Cardinalis
Cette espèce extrêmement populaire chez les aquariophiles fait l’objet d’une reproduction commerciale à grande échelle avec des variétés ornementales produites de manière sélective, notamment "gold" et albinos.
On trouve cependant des poissons d'origine sauvage, et il est impératif de bien connaitre la provenance des spécimens convoités afin d'ajuster les paramètres de maintenance à leur besoin spécifiques.


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Paracheirodon axelrodi
Taxinomie
Descripteur : Schultz, 1956
Classe: Actinopterygii
Ordre: Characiformes
Famille:  Characidae
Genre:  Paracheirodon
Synonymes
Cheirodon axelrodi Schultz, 1956
Hyphessobrycon cardinalis Myers & Weitzman, 1956
Noms Communs
Cardinalis
Tetra cardinal
Cardinal tetra (en)
Membres du genre Paracheirodon
Paracheirodon axelrodi (Schultz, 1956)
Paracheirodon innesi (Myers, 1936)
Paracheirodon simulans (Géry, 1963)
Origine géographique
Aire d'origine : Amérique du sud
Brésil, Colombie, Venezuela
Aire actuelle
Afrique du Sud, Inde, Mexique
La localité type est assez douteuse. En effet, il est mentionné : "un ruisseau près de Tomar, Rio Negro, près de Porto Velho, Brésil" mais Porto Velho est située sur le Rio Madeira et P. Herbert Axelrod n’y a jamais été rencontré.

Son aire de répartition s'étend en réalité en amont de la municipalité de Santa Isabel do Rio Negro (anciennement Tapuruquara) dans le bassin moyen du Rio Negro, au Brésil, jusqu'aux parties inférieures des Rio Vaupés (ou Uaupés), Rio Içana, Rio Guaviare, Rio Inírida, Rio Meta et Rio Vichada.

On le rencontre également dans le canal de Casiquiare et dans certaines parties du bassin versant de l’Orénoque au Venezuela, ces derniers présentant certaines différences morphologiques par rapport à celles du Negro. Selon Weitzman et Fink (1983), il existe des différences morphologiques dont, entre autres, une différence dans le nombre de rayons de la nageoire pectorale, des différences dans le motif des couleurs. (La forme Rio Negro possède une bande latérale bleue un peu plus droite et plus longue qui se termine sous la base de la nageoire adipeuse, et le pigment rouge s’étend généralement un peu plus loin sur le ventre.)

Cooke et al. (2009) ont mené une analyse phylogéographique des populations du Rio Negro et ont constaté que celles habitant dans la partie supérieure du bassin représentaient des lignées génétiquement distinctes, beaucoup plus anciennes que celles du bassin moyen. Ces populations font l’objet d’un programme de conservation en raison de leur caractère génétique unique.
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce
pH
4 à 6,5
L'environnement naturel diffère aussi largement entre les individus du Rio Negro et les individus du Rio Orinoco.

Dans le système du Negro, les Paracheirodon axelrodi sont plutôt rares dans les cours d'eau principaux, préférant les affluents mineurs, les petites rivières, les bras morts et les forêts inondées. Les plantes aquatiques sont rares, privées de lumière par la canopée, la végétation marginale très dense et les tanins. L'eau est très faiblement minéralisée et très acide.

Dans le système de l'Orinoco, l'eau est plus claire, le substrat sableux et la végétation aquatique et marginale beaucoup plus présente dans laquelle les poissons se réfugient. L'eau est moins acide avec des pH compris entre 5.5 et 6.5.

