Saltarelle camacuto
La Saltarelle camacuto, comme ses consœurs du genre Atya, est une grande crevette rhéophile, filtreuse, plutôt massive, mais plutôt colorée. On trouve en effet dans le commerce dédié un morphe rouge sang avec une ligne dorsale blanc crème.
Comme les autres crevettes du genre, elle migrent vers les estuaires pour se reproduire, et son élevage en est sérieusement compliqué.


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Taxinomie
Descripteur : Leach, 1816
Classe: Malacostraca
Ordre: Decapoda
Famille:  Atyidae
Genre:  Atya
Synonymes
Atya margaritacea subsp. clavipes Holthuis, 1966
Atya margaritacea var. claviger Aurivillius, 1898
Atya margaritecea subsp. claviger Aurivillius, 1898
Atya mexicana Wiegmann, 1836
Atya punctata Kingsley, 1878
Atya sulcatipes Newport, 1847
Atys scaber Leach, 1816
Atys scabra Leach, 1815
Noms Communs
Saltarelle camacuto
Grand bouc
Cacador (Guadeloupe)
Saltarelle rugueuse
camarón camacuto (esp)
Marble Wood Shrimp (en)
Camacuto shrimp (en)
Membres du genre Atya
Atya margaritacea (A.Milne-Edwards, 1864)
Atya scabra (Leach, 1816)
Atya gabonensis (Giebel, 1875)
Origine géographique
Aire d'origine : Amérique centrale, Afrique
Angola, Brésil, Cap-Vert, Colombie, Congo, République Démocratique du Congo, Costa Rica, Cuba, Curacao, République dominicaine, Guinée équatoriale, Gabon, Grenade, Guadeloupe, Guatemala, Haïti, Honduras, Jamaïque, Libéria, Martinique, Mexique, Montserrat, Nicaragua, Panama, Porto Rico, Saint-Christophe-et-Niévès, Sainte-Lucie, Sao Tomé et Principe, Trinité-et-Tobago, Venezuela
L'espèce a une large répartition amphi-atlantique, présente du Mexique vers le sud jusqu'au Brésil, ainsi que dans la plupart des îles des Caraïbes. En Afrique, il est présent du Libéria vers le sud jusqu'à l'Angola, ainsi que les îles du Cap-Vert et les îles du golfe de Guinée.
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce, Saumâtre
Température
26 °C
Conductivité
390 µS/cm
L'espèce habite sur les fonds rocheux des ruisseaux et des rivières des zones côtières de l'océan Atlantique. Cette crevette a un cycle de vie amphidrome.
Dotées deux pattes puissantes, cette crevette peut franchir des obstacles naturels hauts de plusieurs mètres en s’accrochant aux roches humides et aux plantes fixées sur le bord des rivières.

La crevette d'eau douce Caridean Atya scabra est un résident commun des systèmes de cours d'eau des forêts tropicales humides d'Amérique, y compris les bassins versants brésiliens
M. Tobler indique une conductivité électrique moyenne de 390 µS/ m et une teneur en chlorophylle de 19,9 mg/l pour le site du Rio Oxolotan près de la ville mexicaine de Tabasco à une température de l'eau de 26°C et une saturation en oxygène presque complète.

En Martinique Atya scabra se retrouvent dans les tronçons de rivière de basse altitude, et affectionnent les faciès d’écoulement de type cascade, rapide et radier. En Martinique, Atya scabra se retrouvent dans presque tous les cours d’eau, mais ne dépasse pas les 100m d’altitude.
Aucune information n'est disponible sur les tendances démographiques. Localement, elle est abondante dans la partie nord de son aire de répartition dans les Néotropiques.
Description
Taille
: 8 à 9 cm SL  
: 6 à 7 cm SL
Respiration
Branchiale
Longévité
8 à 10 ans
Régime
Omnivore
La coloration du corps de la Saltarelle camacuto va du marbrage gris-vert à un ton brun pur avec une bande dorsale plus claire. Les caractéristiques de cette espèce sont les nombreux nodules et verrues sur la carapace, ce qui lui a valu le nom de "Saltarelle rugueuse". Dans son aspect sombre, elle ressemble à la crevette géante du Gabon, Atya gabonensis. Contrairement à cette crevette, il lui manque les crêtes dorsales. De plus, Atya scabra avec une taille maximale de 10 à 12 cm reste beaucoup plus petite que la crevette gabonaise. Chez Atya scabra, les processus latéraux du rostre font saillie vers l'avant.

La forme brune est plus souvent proposée dans le commerce dédié que la forme gris-vert. La souche de coloration rouge foncé avec une ligne dorsale blanc crème est aussi aujourd'hui assez largement diffusée.

