• On met tous les éléments cités en route avant d'avoir les poissons !
  
• le sol : on préconise environ 1cm devant, jusqu'à 5-7 cm vers l'arrière (ça dépend de la taille du bac, des plantes etc...). 
• on place les roches, branches et racines selon son goût, en laissant de préférence une plage libre sur le devant pour la nage. Attention aux roches lourdes : il faut éviter qu'un grain de sable se place entre elles et le verre du fond, ça risque de le fissurer; ( idem pour de grosses roches posées sur les vitres latérales, si possible, on évite). Dans ce cas, on peut mettre de la ouate pour filtre d'aquarium en dessous, à condition de la recouvrir pour que les fouisseurs ne consomment pas les fibres.
• on met ensuite les plantes, en humidifiant le sable. Il y a différentes techniques de plantation, avec ou sans eau au démarrage, les tutoriels sont légion sur Internet.
• puis on verse doucement l'eau dans une soucoupe, un bol... posé au fond de façon à ne pas tout chambouler. 

• Et on attend 3 à 4 semaines. Minimum.
  

4 - Le cyclage du bac : en attendant les poissons : 

• hooopopooo. Un bon aquariophile est patient! Et surtout évite de trucider ses pensionnaires. En plus c’est très plaisant de voir les plantes pousser.
  
• 3-4 semaines c’est pour le cycle de l’azote. Voir cet excellent article pour plus de détails, mais en gros, il débute par la prolifération de bactéries qui y participent, et commence par la production d’éléments toxiques. Le délai indiqué est un minimum permettant de les éliminer. (les produits, pas les bactéries). 
  
• Les plantes vont contribuer à absorber certains des éléments toxiques, en particulier celles à croissance rapide, les flottantes. D’où l’intérêt d’en mettre si possible.
  
• Qu’est-ce que je dois faire alors, pour ce cycle de l’azote?
• Rien ! A part attendre. Ces bactéries seront un peu partout dans le décor, sur les plantes, puis coloniseront le filtre s’il y en a un, pas la peine d’en mettre, elles arrivent toutes seules.

• En plus, ça permet aux plantes de se développer (ou pas…), d’équilibrer les paramètres…




• Les paramètres ? Kesako?
  
• Alors il faut revenir à la première question, vous n’avez pas lu la fiche des poissons !
  
• Plus sérieusement, c’est ce qui effraie les débutants qui ne sont pas chimistes. Pas d’inquiétude, beaucoup d’aquariophiles ne le sont pas non plus. Ce sont l’ensemble des facteurs que l’on prend en compte pour la qualité de l’eau : température, pH, Gh, Kh entre autres, mais aussi les éléments toxiques du cycle de l’azote évoqué plus haut et d’autres plus spécifiques, comme la charge organique. On peut les mesurer au moins au début, puis les surveiller régulièrement, puis, avec l’habitude, les mesurer de temps en temps, en ças d’anomalie de comportement des espèces.

• Cela suppose des appareils de mesure, que là aussi on prévoit à l’avance pour accueillir les petits pensionnaires : 
  
• La température : auriez-vous l’idée d’adopter un manchot empereur pour l’installer au Sahara? C’est la même chose pour les poissons. On en revient aux fiches. Un bon thermomètre fera l’affaire. Attention lors de son choix en animalerie : prenez-en un qui indique la même valeur que d’autres si possible, tous ne sont pas forcément bien calibrés.

• La dureté de l’eau : l’eau de pluie, l’eau osmosée, l’eau distillée sont normalement dépourvues de tout sel minéral. Il n’y a que de l’eau H2O. Mais lorsque dans la nature, cette eau tombe ou passe sur le sol, reçoit des feuilles, des débris divers, elle se charge en sels minéraux. Et c’est là que ça se complique. Selon la nature de ce qu’elle reçoit, elle sera plus ou moins riche, et ça, les espèces y sont sensibles. Une eau calcaire est dite dure, une eau pauvre en sels minéraux de type calcium est dite douce. 

• La chimie de l’eau : dépendant des plantes et du décor dans nos bacs, on ne va pas s’étendre sur le sujet, complexe, mais il faudra prendre en compte les valeurs du Gh (dureté totale) et du Kh (dureté carbonatée). Il existe deux moyens principaux pour les mesurer : les bandelettes, pas très fiables, et les gouttes, plus fiables. Une bonne animalerie doit pourvoir tester votre eau gratuitement.

