Sangsue noire
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Bien que non commercialisée, cette sangsue présente en France, peut se retrouver dans nos bacs après des prélèvements en milieu naturel ou naturellement dans nos bassins .
Ces animaux, somme toute peu gênants, ont une très mauvaise réputation, en partie due aux moeurs des autres sangsues et à la difficulté qu'il y a à les différentier.


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Haemopis sanguisuga
Taxinomie
Descripteur : Linnaeus, 1758
Classe: Clitellata
Ordre: Hirudinida
Famille:  Haemopidae
Genre:  Haemopis
Synonymes
Hirudo gulo Braun, 1805
Hirudo sanguisuga Linnaeus, 1758
Hirudo vorax Johnson, 1816
Noms Communs
Sangsue noire
Haemopis suce-sang
Aulastome vorace
Horse leech (en)
Membres du genre Haemopis
Haemopis sanguisuga (Linnaeus, 1758)
Origine géographique
Aire d'origine : Europe, Amérique du Nord
Cosmopolite
La distribution actuelle de cette espèce a probablement été sous-estimée en raison de son mode de vie semi-aquatique et de l'insuffisance des efforts de prospection dans ses habitats préférés.
Environnement
Paramètres
Milieu
Terre, Douce
Haemopis sanguisuga fréquente les cours d'eau de petite et moyenne taille, de petits étangs et bassins peu profonds, les fossés et les mares, et les rivières à faible courant.
La préférence pour les habitats à des altitudes plus élevées en Europe centrale a été signalée par Košel (1982).
On la trouve souvent un peu en dessous de la surface et souvent sur des sols humides à côté de ces plans d'eau.
Dans les régions froides, elle passe l'hiver enfouie dans les substrats boueux.
Elle supporte de faibles salinités.

Les prédateurs habituels des sangsues sont certains invertébrés terrestres ou des coléoptères aquatiques, des hémiptères, des odonates et les écrevisses pour les jeunes.
Les mammifères du bord de l'eau, certains oiseaux et les gros poissons carnassiers consomment les adultes.
Les cocons contenant les œufs ont aussi leurs prédateurs.
Jadis considérée comme très commune, elle est devenue beaucoup plus rare du fait de la pollution des eaux et l'assèchement des zones humides.
Description
Taille
: 8 à 10 cm SL  
: 0 cm SL
Respiration
Autre
Longévité
8 à 10 ans
Régime
Carnivore
Haemopis sanguisuga
Cette sangsue pouvant dépasser dix centimètres de long et jusqu'à quatorze centimètres, est de taille similaire à la sangsue médicinale (Hirudo medicinalis) avec laquelle elle est parfois confondue.
La face dorsale unicolore est généralement sombre (brun-noir) et unie, mais elle peut être variable avec des taches et des lignes dispersés au hasard chez les adultes, tandis qu'une variété de motifs tels que des rayures, des taches ou des points et un motif rectangulaire sont visibles chez les juvéniles. La face ventrale est jaune grisâtre à vert clair, voire foncée ou brunes chez les adultes et les juvénile, unie mais irrégulière.
Son corps, composé de segments (anneaux), porte une petite ventouse à l'avant et une grande à l'arrière dont la largeur est inférieure à la plus grande largeur du corps. La ventouse caudale ne dépasse jamais 50 % de la largeur du corps.
Elle ne possède pas de quilles latérales. Les pores génitaux sont séparés par cinq anneaux, et le pénis est souvent visible.
Ses cinq paires d'yeux sont disposées en forme de croissant sur la tête.

Elle se déplace comme une chenille arpenteuse en détachant la ventouse antérieure (la plus petite), en étirant son corps vers l'avant et en fixant cette ventouse, puis en détachant la ventouse postérieure (la plus grande) et en arquant le corps, la plaçant alors près de la ventouse avant, et ainsi de suite. Lorsqu'elle s'allonge au cours d'un déplacement, elle peut doubler voire tripler la longueur de son corps
Elle peut aussi nager.

La respiration est cutanée (à travers la peau). La sangsue la renouvelle fréquemment lorsqu'elle se trouve dans une eau pauvre en oxygène.

En France métropolitaine, Haemopis sanguisuga peut être confondue avec la sangsue médicinale (Hirudo medicinalis) présente dans toute la France, qui est aussi de couleur sombre mais avec des lignes dorsales oranges ponctuées de noir, et avec la sangsue du Nil (Limnatis nilotica) présente uniquement dans le sud de la France, qui est de coloration variable, plus ou moins foncée, unie et sans lignes oranges dorsales.
Pour cette dernière, la face ventrale est ordinairement plus foncée que la dorsale. La ventouse postérieure est plus large que la plus grande largeur du corps.

