Palourde d'eau douce
Si une palourde thaïlandaise peut vivre une dizaine d'années dans la nature, et sans doute beaucoup plus, elle ne survit en aquarium que dans des conditions idéales de maintenance. Une eau dure, vive, très oxygénée, riche en matière organique et assez fraiche, un substrat fin et profond et la place nécessaire à des animaux pouvant atteindre douze centimètres, seront des conditions idéales de maintenance.
On veillera à ne se procurer cet animal que si on est à même de lui fournir un milieu proche de son milieu naturel.


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Taxinomie
Descripteur : Lea, 1838
Classe: Bivalvia
Ordre: Unionoida
Famille:  Unionidae
Genre:  Uniandra
Synonymes
Lens contradens (I.Lea, 1838)
Contradens contradens (I.Lea, 1838)
Contradens péninsulaires (Simpson, 1900)
Margaron dimotus I.Lea, 1870
Microcondylaea bicristata Strubell, 1897
Nodularia fischeriania Simpson, 1900
Nodularia sobolus Simpson, 1900
Physunio cambodiensis (I.Lea, 1856)
Schizocleithrum pajacomboense Haas, 1914
Trapezoideus péninsulaire Simpson, 1900
Uniandra contradens (I. Lea, 1838)
Uniandra contradens subsp. rusticoïdes Brandt, 1974
Unio ascia Hanley, 1856
Unio asperulus I.Lea, 1866
Unio cambodiensis I.Lea, 1856
Unio contradens I.Lea, 1838
Unio dautzenbergi Morlet, 1889
Unio dimotus Léa, 1870
Unio exilis Dunker, 1846
Unio hageni Strubell, 1897
Unio hagnei Simpson, 1900
Unio inornatus Préfet, 1865
Unio javanus I.Lea, 1840
Unio laticeps E. von Martens, 1900
Unio mederianus Küster, 1861
Unio mutatus Mousson, 1849
Unio mutatus f. curvatus Mousson, 1849
Unio mutatus f. inflatus Mousson, 1849
Unio mutatus f. obscurus Mousson, 1849
Unio paivaeanus Morelet, 1875
Unio paivanus Morelet, 1865
Unio pajakomboensis Bullen, 1906
Unio rusticus I.Lea, 1856
Unio sacellus Simpson, 1900
Unio semi-décoratus Morlet, 1889
Unio sumatrensis I.Lea, 1859
Unio thaiensis Habé, 1964
Unio tumidulus I.Lea, 1856
Unio verbecki Martens, 1897
Noms Communs
Palourde d'eau douce
Palourde thaïlandaise
Gabki , Ki (thaï)
Green mussel (en)
Membres du genre Uniandra
Uniandra contradens (Lea, 1838)
Origine géographique
Aire d'origine : Asie
Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Thaïlande, Vietnam
L'espèce est présente en Indonésie (Java, Kalimantan et Sumatra), en Malaisie (péninsulaire et Bornéo (Sarawak et Sabah)), au Vietnam, au Cambodge, au Laos et en Thaïlande.

On dénombre six sous-espèces ou écophénotypes:
- Uniandra c. Ascia (Hanley, 1856) est décrit à partir de Penang et répertorié dans la péninsule malaise au sud de la province de Ratchaburi. En Thaïlande, elle est présente au sud de la rivière Phetburi. Haas (1969) l'a signalé comme étant une espèce valide et l'a répertorié à Penang, à Sumatra, au Cambodge et deux synonymes sur Bornéo.
- Uniandra c. rusticoides (Brandt, 1974) est connu seulement de la localité type de Klong Sog, entre Surath Thani et Takua Pa.
- Uniandra c. tumidula (Lea, 1856) est connu en Thaïlande, au Laos, au Cambodge, au sud du Viet Nam.
- Uniandra c. rustica (Lea, 1856) est présente dans la rivière Petburi, les drainages du Chao Praya, et la rivière Bang Prakon et du bassin du Mékong en Thaïlande et au Cambodge.
- Uniandra c. Crossei (Deshayes, 1876) est présente dans le Mékong et ses affluents entre Tha Uthen et Ho Chi Min Ville.
- Uniandra c. Fischeriana (Morelet, 1883) se rencontre seulement dans la rivière Sutrang dans l'est de la Thaïlande et l'ouest du Cambodge.
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce
On rencontre cette moule dans les rivières, canaux et étangs riches en matière organique.
Ces palourdes thaïlandaises habitent les fonds sablonneux dans les zones proches de la côte maritime.
Aucune information sur les menaces pesant sur cette espèce n'a été trouvée. On suppose que les menaces aquatiques habituelles seraient la pollution et la modification de l'habitat.
Description
Taille
: 6 à 12 cm SL
Respiration
Branchiale
Longévité
8 à 10 ans
Régime
Planctonivore
La coquille est ovale avec des cannelures. Elle atteint plus de dix centimètres à l'âge adulte. Ces moules sont, en général, d'un brun jaunâtre à verdâtre.
Certains spécimens vendus dans le commerce des aquariums sont plus verts, jaunes ou bleutés, mais il peut s'agir de variétés régionales non identifiées, voire d'autres espèces. Les spécimens actuellement collectés sont fortement sculptés avec des rides irrégulièrement concentriques sur toute la coquille, similaires à certaines populations du bassin de Chao Praya, en Thaïlande.
Les individus clairement identifiés collectés et exposés dans les museums nationaux ne présentent que des individus bruns à peine teintés de vert ou de jaune. Il est donc possible que les spécimens proposés à la vente soient décapés pour les rendre plus attrayants, comme c'est le cas pour les escargots nérites.

