Loche du lac Inlé
La Loche du lac Inlé est un poisson des eaux calmes et lentes, peu profonde, densément plantée et avec une végétation flottante.
On l'accueillera préférentiellement en aquarium biotope "Lac Inlé", seul ou avec des espèces du même milieu.
Difficile à nourrir, on devra lui fournir des proies vivantes de petite taille.


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Taxinomie
Descripteur : Boulenger, 1893
Classe: Actinopterygii
Ordre: Cypriniformes
Famille:  Nemacheilidae
Genre:  Yunnanilus
Synonymes
Petruichthys brevis (Boulenger, 1893)
Eonemachilus brevis (Boulenger, 1893)
Nemacheilus brevis Boulenger, 1893
Nemachilus brevis Boulenger, 1893
Noemacheilus brevis Boulenger, 1893
Noms Communs
Loche du lac Inlé
Loche birmane
Inle Loach (en)
Membres du genre Yunnanilus
Yunnanilus brevis (Boulenger, 1893)
Yunnanilus cruciatus (Rendahl, 1944)
Origine géographique
Aire d'origine : Asie
Myanmar
Yunnanilus brevis n'est connu que du lac Inle (environ 120 km²) et de la plaine voisine de He-Ho dans les États Shan du Sud, au Myanmar (Birmanie). L'exutoire du lac Inle disparait dans sous terre à quelque distance du lac et on pense que ses eaux réapparaissent dans un affluent de la rivière Salween (Kottelat et Chu 1988).
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce
Température
15 à 28 °C
pH
7 à 8,5
GH
2 à 20 °GH
Yunnanilus brevis est une espèce démersale que l'on trouve dans les eaux calmes et lentes, peu profonde, avec un fond densément planté avec une végétation flottante.
L'eau du lac est claire, peu profonde : deux à trois mètres de profondeur dans la plupart des endroits, et a un substrat limoneux très fertile, bien qu'il puisse être boueux et trouble près des rives.
La géologie locale est essentiellement karstique et le milieu est riche en carbonate de calcium. L'eau y est basique et plutôt dure.
Critère : B1ab(iii); D2
Yunnanilus brevis a été évalué comme vulnérable à une étendue d'occurrence estimée à moins de 20 000 km², au fait que cette espèce ne se trouve qu'à un seul endroit et au déclin continu de la qualité de l'eau du lac Inle.
Les pratiques agricoles non durables dans et autour du bassin ont provoqué une augmentation de la sédimentation, de l'eutrophisation et de la pollution ainsi qu'une réduction de la superficie de plus de 30% entre les années 1935-2000. Des espèces non indigènes et prédatrices de Parambassis et de Tilapia ont été introduites pour l'élevage, tandis que la collecte pour le commerce des aquariums peut également exercer un effet négatif.
L'augmentation de la population, l'affluence touristique, la déforestation, l'intensification de l’agriculture et l'invasion de la jacinthe d’eau (Eichhornia crassipes), dégradent l’écosystème du lac.

En 2015, le lac Inle a été reconnu Réserve de biosphère par l'Unesco.

Note : Akaishi et al (2006) ont analysé la qualité de l'eau du lac Inle et l'ont trouvée eutrophique. Les concentrations de PO4, NO2, NO3et de bactéries coliformes étaient relativement élevées, ce qui pourrait être le résultat d'utilisations domestiques et agricoles. le tourisme et l'agriculture sont en augmentation dans la région.
Description
Taille
: 4 à 6 cm SL  
: 5 à 7 cm SL
Respiration
Branchiale
Longévité
6 à 8 ans
Régime
Carnivore
Petite loche à la nageoire caudale rougeâtre et au corps assez "trapu", la Loche du lac Inlé présente une robe ponctuée (femelle) ou lignée (mâle) et une silhouette caractéristique avec une "cassure" bien visible derrière la nageoire dorsale.

