Sangsue du Nil
La sangsue du Nil est responsable de dégâts sur la faune sauvage et le bétail. Elle pénètre dans son hôte, un mammifère, par un orifice et aspire le sang des muqueuses à l'intérieur de l'hôte, souvent le pharynx.
Les cas touchant les humains sont très rares en Europe, mais ne doivent pas être négligés.


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Taxinomie
Descripteur : Savigny, 1822
Classe: 
Ordre: 
Famille:  Praobdellidae
Genre:  Limnatis
Synonymes
Bdella nilotica Savigny, 1822
Limnatis bacescui Manoleli, 1972
Noms Communs
Sangsue du Nil
Membres du genre Limnatis
Limnatis nilotica (Savigny, 1822)
Origine géographique
Aire d'origine : Méditerranée, Afrique
Algérie, Arabie Saoudite, Bulgarie, Égypte, Espagne, Éthiopie, France, Iran, Israël, Italie, Jordanie, Liban, Libye, Maroc, Portugal, République arabe syrienne, Soudan, Tunisie, Turquie, Yemen
Aire actuelle
Costa Rica
L'espèce est enregistrée comme envahissante en Espagne.
Limnatis nilotica est originaire du sud de l'Europe, de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient (Méditerranée).
En France, on ne la trouve que dans le sud, Hérault, Rhône alpes, Languedoc-Roussillon, Haute-Corse.
Environnement
Paramètres
Milieu
Terre, Douce
Sangsue du Nil fréquente les étangs stagnants et les lacs peu profonds. On la trouve communément dans les habitats aquatiques fréquemment visités par des troupeaux d'animaux sauvages ou domestiques, dans les mares et les abreuvoirs destinés au bétail, ce qui la rend particulièrement indésirable. Elle peut se déplacée sur le sol humide pour coloniser de nouveaux sites ou pondre.
Description
Taille
: 8 à 12 cm SL  
: 0 cm SL
Respiration
Autre
Longévité
8 à 10 ans
Régime
Autre
La sangsue du Nil est de coloration variable, plus ou moins foncée, unie et sans lignes oranges dorsales. La face ventrale est ordinairement plus foncée que la dorsale. La ventouse postérieure est plus large que la plus grande largeur du corps.

Il existe deux autres espèces de grosses sangsues en France, la sangsue noire ou "sangsue des chevaux" (Haemopis sanguisuga), présente dans toute la France. La face dorsale unicolore est généralement sombre (brun-noir) et unie, mais elle peut être variable avec des taches et des lignes dispersés au hasard chez les adultes, tandis qu'une variété de motifs tels que des rayures, des taches ou des points et un motif rectangulaire sont visibles chez les juvéniles. La face ventrale est jaune grisâtre à vert clair, voire foncée ou brunes chez les adultes et les juvénile, unie mais irrégulière, et la sangsue médicinale (Hirudo medicinalis) dont le dos est sombre, gris-vert-olive et présente des bandes longitudinales orangées plus ou moins nettes interrompues par des taches noires. La face ventrale gris-jaune est toujours plus claire, mouchetée de noir et avec une bande noire rectiligne sur chaque bord.
 
Régime Alimentaire
Elle est hématophage (se nourrissant de sang), vivant sur les muqueuses des mammifères.
C'est cette sangsue qui, lorsque le bétail s'abreuve, peut pénétrer les cavités nasales, la gorge et l'œsophage pour s'y installer.
Dimorphisme
L'espèce est hermaphrodite, et ne présente pas de différences sexuelles.
Dangerosité
 
 
 Moyen
Limnatis nilotica est incapable de percer la peau avec ses mâchoires relativement petites, douces et arrondies. Au lieu de cela, elle pénètre dans son hôte mammifère par un orifice et aspire le sang des muqueuses à l'intérieur de l'hôte, souvent le pharynx. Elle a cependant une trentaine de dents plates avec des surfaces rugueuses sur les mâchoires, et de petites papilles qui sécrètent probablement de la salive anticoagulante.
Le volume de sang consommé est beaucoup plus petit que celui absorbé par la sangsue médicinale européenne.
Limnatis nilotica est périodiquement signalée comme affectant les humains et le bétail.

Note : L'olivier (Olea europaea L.) semble être une plante anti-parasitaire efficace. L'effet inhibiteur et destructeur de l'extrait méthanolique d'olive (Levamisol et le Tiabendazole) sur Limnatis nilotica semble acquis. (Gholami-Ahangaran & all.)
Maintenance
Paramètres
Température
        5      15              30      40
Brassage
Aquarium
Peu d'aquariophiles apprécient la présence de sangsues dans un aquarium.
En bassin, Limnatis nilotica peut s'inviter dans le sud de la France mais il n'est pas souhaitable de l'y installer volontairement.

