Gambusie de Holbrook
L'espèce a été introduite un peu partout dans le monde pour lutter contre les moustiques mais elle est aujourd'hui considérée comme envahissants dans de nombreux pays.
On veillera donc à n'accueillir la Gambusie de Holbrook que dans des bassins clos ou des poubellariums d'où elle ne pourra s'échapper.


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Taxinomie
Descripteur : Girard, 1859
Classe: Actinopterygii
Ordre: Cyprinodontiformes
Famille:  Poeciliidae
Genre:  Gambusia
Synonymes
Gambusia affinis subsp. holbrocki (Girard, 1859)
Gambusia affinis subsp. holbrooki (Girard, 1859)
Gambusia holbrocki Girard, 1859
Gambusia holbrookii Girard, 1859
Gambusia patruelis subsp. holbrooki (Girard, 1859)
Heterandria holbrooki (Girard, 1859)
Schizophallus holbrooki (Girard, 1859)
Zygonectes atrilatus Jordan & Brayton, 1878
Noms Communs
Gambusie de Holbrook
Poisson-moustique de l'Est
Eastern Mosquitofish (en)
Bore-drain fish (en)
Gambusino (esp)
Membres du genre Gambusia
Gambusia affinis (Baird & Girard, 1853)
Gambusia holbrooki (Girard, 1859)
Gambusia vittata (Hubbs, 1926)
Gambusia sexradiata (Hubbs, 1936)
Origine géographique
Aire d'origine : Amérique du nord
Etats-Unis d'Amérique, Mexique
Aire actuelle
Allemagne, Australie, Espagne, France, Italie, Portugal
À l'origine, du sud du New Jersey jusqu'à l'Alabama, probablement aussi au Mexique, Gambusia holbrooki a été introduit dans diverses parties du globe pour lutter contre certains insectes aquatiques.
On peut aujourd'hui le rencontrer dans les divers régions tempérées de France et d'Europe.

En France métropolitaine, la gambusie a été introduite pour réguler les populations de moustiques (Pascal et al., 2006). Deux espèces ont été introduites sur le territoire (G. holbrooki et G. affinis), d’abord en Corse (1924), puis en France continentale en 1927.
G. holbrooki est actuellement présente sur tout le pourtour atlantique jusqu’au nord de la Loire (Keith et al., 2011).
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce, Saumâtre
Cette espèce est souvent présente dans les étangs peu profonds, souvent stagnants, et les bords peu profonds des lacs et des cours d'eau où les poissons prédateurs sont largement absents et les températures sont élevées.
Elle peut également être trouvée dans les marécages saumâtres et les habitats côtiers d'eau salée.
Inscrite comme "Préoccupation mineure" compte tenu de la grande étendue d'occurrence, du grand nombre de sous-populations, de la grande taille de la population, de la tendance apparemment stable et de l'absence de menaces majeures.

Cette espèce a été introduite pour le contrôle des moustiques, mais a eu des effets rares à inexistants sur ceux-ci, et un impact négatif à peut-être neutre sur les poissons indigènes. Elle est aujourd'hui implantée dans tout le sud de l'Europe.

Les populations françaises ne font actuellement l’objet d’aucune mesure de gestion.
Description
Taille
: 3 à 5 cm SL  
: 5 à 7 cm SL
Respiration
Branchiale
Longévité
2 à 3 ans
Régime
Carnivore
Le mâle G. holbrooki mesure environ 35 mm de longueur standard tandis que la femelle est plus grande (jusqu'à 60 mm) avec un corps plus profond, la nageoire anale non modifiée et lorsqu'elle est enceinte, une tache gravide est visible juste au-dessus de l'évent.
Les poissons sont pour la plupart gris translucide avec un éclat bleuté sur les flancs avec un ventre argenté. Les nageoires sont incolores, avec des rangées transversales de taches noires. Certains moustiques mâles ont des taches noires irrégulières, bien que certains individus mâles largement mélaniques existent mais sont rares dans leur aire de répartition d'origine et sont absents d'Australie. Chez le mâle, la nageoire anale est modifiée pour former un organe long et mince, le gonopode, Le gonopode est un organe reproducteur mâle issu d'une modification d'appendices qui sont originellement des nageoires. utilisé pour le transfert du sperme. Le corps est légèrement comprimé avec une tête large et aplatie. Les yeux sont grands et la bouche est petite et terminale.

