Killi à ocelle
Le Killi à ocelle est, semble t-il, très difficile à maintenir en aquarium. Compte tenu de sa rareté, on le réservera donc aux aquariophiles confirmé.e.s.
L'absence de tout motif, à l'exception de la tache derrière les branchies, rend A. ocellatum tout à fait exceptionnel parmi les mâles du genre Aphyosemion.


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Aphyosemion ocellatum
Taxinomie
Descripteur : Huber & Radda, 1977
Classe: Actinopterygii
Ordre: Cyprinodontiformes
Famille:  Nothobranchiidae
Genre:  Aphyosemion
Synonymes
Aucun
Noms Communs
Killi à ocelle
Aphyosemion ocellé
Membres du genre Aphyosemion
Aphyosemion ahli (Myers, 1933)
Aphyosemion gabunense (Radda, 1975)
Aphyosemion amoenum (Radda & Pürzl, 1976)
Aphyosemion bivittatum (Lönnberg, 1895)
Aphyosemion celiae (Scheel, 1971)
Aphyosemion australe (Rachow, 1921)
Aphyosemion cyanostictum (Lambert et Gery,1968)
Aphyosemion elegans (Boulenger, 1899)
Aphyosemion exigoideum (Radda & Huber, 1977)
Aphyosemion exiguum (Boulenger, 1911)
Aphyosemion georgiae (Lambert & Géry, 1968)
Aphyosemion loennbergii (Boulenger, 1903)
Aphyosemion ocellatum (Huber & Radda, 1977)
Aphyosemion ogoense (Pellegrin, 1930)
Aphyosemion striatum (Boulenger,1911)
Aphyosemion franzwerneri (Scheel, 1971)
Aphyosemion primigenium (Radda & Huber, 1977)
Aphyosemion Splendopleure (Brüning, 1929)
Aphyosemion fulgens (Radda, 1975)
Origine géographique
Aire d'origine : Afrique
Congo, Gabon
L'Aphyosemion ocellatum est endémique de Basse-Guinée.
On ne le rencontre que sur le massif du Chaillu, dans le cours supérieur de la rivière Ngounié, au sud du Gabon et à l'ouest du Congo.


La localité type est définie comme "6 km de Mimongo sur la route de Lebamba entre Lamandou & Magagara sur le massif du Chaillu".

Collecté pour la première fois par J.H. Huber et A.C.Radda lors de leur voyage de collecte au Gabon en 1976.
Huber est retourné au Gabon en 1979 et les a capturés à Malinga. Cette population a été décrite comme étant "presque entièrement bleue violette sur les flancs". De plus, cette population avait une plus grande intensité d'orange sur les nageoires impaires.
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce
Température
17 à 25 °C
pH
5 à 6,5
GH
0 à 1 °GH
Conductivité
0 à 200 µS/cm
L'Aphyosemion ocellatum se trouve dans les ruisseaux à débit rapide et les petits cours d'eau des plaines intérieures et des zones de collines (Wildekamp et al. 1986), à une profondeur de dix à trente centimètres pour une largeur de un à deux mètres et demi.
C'est une espèce benthopélagique, Se dit d'un organisme vivant et se nourrissant près du fond ainsi que dans les eaux moyennes ou près de la surface. non migratrice. Ce n'est pas un killi saisonnier (Huber 1996).

Il fréquente de petits ruisseaux peu profonds, dont l'eau est à pH 5, DH 0,25, 31 µS/m et dont la température est proche de 20,5°C et 21.5°C pour l'air et une humidité de 83 % (localité type, qui était un ruisseau à courant rapide à environ 500 m d'altitude).
Friedrich Bitter dans la lettre d'information BKA 293 (février 1990) les a trouvés en eau libre avec peu de courant en populations denses au bord des routes.

Notons que le plateau de M'bigou a un climat très frais et humide avec formation de brouillards matinaux lents à se dissiper : ocellatum est probablement l'Aphyosemion qui vit dans les eaux les plus froides, le minimum observé étant 17°C par Huber en 1979.