Disponibilité commerciale : Non disponible

Bien que non commercialisée, cette sangsue rare en France, peut se retrouver dans nos bacs ou nos bassins après des prélèvements en milieu naturel dans le sud-est de la France métropolitaine.
En France, Limnatis nilotica a cependant très très peu de chance de s'y trouver par hasard.
Reproduction
Type
Ovipare
Difficulté
Difficile
Paramètres
Température
15 à 25 °C
La ponte semble pouvoir intervenir plusieurs mois après l'accouplement. Les sangsues quittent alors l'eau pour aller pondre dans la terre humide à proximité de la rive.
La sangsue pond un "œuf" ou "cocon", sorte d'enveloppe spongieuse ou fibreuse dans laquelle il y a plusieurs œufs et où le développement des embryons se poursuit.

Les cocons apparaissent entre mai et juin puis disparaissent en octobre. Les jeunes apparaissent également en mai et continuent à former une grande proportion de la population durant les mois d'été.
Les sangsues immatures apparaissent pendant toute l'année et atteignent leur pic en octobre et novembre.
Les sangsues matures sont observées durant toute l'année et atteignent leur maximum en avril.

Les adultes élevés au laboratoire nécessitent trente à soixante jours pour déposer leurs cocons après les avoir
alimenté avec du sang de grenouille (3-12 cocons / sangsue, chacun contenant 3 à 12 œufs).
Les jeunes éclos nécessitent sept repas de sang de grenouille au moins pendant 14 à 16 mois ou cinq repas de sang de chien pendant 10 à 12 mois pour atteindre une taille de "2 mg ou plus" (à condition que la période de jeûne ne dépasse pas 30 à 120 jours). La quantité de sang de chien ingérée est supérieure à celle du sang de grenouille et constitue le double du poids de la sangsue. Le temps de digestion de sang dépend de la taille de la sangsue ainsi que de l'espèce hôte.
Commentaires
Etymologie : Limnatis, du grec ancien λιμναίος, limnaíos "marais" dérivé de λίμνη, et nilotica, "du Nil"

Utilisation traditionnelle, scientifique et/ou commerciale :
Si la sangsue médicinale européenne peut être utilisée pour la saignée, ainsi que les espèces apparentées sont aussi généralement utilisées à des fins médicales et dans les sciences de la vie comme des organismes modèles.
La sangsue du Nil en revanche ne semble pas utilisée à des fins médicales

Note : Pour les identifications à partir d'une photographie, il est important de montrer à la fois la face dorsale et la face ventrale dont la couleur est importante pour distinguer les espèces.
Références
GBIF,
- Gholami-Ahangaran Majid, Mahmoud Bahmani, Noosha Zia-Jahromi "Comparative and evaluation of anti-leech (Limnatis Nilotica) effect of Olive (Olea Europaea L.) with Levamisol and Tiabendazole" in Asian Pacific Journal of Tropical Disease Volume 2, Supplement 1, 2012, Pages S101-S103
- Haycox CL et al. "Indications et complications de la thérapie par les sangsues médicinales" in J Am Acad Dermatol (1995)
- d'Hondt, J.-L. & Ben Ahmed, R. 2009. Catalogue et clés tabulaires de détermination des Hirudinées d'eau douce de la faune française. Bulletin de la Société zoologique de France, 134(3-4): 263-298.
- Khaled, I.; Ferjani, Hanen; Ben Ahmed, Raja; Harrath, Abdel Halim (2017). "Effets des polluants environnementaux liés au pétrole sur les gonades de la sangsue d'eau douce Limnatis nilotica (Annelida, Hirudinea)". Le Journal zoologique européen . 84 (1): 263–270.
- Khalili Zahra, Masoumeh Malek, Marjan Seiedy, Kaveh Darabi–Darestani, Atabak Roohi Aminjan, Robabeh Latif
"Reproduction of Limnatis paluda (Tennent 1859) in laboratory conditions" in Animal Reproduction Science Volume 234, November 2021.
- Mohsen Mohamed , Mosa Abdulsalam & Hesham Elsanusy "Premier signalement, écologie des populations et biologie de la sangsue Limnatis nilotica dans la Montagne Verte, Libye" in Travaux de l’Institut Scientifique, Rabat, Série Zoologie, 2013, n°49, 37-42.
- Orevi, Myriam; Eldor, Amiram; Giguzin, Ida; Rigbi, Meir (2000). "Anatomie de la mâchoire des sangsues suceuses de sang, Hirudinea Limnatis nilotica et Hirudo medicinalis , et sa relation avec leurs habitudes alimentaires". Journal de zoologie . 250 (1): 121–127.
- Rajaei, SM; Khorram, H.; Mood, M. Ansari; Rafie, S. Mashhadi; Williams, David (2014). "Infestation orale par la sangsueLimnatis niloticachez deux chiens de race mixte". Journal de la pratique des petits animaux. 55(12): 648–651

Pour citer cette fiche :"Limnatis nilotica, Savigny, 1822" B-Aqua / GP (2023)