Naïade grêle
La plante ne semble pas disponible dans le commerce spécialisé, mais naturellement présente dans les étang nord-américains. En Europe, la plante est jugée envahissante, en France notamment.

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Taxinomie
Descripteur : (A.Braun ex Engelm.) Magnus, 1870
Classe: Liliopsida
Ordre: Hydrocharitales
Famille:  Hydrocharitaceae
Genre:  Najas
Synonymes
Caulinia amurensis (Tzvelev) Tzvelev
Caulinia japonica (Nakai) Nakai
Caulinia tenuissima subsp. amurensis Tzvele≡
Najas indica subsp. gracillima A.Braun
Najas indica subsp. gracillima A.Braun ex Engelm.
Najas indica var. gracillima A.Braun
Najas indica var. gracillima A.Braun ex Engelm.
Najas japonica Nakai
Najas seminuda J.W.Griff., 1851
Najas tenuissima subsp. amurensis (Tzvelev) Vorosch.
Noms Communs
Naïade grêle
Naïade gracile
Thread-like naiad (en)
Slender waternymph (en)
Membres du genre Najas
Najas horrida "Lake Edward" (A.Braun ex Magnus, 1870)
Najas flexilis ((Will.) Rostk. & WLE Schmidt)
Najas gracillima ((A.Braun ex Engelm.) Magnus, 1870)
Najas conferta ((A.Braun) A.Braun, 1868)
Najas graminea (Delile, 1813)
Najas guadalupensis ((Sprengel) Magnus, 1824)
Najas filifolia (R.R.Haynes, 1985)
Najas indica ((Wildenow) Chamisso, 1829)
Najas marina (Linnæus, 1753)
Najas minor (Allioni, 1773)
Najas pectinata ((Parlatore) Magnus, 1887)
Najas madagascariensis (Rendle, 1899)
Najas sp. "Roraima" (Non décrite)
Origine géographique
Aire d'origine : Amérique du nord, Europe, Asie
Canada, Chine, Iran, Japon, Corée, Fédération de Russie, Taiwan, États unis d'Amérique
Aire actuelle
Najas gracillima est répandue dans l'est de l'Amérique du Nord et en Asie tempérée. Elle a été introduite dans le sud-est de l'Europe et le sud-ouest des États-Unis (eMonocot Team 2015).

On trouve Najas gracillima principalement au Canada (Nouvelle-Écosse, Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick), et aux États-Unis (Vermont, Pennsylvanie, Indiana, Michigan, Connecticut, Alabama, Illinois, Maryland, Caroline du Nord, Tennessee, District de Columbia, New York, Virginie, Minnesota, Rhode Island, New Jersey, Massachusetts, Maine, Wisconsin, Ohio, Missouri , Delaware, Kentucky, New Hampshire, Virginie-Occidentale, Caroline du Sud, Géorgie, Mississippi, Iowa)

Au Québec, l'espèce à été récemment identifiée. (Léveillé-Bourret, Garon-Labrecque et Thomson 2017).

La plante est enregistrée comme envahissante en France, en Italie et en Grèce et semble présente en Espagne.
Environnement
Milieu
Douce
Najas gracillima pousse dans les eaux calmes ou lentes, acides à basiques des lacs et des rivières (New England Wild Flower Society 2011-2015).

Lacustre ou fluvial, la plante se rencontre sur les sols sablonneux et graveleux des lacs et des rivières du niveau de la mer à 200 m d'altitude en Amérique du nord.
En Chine elle fréquente les rizières et les eaux peu profondes des étangs et des canaux ; au-dessous de 1800 m. d'altitude.
L'espèce est classée mondialement comme "apparemment en sécurité" par NatureServe (2014), mais les populations de certains États des États-Unis et des provinces du Canada sont classées comme "en danger critique", "en péril " ou
"vulnérable". Le Conseil canadien pour la conservation des espèces en péril (CESCC 2011) classe l'espèce dans la catégorie "Peut être en péril" (pour le Canada seulement). L'espèce est en déclin en raison de la pollution de l'eau, de l'augmentation de la turbidité et de l'eutrophisation des lacs et des étangs (NatureServe 2014).