- J.H. Huber (1979) l'a collecté à plusieurs reprises entre M'bigou et Malinga à la frontière congo-gabonaise où il est l'Aphyosemion prépondérant, souvent associé à A. joergenscheeli.
Avec A. ocellatum, nous avons trouvé aussi Barbus sp. et des grenouilles.
Il a été trouvé avec la même faune en localité G 22/76, un ruisseau près d'Epambona en forêt secondaire à 12 km sur la route Mimongo Lémamba après le bec sur l'Ogoubou. Là, la largeur atteignait 2 à 4 m, la profondeur de l'eau 20 à 30 cm, la température à 17h10 était de 22°C et l'humidité de 94 %. L'eau avait une température de 21°C, la conductivité égalait 31 µS/m, la dureté totale moins de 0,2 et le pH autour de 5.
- Purlz et Hoffman (1980) en ont pêché autour de Mimongo, région typique.
- Jan Pap (1980) en a lui pêché entre Lébamba et Mimongo plusieurs populations dont une possède des bandes marginales noires très larges aux nageoires dorsale, caudale et anale.
Bien que l'Aphyosemion ocellatum ait une répartition relativement limitée, il est classé comme "Préoccupation mineure" car il n'existe actuellement aucune menace connue pour l'espèce.
Description
Taille
: 4,5 à 5 cm SL  
: 5 à 5,5 cm SL
Respiration
Branchiale
Longévité
3 à 4 ans
Régime
Carnivore
La tache d'ocelle se situe derrière les opercules et au-dessus des nageoires pectorales. Les bords extérieurs des nageoires non appariées sont foncés à noirs, mais sont épaisseur est variable selon les populations. Les bandes submarginales sont jaunes.

Le mâle a le dos brun jaunâtre à reflets dorés, flancs bleu métallique brillant, écailles légèrement bordées d'un pigment foncé qui donne un motif en forme de filet. La région abdominale est jaune doré. Derrière l'opercule se trouve une tache sombre, grande et d'une couleur pourpre très foncée qui apparaît noire. La tête est de couleur jaunâtre, avec une partie de la gorge orange. L'iris est doré.

La nageoire dorsale est orange avec une large marge extérieure jaune bouton d'or.
La nageoire anale est orange sur la moitié de sa largeur depuis la racine avec une large marge jaune foncé jusqu'à une marge extérieure noire. La caudale est jaune pâle au centre avec des marges intérieures en haut et en bas jaune bouton d'or, la marge la plus large se trouvant sur le bord inférieur de la nageoire.
Les marges extérieures en haut et en bas sont noires, aucun filament n'est présent. Les nageoires pelviennes sont orange à extrémité jaune. Les nageoires ventrales sont orange à orange foncé.

La femelle est gris clair à olive légèrement surchargé de bleu. Les nageoires sont presque incolores mais avec un léger reflet bleuté dans l'anale et quelques très fines marques foncées.
 
Régime Alimentaire
Ce micro-prédateur n'accepte généralement que la nourriture vivante.

En aquarium, comme la plupart des killies, il ne mange que de la nourriture vivante comme de petits vers de vase, des daphnies, des larves d'insectes...
Dimorphisme
Le mâle a le dos brun jaunâtre à reflets dorés, flancs bleu métallique brillant, écailles légèrement bordées d'un pigment foncé qui donne un motif en forme de filet. La région abdominale est jaune doré. Derrière l'opercule se trouve une tache sombre, grande et d'une couleur pourpre très foncée qui apparaît noire. La tête de couleur jaunâtre, avec une partie de la gorge orange. L'iris de l'oeil est doré.

La femelle, plus grande, est gris clair à olive légèrement surchargé de bleu. Ses nageoires sont presque incolores mais avec un léger reflet bleuté dans l'anale et quelques très fines marques foncées.
Dangerosité
 
 
 Aucun
Maintenance
Population
3 minimum
Zone
Inférieure, Centrale
Ratio M/F
1 / 2
Paramètres
Température
        14      16              22      25
pH
         5,5      6            6,5      7
GH
         0       1              3       5
Conductivité
              1                        200
Brassage
Aquarium
Volume
30 l minimum (50 l recommandé)
Cette espèce est très difficile à maintenir en aquarium (Huber 1996), sans doute à cause de l'eau fraiche qui caractérise son habitat.