Atya scabra peut atteindre une longueur d'environ 89 millimètres chez les mâles, tandis que les femelles sont généralement plus petites, atteignant environ 64 mm dans la nature. Elle est cependant donnée comme plus grande en aquarium (10 à 12 cm).
 
Régime Alimentaire
Avec ses paires "plumeuses" sur les deux premières pattes de marche (péréiopodes), elle filtre les matières en suspension, algues et autres particules alimentaires de l'eau qui s'écoule.

Comme les autres crevettes "éventails", les Saltarelles camacuto se nourrissent principalement comme filtreuses passives. Elles se tiennent dans un endroit exposé au courant et étend ses quatre éventails "plumeux" des deux premières paires de pattes ambulatoires, comme un parapluie et attrapent les algues et les matières en suspension qui peuvent être utilisées comme nourriture
Dans le courant, ces éventails sont repliés et dépliés à intervalles réguliers. Lorsqu'elles sont repliées sous la tête, les soies sont peignées par les pièces buccales et les particules filtrées sont examinées pour détecter les aliments utilisables, puis ingérées.

Note : M. Tobler indique une teneur en chlorophylle de 19,9 mg/l pour le site du Rio Oxolotan comme il est indiqué plus haut. Cette teneur relativement élevée en chlorophylle est une indication que cette rivière transporte un phytoplancton abondant, qui constitue la base alimentaire des crevettes éventails filtrants.
Dimorphisme
Le dimorphisme sexuelle est caractérisé par une troisième paire de péréiopodes plus massive chez le mal que chez de la femelle.
Dangerosité
 
 
 Aucun
Maintenance
Population
6 minimum (12 recommandé)
Zone
Inférieure
Ratio M/F
1 / 1
Paramètres
Température
              20                       30
pH
         6,5      7            7,5      8
GH
         5       10              15       20
Brassage
Aquarium
Volume
100 l minimum (200 l recommandé)
Longueur
80 cm minimum (100 cm recommandé)
Rhéophile, ayant une nette préférence pour un courant riche en particule et en oxygène, on maintiendra la Saltarelle camacuto en bac rivière.

Si la Saltarelle camacuto mène une vie assez calme, elle devient assez grande et n'est donc pas adaptée au nano-aquariums.
En tant que crevette filtreuse, nous devons lui offrir un volume d'eau d'autant plus important qu'elle y trouve sa nourriture. Un aquarium de quatre-vingt centimètres de long peut être suffisant pour un groupe de Saltarelles camacuto, mais un bac plus long permettra une meilleure gestion du courant.
L'aquarium doit être aménagé d'une manière adaptée à l'espèce, offrir suffisamment de perchoirs sur des pierres exposées au courant, des racines de bois ou des substrats durs similaires, ainsi que suffisamment d'endroits pour se cacher dans lesquels les crevettes, qui sont plus actif au crépuscule et la nuit, peuvent se retirer pendant la journée et aussi pendant la phase sensible de la mue.
Des températures d'eau constantes et une eau propre et riche en oxygène sont également importantes.
Un filtre n'est pas indispensable car il est important qu'il y ait dans l'eau suffisamment de matières en suspension comme source de nourriture pour les crevettes.
Au lieu de cela, une aération puissante à l'aide d'une pompe à membrane et d'un diffuseur long placé près du sol près l'une des parois latérales de l'aquarium est suffisante. Mais une turbine munie d'un venturi reproduira de façon plus réaliste l'aspect rivière du biotope recherché.

La granulométrie du substrat n'est pas déterminante On évitera cependant le gravier concassé trop tranchant, car les Saltarelles pourraient y blesser leur fragiles éventails.

Il est possible de compléter leur alimentation naturelle avec des flocons finement broyés, de la poudre d'algues spiruline ou du plancton préparé à part.
Il existe également des aliments secs spécialement adaptés au régime alimentaire des "crevettes balais".

Étant donné que cette crevette filtreuse est très calme et paisible, elle peut être maintenue avec des crevettes naines ou des poissons plus petits et paisibles fréquentant le même type de milieu parmi les poissons d'Amérique latine.

Disponibilité commerciale : Rare

Tant que la reproduction dans des conditions d'aquarium n'est pas possible, il faut supposer que les crevettes filtreuses proposées à la vente sont capturées dans la nature. On veillera donc à ne s'en procurer que si on est en mesure de lui fournir le milieu rhéophile qui lui convient.
Reproduction
Type
Ovipare
Difficulté
Difficile
Étant donné que la Saltarelle camacuto, bien que vivant en eau douce n'a pas complètement abandonné son mode de vie marin et que ses larves ne peuvent se développer pleinement qu'en eau salée, il n'a pas encore été possible d'élever cette crevette en aquarium.
Le changement entre l'eau douce où vit la crevette adulte, et l'eau de mer dans laquelle les larves passent par plusieurs étapes pour devenir de jeunes crevettes pleinement développées, rend cette opération techniquement très difficile dans des conditions d'aquarium.