Yunnanilus brevis se distingue des congénères et des espèces apparentées par la combinaison de caractères suivante : courte ligne latérale avec jusqu'à douze écailles poreuse ; système de ligne latérale céphalique présent avec 3+3 pores supratemporaux et 9 pores pré0perculo-mandibulaires ; 16-17 rayons ramifiés de la nageoire caudale ; pédoncule caudal 1,06-1,14 fois plus long que profond ; profondeur du pédoncule caidalñ 12-14% SL; diamètre des yeux 6,2-7,6 % SL ; profondeur du corps 23-26% SL.

Contrairement à la plupart des autres espèces de loches, celle-ci est une espèce à nage libre et en banc. Le comportement de nage est similaire à celui du tétra pingouin (Thayeria boehlkei) par exemple. Les poissons préfèrent nager en position tête haute. Le pédoncule caudal, légèrement cassé, est une adaptation à ce style de nage particulier.

Note : Cette espèce était autrefois incluse dans le genre Yunnanilus, un assemblage diversifié dont la majorité des membres sont endémiques du plateau du Yunnan dans la province du Yunnan, dans le sud de la Chine. Plusieurs groupes d'espèces étroitement apparentées existant au sein de Yunnanilus ont été distingués et Kottelat (2012) a déplacé celles qui avaient été précédemment incluses dans le groupe d'espèces Y. nigromaculatus dans le genre Eonemacheilus Berg, 1938, tandis que celles du Myanmar ont été incluses dans Petruichthys Menon, 1987.
 
Régime Alimentaire
Dans son milieu, Yunnanilus brevis est considéré comme un micro-prédateur se nourrissant principalement de petits insectes, vers, crustacés et autres zooplanctons dans la nature.

Dans l'aquarium, c'est une espèce difficile à nourrir, préférant le zooplancton, comme les daphnies, les cyclopes et nauplies d'artémies.
On doit donc lui proposer des proies vivantes de taille et de qualité appropriées, mais il semble cependant que certains individus acceptent les fins aliments séchés.
Dimorphisme
Les femelles sexuellement matures ont tendance à être plus robustes et sensiblement plus grandes que les mâles, avec un motif de couleur comprenant des taches sombres irrégulières et de petites taches, dont certaines peuvent être fusionnées pour former de petites rayures ou barres.

Les mâles possèdent un certain nombre de courtes barres verticales de taille variable le long des flancs qui, chez certains spécimens, sont jointes pour former une bande solide, et possèdent également un volet sous-orbitaire qui est absent chez les femelles.
Dangerosité
 
 
 Aucun
Maintenance
Population
6 minimum (12 recommandé)
Zone
Inférieure, Centrale
Ratio M/F
1 / 1
Paramètres
Température
        18      20              25      28
pH
         7      7,5            8      8,5
GH
         2       8              12       20
Brassage
Aquarium
Volume
80 l minimum (120 l recommandé)
On trouve Yunnanilus brevis dans les eaux calmes et lentes, peu profonde, avec un fond densément végétalisé et une végétation flottante.
L'eau du lac est claire, bien qu'elle puisse être localement boueuse et trouble lors de la saison des pluies, et le substrat limoneux est très fertile.
La géologie locale est essentiellement karstique et le milieu est riche en carbonate de calcium. L'eau y est basique et plutôt dure quoique très variable en fonction de la saison et des précipitations.
Selon l'endroit du lac où les poissons se trouvent, la dureté peut varier lors de la saison des pluie, par l'apport d'eau douce, mais aussi par le lessivage des sols alcalins.
Cette espèce ne vit en revanche jamais naturellement dans de l'eau acide, on préférera donc un pH basique, avec pH de 7,0 à 8,0. Les variations saisonnières de température sont importantes, et de 27 à 28°C en été, on passe en hiver à une température de 18 à 20°C.
Si ces changements ponctuent évidemment et influencent la biologie des poissons, ils sont chaotiques et difficiles à appréhender. On retiendra que ces changements sont importants et déclenchent le frai mais que les modalités de maintenance pour recréer ces variations de dureté restent à définir.
La pluviométrie du Lac Inlé est importante : de mai à octobre, il pleut presque tous les jours. Changer l’eau régulièrement ou compléter souvent l’évaporation simulera cette saison des pluies et permettra de se rapprocher d'avantage des conditions de vie naturelles.