Les deux types d’habitats sont de nature très saisonnière. Pendant la saison sèche, les Paracheirodon axelrodi ont tendance à former de grands bancs dans les cours d’eau principaux, entre la couche de litière de feuilles et d’autres détritus organiques qui se forment en raison du faible débit. Lorsque la saison des pluies commence, la profondeur et le débit de l'eau augmentent et les cours d'eau inondent le terrain environnant. La litière de feuilles a tendance à se disperser, exposant le sable. Les Paracheirodon axelrodi nagent alors plus haut dans la colonne d'eau, se déplaçant dans des zones de végétation inondées ou se cachant entre des racines submergées (Mikolji, 2009). Ce cycle hydrologique saisonnier permet également le brassage de populations qui autrement resteraient isolées les unes des autres.
Description
Taille
: 3 à 4 cm SL
Respiration
Branchiale
Longévité
3 à 4 ans
Régime
Omnivore
Il existe des différences locales dans le motif de couleur de l'espèce.
La forme Rio Negro possède une bande latérale bleue un peu plus droite et plus longue qui se termine sous la base de la nageoire adipeuse, et a généralement le pigment rouge s'étendant légèrement plus loin sur le ventre.
La forme Orinoco a moins de pigmentation rouge dans la partie ventrale du corps, et la bande latérale bleue se termine avant la nageoire adipeuse et est souvent légèrement incurvée en forme d'arc léger.
Ces caractéristiques donnent à la forme Orinoco une apparence plus trapue que la forme Negro.

Dans la nature, P. axelrodi est considéré comme quasi annuel, avec très peu d'individus de plus d'un an, bien qu'il puisse vivre beaucoup plus longtemps en aquarium.
 
Régime Alimentaire
Omnivore, il se nourrit dans la nature de petits invertébrés, de crustacés, d'algues filamenteuses, de fruits tombés...

Dans les aquariums, il accepte les aliments secs mais, comme la plupart des poissons, il est recommandé de lui proposer un menu varié contenant des larves de chironomes vivants et congelés, des larves de moustiques, des daphnies, des moinas...
Dimorphisme
Les femelles sont plus rondes et légèrement plus grandes que les mâles.
Dangerosité
 
 
 Aucun
Maintenance
Population
10 minimum (20 recommandé)
Zone
Centrale
Ratio M/F
1 / 1
Paramètres
Température
        23      25              28      30
pH
         4      4,5            6,5      7
GH
         1       5              8       12
Brassage
Aquarium
Volume
100 l minimum (200 l recommandé)
Longueur
100 cm minimum (120 cm recommandé)
La maintenance ne pose pas de problème particulier, même si la maintenance de spécimens sauvages nécessitera d'être particulièrement vigilant la détérioration de la qualité de l’eau et d'éviter au maximum les produits phytosanitaires.

Le Cardinal se plaira dans un aquarium agencé pour reproduire un biotope Amazonien fluvial.
Le substrat se composera de sable de rivière et le décor de quelques branches de bois flotté ou de racines. Quelques poignées de feuilles séchées (hêtre, chêne, catappa…) donneront un aspect naturel. Ce lit de feuilles sera un milieu propice au développement d'une micro-faune susceptible de fournir un apport alimentaire secondaire. Il convient de les remplacer après quelques semaines afin qu’elles ne pourrissent pas et ne salissent pas l’eau. Un petit sac en filet rempli de tourbe pour l'aquarium peut être ajouté au filtre pour faciliter la simulation des eaux noires. Le bois et les feuilles donnent une couleur ambrée. Les plantes aquatiques ne sont pas présentes dans les eaux naturelles de cette espèce.

Dans ces conditions, l'éclairage pourra être modeste, ce que le poisson appréciera, mais la filtration efficace (5X).
La filtration devra pouvoir être modulée pour simuler les variations saisonnière.
L'ajout de turbines ou de pompes de brassage au printemps ajoutera grandement au tableau saisonnier, associé à de fréquents changements d'eau.

Il est toutefois possible de le maintenir dans un aquarium plus standard, de préférence densément planté. La lumière sera de préférence faible ou tamisée par des plantes flottantes.

Il est fortement recommandé de maintenir un groupe d'au moins une dizaine de spécimens afin que les poissons se sentent rassurés et que leur comportement soit plus naturel. Dans un aquarium de grande taille, un banc de trente à cinquante individus sera du plus bel effet.