L'espèce est menacée par la dégradation de ses habitats lacustres et fluviaux.Elle est sensible à la pollution de l'eau par l'industrie et l'agriculture, à l'eutrophisation ultérieure et à toute réduction de la qualité de l'eau. L'envasement et la turbidité accrue dans les étangs, les sources et les lacs d'eau claire dus au ruissellement ou aux inondations constituent probablement une menace pour cette plante délicate. Une autre menace est la concurrence des plantes aquatiques exotiques telles que Myriophyllum spicatumet Egeria densa (NatureServe 2014).
Description
Type
Plante
Croissance
Taille
25 à 50 cm
Najas gracillima ressemble assez à Najas minor, surtout en condition végétative. Najas gracillima, cependant, elle peut être séparée de cette dernière espèce par son style décentrée à l'apex de la paroi de l'ovaire et par ses aéroréoles plus longues que larges. Vers la fin de la saison de croissance, les feuilles de N. minor se recourbent; ceux de N. gracillima ne le font pas.

L’identification des espèces de Najas en l’absence de fruits matures peut poser problème à cause de la grande plasticité de leurs caractéristiques végétatives (Wentz et Stuckey, 1971; Haynes, 1979).
Najas gracillima se distingue des autres espèces par ses feuilles filiformes ayant des gaines tronquées ou émarginées et par ses fruits légèrement courbés à l’apex. Il est toutefois possible de le confondre avec Najas minor qui possède aussi ces caractéristiques (Meriläinen, 1968).
Le Najas minor se distingue nettement du N. gracillima par des fruits présentant des aréoles allongées transver-salement, en rangées droites, et séparées par des crêtes longitudinales proéminentes. Au contraire, les fruits du N. gracillima montrent des aréoles allongées longitudinalement qui ne sont pas organisées en rangées, ne formant ainsi aucune crête longitudinale. En l’absence de fruits matures, Najas minor se distingue par des feuilles fortement dentées-sinuées, avec des dents généralement visibles à l’œil nu ou avec une loupe 10×, alors que le N. gracillima a des feuilles linéaires portant des spicules invisibles à l’œil nu.
De plus, les gaines des feuilles de Najas minor sont de la même couleur que le limbe, arrondies, plus ou moins entières, et portent généralement plus de six spicules qui ne sont pas limités à l’apex. Au contraire, le N. gracillima a des gaines hyalines, distinctes des limbes vert foncé à pourpré, souvent lacérées à l’apex, et généralement avec moins de six spicules limités à l’apex. Le N. minor a des feuilles rigides recourbées vers le bas à maturité et la plante se fragmente très facilement, alors que le N. gracillima a généralement des feuilles droites et flasques et a moins tendance à se fragmenter. Le milieu aide aussi à l’identification puisque, en Amérique du Nord, le Najas gracillima se trouve seulement dans des eaux oligotrophes et claires, alors que Najas minor préfère les eaux eutrophes et troubles (Wentz et Stuckey, 1971; Haynes, 1979; Haynes, 2000).

Description botanique
Tiges légèrement ramifiées distalement, 4,5-48 cm sur 0,2-0,7 mm ; entre-nœuds 0,1-3,2 cm, sans épines. Feuilles s'étalant à ascendantes avec l'âge, 0,6-2,8 cm, relâchées en âge; gaine de 0,5 à 1,5 mm de large, apex tronqué ; limbe de 0,1 à 0,5 mm de large, bords finement dentés, dents de 13 à 17 de chaque côté, apex aigu avec 2 à 3 dents, dents unicellulaires ; nervure médiane sans aiguillons abaxiale. Fleurs 1 à 3 par aisselle, staminées et pistillées sur les mêmes plantes. Fleurs staminées à l'aisselle distale, 1,5 à 2 mm ; becs involucrés bilobés, 0,8 mm ; anthères à 1 loge, 1,3 mm. Fleurs pistillées distales à proximales sur la plante, 0,5-2,7 mm ; styles 0,3-1,5 mm; stigmates 2-lobés. Graines non recourbées, brun clair, fusiformes, 0,4-0,7 mm, apex avec style situé au centre de la graisse ; testa terne, 3 couches cellulaires épaisses, dénoyautées ; aéroréoles disposées régulièrement en 40 rangées longitudinales, non en forme d'échelle, 4 angles, plus longs que larges, parois d'extrémité surélevées. 2n = 24, 36.