On lui réservera donc préférentiellement un aquarium biotope "Lac Inlé", où il pourra être maintenu avec des espèces du même milieu : Sawbwa resplendens, Danio erythromicron, Microrasbora rubescens et Devario auropurpureus si le bac est assez grand pour leur offrir des zones de quiétude séparées par des barrières visuelles, et des escargots du genre Brotia (Brotia Herculea, Brotia henriettae), Taia (Taia naticoides) ou Melanoïdes (Melanoides tuberculata). On pourrait y joindre Caridina babaulti, mais la population devra être solidement installée avant l'arrivée des poissons, qui ne manqueront pas de prélever les juvéniles.

Le bac sera très planté au sol, avec un substrat riche est basique, complété de branchages foisonnants mais non tanniques (noisetiers, lilas...), et de plantes flottantes. Des tiges de bambous ou de roseaux peuvent compléter le tableau pour renforcer l'aspect biotope.
L'éclairage sera prévu en conséquence, mais restera avantageusement filtré par la végétation.

La filtration sera classique et ne devra pas entrainer de remous importants. Un bac de faible technologie sans filtration sera tout à fait envisageable.

Attention ! : Le plus important restera la gestion de la température de l'eau qui devra être impérativement fraiche en hiver (18°-20°C) et plus chaude en été (27°C- 28°C). Ces variations saisonnières sont non seulement importantes pour assurer le bien-être des poissons et des escargots maintenus, mais augmentent de beaucoup leur longévité et conditionnent le frai.

Disponibilité commerciale : Rare

La collecte pour le commerce des aquariums peut exercer un effet négatif sur les populations sauvages de Yunnanilus brevis.
On veillera donc à n'acquérir que des individus d'élevage afin de ne pas contribuer à la disparition de cette espèce.
Reproduction
Type
Ovipare
Difficulté
Courante
Paramètres
Température
22 à 26 °C
pH
7,5
GH
8 à 12 °GH
Cette espèce a été élevée avec succès dans des aquariums communautaires matures et fortement plantés. Un substrat relativement grossier avec des racines de bois flotté et de nombreuses plantes au sol et en surface semble représenter la configuration la plus favorable, probablement parce qu'une telle disposition permet à certains œufs d'éclore et par la suite à des alevins pour éviter la prédation.

En dehors de ces reproductions spontanées en bac communautaire, il n'y a pas (?) de retour d'expérience disponible concernant le détail du frai et l'élevage des alevins.

On peut cependant supposer que des changements d'eau et l'apport en quantité d'une nourriture vivante favorise, voire déclenche le frai.
Les juvéniles doivent se nourrir des paramécies et autres micro-zooplanctons qui se trouvent naturellement présents dans un bac mûr et richement planté.
Commentaires
Etymologie : Yunnanilus "du Yunnan" (sud-ouest de la Chine) et brevis, du latin brevis "bref, court".
Boulenger n'a pas expliqué pourquoi ce nom avait été choisi, mais il semble que le corps du poisson lui a paru significativement bref.

Petruichthys, probablement nommé en l'honneur de l'ichtyologiste roumain Petru Mihai Bănărescu (1921-2009), en combinaison avec le grec ancien ἰχθύς (ikhthús), "poisson".

Attention ! : Il n'est pas rare que l'orthographe du nom de genre Yunnanilus soit souvent amputé d'un des "n" de Yunnan, avec l'écriture Yunanilus.

Note : Le lac Inlé se situe dans une vallée karstique à près de 900 m d'altitude dans la région du plateau Shan et abrite de nombreux animaux endémiques, dont neuf espèces de poissons et de nombreux gastéropodes. L'eau est claire, peu profonde (2 à 3 mètres de profondeur dans la plupart des endroits) et a un substrat limoneux très fertile, bien qu'il puisse être boueux et trouble.