Très paisible, c'est un résident idéal de l'aquarium communautaire, en compagnie de poissons de taille relativement similaire ne pouvant pas devenir ses prédateurs et fréquentant le même milieu.

Attention ! : Les spécimens sauvages nécessitent une acidité de l'eau plus prononcée (ph = ~5, voire moins) que les spécimens d'élevage (ph = ~6).
L'espèce fréquente une large gamme d'habitats dans la nature, et est de plus soumis à d'importantes variations saisonnières, d'où son apparente tolérance à des paramètres de l'eau extrêmement divers. En réalité, ses exigences sont déterminées par la localité et la saison de collecte. Il est donc préférable de demander à votre grossiste leur lieu de pêche et les conditions d'eau dans laquelle ils ont été maintenu jusqu'a l'achat.
Le respect des variations saisonnières propres à son milieux lui assurera de plus une longévité accrue.

On considère souvent qu'un poisson potamodrome ou qui, dans la nature, est soumis à de forte variations saisonnières, est facile à maintenir car supportant une large palette de paramètres de l'eau. En fait, c'est tout le contraire, un potamodrome ou un poisson soumis à de fortes variations saisonnières a un besoin vital de ces changements naturels. Il est donc impératif de les lui fournir. (N.D.A.)

Disponibilité commerciale : Commun

Cette espèce est extrêmement populaire chez les aquariophiles et fait l’objet d’une reproduction commerciale à grande échelle avec des variétés ornementales produites de manière sélective, notamment "gold" et albinos.
Les écailles dorées des variétés Gold sont dues à un parasite qui stimule la production de guanine dans les écailles.

On trouve cependant fréquemment des poissons d'origine sauvage, et il est impératif de bien connaitre la provenance des spécimens convoités afin d'ajuster les paramètres de maintenance à leurs besoins spécifiques.
Attention ! : Les poissons issus de prélèvement naturels ont des exigences en matière de paramètres de l'eau (pH notament) qui devront être pris en considération.
Demandez toujours la provenance des poissons accueillis.
Reproduction
Type
Ovipare
Difficulté
Possible
Paramètres
Température
23 à 25 °C
pH
6
GH
2 °GH
Un bac dédié est indispensable afin d’élever un nombre correct d'alevins. Celui-ci doit être très faiblement éclairé, pourvu d’un petit filtre exhausteur et contenir des bouquets de plantes à feuilles fines, telles que de la mousse de java ou des mops, afin de donner aux poissons un endroit où déposer leurs œufs. On peut aussi recouvrir le fond de l’aquarium avec une sorte de grille. Le maillage doit être suffisamment gros pour que les œufs puissent y passer, mais suffisamment petit pour que les adultes ne puissent pas les atteindre.

La reproduction peut être générée en groupe d’une demi-douzaine de spécimens de chaque sexe. Sélectionner les mâles les plus gros et les plus colorés. Conditionner ceux-ci avec beaucoup de petits aliments vivants et le frai devrait intervenir dans les 72 heures. En matière de productivité, la reproduction en couple donne de meilleurs résultats. Selon cette technique, les poissons sont conditionnés en groupes puis séparés par couples par une cloison.

Les adultes mangent les œufs et doivent être retirés dès que la ponte a eu lieu. Celles-ci vont éclore dans les 24 à 36 heures, les alevins nagent librement trois à quatre jours plus tard. Ils doivent être nourris avec un aliment de type infusoire pendant les premiers jours, jusqu'à ce qu’ils soient assez gros pour accepter les nauplies et micro-vers.
Attention ! : Les œufs et les alevins sont sensibles à la lumière dans les premiers stades de la vie et l’aquarium doit être maintenu dans une relative obscurité.
Commentaires
Etymologie : Paracheirodon du grec para "apparenté à" et du nom générique Cheirodon (du grec, cheir "main" et, odous "dents"), et axelrodi, "d'Axelrod", en l'honneur de l'expert américain des poissons tropicaux et éditeur de livres pour animaux de compagnie Herbert Richard Axelrod (1927-2017)