L'Aphyosemion ocellatum fréquente les ruisseaux à débit rapide et les petits cours d'eau des plaines intérieures et des zones de collines, à une profondeur de dix à trente centimètres, dont l'eau est à pH 5, DH 0,25, 31 µS/m et dont la température est proche de 20,5°C et 21.5°C. C'est probablement l'Aphyosemion qui vit dans les eaux les plus froides, le minimum observé étant 17°C par Huber en 1979.

Cependant, l'espèce a visiblement été maintenue avec succès dans une eau à pH 6 - 7 avec une dureté d'environ 6 GH.
Il semble toutefois que la reproduction passe par une eau fraiche, plus douce et acide que celle de maintenance. On devra donc viser ces valeurs extrêmes pour le bien être des poissons et leur élevage.

On lui réservera donc un petit bac biotope où l'éclairage sera faible ou tamisé, et la plantation dense.
Une certaine turbulence de l'eau créée par la filtration semble bénéfique.
Le fond du bac doit être sombre et une bonne quantité de tourbe doit y être ajoutée afin de conserver l'acidité du milieu.

L'alimentation ne présente pas de réel problème à condition que la nourriture vivante soit de taille adaptée à une espèce relativement petite.

Ce poisson est plutôt timide, sans agressivité intra ou interspécifique (T. Hanninck, 1981). On pourrait donc l'accueillir en bac communautaire, mais sa rareté impose la reproduction, but qu'il est plus facile d'atteindre en bac biotope spécifique.

Disponibilité commerciale : Rare

A. ocellatum à été distribué pour la première fois au BKA vers 1979.
Un envoi ultérieur a été distribué par le "Comité d'importation des espèces" en septembre 1980.
Sans doute cause de la difficulté qu'il y a à le maintenir, il reste rare dans le commerce et n'est disponible qu'auprès d'aquariophiles passionné.e.s.
Reproduction
Type
Ovipare
Difficulté
Possible
Paramètres
Température
18 à 21 °C
pH
5,5 à 6,5
GH
0 à 3 °GH
L'Aphyosemion ocellatum est considéré comme une espèce difficile à élever, et les réussites sont assez rares. Les comptes-rendus détaillés sont par conséquent difficiles à trouver.

L'espèce semble être un reproducteur de type "switch*" et pondra dans les parties supérieures des vadrouilles flottantes et également dans le substrat de tourbe. Les œufs sont petits et incolores (moins de 1 mm). Il semble y avoir un fil collant attaché à l'œuf.
Les œufs sont également pondus dans une vadrouille qui peut être récupérée et incubée dans l'eau, ceux-ci prenant environ trois semaines ou plus pour éclore.
Les œufs prélevés dans la tourbe et éclos par la méthode de stockage à sec ont besoin d'environ trois semaines en état de diapause.

Le comportement du mâle avec la femelle semble très calme.
Au moment du frai, son comportement est beaucoup moins spectaculaire que chez beaucoup d'autres espèces d'Aphyosemion et montre même une apparente indifférence.
Pendant la période de ponte, la femelle se tient en permanence entre la tourbe fibreuse et la paroi arrière du bac et reste pratiquement invisible, en tout cas pendant la journée. Seul le mâle fait de temps en temps de brèves apparitions, sans signe apparent d'excitation. La femelle ne réapparaît qu'une fois la ponte terminée et sans que le mâle fasse preuve d'agressivité à son égard, comme cela se produit souvent avec d'autres espèces.

L'eau "froide" de 19 à 24 °C a été utilisée avec succès. L'incubation dure environ 14 à 21 jours et la maturité sexuelle prend 7 à 8 mois.

