Scalaire de Léopold
Poisson pour aquariophiles expérimenté.e.s, les Scalaires font partie des poissons les plus mal accueillis en aquarium.
Plutôt rare dans le commerce aquariophile, plus petit et plus agressif que les autres membres du genre, le "Léopold" impose un grand bac de plus de quatre-cents litres au biotope "amazonien fluvial", d'eau douce et acide. C'est un poisson à réserver aux aquariophiles chevronné.e.s.

Très prisés par les débutants, les Scalaires sont parmi les poissons les plus mal accueillis en aquarium.


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Taxinomie
Descripteur : Gosse, 1963
Classe: Actinopterygii
Ordre: Perciformes
Famille:  Cichlidae
Genre:  Pterophyllum
Synonymes
Plataxoides leopoldi Gosse, 1963
Noms Communs
Scalaire de Léopold
Scalaire nain
Roman Nose Angelfish (en)
Membres du genre Pterophyllum
Pterophyllum altum (Pellegrin, 1903)
Pterophyllum leopoldi (Gosse, 1963)
Pterophyllum scalare (Schultze, 1823)
Origine géographique
Aire d'origine : Amérique du sud
Brésil, Guyana
Le Scalaire nain est originaire du bas Rio Negro, au confluent de Solimoes au Brésil et des bassins de Rupununi et d'Essequibo en Guyane.

Ce Pterophyllum est peut-être endémique du bassin de la rivière Xingu au Brésil. (Rosa 1985).
Cette espèce a été observée et photographiée dans la rivière Xingu et au moins deux de ses affluents (Rio Curaça et Rio Iriri) (Charvet-Almeida et Almeida pers. Obs.)

La localité type de l'espèce se trouve dans le Furo du village de Cuia, rive gauche du Rio Solimões, Brésil (Fricke et al . 2020).
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce
pH
5,5 à 6,5
P. leopoldi peut être trouvé en agrégations lâches dans des eaux à écoulement assez lent, souvent sous des surplombs racinaires et une végétation flottante, ainsi que d'autres microhabitats bien couverts.
Il fréquente les eaux claires et tachées de tanins, et les valeurs de pH de ces habitats sont pratiquement toujours inférieures à 7.
Bien qu’il y ait peu d’informations disponibles sur cette espèce, elle est abondante et présente une large aire de répartition sans menace directe. Il est donc évalué comme étant de moindre préoccupation.
Description
Taille
: 12 à 15 cm SL
Respiration
Branchiale
Longévité
10 à 15 ans
Régime
Carnivore
P. leopoldi se distingue des autres membres du genre Pterophyllum par l'absence de l'encoche pré-dorsale et par la présence d'une tache noire sur la nageoire dorsale qui se prolonge sur la quatrième barre verticale.

Il peut aussi être différencié par la présence de jusqu'à onze bandes verticales sur le corps, bien que souvent seules les trois bandes les plus grandes et les plus larges soient visibles. Cette espèce présente également une tache sombre sur l'opercule.

Chez les spécimens adultes, une teinte rouge/marron sur le dos et les nageoires est caractéristique de l'espèce, ce qui amène certains à croire qu'il s'agit de la forme naturelle la plus colorée du scalaire.

Le "museau" du poisson est également très distinctif et utilisé comme caractéristique méristique.
 
Régime Alimentaire
Dans la nature, les Scalaires se nourrissent principalement de petits invertébrés benthiques, comme des crevettes, vers, et des insectes terrestres tombés à la surface de l'eau.

En aquarium, les poissons sauvages devront être nourris de proies vivantes.
Les poissons d’élevage sont moins difficiles et acceptent généralement bien la nourriture sèche. Un apport en nourriture vivante régulier sera néanmoins indispensable à leur bien-être et à leur santé.

Note : Certains auteur soulignent que P. leopoldi semble plus intéressé par les aliments végétaux que ses congénères, et qu'il consomme les algues vertes.

Attention ! : Un prédateur a tendance à trop manger si la nourriture est facile à saisir, il faut le nourrir seulement trois fois par semaine afin d'éviter des dommages de croissance, sauf à ne lui fournir que du vivant.
Un prédateur doit impérativement chasser pour son bien-être. Manger à sa faim ne suffit pas, il faut qu'il participe activement à la recherche et à la prise des proies afin d'attiser son instinct. Manger une nourriture morte n'aboutit qu'à une "clochardisation" préjudiciable à sa santé aussi bien mental que physique.
Un ou plusieurs jours de jeûne sont nécessaires à une croissance harmonieuse.
Dimorphisme
Comme pour les autres scalaires, le dimorphisme sexuel peut se manifester par une petite bosse nucale.
Le dimorphisme est très peu marqué. Les mâles ont des papilles génitales pointues, plus petites, mais cela ne se voit généralement que lors du frai.

