Nénuphar nain
Retrouvez dans cette fiche, toutes les informations sur les Nuphar pumila (Nénuphar nain) . D'où ils viennent,comment les maintenir en aquarium, en terrarium ou en bassin, comment les multiplier,...

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Taxinomie
Descripteur : (Timm) de Candole, 1821
Classe: Magnoliopsida
Ordre: Nymphaeales
Famille:  Nymphaeaceae
Genre:  Nuphar
Synonymes
Nuphar centricavata J.Schust.
Nuphar centrivaccatus J.Schust., 1907
Nuphar lutea subsp. pumila (Timm) Beal
Nuphar luteum subsp. pumilum (Timm) Bonnier & Layens
Nuphar minus Dumort., 1827
Nuphar ozeensis Miki
Nuphar pumila f. rubro-ovaria Koji Ito
Nuphar pumila f. rubro-ovaria Koji Ito ex Hideki Takah., M.Yamaz. & J.Sasaki
Nuphar pumila var. ozeensis (Miki) H.Hara
Nuphar pumila var. stellatifidum J.Schust., 1906
Nuphar shimadai Hayata, 1916
Nuphar vogesiaca Hussenot, 1835
Nymphaea lutea subsp. pumila (Timm) Bonnier & Layens
Nymphosanthus pumilus (Timm) Fernald
Nymphozanthus centricavatus (J.Schust.) Fernald
Nyphar pumilum (Timm) Walp.
Nuphar pumila subsp. oguraensis (Miki) Padgett
Nuphar pumila subsp. pumila
Nuphar pumila subsp. sinensis (Hand.-Mazz.) Padgett
Nuphar pumila f. pumila
Nuphar pumila f. submersa
Noms Communs
Nénuphar nain
Least Water-lily (en)
Membres du genre Nuphar
Nuphar advena ((Aiton) Aiton, 1811)
Nuphar japonicum (de Candolle, 1821)
Nuphar lutea ((L.) Sibth. & Sm. 1809)
Nuphar pumila ((Timm) de Candole, 1821)
Nuphar sagittifolia ((Walter) Pursh, 1814)
Origine géographique
Aire d'origine : Europe, Amérique du Nord, Asie tempérée
Australie, Autriche, Belgique, Canada, Chine, Tchéquie, Danemark, Estonie, Îles Féroé, Finlande, France, Allemagne, Hong Kong, Islande, Japon, République populaire démocratique de Corée, Corée, Lettonie, Lituanie, Macao, Mexique, Mongolie, Macédoine du Nord, Norvège, Pologne, Fédération Russe, Slovaquie, Suède, Suisse, Taiwan, Royaume-Uni, États-Unis d'Amérique
Aire actuelle
Le nénuphar nain est essentiellement dans la zone tempérée froide et septentrionale de l’Eurasie.
Nuphar pumila est répandu en Amérique du Nord, en Europe septentrionale, Asie tempérée à septentrionale et du nord (Russie, Mongolie, Corée, centre et nord de la Chine, Japon).

Le nénuphar nain est en forte régression dans toute l'Europe, et en particulier en Suisse, notamment en raison de son hybridation avec son proche parent, le nénuphar jaune, (Nuphar lutea)*.

Nuphar pumila est naturellement présente dans l’Est de la France, lacs des Vosges, du Jura et en Auvergne.
Environnement
Milieu
Douce
La répartition de cette espèce s'étend sur l'Europe et la moitié nord de l'Asie. Nuphar pumila
est considéré comme rare dans le monde. Les sites d'Europe centrale et méridionale sont en déclin et dans de nombreux endroits éteints ou menacés, néanmoins ils ne sont pas classés comme menacés en Europe (Bilz, Kell, Maxted, & Lansdown, 2011).

L'espèce pousse dans les eaux neutres à basiques des lacs et des cours d'eau lents (New England Wild Flower Society 2011-2015) mais aussi dans les eaux acides et oligotrophes, calmes et stagnantes (lacs, bassins, mares), à faible profondeur, parfois dans les les fanges boueuses, souvent en altitude.

