Nez-rouge
Hemigrammus bleheri est un poisson très populaire, malheureusement maintenu sans les variations saisonnières indispensables à son espèce.
Le nez-rouge est un poisson de banc, et un nombre suffisant d'individus est très important pour maintenir ce poisson dans de bonnes conditions. Le comportement de banc de cette espèce est, en effet, très prononcé.


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Hemigrammus bleheri
Taxinomie
Descripteur : Géry, J. and V. Mahnert. 1986
Classe: Actinopterygii
Ordre: Characiformes
Famille:  Characidae
Genre:  Hemigrammus
Synonymes
Petitella bleheri (Géry & Mahnert, 1986)
Noms Communs
Nez-rouge
Nez-rouge du Rio Négro
Tête-rouge
Membres du genre Hemigrammus
Hemigrammus stictus (Durbin, 1909)
Hemigrammus elegans (Steindachner, 1882)
Hemigrammus boesemani (Géry, 1959)
Hemigrammus bleheri (Géry, J. and V. Mahnert. 1986)
Hemigrammus erythrozonus (Durbin, 1909)
Hemigrammus gracilis (Lütken, 1875)
Hemigrammus hyanuary (Durbin, 1918)
Hemigrammus ocellifer (Steindachner, 1882)
Hemigrammus pulcher (Ladiges, 1938)
Hemigrammus rodwayi (Durbin, 1909)
Hemigrammus ulreyi (Boulenger, 1895)
Hemigrammus aereus (Géry, 1959)
Hemigrammus analis (Durbin, 1909)
Hemigrammus coeruleus (Durbin, 1908)
Hemigrammus cupreus (Durbin, 1918)
Hemigrammus cylindricus (Durbin, 1909)
Hemigrammus arua (Lima, Wosiacki & Ramos, 2009)
Hemigrammus ataktos (Marinho, Dagosta & Birindelli, 2014)
Hemigrammus barrigonae (Eigenmann & Henn, 1914)
Hemigrammus bellottii (Steindachner, 1882)
Hemigrammus brevis (Ellis, 1911)
Origine géographique
Aire d'origine : Amérique du sud
Brésil, Colombie
Hemigrammus bleheri est présent dans le Rio Negro, le bassin du Rio Cuiuni (Affluent du Rio Negro) et le Rio Meta (Affluent de l'Orénoque).
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce
Température
23 à 26 °C
pH
5 à 6
GH
5 à 12 °GH
Le Nez-rouge fréquente des biotopes dont l'eau est généralement colorée en brun avec des tanins provenant de matières organiques en décomposition et est donc très acide .

Hemigrammus bleheri vit dans les eaux peu profondes, calmes et ombragées du Rio Negro. On le retrouve principalement dans deux milieux de vie, entre lesquels il alterne en fonction des saisons :
- Les igapós pendant la période humide. Les iguapós sont des zones de forêt inondée dont le niveau d'eau est assez élevé pendant les périodes de crue, et qui restent marécageuses le reste du temps. La canopée est épaisse et la lumière ne pénètre pas directement. Ces milieux sont constitués de troncs immergés et d’enchevêtrements de racines, avec une végétation dense (feuilles, branches, fleurs et graines). Leur profondeur ne dépasse pas 1.5m.
- Les igarapés pendant les périodes sèches. Les igarapés sont des bras de rivières larges et peu profondes. Ils présentent une végétation assez faible, avec de nombreux troncs d'arbres morts. La profondeur moyenne est de 0.5 à 0.8 m. H. bleheri reste alors près des rives, ou dans de petites baies avec un courant faible.
Description
Taille
: 2,1 à 3,3 cm SL  
: 2,2 à 3,8 cm SL
Respiration
Branchiale
Longévité
5 à 6 ans
Régime
Omnivore
Hemigrammus bleheri est un petit poisson au corps argenté, une tête d'un rouge vif et des marques noires sur la queue.