Note : Pendant de nombreuses années, Gambusia affinis a été considérée comme la même espèce que le poisson moustique de l'Est, mais a depuis reçu un statut d' espèce distinct. Ils peuvent être distingués par plusieurs moyens.
Chez G. holbrooki, le rayon principal du gonopode Le gonopode est un organe reproducteur mâle issu d'une modification d'appendices qui sont originellement des nageoires.des mâles a un bord dentelé, la nageoire dorsale a généralement sept rayons et les mâles ont également généralement un degré plus élevé de taches sombres sur le corps que les mâles de G. affinis. Le mâle G. affinis n'a pas non plus le rayon principal dentelé du gonopode Le gonopode est un organe reproducteur mâle issu d'une modification d'appendices qui sont originellement des nageoires.et cette espèce n'a généralement que six rayons dorsaux .

Les deux espèces sont incroyablement robustes et adaptables, et ont été introduites dans les eaux du monde entier afin de contrôler les populations de moustiques. Malheureusement, cela a souvent eu des effets néfastes sur les écosystèmes, car ils sont également des prédateurs voraces de petits crustacés et des œufs et des jeunes d'autres espèces de poissons . Bien qu'ils se nourrissent des formes aquatiques larvaires et nymphales des moustiques, on pense maintenant qu'ils ne sont pas plus efficaces que les espèces indigènes dans de nombreux cas.
 
Régime Alimentaire
Les adultes se nourrissent de petits insectes terrestres généralement à la dérive et parmi les plantes aquatiques, sélectionnant activement de très petites proies.

En aquarium, ce poisson acceptera la plupart des aliments proposés. Il affectionne particulièrement les petites variétés vivantes ou congelées telles que les artémias ou les daphnies , et l'alimentation doit en contenir une bonne proportion.

Attention ! : G. holbrooki est un prédateur vorace d'invertébrés entraînant une augmentation possible des populations de moustiques, car il cible les insectes, qui sont des prédateurs naturels des moustiques. (Willems et al . 2005)
Dimorphisme
Le mâle possède un gonopode Le gonopode est un organe reproducteur mâle issu d'une modification d'appendices qui sont originellement des nageoires.très visible, représentant 30% de la longueur du corps, et est beaucoup plus petit que la femelle.
Dangerosité
 
 
 Faible
L’espèce est porteuse du cestode Bothriocephalus acheilognati, originaire de l’est de l’Asie et constitue un réservoir pathogène pour plusieurs espèces de poissons autochtones (Pascal et al., 2006).
Maintenance
Population
4 minimum
Zone
Centrale, Supérieure
Ratio M/F
1 / 3
Paramètres
Température
        12      15              30      35
pH
         6      6,5            8,5      8,8
GH
         4       5              28       30
Brassage
Aquarium
Volume
100 l minimum
Attention ! : L'espèce est prolifique et assez agressive, ce qui la rend peu populaire dans le passe-temps.
Souvent introduite en poubellarium ou en bassin pour lutter contre les moustiques, on a cependant démontré que son impact était minime contre les moustiques et dévastateur pour la faune sauvage.

G. holbrooki est abondant dans les milieux côtiers, à proximité d'une végétation dense, et préfère les eaux calmes aux eaux courantes. Les autres préférences en matière d'habitat comprennent les eaux peu profondes, les substrats de couleur foncée et la végétation immergée fournissant une dissimulation latérale plutôt que verticale.
Ces poissons sont très adaptables et vivront dans des habitats presque aquatiques allant des eaux douces aux eaux hyper-salines, des eaux froides tempérées aux eaux tropicales et des eaux artificiellement chauffées, des eaux intérieures, côtières et estuariennes, et des eaux calmes et lentes. L'espèce semble être mal adaptée aux eaux à courant rapide, ce qui l'empêche de développer de grandes populations.