Le nénuphar nain affectionne les eaux stagnantes et pauvres en nutriments des lacs et des étangs. Son aire de répartition principale s'étend de la Scandinavie à la Sibérie orientale, avec des populations fragmentées le long du massif alpin. Cette distribution témoigne du changement climatique qui suivit la dernière glaciation et repoussa les espèces préférant des conditions fraîches vers des stations isolées en altitude ou vers le nord. En ce sens, le nénuphar nain est l'une des reliques glaciaires les plus emblématiques d'Europe centrale.
Cette espèce est classée comme "Préoccupation mineure" en Europe car elle est répandue avec des populations stables et ne fait face à aucune menace majeure.

N. pumila est cependant classé "En danger" en Suisse, "Vulnérable" en Estonie, "Quasi menacé" au Danemark et rare au niveau national au Royaume-Uni, ailleurs il semble répandu et abondant.

On veillera à ne pas prélever de Nuphar en France dans la nature, les espèces qui y sont présentes sont protégées au niveau national ou régional.

L'espèce est classée globalement "apparemment en sécurité" par NatureServe (2014), mais les populations de certains États des États-Unis et provinces du Canada sont classées comme "possiblement disparue", "en danger critique " ou "vulnérable". Le Conseil canadien pour la conservation des espèces en péril (CESCC 2011) classe l'espèce comme "en sécurité" (pour le Canada seulement).
Description
Type
Plante
Croissance
Taille
50 à 350 cm
Nuphar pumila est considéré par certains comme une sous-espèce naine de Nuphar lutea (Nuphar lutea ssp. pumila). Ainsi, les conditions de culture sont très proches entre les deux espèces. Toutefois, la taille de 30 à 50 (60) cm du nénuphar nain offre cette possibilité de culture en petit volume aquatique, ce qui reste très peu envisageable avec les plus de 1,2 m du nénuphar jaune. Les feuilles flottantes ne mesurent que 5 à 15 cm de long. Le rhizome est petit avec 1 à 3 cm de diamètre.

Le fruit, cependant, mesure 2 à 4,5 cm de long et se trouve dans la partie supérieure courbé d'un côté, chez Nuphar lutea cette courbure du fruit n'a pas été constatée.
Le sommet de la tige de la feuille de Nuphar pumila présente deux arrêtes Nuphar lutea en revanche, en a trois. (Käsermann & Moser, 1999).

Note : On compte une vingtaine d'espèces du genre Nuphar parmi lesquelles, outre le nuphar jaune,Nuphar lutea, citons la seule autre espèce européenne, Nuphar pumila, aux fleurs jaunes plus petites, se développant dans les lacs d'altitude mais devenant de plus en plus rare. Nuphar japonicum, d'origine japonaise, aux feuilles en forme de flèches allongées, aux fleurs jaunes teintées de rouge, est moins rustique (-5°C)...

Description botanique
Rhizomes robustes, 1-3 cm de diam. Pétiole 20-50 cm, pubescent ; limbe flottant largement ovale à ovale, rarement elliptique, de 6-17 × 6-12 cm, glabre abaxial à densément pubescent, glabre adaxial, base cordée et lobes basaux éloignés les uns des autres. Fleur 1-4,5(-6) cm de diam. Pédoncule 40-50 cm, pubescent. Sépales jaunes, oblongs à elliptiques, de 1 à 2,5 cm. Pétales étroitement cunéiformes à largement linéaires, de 5 à 7 mm, apex émarginé. Anthères jaunes, 1-6 mm. Disque stigmatique profondément lobé, 4-7,5 mm de diamètre, rayons 8-13(-14). Fruits de 1 à 2 cm de diamètre. Graines brunes, oblongues à ovoïdes, 3-5 mm. Fl. Mai-Sept. 2n = 34.
 
Maintenance
Dry Start
Non
Paramètres
Température
-15 à 20°C
pH
6 à 8
GH
4 à 30
Aquarium
Eclairage
Brassage
Substrat nutritif
Recommandé
Nuphar pumila peut être planté en bassin de jardin ou dans un plan d'eau naturel, mais aussi en potée humide.
En revanche, la maintenance en aquarium d'eau douce de N. pumila est très délicate. La température de l'eau doit être maintenue à moins de 20 °C, avec un optimum entre 15 à 18 °C et il est obligatoire que l'éclairage soit intense.
Comme toutes les espèces du genre, le nénuphare nain s'accommode mal de l'immersion prolongée.