Utilisation traditionnelle, scientifique et/ou commerciale :
Une proportion importante des poissons disponibles dans le commerce des aquariums sont encore capturés dans la nature ou proviennent de projets d'élevage dirigés par la communauté tels que le projet Piaba dans la région du Moyen-Negro, où cette espèce est le poisson d'ornement le plus important et dans la municipalité de Barcelos représente jusqu'à 60% du revenu annuel.
Références
GBIF,
Fishbase, Seriously Fish,
- Bleher, Heiko, "A Story of Four Neon Tetras, Part Two: And Now a Fourth Neon !" in Tropical Fish Hobbyist, octobre 2008 : 92-95 (2008)
- Bundesministerium für Ernährung, Landwirtschaft und Forsten (BMELF), 1999. Gutachten über Mindestanforderungen an die Haltung von Zierfischen (Süßwasser). Bundesministerium für Ernährung, Landwirtschaft und Forsten (BMELF), Bonn, Germany.
- Cooke, G. M., N. L. Chao and L. B. Beheregaray, "Phylogeography of a flooded forest specialist fish from central Amazonia based on intron DNA: the cardinal tetra Paracheirodon axelrodi." in Freshwater Biology 54: 1216–1232 (2009)
- Géry, J., "Characoids of the World." T.F.H. Publications, Inc.: 1-672 (1977)
- Ikeda, T. and S. Kohshima, "Why is the neon tetra so bright? Coloration for mirror-image projection to confuse predators? “Mirror-image decoy” hypothesis." in Environmental Biology of Fishes 86: 427-441 (2009)
- Lima, F.C.T., L.R. Malabarba, P.A. Buckup, J.F. Pezzi da Silva, R.P. Vari, A. Harold, R. Benine, O.T. Oyakawa, C.S. Pavanelli, N.A. Menezes, C.A.S. Lucena, M.C.S.L. Malabarba, Z.M.S. Lucena, R.E. Reis, F. Langeani, C. Moreira et al. …, 2003. Genera Incertae Sedis in Characidae. p. 106-168. In R.E. Reis, S.O. Kullander and C.J. Ferraris, Jr. (eds.) Checklist of the Freshwater Fishes of South and Central America. Porto Alegre: EDIPUCRS, Brasil.
- Mikolji, I., "Cardinal tetras in their natural habitat." in Tropical Fish Hobbyist 635: 70-75 (2009)
- Mills, D. and G. Vevers, 1989. The Tetra encyclopedia of freshwater tropical aquarium fishes. Tetra Press, New Jersey.
- Oliveira, C. A., G. S. Avellino, K. T. Abe, T. C. Mariguela, R. C. Benine, G. Orti, R. P. Vari, and R. M. Corrêa e Castro, "Phylogenetic relationships within the speciose family Characidae (Teleostei: Ostariophysi: Characiformes) based on multilocus analysis and extensive ingroup sampling." in BMC Evolutionary Biology 11(1): 275-300 (2011)
- Riehl, R. and H.A. Baensch, 1991. Aquarien Atlas. Band. 1. Melle: Mergus, Verlag für Natur-und Heimtierkunde, Germany.
- Reis, R. E., S. O. Kullander and C. J. Ferraris, Jr. (eds), "Check list of the freshwater fishes of South and Central America. CLOFFSCA." in EDIPUCRS, Porto Alegre: i-xi + 1-729 (2003)
- Weitzman, S. H. and W. L. Fink, "Relationships of the neon tetras, a group of South American fishes (Teleostei, Characidae), with comments on the phylogeny of New World characiforms." in Bulletin of the Museum of Comparative Zoology 150(6): 339-395 (1983)

Photo : JMJ@b-aqua
Pour citer cette fiche :"Paracheirodon axelrodi, Schultz, 1956" B-Aqua / JMJ, TE, GP (2020,22,23)