En conséquence, l'espèce n'est pas un bon choix pour le bac communautaire car c'est une espèce hyper compétitive qui volera la nourriture à ses camarades de réservoir et intimidera les petits poissons.
Elle est aussi réputé agressive et on l'accuse de mordiller les nageoires de ses colocataires.
Gardez-la donc seule dans un réservoir spécifique et attendez-vous à d'incessantes querelles si plus d'un mâle est présent.

Disponibilité commerciale : Disponible

G. holbrooki est disponible dans le commerce, notamment comme poisson d'extérieur.
Reproduction
Type
Ovovivipare
Difficulté
Courante
Paramètres
Température
18 à 25 °C
pH
7 à 8
GH
10 à 20 °GH
G. holbrooki atteint la maturité sexuelle à quatre à six semaines seulement. Trois générations peuvent être produites en un an.
La gestation durant trois à quatre semaines et la "couvée" peut atteindre jusqu'à plus de trois cents jeunes, mais se situe généralement autour de cinquante.

La reproduction est réputée très facile. Il est quasiment impossible d'empêcher cette espèce de se reproduire si les deux sexes sont présents dans un aquarium.
Les paramètres de l'eau sont sans importance, à condition qu'ils se situent dans les plages indiquées ci-dessus, qui sont malgré tout très large.
Si vous souhaitez élever les alevins, il est préférable d'utiliser un bac séparé car les parents les chasseront et les mangeront. La façon la plus simple de le faire est de retirer les femelles gravides dans un bassin d'élevage séparé, en les renvoyant dans le bassin principal une fois qu'elles ont mis bas.
La gestation dure environ quatre semaines et entre dix et cent alevins peuvent être produits. Ceux-ci sont faciles à élever et peuvent être nourris avec des nauplii d'artémias, micro-vers et flocon de poudre dès la naissance.

Attention ! : L'espèce étant prolifique, on veillera à prévoir un débouché pour la progéniture surnuméraire.
Gardez à l'esprit que vous pourriez même avoir du mal à donner des alevins, car l' espèce n'est pas un poisson particulièrement populaire dans le passe-temps. Il est très fécond. Les femelles ne deviennent sexuellement actives que quelques semaines après la naissance et peuvent produire plusieurs centaines d' alevins chaque année.
Commentaires
Etymologie : Gambusia, Empr. à l'hispano-amér.gambuxia, nom d'un poisson d'eau douce qui vit surtout à Cuba et au Nicaragua,du terme cubain Gambusino, qui signifie "rien", généralement dans le contexte d'une blague ou une farce. Pêche aux gambusinos "quand on n'attrape rien" et holbrooki, "d'Holbrook", en l'honneur de John Edwards Holbrook, zoologiste américain (1794-1871).

Utilisation traditionnelle, scientifique et/ou commerciale :
Les études menées sur le régime alimentaire de la Gambusie en France ont montré qu’elle consomme principalement d’octobre à mai des petits crustacés et de juin à septembre, des insectes aquatiques, à l’exclusion de larves de moustiques (mettant ainsi en évidence l’inefficacité de son introduction pour lutter contre les anophèles…) (Pascal et al., 2006). Son impact sur les écosystèmes français n’est pas documenté actuellement. Des études menées à Hawaï ont montré un déclin d’odonates endémiques (Megalagrion sp.), dans les milieux où la Gambusie avait été introduite et une exclusion de leurs populations, liées à une prédation par la Gambusie (Englund et al., 1999).

L’utilisation des gambusies pour la régulation des larves de moustiques est (donc) peu recommandée (Haas et al., 2003). Notamment raison de leur comportement agressif et prédateur, qui affecte négativement les populations de petits poissons par la prédation et la compétition (Myers 1967; Courtenay et Meffe 1989)
Références
GBIF, IUCN, CREEE, INPN, CABI
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Pour citer cette fiche :"Gambusia holbrooki, Girard, 1859" B-Aqua / TE, GP (2023)