La plus petite femelle ovigère pour cette espèce au Brésil (São Paulo), mesurait 25,3 mm TL, tandis que la plus grande femelle était 61,1 mm TL. Les mâles variaient de 22,7 à 89,3 mm TL.
Au Mexique, les mâles étaient également plus gros que les femelles. Le plus grand mesurait 94,5 mm et la plus petite femelle ovigère mesurait 39 mm TL (Darnell 1956).
Commentaires
Étymologie : L'origine du nom de genre Atya n'est pas documentée (nom probablement d'inspiration mythologique lié à Atys), et scabra "rugueuse" ?

Utilisations traditionnelles ou commerciales :
Holthuis (1980) a signalé que l'espèce est utilisée comme aliment au Mexique, au Brésil et à Porto Rico.
La crevette est aussi traditionnellement capturée dans la Rivière Bia à Biaka et Aboisso en Côte d’Ivoire.
Références
GBIF, IUCN, INPN,
DEAL de la Martinique "Crustacés terrestres et d’eau douce" (2022)
- Debrot, A.O. "The freshwater shrimps of Curaçao, West Indies (Decapoda, Caridea)". in Crustaceana 76(1): 65-76. (2003)
- Ferreira de Barros, Matheus Souza; dos Santos Calado, Tereza Cristina; dos Santos, Ewerton Vieira; Silva, Alberis Santos; de Andrade Albuquerque, Leticia Gomes , "Population biology and sexual dimorphism in the freshwater prawn Atya scabra (Decapoda: Atyidae) in the Contas River, Bahia, Brazil". in Revista de Biologia Tropical. 68 (3): 743–751 (2020)
- De Grave, S., Villalobos, J., Mantelatto, F. & Alvarez, F. "Atya scabra" (2016)
- Juliana Herrera-Correal, Emerson C. Mossolin, Ingo S. Wehrtmann & Fernando L. Mantelatto, "Aspectos reproductivos del camarón carideo Atya scabra (Leach, 1815) (Decapoda: Atyidae) en la isla de São Sebastião, Atlántico sudoccidental, Brasil" in Latin american journal of aquatic research vol.41 no.4 Valparaíso set. (2013)
- Hobbs, H.H.Jr. and Hart, C.W.J. "The shrimp genus Atya (Decapoda: Atyidae)." in Smithsonian Contributions to Zoology 364: 1-143 (1982)
- Holthuis, L.B. 1980. FAO Species catalogue. Vol. 1. Shrimps and prawns of the world. An annotated catalogue of species of interest to fisheries. FAO, Rome.
- Vincent Kadjo, Olivier Assoi Etchian, Célestin Mélecony Ble, Dofara Soro, Jean-Noel Yapi, Atcho Otchoumou "Caractérisation de la pêche aux crevettes d’eau douce Atya scabra (Leach, 1815) (Decapoda: Atyidae) dans la rivière Bia, Côte d’Ivoire". in International Journal of Biological and Chemical Sciences Vol. 10 No. 2 (2016)
- Legall, N., Poupin, J. 2017. CRUSTA: Database of Crustacea (Decapoda and Stomatopoda), with special interest for those collected in French overseas territories.
- Lim, P., Meunier, F., Keith, P. & Noël, P. "Atlas des poissons et des crustacés d'eau douce de la Martinique." Patrimoines Naturels, 51: 1-120 (2002)
- Monti, D., Keith, P. & Vigneux, E. "Atlas des poissons et des crustacés d'eau douce de la Guadeloupe." Patrimoines naturels, 69: 1-128 (2010)
- Poupin, J. "Les crustacés décapodes des Petites Antilles, avec de nouvelles observations pour Saint Martin, la Guadeloupe, la Martinique." Muséum national d'Histoire naturelle, Paris. (2018)
- Vincent Kadjo, Assoi O. Etchian, Jean-Noel Yapi, A. Otchoumou, "Dynamique de la population de la crevette d’eau douce Atya Scabra (Leach, 1815) (Decapoda: Atyidae) dans la rivière Bia, région du Sud-Comoé (Côte d’Ivoire)" in European Scientific Journal 13(12) (2017)
- Alexandre Oliveira Almeida, Emerson Contreira Mossolin, Joaldo Rocha Luz "Reproductive Biology of the Freshwater Shrimp Atya scabra (Leach, 1815) (Crustacea: Atyidae) in Ilhéus, Bahia, Brazil" in Zoological Studies 49(2): 243-252 (2010)

Pour citer cette fiche :"Atya scabra, Leach, 1816" B-Aqua / GP (2022)