Il existe trois espèces de "nez-rouge" amazoniens très proches physiquement (Hemigrammus bleheri, Hemigrammus rhodostomus et Petitella georgiae). H. bleheri se distingue de ses congénères par les caractères suivants : tête avec une coloration rouge beaucoup plus intense et étendue, s'étendant jusqu'à la région humérale (vs. coloration rouge limitée et ne s'étendant pas à la région humérale chez les georgiae, rhodostoma) ; la barre noire horizontale à l'extrémité du pédoncule caudal n'est jamais prolongée vers l'avant (vs. prolongée jusqu'à la nageoire anale chez georgiae, rhodostoma ); hyaline de la nageoire anale (vs. une barre noire présente à la base de la partie antérieure de la nageoire anale, se poursuivant obliquement sur les rayons ramifiés chez georgiae, rhodostoma).

Note : Bittencourt et al. (2020) ont proposé le transfert des tétras rummynose Hemigrammus rhodostomus et H. bleheri au genre Petitella sur la base de données moléculaires et morphologiques
 
Régime Alimentaire
Le nez-rouge est un poisson omnivore. Les analyses de tubes digestifs montrent qu'à l'état sauvage, H. bleheri se nourrit principalement d'algues filamenteuses type diatomées (Bacillariophyceae, Conjugatophyceae) à 37% et de micro-crustacées (Cladocera, Copepoda, Ostracada) à 31%.
On trouve aussi, en quantités importantes :
- des fragments de détritus végétaux à 12%
- des protéines animales, probablement des restes d'autres poissons à 7%
- des insectes (larves de diptères, chironomides, coléoptères, hémiptères, éphéméroptères, plécoptères, hymenopteres) à 5%
- des œufs d'insectes ou de poissons à 3%
- et d'autres aliments anecdotiques (pollens, spores, déchets divers...)

À noter que les proportions varient selon la période, avec une part accrue de cladocera pendant la saison des pluies et une plus grande quantité d'algues et de végétaux pendant la saison sèche.

En aquarium, il acceptera la nourriture sèche ou congelée, mais un apport régulier de proies vivantes sera indispensable à sa santé et à son bien-être.
Dimorphisme
Le dimorphisme est peu marqué. Les femelles deviennent plus grandes que les mâles : plus la taille des poissons augmente, plus le nombre de femelles est marqué. Au-delà de 33 mm, il n'y a que des femelles.
Dangerosité
 
 
 Aucun
Maintenance
Population
10 minimum (20 recommandé)
Zone
Centrale
Ratio M/F
2 / 3
Paramètres
Température
        22      24              25      27
pH
         5      5,5            6      6,5
GH
         2       5              8       12
Brassage
Aquarium
Volume
100 l minimum (200 l recommandé)
Longueur
100 cm minimum (120 cm recommandé)
Hemigrammus bleheri est un poisson de banc et un nombre suffisant d'individus est très important pour maintenir ce poisson dans de bonnes conditions. Le comportement de banc de cette espèce est très prononcé.

Le Nez-rouge fréquente des biotopes dont l'eau est généralement colorée en brun avec des tanins provenant de matières organiques en décomposition et est donc très acide.
Il vit dans les eaux peu profondes, calmes et ombragées du Rio Negro. On le retrouve principalement dans deux milieux de vie, entre lesquels il alterne en fonction des saisons :
- Les igapós pendant la période humide, qui sont des zones de forêt inondée dont le niveau d'eau est assez élevé pendant les périodes de crue, et qui restent marécageuses le reste du temps. La canopée est épaisse et la lumière ne pénètre pas directement. Ces milieux sont constitués de troncs immergés et d’enchevêtrements de racines, avec une végétation dense (feuilles, branches, fleurs et graines). Leur profondeur ne dépasse pas 1.5m.
- Les igarapés pendant les périodes sèches, qui sont des bras de rivières larges et peu profondes. Ils présentent une végétation assez faible, avec de nombreux troncs d'arbres morts. La profondeur moyenne est de 0.5 à 0.8 m. H. bleheri reste alors près des rives, ou dans de petites baies avec un courant faible.

Lui proposer un aquarium biotope "Amazonien saisonnier" sera donc une priorité.

Le bac sera préférentiellement "Amazonien fluvial" à forte variations saisonnières.
Les caractéristiques communes aux deux milieux fréquentés sont la présence de branchages, de bois flotté, et l'absence de plante., l'eau noire ou pour le moins ambrée, la faible dureté et l'acidité de l'eau.
Les caractéristiques changeantes seront la vitesse d'écoulement de l'eau, la température et la dureté de l'eau et le régime alimentaire.