Note : Haas (1969) a répertorié Contradens contradens Lea, 1838 de Java et a reconnu neuf espèces dans le genre. Brandt (1974) fait de Contradens Haas, 1913 un synonyme d' Uniandra Haas, 1912, et énumère Unio contradens Lea, 1838 comme espèce type d' Uniandra . Haas (1969) répertorie Unio inaequalis Rochebrune, 1882 comme espèce type d' Ensidens ( Uniandra )et Haas (1969) répertorie Unio contradens Lea, 1838 comme espèce type de Contradens Haas, 1912. Cela signifierait que Brandt utilisait U. inaequalis comme synonyme plus récent de U. contradens .
 
Régime Alimentaire
Uniandra contradens filtre les aliments planctoniques de l'eau de l'aquarium.

Cette moule se nourrit en filtrant dans l'eau ambiante, les déchets organiques, le plancton, le phytoplancton, les algues microscopiques, les microorganismes.
Il est pas utile de la nourrir, sauf si l'eau est trop propre. On pourra complémenter son alimentation avec une nourriture liquide pour coraux.
Dimorphisme
Uniandra contradens ne présente pas de dimorphisme sexuel apparent.
Certains auteurs annoncent cependant une taille légèrement supérieure de la femelle. Mais cette affirmation reste invérifiable en aquarium.
Dangerosité
 
 
 Alimentaire
Les moules d'origine sauvage constituent un hôte intermédiaire pour de nombreux parasites, et vers trématodes qui infectent respectivement ses branchies et ses gonades. La transmission à l'homme ne se ferait néanmoins que par ingestion.
Maintenance
Population
1 minimum
Zone
Fond
Paramètres
Température
              18                       26
pH
              7                       8
GH
         8       10              15       20
Brassage
Aquarium
Volume
80 l minimum (100 l recommandé)
Longueur
80 cm minimum
Attention ! : Uniandra contradens est difficile à maintenir en aquarium, l'espèce nécessitant une eau riche en oxygène et contenir suffisamment de nourriture.
De plus, souvent présentée comme un "Bio - filtre idéal pour l'aquarium", la palourde thaïlandaise n'est évidemment pas un outil et ne doit pas être achetée comme tel. Elle filtre l'eau, c'est vrai, mais en aucun cas ne remplacera la filtration mécanique et même biologique de l'aquarium.

Uniandra Contradens nécessite une eau dure et riche en oxygène et ne convient pas aux aquariums avec un sol technique et un PH acide.
La moule thaïlandaise a besoin de suffisamment de matières en suspension et de fines particules alimentaires dans l'eau, qu'elle peut filtrer.

Le substrat doit être fin afin que la moule puisse s'enterrer à demi, voire totalement, avec un minimum de cinq centimètres, et plus, bien sûr, pour les individus de grande taille.
La Palourde thaïlandaise vit en groupe et on devra lui assurer un volume suffisant afin d'accueillir plusieurs individus.

On ne doit pas les maintenir dans des aquariums contenant des espèces carnivores comme les crabes, les écrevisses et certains poissons.
Il est préférable de les garder avec des crevettes naines par exemple, qui fouillent le substrat dans leur recherche constante de nourriture et assurent ainsi davantage de matières en suspension qui peuvent être filtrées par la moule.

La moule n'ouvre généralement pas sa coquille. Lorsque la moule s'ouvre, elle ne s'ouvre que de quelques millimètres et sort généralement son pied blanc. Les moules mortes sont en revanche entièrement ouvertes.
Elles doivent être retirées immédiatement de l'aquarium, leur décomposition étant très polluante du fait de leur taille imposante.
Les spécimens proposés à la vente sont, sans doute, âgés de plus de quatre ans.

Si une palourde thaïlandaise peut vivre une dizaine d'années dans la nature, et sans doute beaucoup plus (certaines Unionidae peuvent vivre plusieurs décennies, et même cent-cinquante ans (150 ans) pour Margaritifera margaritifera), elle ne survit en aquarium que dans des conditions idéales de maintenance. On veillera à ne se procurer cette animal que si on est à même de lui fournir un milieu proche de son milieu naturel.