Le comportement peut être un meilleur indicateur, car les mâles sont plus agressifs et plus territoriaux, un trait accentué par la consanguinité. Si vous envisagez de le reproduire, il est judicieux de commencer avec un groupe de six poissons juvéniles. À partir de là, une paire est sûre de se former.
Dangerosité
 
 
 Aucun
Maintenance
Population
6 minimum
Zone
Inférieure, Centrale
Ratio M/F
1 / 2
Paramètres
Température
        22      24              28      30
pH
         5      5,5            6,5      7
GH
         0       1              8       10
Brassage
Aquarium
Volume
400 l minimum
Longueur
150 cm minimum
Hauteur
50 cm minimum
Connue également sous le nom de scalaire nain, P. leopoldi est la plus petite espèce du genre et est probablement l'espèce la mieux adaptée à la vie dans un aquarium communautaire en raison de sa taille gérable. C'est la plus petite espèce, certes, mais aussi la plus agressive du genre.

Comme la plupart des P. leopoldi sont capturés dans la nature dans le cadre du commerce des aquariums, il est donc important que les paramètres de l'eau reflètent ceux de l'environnement naturel.
Cette espèce fréquente l'eau claire et tachée de tanins, acide (pH : 5 à 7), une dureté allant de 0 à 108 ppm, et une température de 22°C à 29°C, donc une eau douce et acide est la meilleure pour son bien-être.

L'espèce fréquente les marécages ou les terrains inondés où la végétation aquatique et fluviale est dense et l'eau est claire ou limoneuse, et les fleuves lent.

Il est possible de le maintenir dans un aquarium reproduisant son biotope d'origine.
L'aquarium sera alors peu planté, avec de nombreuses racines. Un lit de feuilles permettra de teinter l'eau et fournira un habitat au micro-organisme susceptible de constituer une source de nourriture secondaire.

L'aquarium idéal sera constitué d'un grand espace de nage dénué de plante, et d'une rive plantée en arrière plan.
Un enchevêtrement de branchages sera apprécié, mais ne devra pas empêcher le déplacement de ces grands poissons. On pourra avantageusement le placer entre la zone plantée et la zone d'eau libre. Il offrira un abris rassurant aux poissons et fournira les tanins qui caractérisent ce milieu.
Attention ! : La hauteur d'eau doit être au minimum de 50 cm pour des adultes.

Les plantes devront être robustes et supporter la faible luminosité naturelle du milieu. Les échinodores, dont les larges feuilles permettront la ponte, seront parfaitement adaptées. Ces grandes plantes devront néanmoins être plantées sur un substrat riche pour afficher tout leur potentiel.

La zone d'eau libre sera longue, et profonde comme on l'a vu plus haut, avec un flux linéaire mais un débit relativement faible, afin de reproduire au mieux la partie fluviale du milieu.
Le substrat devra être constitué de sable fin en partie recouvert de feuilles mortes.

Afin de simulé les variations naturelles du biotope, on pourra faire varier le débit d'eau en deux "saisons" distinctes. La première sera "fluviale" et le débit d'eau légèrement plus soutenu, et le substrat apparent, avec une eau fraiche, et pour la seconde (inondation), on diminuera le débit, ajoutera une litière de feuilles colorant l'eau, dont la température s'élèvera.
C'est un excellente méthode pour déclencher le frai.

En raison de son affinité naturelle pour un pH faible, P. leopoldi a une faible tolérance aux nitrates et la qualité de l'eau doit donc toujours être maintenue à un niveau élevé.
La filtration sera donc efficace comme pour tous les poissons fluviaux, et le flux possiblement modéré pour simuler les variations saisonnières. On pourra, si le rejet de la filtration est faible, ajouter une petite turbine occasionnelle.

Il s'agit apparemment de l'espèce la plus agressive du genre envers ses congénères, il sera donc sage de maintenir un groupe aussi grand que les contraintes le permettent pour éviter l'intimidation. Il est néanmoins important d'aménager des "territoires" distincts permettant aux couples formés de s'isoler au moment du frai.