On trouve en Europe Haemopis elegans (Moquin-Tandon 1846) dont la coloration du dos n'est jamais unie et présente des dessins clairs le plus souvent sur fond sombre, le ventre est noir avec deux lignes latérales jaunes ou claires contrastant avec le reste du corps. L'espèce est manifestement terrestre. (Est de l'Europe)
Hirudo troctina Johnson 1816 dont la coloration du dos est variable avec des points oranges et noirs non reliés par des lignes, le ventre présente des motifs sombres mais est rarement uniforme. (Espagne)
Hirudo verbana Carena, 1820 dont la coloration du dos est variable mais ne comporte jamais des lignes orangées parsemées de points noirs comme chez H. medicinalis, le ventre est entièrement clair, sans taches ni motifs sombres. (Europe de l'Est, Espagne. Cette espèce a été mentionnée en France)
 
Régime Alimentaire
Comme la sangsue médicinale (Hirudo medicinalis), la sangsue noire dispose de mâchoires avec deux rangées de dents. Mais contrairement à celle-ci, ses dents sont peu nombreuses et leur pointe est émoussée. La sangsue noire ne suce donc pas le sang.
Elle se nourrit d'animaux plus petits comme des larves d'insectes, des vers y compris d'autres sangsues, des œufs, des alevins de poissons et des larves d'amphibiens.
Elle se déplace parfois à terre à la recherche de lombrics. Les proies sont avalées entières ou sucées.
Elle jeuner pendant de longues périodes.
Dimorphisme
L'espèce hermaphrodite, ne présente pas de différences sexuelles.
Dangerosité
 
 
 Aucun
Maintenance
Paramètres
Température
        0      10              20      30
pH
         5      6,5            7,5      8
GH
         0       2              10       15
Brassage
Aquarium
Peu d'aquariophiles apprécient la présence de sangsues dans un aquarium.
En bassin, si elles s'invitent assez souvent, c'est rarement le fait du détenteur lui-même.
En fait, ces animaux somme toute peu gênants, ont une très mauvaise réputation, en partie due aux moeurs des autres sangsues et la difficulté qu'il y a à les différentier.

Comme elle se nourrit de larves d'insectes, de vers, d'œufs, et d'alevins de poissons, la Sangsue noire reste indésirable dans la plupart des aquariums. On veillera donc à ne pas l'y introduire accidentellement.

Disponibilité commerciale : Non disponible

Bien que non commercialisée, cette sangsue présente en France, peut se retrouver dans nos bacs après des prélèvements en milieu naturel.
C'est de très loin la sangsue la plus fréquemment rencontrée dans nos bassins et nos aquariums.
Reproduction
Type
Ovipare
Difficulté
Difficile
Comme toutes les sangsues, la sangsue noire est hermaphrodite. Les organes sexuels se trouvent sur sa face ventrale au niveau du premier tiers de son corps : l'orifice génital mâle est situé un peu en avant de l'orifice femelle.
La reproduction est exclusivement sexuée et croisée. Il n'existe pas d'auto-fécondation.

Au printemps, un clitellum (section glandulaire épidermique de la paroi du corps ) se forme à l'avant du corps et, lors de la reproduction, les deux individus sont étroitement unis par sa sécrétion.

La sangsue noire quitte l'eau pour aller pondre dans la terre humide à proximité de la rive. Elle pond un "cocon" sorte d'enveloppe spongieuse ou fibreuse de un à deux centimètres de longueur dans laquelle il y a jusqu'à seize œufs et où le développement des embryons se poursuit.
À l'éclosion, les petits font environ quinze millimètres de longueur.
Commentaires
Etymologie : Haemopis, du grec aimopotis "buveur de sang" et sanguisuga du latin sanguis "sang" et sugo "sucer". Ce nom est basé, comme le nom vernaculaire de sangsue, sur une confusion avec Limnatis nilotica qui, lorsque le bétail s'abreuve, peut pénétrer les cavités nasales, la gorge et l'œsophage pour s'y installer.

Utilisation traditionnelle, scientifique et/ou commerciale :
La sangsue médicinale européenne peut être utilisée pour la saignée, mais les espèces apparentées sont aussi généralement utilisées à des fins médicales et dans les sciences de la vie comme des organismes modèles. La sangsue médicinale européenne est un objet de laboratoire classique utilisé à des fins pédagogiques.

Note : Pour les identifications à partir d'une photographie, il est important de montrer à la fois la face dorsale et la face ventrale dont la couleur est importante pour distinguer les espèces.
Références
GBIF, DORIS
- Corolla Jean-Pierre, Lecaplain Benoît, Noël Pierre, Sohier Sandra, Kupfer Michel "Haemopis sanguisuga (Linnaeus, 1758), " in : DORIS, 12/09/2019 :
- Keith P., Guilbot R., Cochet G., 1998, Mollusques, crustacés, arachnides et autres petits invertébrés des eaux douces. Ministère de l'Environnement, OPIE, SPN/MNHN, CSP, 1-48.
- Lecaplain B., Noël F., Juillet 2015, Branchiobdellidées et Hirudinées du Nord-Ouest de la France. Recherche, récolte et identification. Document de travail. V2, 1-24.
- Livory A., 2000, Faune du marais de Coudeville et de Bréville. (Haemopis sanguisuga). L’Argiope, 30, 25.
- Livory A., Tallegger P., février 2007, Expertise naturaliste sur le site de l’estuaire de l’Orne, communes d’Ouistreham, Bénouville, Ranville, Amfréville, Sallenelles, Merville-Franceville-Plage (14). Conservatoire du littoral et des rivages lacustres, 1-246.

Photographies : Opabinia
Pour citer cette fiche :"Haemopis sanguisuga, Linnaeus, 1758" B-Aqua / GP (2023)