Le lac est célèbre pour ses villages sur pilotis et ses pêcheurs locaux connus sous le nom d' Intha qui rament leurs bateaux en utilisant une seule jambe. Ces personnes, qui auraient migré du sud du Myanmar à la fin des années 1300, utilisent des "îles" flottantes naturelles constituées d'enchevêtrements de diverses espèces végétales comme jardins.
Ces îles forment un large radeau autour des bords du lac, montant et descendant avec le niveau de l'eau, et sont devenues les habitats de nombreux poissons qui se réfugient parmi l'enchevêtrement de racines et de tiges de plantes à leur base. Les macrophytes poussent également de manière dense par endroits.
Références
GBIF, IUCN,
Muséum Suédois d'Histoire Naturelle. 1999. Base de données de la collection NRM Ichtyologie. .
Fishbase, Seriously Fish
- Akaishi, F., Satake, M., Otaki, M. et Tominaga, N. "Qualité des eaux de surface et informations sur l'environnement couvrant le lac Inle au Myanmar". Limnologie 7(1): 57-62 (2006.)
- Anon. Base de données des collections de poissons du Natural History Museum, Londres (anciennement British Museum of Natural History (BMNH)). Natural History Museum, Londres (1999)
- Baensch, HA et Riehl, R. 1991. Atlas Aquarien. bd. 3. Mergus Verlag GmbH, Verlag für Natur- und Heimtierkunde, Melle, Allemagne.
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- Bănărescu, P. M. and T. T. Nalbant, "A generical classification of Nemacheilinae with description of two new genera (Teleostei: Cypriniformes: Cobitidae)". in Travaux du Muséum d'Histoire Naturelle : 429-495 (1995)
- Froese, R. et Pauly, D. 2006. FishBase. Disponible sur : www.fishbase.org.
- Freyhof, J. and D. V. Serov, "Nemacheiline loaches from Central Vietnam with descriptions of a new genus and 14 new species (Cypriniformes: Balitoridae)". in Ichthyological Exploration of Freshwaters 12(2): 133-191 (2001)
- Hanel, L. et Novák, J. 2002. České názvy zivočichů V. Ryby a ryboviti obratlovci (Poissons) 3., maloústí ( Gonorhynchiformes ) - máloostní ( Cypriniformes ). Národní muzeum (zoologické oddělení), Prague.
- Jenkins, A., Kullander, FF & Tan, HH 2009. Yunnanilus brevis . La Liste rouge de l'UICN des espèces menacées 2009
- Kottelat, M. and X.L. Chu, 1988. Revision of Yunnanilus with description of a miniature species flock and six new species from China (Cypriniformes: Homalopteridae). Environ. Biol. Fishes 23(1-2):65-93.
- Kottelat, M., 1989. Zoogeography of the fishes from Indochinese inland waters with an annotated check-list. Bull. Zoöl. Mus. Univ. Amsterdam 12(1):1-55.
- Kottelat, M., 1990. Indochinese nemacheilines. A revision of nemacheiline loaches (Pisces: Cypriniformes) of Thailand, Burma, Laos, Cambodia and southern Viet Nam. Verlag Dr. Friedrich Pfeil, München, Germany.
- Kottelat, M., "Conspectus cobitidum: an inventory of the loaches of the world (Teleostei: Cypriniformes: Cobitoidei)". in Raffles Bulletin of Zoology Supplement 26: 1-199 (2012)
- Kottelat, M., "The fishes of the inland waters of southeast Asia: a catalogue and core bibiography of the fishes known to occur in freshwaters, mangroves and estuaries". in Raffles Bulletin of Zoology Supplement 27: 1-663 (2013)
- Talwar, P.K. and A.G. Jhingran, 1991. Inland fishes of India and adjacent countries. vol 1. A.A. Balkema, Rotterdam. i-liv + 1-541,
- Varjo, M., Koli, L. et Dahlström, H. . Kalannimiluettelo (version 10/03). Suomen Biologiste Seura Vanamo Ry. (2004)
- Vidthayanon, C., A. Termvidchakorn and M. Pe,"Inland fishes of Myanmar". Southeast Asian Fisheries Development Center (2005)

Pour citer cette fiche :"Yunnanilus brevis, Boulenger, 1893" B-Aqua / TE, GP (2023)