• Le pH : il prend en compte l’acidité de l’eau. Là aussi, les espèces ont leur préférence. Pour simplifier, le CO2 dissout, certains acides humiques (dégradation de produits végétaux, branches, feuilles…) le fait baisser, à condition qu’il y ait peu de carbonates (oui, les Gh, Kh, pH sont liés… c’est complexe). En agissant sur ces derniers, on pourra modifier le pH - facteur très variable au cours de la journée, hé oui, les plantes font la photosynthèse et respirent comme nos bébêtes, donc absorbent et rejettent du CO2 en proportions variable. On le mesure là aussi en bandelettes, gouttes, pH-mètre…

• d’autres éléments (silicates, magnésium, potassium…) mais là, l’article devient trop long. Déjà si vous prenez en compte ce qui précède, c’est bien.
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• Pour faire baisser la dureté, on dilue l'eau du robinet à l'eau "pure" (osmosée par exemple), pour la faire augmenter, on ajoute des sels spécifiques, vendus à cet effet. Le tout est de connaître la qualité de son eau du robinet, première source que l'on utilise à la base. Pour plus de détail, consulter cet article (à venir)
• 
  
• Pas besoin d'ajuster ces paramètres dès le premier jour de la mise en eau ! On peut le faire tranquillement au fur et à mesure des 3-4 semaines d'attente, avec de petits changements d'eau progressifs. 

• Houlàaa, c’est compliqué ! 
  
• Non : complexe. Et un sujet dédié est préférable. Mais il faudra quand même s’y atteler à un moment donné, avant de mettre un cichlidé africain dans de l’eau osmosée pure !
  
• Et pourquoi certains préfèrent le no tech ou low tech. Mais on fait quand même attention à la qualité de l'eau et sa compatibilité avec les espèces choisies. Sinon, on modifie son choix.

• Et si je ne veux pas m’embêter avec tout ça?
  
• Alors prenez des poissons en plastique ! Plus sérieusement, certaines espèces sont plus « faciles », en fait plus tolérantes que d’autres. Ce sera à prendre en compte dans le choix des espèces, c’est précisé dans la rubrique « maintenance » en général.
  
• Attention quand même aux idées reçues. Un poisson rouge, c’est super résistant. Mais ça ne vit pas dans un bocal de 10 litres (en fait, en bassin ou aquarium très grand !), pas plus qu’un Betta « dans une flaque ». Une flaque d’un mètre cube? Ce n’est déjà pas un verre à dent ni un vase !
  

• Ca y est, ça fait 3 semaines, le Gh machin tout ça sont corrects.  C’est bon?
  
• Et les produits toxiques du cycle de l’azote, vous avez vérifié qu’ils sont suffisamment bas? Nitrites, entre autres, nitrates, si possible ? Allez, on attend encore une à deux semaines pour être sûr. Et on regarde si les plantes sont bien développées. Certaines sont connues pour absorber les éléments qui nous embêtent (celles à croissance rapide, les plantes flottantes…)
  
• Ça peut être déjà l’occasion de repiquer ou bouturer les plus grandes, hahaaa, ça c’est un avantage indéniable sur la pauvre chose en plastique ! Tout ça pour le prix d’une. 

• Oh, il y a des tas de bestioles sur les vitres ! Des vers, des escargots, des trucs blanchâtres et gluants sur le bois… c’est grave?
  
• Surtout pas ! Déjà ça prouve que le bac est viable. Ensuite ça va partir surtout avec des poissons voraces. Un bon bac équilibré contient justement ce type d’élément. Tout est dans la mesure…
  
• Ce sont de bons indicateurs qui, en low tech par exemple, permettent de se passer des appareils coûteux et compliqués cités plus haut (les bandelettes, les gouttes, les machins-mètres). Les escargots prolifèrent ? Ils ont trop à manger ! On diminue les rations. Ils remontent tous à la surface? Un élément les gêne : pas assez d’oxygène, des nitrites…
  
• Certains escargots enfouissent les déchets qui servent d’engrais aux plantes et aèrent le sol, un peu à la façon des vers de terre dans un sol terrestre (mélanoïdes). Ils sont même indispensables ! On évitera par contre les espèces exotiques prélevées dans la nature (Neritines) ou carnivores (Anentomes), sauf si on en veut parce que c’est joli, dans ce cas… lisez les fiches ! Et on peut leur consacrer un bac.
  