Note : La variété Najas indica var. gracillima A. Braun ex Engelmann a été élevée au rang d'espèce et s'appelle officiellement Najas gracillima (A. Braun ex Engelmann) Magnus.
 
Maintenance
Dry Start
Non
Paramètres
Température
-15 à 25°C
pH
6 à 7
GH
1 à 8
Aquarium
Eclairage
Brassage
Substrat nutritif
Non
Najas gracillima n'est pas, ou peu, maintenue en culture aquariophile, et les données concernant sa maintenance en aquarium sont absentes. On se rapportera donc aux conditions de culture de sa proche parente N. minor

Attention ! Sa détention peut être soumise à réglementation.
Disponibilité commerciale : Non disponible
La plante ne semble pas disponible dans le commerce spécialisé, mais naturellement présente dans les étang nord-américains.
En Europe, si la plante peut être cultivée à partir de prélèvements naturels, on devra se reporter à la legislation locale pour sa maintenance, la plante étant jugée envahissante en France notamment.
Plantation et multiplication
B]Reproduction sexuée
Thérophyte*, Najas gracillima se propage naturellement par ses graines
La floraison a lieu de l'été jusqu'à l'automne, selon le climat et la fructification d'août à début septembre.

Reproduction végétative
Cette naïade ne se propage pas naturellement par voie végétative, mais pourrait sans doute être reproduite par ce biais en intérieur. On procédera donc comme pour les autres espèces du genre, par fragmentation de tige.

*Les thérophytes sont des plantes à cycle annuel qui survivent à la mauvaise saison sous la forme de graines, toutes les parties végétatives étant détruites.
Commentaires
Étymologie : Najas, du grec Naïas ou Naïade (du grec νάειν / náein couler, s'écouler, ruisseler) qui, dans la mythologie grecque, est la nymphe des fontaines et des rivières, et gracillima "très mince"
Références
GBIF, IUCN
Flora of North America, Flora of China
eMonocot Team. New England Wild Flower Society.
NatureServe Explorer: Online Encyclopedia of Life. Arlington, Virginia.
- Maiz-Tome, L. 2016. Najas gracillima . La Liste rouge des espèces menacées de l'UICN 2016
CFIA and NRCan/CFS. 2011+. Plants of Canada Database. Ottawa Available at: www.plantsofcanada.info.gc.ca.
- Étienne Léveillé-Bourret, Marie-Ève Garon-Labrecque et Eleanor R. Thomson "Le statut de la naïade grêle (Najas gracillima, Najadaceae) au Québec" in Le Naturaliste canadien Volume 141, numéro 1, hiver 2017
- Argus, G.W., K.M. Pryer, D.J. White et C.J. Keddy, 1982-1987. Atlas des plantes vasculaires rares de l’Ontario. Division de la botanique, Musée national des sciences naturelles, publié par les Musées nationaux du Canada, Ottawa, Ontario, parties 1–4,
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- Lachance, A., 2014. Découverte d’une nouvelle espèce pour le Québec. Bulletin FloraQuebeca, 19 (2): 2–4.
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- Les, D.H., S.P. Sheldon et N.P. Tippery, 2010. Hybridization in hydrophiles: natural interspecific hybrids in Najas (Hydrocharitaceae). Systematic Botany, 35: 736–744.
- Les, D.H., E.L. Peredo, K.L. Benoit, N.P. Tippery, U.M. King et S.P. Sheldon, 2013. Phytogeography of Najas gracillima (Hydrocharitaceae) in North America and its cryptic introduction to California. American Journal of Botany, 100: 1905–1915.
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- Tardif, B., B. Tremblay, G. Jolicoeur et J. Labrecque, 2016. Les plantes vasculaires en situation précaire au Québec. Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec (CDPNQ). Gouvernement du Québec, ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC), Direction générale de l’écologie et de la conservation, Québec.
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- Wentz, W.A. et R.L. Stuckey, 1971. The changing distribution of the genus Najas (Najadaceae) in Ohio. The Ohio Journal of Science, 71: 292–302.

Pour citer cette fiche :"Najas gracillima, (A.Braun ex Engelm.) Magnus, 1870" B-Aqua / GP (2022)