Cependant, en raison de leur petite taille, certains poissons plus petits ne seront pas considérés comme des proies.
Les tétras moyens, les corydoras, les loricariidés, les cichlidés nains et les poissons communautaires paisibles et d'eau douce similaires fonctionneront bien. Dans des aquariums plus grands, des Geophagus plus petits pourraient même fonctionner.

Attention ! : Pterophyllum eopoldi partage toutes les difficultés de ses proches parents quant à la sensibilité à la maladie du "trou dans la tête", supporte mal les accumulations de nitrate, et est extrêmement sujets aux maladies liées au stress.

Disponibilité commerciale : Rare

Comme la plupart des P. leopoldi sont capturés dans la nature dans le cadre du commerce des aquariums, il est important que les paramètres de l'eau reflètent ceux de l'environnement naturel.
Par conséquent, les futurs éleveurs doivent viser un pH et une dureté faibles, bien que l’espèce soit peu exigeante en matière de température tant que les extrêmes sont évités.

On veillera à bien connaitre le lieu de prélèvement des spécimens convoités afin d'ajuster les paramètres d'accueil aux conditions naturelles des poissons.
Reproduction
Type
Ovipare
Difficulté
Possible
Paramètres
Température
26 à 28 °C
pH
5,5 à 6,5
GH
1 à 4 °GH
La reproduction de P. leopoldi est similaire à celle des autres membres du genre, et se déroule en eau douce et acide.

Les mâles courtisent activement les femelles et n'hésitent pas à se mesurer entre eux.
Les mâles, comme les femelles, établissent une hiérarchie qui peut être préjudiciable aux plus faibles. On veillera à installer des zones de quiétude bien séparées des zones de frai choisies par les dominants.

Une fois qu'un couple s'est formé, il reste peu à faire pour les encourager à se reproduire.
Des changements d'eau avec une eau plus fraiche et un débit d'eau plus vif, avec un apport de proies vivantes tels que le ver de sang et autres petits crustacés (crevettes, aselles...), déclenche généralement le frai. On diminuera alors le débit d'eau et remontera la température.
Les scalaires pondent alors sur des surfaces verticales telles que l'ardoise, les plantes à feuilles larges (échinodores) ou même les vitres de l'aquarium.

Les scalaires gardent les œufs puis les alevins, une fois éclos. Ils deviennent alors agressifs et les poissons turbulents de leur entourage, poissons de banc notament, seront chassés vigoureusement, blessés, voire tués.

Assurez-vous que les adultes sont bien nourris, car il n'est pas rare qu'ils mangent leurs alevins.
Les alevins peuvent être nourris avec des nauplies d'artémias ou des micro-vers après avoir absorbé leur sac vitellin (généralement au bout de deux jours).

En aquarium communautaire, la survie des alevins dépendra surtout des autres espèces présentes et, si on veut obtenir de nombreux juvéniles, il conviendra de les isoler dans un bac d'élevage aux conditions identiques au bac communautaire.
Pour la reproduction uniquement, un couple peut être maintenu dans un aquarium de deux-cents litres spécialement aménagé.
Commentaires
Etymologie : Pterophyllum du grec, pteron, "aile, nageoire" et phyllon "feuille", apparemment en référence à la grande nageoire dorsale large et triangulaire, et leopoldi, "de Léopold en l'honneur du roi des belges Léopold III, qui aurait été l'une des premières personnes à détenir ce poisson.

Le scalaire de Léopold a un temps été appelé Ptérophyllum dumérili par Castelinau.
Références
GBIF, IUCN,
Fishbase, Seriously fish
- Eschmeyer's Catalog of Fishes (http://researcharchive.calacademy.org/research/ichthyology/catalog/fishcatmain.asp)
- Frederico, R.G. "Pterophyllum leopoldi". Liste rouge de l'UICN des espèces menacées 2023
- Fricke, R., W.N. Eschmeyer and R. Van der Laan (eds.). 2020. Eschmeyer's catalog of fishes: Genera, species, references.
- Gosse, Jean-Pierre., "Description de deux cichlides nouveaux de la region amazonienne" in Bulletin de l'Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique: (1963)
- Kullander, S.O. 2003. Cichlidae (Cichlids). In: R.E. Reis, S.O. Kullander and C.J. Ferraris, Jr. (eds), Checklist of the Freshwater Fishes of South and Central America, pp. 605-654. Porto Alegre: EDIPUCRS, Brasil.
- Reyes, Rodolfo B. - Fish Base (https://www.fishbase.se/summary/Pterophyllum-leopoldi.html)

Pour citer cette fiche :"Pterophyllum leopoldi Gosse, 1963" B-Aqua / TE, GP (2019-24)