaires sur la surface ventrale à la jonction du dactyle avec le propode. Crête dorsale de dactyle constituée de plusieurs tubercules épars bien développés. Arête dorsomédiane du doigt fixe du propode prononcée. Marge ventrale du propode costé. Chelae manque d'impression latérale définie à la jonction du doigt fixe avec le propode basal. Dactyle et doigt fixe à pointe cornée pointue formant épine. Forme I longueur de la paume mâle 61,4 – 67,5 % (x = 64,9 %, n = 11, SD = 2,7 %) de la largeur de la paume, forme II longueur de la paume mâle 29,9 – 34,5 % (x = 32,8 %, n = 11, SD = 1,3 %) de la longueur totale du propode ; longueur du dactyle femelle 31,0 – 37,7 % (x = 34,2, n = 24, SD = 3,5 %) de la longueur totale du propode. Grande épine carpienne unique présente. Premier pléopode de forme I mâle à éléments terminaux courts. La projection centrale du gonopode Le gonopode est un organe reproducteur mâle issu d'une modification d'appendices qui sont originellement des nageoires.de forme I ne s'effile pas distalement ; recourbé> 90 º à l'arbre principal du gonopode, Le gonopode est un organe reproducteur mâle issu d'une modification d'appendices qui sont originellement des nageoires. avec une encoche subapicale distincte. Processus mésial dirigé à 90° vers la diaphyse, courbé céphalolatéralement ; gonflé céphaliquement, se rétrécissant en un point caudal distinct et s'étendant au-delà de l'apex de la projection centrale. Saillie centrale de forme II incurvée à 90° par rapport au fût, avec apex complet ; arrondi. Processus mésial effilé, bulbeux, dirigé caudolatéralement. Annulus ventralis immobile; nettement asymétrique en arrière ; partie céphalique avec creux médian débouchant sur une fosse centrale fortement sculptée ; courbure en « S » exagérée dans le sinus se terminant au bord caudal. Section céphalique sclérifiée.
 
Régime Alimentaire
Les écrevisses sont considérées comme des omnivores opportunistes et se nourrissent probablement dans la nature de végétation vivante et en décomposition, de larves d'insectes aquatiques, de petits poissons et de matières animales mortes.

L'écrevisse Coosa n'échappe pas à cette règle et pourra être nourrie en captivité avec des aliments secs pour écrevisses disponibles dans le commerce, des aliments vivants (larves de moustiques, Tubifex, etc.), des légumes blanchis ou frais, et des feuilles de hêtre ou de chêne.

Un apport de calcium sera indispensable à la croissance et à la mue des écrevisses. Si la nourriture habituelle n'est pas suffisamment variée, on complémentera avec des aliments spécialisés riche en calcium.

Attention ! comme toutes les écrevisses, elles sont faciles à nourrir, mais plus encore à suralimenter.
On veillera à ne pas laisser de nourriture se décomposer dans le bac en nourrissant selon les besoins. Dans un aquarium riche en matière organique et équilibré, on pourra nourrir tous les deux jours.
Dimorphisme
Note : Il est assez facile de différencier les écrevisses mâles et femelles, car il suffit de regarder sous la carapace, les organes reproducteurs. Aussi, au stade pré‐reproductif (juvénile), il est presque impossible de différencier les mâles des femelles à l'œil nu.
Chez certaines espèces, il peut également y avoir d'autres critères tels que la taille, la coloration, les griffes, etc. Cependant, bon nombre de ces traits ne sont présents que chez les adultes matures et appartiennent à une espèce particulière.

Les écrevisses sont sexuellement dimorphes et leur sexe peut être déterminé de l'extérieur*.
Chez le mâle, la cinquième paire de pattes locomotrices porte des orifices génitaux (deux appendices en forme de L , les organes de transfert de sperme).
En outre, les deux premières paires d’appendices abdominaux (pléopodes) sont hypertrophiés en gonopodes. Le gonopode est un organe reproducteur mâle issu d'une modification d'appendices qui sont originellement des nageoires.
Chez la femelle, la troisième paire de pattes locomotrices porte des orifices
génitaux (réceptacle de sperme circulaire). Les premiers et deuxièmes pléopodes ne présentent pas d’hypertrophie.