• Les autres : les petits vers seront mangés, les paramécies ou le voile bactérien s’éliminent avec des daphnies (si on n’a pas de filtre !) ou un changement d’eau modéré, renouvelé si nécessaire. Les trucs blanchâtres sur le bois : si on a des crevettes, des aselles, ou même les escargots s’en chargeront.

• La vendeuse m’a parlé de poissons nettoyeurs, laveurs de vitre, mangeurs d’algues et nettoyeur de fond…
  
• C’est un bon argument de vente. Mais complètement farfelu ! Ces poissons n’existent pas ! Que dans les dessins animés ou le chiffre d’affaire des animaleries. 
  
• Les meilleurs nettoyeurs : les escargots et petites bêtes citées plus haut et surtout… l’aquariophile ! Pour les vitres : une vieille carte de crédit ou de fidélité rigide, de la ouate pour filtre, de l’huile de coude !
  
• Mention spéciale aux « mangeurs d’algues » : déjà il faut vérifier sur leur fiche, les gastromyzons et sewellia, en plus d'avoir des exigences très particulières de maintenance, mangent les micro-organismes sur les algues par exemple, les loricaridés consomment souvent du bois.
  
• Cela suppose, en toute logique… d’avoir des algues ! Et pas n’importe lesquelles, et même parfois d'en ajouter au bac !
  

• Justement, les algues, j’en ai plein ! Des rouges, des vertes, des bleues, des en pinceau, en filament… on ne voit plus mes plantes !
  
• Il ne faut pas attendre d’être envahi ! Dès le début, on vérifie déjà le type d’algues. Comme les escargots, ce sont des indicateurs d’un déséquilibre.
  
• Au début : il y en aura, c’est normal. C’est à vous de jouer du goupillon pour les filamenteuses, de l’éponge pour les vitres…
  
• Certaines sont plus embêtantes que d’autres d’où l’intérêt de les identifier, ce qui n’est pas l’objet de cet article. Mais les forum et Internet sont vos amis (ou pas). Disons que les « bleues » sur le décor sont des cyanobactéries et on préfère les éviter, les cladophoras sont très envahissantes. Bref, il faut agir tôt pour celles-là. Les autres, on limite leur prolifération, mais il ne faut pas rêver, il y en aura toujours un peu. En plus, ça nourrit les escargots et les crevettes.

• Les poissons : ça y est, j'ai choisi, ils sont dans leur sac. Plouf?
• Non : on les acclimate en douceur. Il y a plusieurs méthodes, en voici ici une simple, pour faire court . On ouvre le sac, qu'on peut accrocher au rebord de l'aquarium avec une pince à linge, on plonge celui-ci dans l'eau du bac au minimum 15-20 minutes. C'est l'acclimatation thermique. 
• ensuite, on retire peu à peu le maximum d’eau du sac qu'on remplace avec l'équivalent du bac. Ca peut être avec une cuiller, une pipette ... l'idée étant d'habituer les poissons à leur nouvelle eau. L'eau enlevée doit être jetée, on évite autant que possible de mettre l'eau du sac dans l'aquarium.
• La durée de cette seconde étape est variable, mais au moins 15-20mn supplémentaires.
• ensuite, on verse doucement les poissons dans une épuisette au-dessus d'une bassine ou un seau (attention aux chutes!) et on les mets délicatement mais rapidement dans l'eau de l'aquarium. Ensuite on les surveille attentivement, pour voir s'il y a un comportement anormal.

• Dois-je changer l’eau ?
  
• Ca dépend… si c’est très sale, s’il en manque... Par principe, on recommande de changer 10% de l’eau par semaine, de même nature que l’eau initiale (voir paramètres). Là aussi on s’adapte au fur et à mesure qu’on apprend à connaitre son bac.
• Les conditionneurs : c'est bien dans l'urgence, mais c'est inutile. L'eau du robinet reposée 24-48h à l'avance pour laisser évaporer le chlore (très toxique)suffit. C'est toujours ça de gagné côté budget.

• Et nettoyer le filtre ?
• Si son débit ralentit uniquement, il ne faut le rincer que dans l'eau tirée de l'aquarium, pas toutes les mousses en même temps, sous peine de tuer les "bonnes" bactéries épuratrices qui s'y trouvent par le chlore de l'eau du robinet.
• (à suivre)

Pour prolonger la lecture, et parce qu'on n'est pas sectaire (et qu'on évite de pomper les articles des autres  )