T. Hanninck (1981) rapporte les faits suivants : "Les problèmes de cette difficile espèce sont les suivants : Pas de ponte, pas de fécondation, mâles pas assez actifs, les oeufs n'éclosent pas ou les alevins meurent juste après l'éclosion. Que faire ? D'abord température entre 18 et 22°. Utilisation du mop (vadrouille de frai) pour une meilleure rentabilité. Les oeufs sont placés dans une solution de tripaflavine (10 m/litre) et peuvent éclore entre 15 et 21 jours. On peut aussi placer les oeufs sur de la tourbe humide, ce qui demandera 21 jours d'incubation et une éclosion avec de l’eau particulièrement froide (14°C). Changer l'eau de l'aquarium de maintenance à 90 % tous les 15 jours, et si la femelle est pleine d’oeufs mais ne les pond pas, alors changer l'eau et remplacer par de l'eau de pluie pure à 16°C et le lendemain les choses auront évolué favorablement.
Attention à changer l'eau des jeunes très souvent,

Paul Hoskisson (BKA, 2002) a lui "constaté que les températures plus basses (18-22°C) produisaient des œufs plus viables (à 22-26°C, tous les œufs devenaient blancs)". Il les a "maintenus autour d'un pH de 6,5-7 et inf 10 DH à ces températures... Ils n'étaient pas très prolifiques, et tous les alevins que j'ai réussi à élever étaient des mâles !! Les alevins grandissent également assez lentement".

John Holt (BKA, 2002) a pareillement constaté qu'une température de 18-21°C fonctionnait bien sur cette espèce. Des changements d'eau réguliers et une poignée de fibres de tourbe sont des ajouts utiles. Les œufs se trouvent parfois dans les vadrouilles supérieures et parfois dans les vadrouilles inférieures.

L'alimentation des alevins résultants nécessite des types de nourriture minuscules pendant une semaine environ, une utilisation prudente des infusoires est requise. Après cette période, les artémias nouvellement éclos peuvent être donnés en petites quantités, suivis plus tard de micro-vers. Il faut faire attention à tout moment à ne pas trop nourrir et à ne pas polluer l'eau contenant les alevins. La croissance des alevins est visiblement très lente.

* La nature imprévisible de bon nombre des habitats naturels de cette espèce a conduit à l'élaboration d'une stratégie de reproduction souvent appelée "switch" ou "semestrielle", dans laquelle les œufs sont capables de résister à une période de séchage, mais dont l'incubation et l'éclosion ont lieu lorsqu'ils sont immergés en permanence dans l'eau.
Commentaires
Étymologie : Aphyosemion du grec ancien ἀφύη (aphúē), signifiant "anchois, un petit poisson", et/ou σαργός, apparenté à σειρά "corde", avec le sens "poisson vivant en bande, formant des bancs, et σημεῖον (sêmeion) "signe", marque", et ocellatum "ocellé" (qui a de petits "yeux") en raison de la tache circulaire sur le corps derrière les opercules branchiaux propre à l'espèce.

Utilisation traditionnelle, scientifique et/ou commerciale :
Friedrich Bitter a rapporté que "Les enfants du coin les ont attrapés comme poisson de consommation".
Références
GBIF, IUCN,
KCF (Killi Club de France), BKA (British Killifish Association)
https://www.killi-data.org/
- Baensch, H.A. and R. Riehl, 1985. Aquarien atlas. Band 2. Mergus, Verlag für Natur-und Heimtierkunde GmbH, Melle, Germany.
- Huber, JH ; Radda, C. (1977). Cyprinodontiden- étude au Gabon. IV. Das Du Chaillu-Massiv. Aquaria : Vivaristische Fachzeitschrift für die Schweiz und Oesterreich. 24 (6) : 99-110 [1-12].
- Huber, JH , 1996. Killi-Data 1996. Liste de contrôle mise à jour des noms taxonomiques, localités de collecte et références bibliographiques des poissons cyprinodontes ovipares (Atherinomorpha, Poissons). Société Française d'Ichtyologie, Muséum National d'Histoire Naturelle, Paris, France
- Moelants, T. "Aphyosemion ocellatum". Liste rouge des espèces menacées de l'UICN 2010
- Wildekamp, ​​RH, R. Romand et JJ Scheel , 1986. Cyprinodontidae. p. 165-276. Dans J. Daget, J.-P. Gosse et DFE Thys van den Audenaerde (éd.) Check-list des poissons d'eau douce d'Afrique (CLOFFA). ISNB, Bruxelles, MRAC ; Tervuren; et ORSTOM, Paris.

Pour citer cette fiche :"Aphyosemion ocellatum, Huber & Radda, 1977" B-Aqua / TE, GP (2024)