Attention ! : Les individus clairement identifiés collectés et exposés dans les museums nationaux ne présentent que des individus bruns à peine teintés de vert ou de jaune. Il est donc possible que les spécimens proposés à la vente soient décapés pour les rendre plus attrayants, comme c'est le cas pour les escargots nérites. Ce traitement (mécanique ou chimique ?) fragiliserait leur coquille ce qui expliquerait leur faible longévité en aquarium.

Disponibilité commerciale : Rare

Souvent présentée comme un "Bio-filtre idéal pour l'aquarium", la palourde thaïlandaise n'est évidemment pas un outil et ne doit pas être achetée comme tel.
Les spécimens proposés à la vente sont d'origine sauvage et leur reproduction en captivité presque impossible. Bien qu'encore abondante dans son milieu naturel, on veillera à n'accueillir ces animaux dont la longévité est exceptionnelle, que s'il est possible de leur offrir des conditions idéales de maintenance.
Reproduction
Type
Autre
Difficulté
Impossible
Les U. contradens ont une reproduction sexuée. La maturité sexuelle ne serait atteinte qu'après quatre ans.
Les spermatozoïdes du mâle pénètrent dans la cavité palléale de la femelle par son siphon. Les oeufs sont fécondés et expulsés ensuite par le siphon de sortie. Une fois dehors, les oeufs éclosent et se transforment en larves mobiles (glochidium) qui sont ingéré par les poissons.
Les larves se fixent aux branchies des poissons et y vivent sur les tissus de l'animal jusqu'à ce qu'elles le quittent pour devenir de petites moules. Larguée en eau vive, les larves suivent le courant, rencontre les poissons et remontent le courant avec eux pour se fixer en amont.

La reproduction d'Uniandra contradens dans des conditions d'aquarium n'a pas été mené, jusqu'à présent, avec succès. Sans doute l'absence de l'hôte intermédiaire spécifique des glochidies en est la cause.

Note : Plus généralement, le cycle de reproduction des Unionidae comprend une larve dite "glochidium" qui parasite certaines espèces de poissons. Les œufs, minuscules, sont produits en quantités énormes (jusqu'à deux millions chez les anodontes, environ deux cent mille chez les unios). Après fécondation, ils s'accumulent dans le feuillet branchial externe de l'adulte.
Au début du printemps, l'embryon sous la forme d'une larve glochidium est expulsé et mène une vie pélagique avant de se fixer sur les branchies (ou entre deux écailles d'un poisson). Le glochidium mesure alors quelques dixièmes de millimètres, il possède sa petite coquille à deux valves munies chacune d'un crochet qui permet la fixation. Il possède aussi un long filament correspondant au byssus qui permet le déplacement. La larve (glochidium) s'enkyste dans les tissus branchiaux de l'hôte aux dépens duquel elle se nourrit. Au bout de quelques semaines à quelques mois le kyste libère un jeune mollusque d'environ dix millimètres qui tombe au fond et met environ trois ans à atteindre son complet développement.

Les moules sont habituellement mâle ou femelle, mais en cas de faible densité de population, au moins chez certaines espèces la femelle peut devenir hermaphrodite et s'auto-féconder. C'est le cas par exemple pour Elliptio complanata ou Margaritifera margaritifera.
Commentaires
Étymologie : Si l'étymologie semble assez claire, sa signification, non documentée, est plus qu'obscure.
Uniandra, de unio pour la famille des Unionidae (pour en rappeler la filiation) et andra "homme, chef " (?) et contradens, de contra "opposé" et dens "dents" ( dents opposées ? ...pour bivalve ?)

Utilisation traditionnelle ou commerciale :
En Thaïlande, l'espèce est utilisée dans les arts et la joaillerie.
Références
GBIF, IUCN, EOL
- Bogan, A. 2012. Uniandra contradens. The IUCN Red List of Threatened Species 2012
- Brandt, R.A.M. "The non-marine aquatic Mollusca of Thailand." in Archiv für Molluskenkunde 105(1-4): 1-423. (1974)
- Haas, F. "Superfamilia Unioidae". Das Tierreich, Berlin (1969)
- John M. Pfeiffer, Daniel L. Graf, Kevin S. Cummings, Lawrence M. Page "Taxonomic revision of a radiation of South-east Asian freshwater mussels (Unionidae : Gonideinae : Contradentini+Rectidentini)" in Bio One Invertebrate Systematics, 35(4):394-470 (2021).
- Sayenko EM, Ngo Xuan Quang "Glochidia morphology of Uniandra contradens Lea, 1838 from Vietnam" in The Bulletin of the Russian Far East Malacological Society, Vol 20 № 2, pp 47–54 (2016).

Pour citer cette fiche :"Uniandra contradens, Lea, 1838" B-Aqua / GP (2022)