Comment procéder ?
On retournera l'animal pour exposer sa face ventrale. On portera des gants pour les grandes espèces pouvant pincer fortement.
En regardant la partie inférieure de leur abdomen (la partie inférieure de la partie blanche du ventre), nous pouvons voir que les mâles ont un ensemble supplémentaire de pléopodes utilisés pour la fécondation interne.
Il y a une formation triangulaire de petites pattes (appendices en forme de L), qui révélera un mâle.
Les femelles ont des réceptacles séminaux et n'ont pas les pléopodes supplémentaires visibles derrière les pattes ambulatoires.

*On notera que chez Procambarus fallax "virginalis", il n'y a que des femelles, la reproduction étant parthénogénétique.
Dangerosité
 
 
 Faible
Les écrevisses de grande taille peuvent pincer, généralement sans gravité.
On évitera donc de la manipuler sans précaution.
Maintenance
Population
2 minimum (4 recommandé)
Zone
Inférieure, Centrale, Supérieure
Ratio M/F
1 / 1
Paramètres
Température
        10      15              20      25
pH
         6,5      7            7,5      8
GH
         5       10              15       20
Brassage
Aquarium
Volume
100 l minimum (200 l recommandé)
Longueur
100 cm minimum
Montagnarde et volontiers terrestre, C. dubius fréquente les forêts humides de moyenne altitude, près de l'eau.
On lui réservera donc un environnement adapté de type paludarium tempéré, présentant une côtière meuble susceptible d'être profondément creusée.
Cette espèce est un fouisseur primaire qui construit des chambres vastes et complexes (Jezerinac et al. 1995).

On comprendra que la maintenance et l'élevage de cette espèce sera compliqué par son mode de vie original qui impose un grand bac de rive, humide et frais.

La température hivernale doit être fraiche, ce qui favorise d'une part la reproduction de printemps et permet d'autre part une plus grande longévité.
Cette espèce peut vivre jusqu'à huit ans grâce, sans doute, à cet important repos saisonnier. Les températures élevées accélèrent le métabolisme des écrevisses et réduisent d'autant la longévité.

C. dubius creuse des terriers dans les berges humides, les suintements forestiers, et le terrier constituant son territoire. Les entrées de terriers peuvent donc être assez proches.
Plusieurs auteurs ont émis l'hypothèse qu'un comportement social existe chez C. dubius. Dewees (1972) a observé plusieurs individus dans un seul terrier. Jezerinac et al. (1995) n'ont pas observé les deux sexes dans des terriers individuels, mais a observé des nouveau-nés dans des terriers avec les femelles. À Terra Alta, plusieurs adultes sont apparus occasionnellement dans le même terrier, mais seulement dans les habitats de suintement forestiers.

Note : Dans la nature, les terriers peuvent être récupérés par des salamandres locales et peuvent représenter d'importants refuges d'humidité pour les salamandres en période de sécheresse.

Disponibilité commerciale : Très rare

Il semble que cette écrevisse, bien que parfois disponible sur le marché nord-américain, soit absente d'Europe.

Attention ! Cette écrevisse relâchée dans la nature pourrait s'adapter aux conditions de vie en pleine nature de l'Europe tempérée.
Elle est déclarée invasive et interdite d'importation en Suisse.
Reproduction
Type
Ovipare
Difficulté
Difficile
Paramètres
Température
15 à 20 °C
pH
7 à 7,5
GH
10 à 15 °GH
Comme l'espèce est très peu élevée en captivité, on ne dispose pas de données fiables de sa reproduction par des aquariophiles.