On composera donc un bac d'eau douce, noire et acide aménagé de branchages et tapissé de feuilles mortes.
On simulera les variations saisonnières par l'augmentation du courant concomitamment avec des changements d'eau avec une baisse des températures et de la dureté pour la saison des pluies, et en augmentant la température, la dureté, mais aussi l'apport de tanin par l'ajout d'une litière de feuille mortes. L'eau deviendra alors très noire et la lumière diffuse.

Pour facilité la tâche (et économiser l'énergie), on simulera la saison des pluies au printemps avec l'ajout de pompe de brassage et d'un venturi. La température de l'eau augmentera ensuite naturellement au court de l'été et on éteindra les pompes saisonnières.

La plantation ne sera pas nécessaire, mais l'ajout d'échinodores sera envisageable dans un grand bac.
L'éclairage sera naturellement faible, mais devra tenir compte de la plantation. Des plantes flottantes tamiseront avantageusement un éclairage trop puissant.

La filtration, en l'absence de plante, devra être efficace (plus de cinq renouvellement par heure et masses biologiques importantes), et le rejet devra être réglable pour assurer les variations saisonnières.

Le bac devra être au format "rivière" afin d'assurer aux poissons une bonne longueur de nage et une bonne gestion du flux.
Le poisson étant grégaire, le bac sera assez grand pour accueillir vingt individus, voire plus.

Dans cette configuration, le Nez-rouge pourra cohabiter avec des espèces du même milieu, comme certains Corydoras ou "néons" appréciant les mêmes variations de milieu.

Attention ! : On considère souvent qu'un poisson potamodrome ou qui, dans la nature, est soumis à de forte variations saisonnières, est facile à maintenir car supportant une large palette de paramètres de l'eau. En fait, c'est tout le contraire, un potamodrome ou un poisson soumis à de fortes variations saisonnières a un besoin vital de ces changements naturels. Il est donc impératif de les lui fournir. (N.D.A.)

Disponibilité commerciale : Commun

Largement répandu dans le hobby aquariophile. Il est parfois confondu avec Hemigrammus rhodostomus et Petitella georgiae, deux autres espèces de "Nez-rouges" dont il est très proches physiquement.
Reproduction
Type
Ovipare
Difficulté
Possible
Paramètres
Température
25 à 27 °C
pH
4,2 à 6
GH
5 °GH
La maturité sexuelle est atteinte aux environs de 2.8 cm pour les mâles et 3.1cm pour les femelles. Elle peut se produire plus tôt, selon les individus. La fertilité du frais est corrélée à la taille des femelles et il est préférable de choisir les plus grandes femelles comme reproductrices. Rien n'indique que la taille des mâles leur confère un avantage compétitif ou reproductif.

A l'état sauvage, la reproduction se produit principalement au moment de la saison des pluies : elle commence vers le mois de février et peut se poursuivre jusqu'en juin, aux moments où le niveau de l'eau est au plus haut.

En aquarium communautaire, des alevins peuvent apparaitre et, si le bac est bien agencé et la chance avec eux, survivre à la prédation des adultes.

Cependant, pour augmenter le "rendement" de reproduction, vous devrez installer un réservoir dédié.
Un réservoir de cinquante litres faiblement éclairé devra être aménagé de plantes à feuilles fines ou mousse de Java ou encore des vadrouilles de frai, pour donner aux poissons un endroit où déposer leurs œufs adhésifs.
Vous pouvez également couvrir la base du réservoir avec une sorte de filet d'une taille suffisamment grande pour que les œufs puissent tomber à travers, mais suffisamment petit pour que les adultes ne puissent les atteindre.

La reproduction est favorisée par l'émulation de groupe. Une demi-douzaine de spécimens de chaque sexe minimum sera nécessaire au bon déroulement du frai.
Conditionnez-les avec beaucoup d'aliments vivants.

