Vallisneria americana montre des capacités d'adaptation exceptionnelles en culture aquatique, mais doivent être acclimatées lorsque les paramètres diffèrent du lieu de culture à ceux de maintenance.
En revanche, lorsqu'elles se plaisent, elles deviennent envahissantes et privent les autres plantes de lumière, car elles s'étalent en surface des aquariums trop petits.
Il convient donc de réserver à la vallisnérie américaine de grands aquariums d'au moins 60 cm de haut, et idéalement de 80 à 100 cm de haut pour les plantes adultes.
Il faudra prévoir un sol fertile de 7 à 10 cm d'épaisseur plutôt sableux et argileux, enrichi d'humus.
Les Vallisnéries sont gourmandes en nutriments et en fer chélate.
Des injections de gaz carbonique à l'aide d'un kit CO2 ne sont pas les bienvenues pour conserver une eau légèrement neutre à basique, surtout qu'il faut un peu de mouvement de l'eau de surface pour la bonne tenue des feuilles flottantes juste sous la surface, ce qui gêne le maintien du CO2 dans l'eau.
Les températures élevées (25 à 30°C), un éclairage intense et une eau de dureté moyenne à élevée et alcaline seront des conditions idéales.
Cependant, les vallisnéries résistent bien aux températures basses même si celle-ci ralentit leur croissance.
Les vallisnéries doivent être régulièrement contenues afin qu'elles n'envahissent pas l'aquarium. On lit parfois que les feuilles peuvent être coupées, cette action ralentissant leur croissance, c'est faux. Si on coupe une feuille, elle cesse immédiatement sa croissance et, ce faisant, s'abime et devient très sensible aux algues.
Pour "tailler" une vallisnérie, il faut couper une partie des feuilles au ras du collet. Plus simplement, on retirera les grandes plantes pour laisser la place aux plus petites qui ne manqueront pas de pousser au pied de celle-ci.
On peut limiter sa croissante en lui réservant un "coin" de terre peu fertile (sable seulement) ou en bordant son "coin" de rocaille sans couche fertile. Toutefois, elle parviendra finalement à s'évader.
C'est une plante résistante aux phytophages notamment les cichlidés africains.
Comme la vallisnérie américaine tolère également les eaux dures, elle peut facilement être utilisée dans les aquariums de Cichlidés africains du rift, car les feuilles à lames minces sont en quelque sorte moins attrayantes pour ces poissons que d'autres espèces végétales.
Les vallisnéries sont parmi les rares plantes d'aquarium couramment commercialisées qui tolèrent l'eau saumâtre, à condition que le poids spécifique ne dépasse pas 1003 (environ 10% de la salinité de l'eau de mer normale).
V. americana croît souvent plus lentement que d'autres espèces du genre Vallisneria mais avec la contre-partie qu'elle s'adapte mieux à l'eau légèrement saumâtre.
En effet, V. americana est une espèce d'eau douce pouvant tolérer le sel, vivant dans des salinités variant de 0 à 18 parties pour mille, bien que la limite de tolérance au sel soit floue, et dépend généralement de la durée de l'exposition des plantes à l'eau saline et de la concentration de celle-ci.
La tolérance à la salinité de V. americana a fait l'objet de débats et a fait l'objet de nombreuses recherches et expériences scientifiques. Il a été suggéré que la différence entre les ensembles de données collectés est due à la durée variable des expériences et à la méthodologie différente utilisée dans chaque expérience. La plage de tolérance la plus élevée est généralement comprise entre 10 et 20 parties pour mille. De nombreuses expériences ont montré que la tendance générale de la croissance est que, lorsque la salinité de l'eau augmente, la croissance de la plante diminue, mais on sait que les racines des plantes sont plus tolérantes à la salinité que les pousses (lames des feuilles) le sont.
Disponibilité commerciale : Disponible
Vallisneria americana "Gigantea" est parfois considérée comme une variété internationale de la vallisnérie américaine, parfois comme une variété de culture d'une vallisnérie naine. Il persiste une certaine confusion sur cette appellation plus commerciale que botanique.
Vallisneria neotropicalis, quant à elle, a été déterminée comme étant une forme plus grande de V. americana (RM Lowden, 1982),
Plantation et multiplication
Reproduction sexuée
La vallisnérie d'Amérique forme au fond de l’eau ses fleurs mâles et femelles sur des individus différents (diécie). Elle libère ensuite ses fleurs mâles qui montent jusqu’à la surface où elles s’ouvrent. Les fleurs femelles, quant à elles, poussent jusqu’à la surface où elles s’ouvrent à leur tour, parmi les fleurs mâles qui flottent autour. Après la fécondation, qui s’opère dans l’air, la fleur femelle se referme et retourne au fond de l’eau pour mûrir son fruit.
En milieu naturel, la période de floraison s'étend de l'été à l'automne.
Les fleurs mâles, petites, fixées à l'extrémité d'un court pédoncule (10 cm) inséré à la base des feuilles, sont réduites à deux étamines et enveloppées dans une bractée transparente (spathe). À maturité, l'ensemble se détache, atteint la surface à l'aide d'une bulle d'air contenue dans la spathe et flotte grâce à des pétales en forme de coupole.
Les fleurs femelles sont solitaires, placées sur une hampe spiralée filiforme, qui à maturité, porte la fleur vers la surface à une vitesse de près de 2 cm à l'heure. Formée de 3 stigmates, de pétales bien développés, elle est insérée dans une spathe verte, cylindrique, constituée de 2 bractées de 2 à 3 cm de long. Les fleurs mâles et femelles sont réunies par le courant d'eau. Après pollinisation, la courbure différente des deux nervures de la hampe spiralée enroule celle-ci sur elle-même, ce qui entraîne l'ovule sous l'eau, à proximité du sol, où il poursuit sa maturation.
Le fruit est une capsule cylindrique, indéhiscente, à nombreuses graines qui germent facilement dans le sable sous faible épaisseur d'eau.
La salinité semble affecter le processus de germination de la même manière que la croissance de la plante.
Reproduction végétative
V. americana maintient préférentiellement sa population par reproduction clonale par l'utilisation de stolons.
En aquarium, la multiplication des plantes se réalise donc par voie végétative.
Quand les plantes se plaisent en culture, elles ne tardent pas à émettre des rejets sous forme de longs stolons parsémés de plantules qui s'enracinent dans le substrat.
Une division par coupure d'un rejet permet de diffuser le plant. Pour ce faire, on sépare du stolon les plantules racinées, munies de deux ou trois feuilles, et le replante en terre riche et profonde.