Dans la nature, la reproduction est surtout printanière, mais ont trouve des mâles fertiles toute l'année.
Il n'y a cependant pas de femelles grainées en saison froide.
Le nombre d'œufs varie de douze à cinquante-six (12 à 56), avec une moyenne de trente-trois (33) œufs. Le diamètre moyen des œufs est de 2,1 mm. (Loughman, 2010)

Pour certains détails on pourra se reporter à la reproduction de Cambarus coosae, bien que Cambarus dubius ne fréquente pas le même milieu.
Commentaires
Étymologie : Cambarus provient d'une altération du latin cammarus "homard" (du grec ancien κάμμαρος (kámmaros )) et dubius, (dubium) "douteux".
Références
GBIF, IUCN,
- Cordeiro, J., Jones, T. & Thoma, R.F. 2010. Cambarus dubius. The IUCN Red List of Threatened Species 2010
- Cooper, J.E. and Braswell, A.L. 1995. Observations on North Carolina crayfishes (Decapoda: Cambaridae). Brimleyana 22: 87-132.
- Colburn, E.A. 2004. Vernal Pools: Natural History and Conservation. McDonald and Woodward Publishing Company, Blacksburg, VA.
- Crandall, K. A., and S. De Grave. 2017. An updated classification of the freshwater crayfishes (Decapoda: Astacidea) of the world, with a complete species list. Journal of Crustacean Biology 37(5):615-653.
- Dewees, J.O. 1972. Geographic variation in the primary burrowing crayfishes, Cambarus dubius and Cambarus carolinus in Tennessee with notes on ecology and life history. M.S. Thesis, University of Tennessee, Knoxville, Tennessee.
- Fetzner, J.W. 2008. Crayfish Taxonomy Browser.
- Hobbs, H.H. Jr. 1989. An illustrated checklist of the American crayfishes (Decapoda: Astacidae, Cambaridae, and Parastacidae). Smithsonian Contributions to Zoology no. 480.
- Jezerinac, R.F., Stocker, G.W. and Tarter,D.C. 1995. The crayfishes (Decapoda:Cambaridae) of West Virginia. Bulletin of the Ohio Biological Survey 10.
-Loughman, Z.J. 2010. The ecology of Cambarus dubius (upland burrowing crayfish) in north-central West Virginia. Southeastern Naturalist 9 (special issue 3):217-230.
- Loughman, Z.J. and S.A. Welsh. 2010. Distribution and conservation standing of West Virginia crayfishes. Southeastern Naturalist 9 (special issue 3):63-78.
- Loughman, Z.J., R.F. Thoma, J.W. Fetzner Jr. and G.W. Stocker. 2015. Cambarus (Jugicambarus) pauleyi, a new species of crayfish (Decapoda: Cambaridae) endemic to southcentral West Virginia, USA, with a re-description of Cambarus (J.) dubius. Zootaxa 3980(4): 526-546.
- March, T., and B. Robson. 2006. Association between burrow densities of two Aus-tralian freshwater crayfi sh (Engaeus sericatus and Geocharax gracilis: Parastaci-dae) and four riparian land-uses. Aquatic Conservation 16:181–191
- NatureServe. 2008. NatureServe Explorer: An online encyclopedia of life [web application]. Version 7.0. NatureServe. Arlington Available at: http://www.natureserve.org. (Accessed: December).
- Taylor, C.A., Schuster, G.A., Cooper, J.E., DiStefano, R.J., Eversole, A.G., Hobbs III, H.H., Robison, H.W., Skelton, C.W. and Thoma, R.F. 2007. A Reassessment of the Conservation Status of Crayfishes of the United States and Canada after 10+ Years of Increased Awareness. Fisheries, American Fisheries Society 32(8): 372-389.
- Williams, C.E. and Bivens, R.D. 1996. An annotated list of crayfishes (Decapoda: Cambaridae) of Tennessee. Tennessee Wildlife Resources Agency, Talbot.


Généré par www.b-aqua.com - Base de données aquariophile participative