Il est malgré tout possible d'utiliser une paire (couple) pour la reproduction.
Les poissons sont conditionnés en groupes mâles et femelles dans des réservoirs séparés avec un régime alimentaire de haute qualité composé d'aliments vivants, à une température d'environ 24°C à 28°C.
Maintenez la température du bac de ponte à quelques degrés au-dessus de celle du bac principal 28°C à 30°C avec un pH acide à neutre. Lorsque les femelles sont visiblement pleines d'œufs et que les mâles présentent leurs plus belles couleurs, sélectionnez la femelle la plus grosse et le mâle le plus coloré et transférez-les dans le bac de ponte . Le couple devrait pondre le lendemain matin.

Dans les deux cas, les adultes mangeront les œufs s'ils en ont l'occasion et doivent être retirés à la première occasion, c'est-à-dire. dès que des œufs sont remarqués.
Ceux-ci éclosent en 24 à 36 heures, les alevins nageant librement trois à quatre jours plus tard. Ils doivent être nourris avec un aliment de type infusoires pendant les premiers jours, jusqu'à ce qu'ils soient assez grands pour accepter les nauplii de micro-vers ou d'artémies.
Attention ! : Les œufs et les alevins sont sensibles à la lumière dans les premiers stades de la vie et le réservoir doit être maintenu aussi faiblement éclairé que possible.
Commentaires
Etymologie : Hemigrammus du grec ancien ἡμι-, hêmi- "semi-, mi-" et γράμμα, grámma "signe, écrit", et bleheri, en l'honneur du découvreur de l'espèce, Heiko Bleher.

Petitella, du français petit et –ella, un diminutif connotant l'affection, en l'honneur du zoologiste-anatomiste Georges Petit (1892-1973).

Utilisation traditionnelle, scientifique et/ou commerciale :
Le nez-rouge représente jusqu'à 6% des poissons exportés depuis le bassin Amazonien. Il s'agit d'une source de revenus majeure pour certaines localités. A ce titre, plusieurs études scientifiques ont été faites en Amérique du Sud pour mieux comprendre ce poisson, son rythme de reproduction, l'évolution des quantités de populations sauvages et les périodes de pèche afin de limiter sa raréfaction.
Références
GBIF,
Fishbase, Seriously fish
B. Inst. Pesca, São Paulo, "Biologia reproductiva e habitos limentares do rodostomo (Hemigrammus bleheri) un peixe ornemental da bacia do médio Rio Negro, estado do amazonas, Brazil." (2017)
- Bittencourt, P.S., V.N. Machado, B.g. Marshall, T. Hrbek and I.P. Farias, 2020. Phylogenetic relationships of the neon tetras Paracheirodon spp. (Characiformes: Characidae: Stethaprioninae), including comments on Petitella georgiae and Hemigrammus bleheri. Neotropical Ichthyology 18(2):1-11.
- Géry, J. and V. Mahnert, "A new rummy-nose tetra from the Rio Negro, Brazil: Hemigrammus bleheri n. sp. (Characidae, Tetragonopterinae), with comments on Paracheirodon." in Tropical Fish Hobbyist v. 34 (no. 11): 37, 40-41, 44-45, 48-49, 52 (1986)
- Lima, F.C.T., L.R. Malabarba, P.A. Buckup, J.F. Pezzi da Silva, R.P. Vari, A. Harold, R. Benine, O.T. Oyakawa, C.S. Pavanelli, N.A. Menezes, C.A.S. Lucena, M.C.S.L. Malabarba, Z.M.S. Lucena, R.E. Reis, F. Langeani, C. Moreira et al. …, 2003. Genera Incertae Sedis in Characidae. p. 106-168. In R.E. Reis, S.O. Kullander and C.J. Ferraris, Jr. (eds.) Checklist of the Freshwater Fishes of South and Central America. Porto Alegre: EDIPUCRS, Brasil.
- Mirande, JM, "Morphology, molecules and the phylogeny of Characidae." in Cladistics 35(3): 282-300 (2019)
- Riehl, R. and H.A. Baensch, 1991. Aquarien Atlas. Band. 1. Melle: Mergus, Verlag für Natur-und Heimtierkunde, Germany.
- Zavala-Camin, L.A. "Introdução aos Estudos Sobre Alimentação Natural de Peixes". Maringá-EDUEM (1996)

Pour citer cette fiche :"Hemigrammus bleheri, Géry, J. and V. Mahnert. 1986" B-Aqua / Jeb, Vins, TE, GP (2018-23)