En bassin ou plan d'eau naturel.
La plantation en milieu naturel du nénuphar nain en plan d’eau s’effectue à l’identique du nénuphar jaune. En revanche, la profondeur de plantation doit être adaptée à sa petite taille.

Plantez dans un milieu aquatique quasiment oligotrophe (sans nitrate) car le nénuphar nain demande un milieu assez pauvre en nutriments, en bonne exposition lumineuse.
Utilisez un substrat pauvre. Donc pas de terreau aquatique, mais mélangez plutôt 80 % de sable fin (sable de Loire) avec 20 % de boue aquatique.
Mettez une couche de 15 cm et plus de substrat au fond. Le niveau de l’eau doit être à plus de 25 cm de hauteur au-dessus du substrat. Plantez à environ 25-35 cm de profondeur seulement. Ne plantez qu’un seul plant. Le développement est assez rapide par des stolons envoyés tout autour.

En potée.
La plantation du nénuphar nain, grâce à sa taille, s’envisage facilement en potée, en conteneur ou en mini-jardin aquatique. La variété Nuphar pumila ’Variegata’ est celle la plus souvent disponible dans le commerce.
La culture des nénuphars ne demande guère d’entretien. Toutefois, en potée (ou conteneur), veillez à maintenir un niveau d’eau relativement constant, notamment en été où l’évaporation est importante. N’utilisez pas d’eau du robinet, mais de l’eau de pluie (légèrement acide et sans calcaire).
Prévoyez large, avec un conteneur étanche d’au moins 60 cm de diamètre (mais 80 cm est mieux) et 50 cm de haut au moins.
Laissez les feuilles dans la potée : elles enrichissent un peu le milieu en nutriments. N’apportez jamais d’engrais !
Disponibilité commerciale : Très rare
Des variétés horticoles sont commercialisées, comme Nuphar pumila "variegata" au feuillage panaché de blanc, parfois sous forme de graines.
Plantation et multiplication
Reproduction végétative
Nuphar pumila se propage principalement par reproduction végétative. Des stolons produisent des nouveaux rhizomes qu’il est possible de prélever. Il est aussi possible de couper une partie du rhizome d’une plante adulte pour obtenir une nouvelle plante.

Reproduction sexuée
Les fleurs de Nuphar pumila sont jaune. La floraison légèrement odorante s’étend de avril à octobre, mais surtout de juin à août, selon les climats.
Les fleurs hermaphrodites sont pollinisées par des insectes. Néanmoins, n’espérez pas une reproduction spontanée par voie florale.

Attention ! N. pumila est connu pour s'hybrider avec N. lutea ( N . × spenneriana Gaudin).
Bien que cet hybride ne soit pas rare là où les aires de répartition des parents se chevauchent, il n'est pas considéré comme susceptible d'affecter la survie de l'espèce.
On veillera cependant à ne pas planter les deux espèces au même endroit.
Commentaires
Étymologie : Nuphar, genre botanique nommé par James Edward Smith en 1809 à partir du persan نیلوفر, nīlūfar, et advena, du latin "étranger, de passage, venu du dehors" et pumila, du latin pumilus "nain".
Note : Le nom générique Nuphar était déjà utilisé par les anciens Grecs sous la forme de "noufar".

Utilisations traditionnelles ou commerciales :
La racine est un tonique qui profite aux organes digestifs et augmente la force du corps. C'est aussi une bonne plante ornementale (Li XY et al .,2008; Peng HP,1997; Zhang LH et al. ,1995).

La plante entière est toxique sans préparation, mais surtout le rhizome. Toutefois, les graines, une fois torréfiées, sont semble t-il comestibles.

