Dans la nature, les crevettes du Gabon préfèrent les habitats de fond boueux, de mangrove ou de boue sablonneuse, mais l'espèce est fortement rhéophile.
L'extrémité des péréiopodes comporte une griffe lui permettant de s'accrocher aux éléments du décor pour ne pas se laisser entrainer.
Note : C'est cette griffe et ses habitudes nocturnes qui lui ont sans doute valu son surnom de "crevette vampire", et pas une quelconque propension à l'agression.
On veillera donc à lui composer un bac dont l'aménagement se rapproche au mieux de son milieu naturel.
Un substrat de roche ou de gravier peut convenir, mais un substrat mou (sable fin, boue) est préférable.
Ce type de substrat n'endommagera pas leurs "éventails" et, selon Obande R. A., Kusemiju K, les crevettes gabonaises consomment de fines particules de sable. Les biologistes ont en effet trouvé du sable dans 95,2% des spécimens examinés. On ne sait pas pourquoi elles font cela, peut-être juste parce que le sable fait partie des détritus ou qu'il aide à leur digestion.
Une filtration puissante (filtre Matten), ou mieux, une turbine munie d'un venturi assurera un mouvement constant de l'eau. En effet, une filtration trop efficace risquerait de débarrasser l'eau des particules nécessaires à l'alimentation de ces crevettes filtreuses. Voilà qui serait contre-productif.
Certains éleveurs privilégient l'eau verte, mais une eau chargée en matière organique semble suffisante.
Ce sont surtout des créatures crépusculaires et nocturnes, par conséquent, vous ne les verrez pas beaucoup dans la journée.
Contrairement aux crevettes bambous, qui ne se soucient de rien et se nourrissent à la vue de tous, les Saltarelles gabonaises choisissent généralement des points d'alimentation au sol près des cachettes. Par conséquent, vous devrez leur fournir ce type d'abri. Une fois qu'elles ont trouvé un endroit confortable dans le courant, elles préfèrent ne pas bouger.
Les crevettes gabonaises sont très timides et aiment les cachettes. Il semble qu'elles préfèrent les abris étroits, bien ajustés à leur taille. Une fois qu'elles ont trouvé la meilleur place, elles ne le quittent plus. Si l'abris devient trop étroit, elles peuvent l'aménager pour le rendre plus confortable.
Ces abris sont particulièrement importants après la mue lorsque les crevettes sont vulnérables. Pendant que le nouvel exosquelette durcit, les crevettes resteront cachées.
Les Saltarelles gabonaises ne grandissent pas vite et par conséquent, elles ne muent pas très souvent (peut-être à cause de leur longue durée de vie et de leur métabolisme lent).
Atya gabonensis apprécie de vivre en groupe. Souvent serrées les unes contre les autres, les crevettes gabonaises sont parfaitement pacifiques et ne menaceront aucun colocataire de quelque manière que ce soit. Elles n'ont pas de pinces et ne peuvent faire de mal à personne.
En conséquence, cette crevette pourrait partager son espace avec des poissons, mais sa grande taille et son mode de vie particulier limite sérieusement le nombre de candidats à la colocation.
Disponibilité commerciale : Rare
L'espèce est ponctuellement présente dans le commerce aquariophile européen. Elle est récoltée à petite échelle dans le nord du Nigeria ainsi qu'ailleurs en Afrique de l'Ouest.
Toutes les Saltarelles gabonaises disponibles dans le commerce des aquariums sont donc prélevées dans la nature.
Bien que cette espèce ne soit pas en danger (dans l'immédiat), on veillera, dans le cadre d'une aquariophilie responsable, à ne l'accueillir que pour en tenter la reproduction.