* Le Musée d'histoire naturelle de Fribourg, l'Université de Lausanne et le Jardin botanique de l'Université de Fribourg étudient les mécanismes de cette hybridation. Afin de prendre en considération l'ensemble de l'arc alpin, des échantillons de feuilles ont été récoltés et analysés non seulement en Suisse, mais aussi dans les pays voisins que sont l'Autriche, l'Allemagne et la France.
Les résultats sont très inquiétants puisque sur plus de 60 % des populations analysées, des processus d'hybridation étaient déjà en cours à des stades plus ou moins importants. A l'échelle de l'arc alpin, ce n'est plus qu'une poignée de populations pures de nénuphars nains qui subsistent encore entre le Tyrol et le massif des Vosges.
Il est nécessaire et même urgent de mettre en place un plan de sauvegarde du nénuphar nain à l'échelle européenne. Les efforts de conservation doivent se porter principalement sur les populations de nénuphars nains de génotype pur. En outre, il faudrait que chaque souche encore pure soit préservée dans un jardin botanique afin d'éviter tout risque accidentel d'hybridation.
Références
GBIF, IUCN
Association Tela Botanica. 2000–2010. Le reseau de la botanique francophone. Available at: http://www.tela-botanica.org/.
Flora Helvetica, Illustrierte Flora der Schweiz. K. Lauber, G. Wagner, A. Gygax, Haupt Verlag, 2018. ISBN-978-3-258-08047-5
Consejo Superior de Investigaciones Cientificas (Real Jardin Botanico) and Fundación Biodiversidad (Ministerio de Medio Ambiente). 2009. Anthos. Sistema de informacion sobre las plantas de España. Madrid
CFIA and NRCan/CFS. 2011+. Plants of Canada Database. Ottawa Available at: www.plantsofcanada.info.gc.ca.
eFloras. 2006. Flora of North America. Vol. 4.
NatureServe. 2014. NatureServe Explorer: An Online Encyclopedia of Life. Arlington, Virginia.
New England Wild Flower Society. 2011-2015. Go botany. Discover thousands of New England plants.
- Bétrisey S. "Nuphar Pumila va-t-il disparaître des Alpes ?" (article) in Musée d'histoire naturelle Fribourg (19 dec. 2018)
- Čeřovský, J., Feráková, V., Holub, J., Maglocký, Š. and Procházka, F. 1999. Červená kniha ohrozených a vzácnych druhov rastlín a živočíchov SR a ČR 5. Vyššie rastliny (Red Book of Endangered and Rare Species of Flora and Fauna of the Slovak Republic and the Czech Republic. 5. Higher plants.). Príroda, Bratislava.
- Ermakova, S.S. (ed.). 2005. Red Book of the Republic of Belarus. Plants. "Belorussian Encyclopedia" Petrus Brovka, Minsk.
- Finnish Museum of Natural History. 1999. Atlas Florae Europaeae Database. Helsinki
- Fitter, A.H. and Peat, H.J. 1994. The Ecological Flora Database. Journal of Ecology 82: 415-425.
- Lansdown, RV 2011. Nuphar pumila (évaluation Europe) . La Liste rouge de l'UICN des espèces menacées 2011
- Larissa Graf, Rolf Heeb, Stefan Eggenberg " Retrospektives Monitoring der Nuphar pumila im Gräppelensee" (nov. 2014)
- Li Xiao-Yi Zhao Na Wang Yu Zou Cui-Xia Jiang Chang-Yang. 2008. The study of Tissue culture and rapid propagation of Nuphar pumium(Timm.) DC. Science & Technology Information 29: 381-382.
- Maiz-Tome, L. "Nuphar pumila ". Liste rouge des espèces menacées de l'UICN 2016
- Peng Hai-peng. 1997. Development and application of Nuphar pumilum (Thimm.) DC. CHINESE WILD PLANT RESOURCES 16(03): 49.
- Piirainen, M. 2001. Flora Nordica: Chenopodiaceae to Fumariaceae. The Bergius Foundation, The Royal Swedish Academy of Sciences, Stockholm.
- Preston, C.D., Pearman, D.A. and Dines, T.D. 2002. New Atlas of the British and Irish Flora. Oxford University Press, Oxford.
- Tzvelev, N.N. (ed.). 1996. Flora of Russia: The European part and bordering regions. Vol. IX. Taylor and Francis, London.
- Zhang Ling-hua; Huang Yi-qian; Yukun; Xiao Pei-gen. 1995. Effect of Deoxynupharidine on Immune Function in Vitro. ACTA ACADEMIAE MEDICINAE SINICAE 17(05): 343-348.

Pour citer cette fiche :"Nuphar pumila, (Timm) de Candole, 1821" B-Aqua / GP (2021)