Channa nain
Channa gachua est un prédateur potamodrome demandant un accueil particulier. C'est un poisson qui à besoin d'un grand bac "biotope" et une maintenance spécifique réservée aux aquariophiles confirmé.e.s

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Taxinomie
Descripteur : Hamilton, 1822
Classe: Actinopterygii
Ordre: Perciformes
Famille:  Channidae
Genre:  Channa
Synonymes
Channa gachus (Hamilton, 1822)
Channa limbata (Cuvier, 1831)
Ophicephalus apus Canestrini, 1861
Ophicephalus coramota Cuvier, 1831
Ophicephalus fuscus Cuvier, 1831
Ophicephalus gachua Hamilton, 1822
Ophicephalus limbatus Cuvier, 1831
Ophicephalus marginatus Cuvier, 1829
Ophicephalus montanus McClelland, 1842
Ophiocephalus apus Canestrini, 1861
Ophiocephalus aurantiacus Hamilton, 1822
Ophiocephalus auranticus Hamilton, 1822
Ophiocephalus gachua Hamilton, 1822
Ophiocephalus gachua subsp. basalis Günther, 1861
Ophiocephalus guachua
Ophiocephalus guachua subsp. malaccensis Peters, 1868
Philypnoides surakartensis Bleeker, 1849
Ophiocephalus gachua var. basalis Günther, 1861
Ophiocephalus gachua var. gachua
Ophiocephalus guachua var. guachua
Ophiocephalus guachua var. malaccensis Peters, 1868
Noms Communs
Channa nain
Dwarf snakehead (en)
Red seam snakehead (en)
Membres du genre Channa
Channa lucius (Cuvier, 1831)
Channa orientalis (Bloch & Schneider, 1801)
Channa argus (Berg, 1909)
Channa asiatica (Linnaeus, 1758)
Channa aurantimaculata (Musikasinthorn, 2000)
Channa bankanensis (Bleeker, 1852)
Channa bleheri (Vierke, 1991)
Channa diplogramma (Day, 1865)
Channa marulioides (Bleeker, 1851)
Channa micropeltes (Cuvier, 1831)
Channa ornatipinnis (Britz, 2008)
Channa pleurophthalma (Bleeker, 1851)
Channa pulchra (Britz, 2007)
Channa stewartii (Playfair, 1867)
Channa gachua (Hamilton, 1822)
Channa marulius (Hamilton, 1822)
Channa striata (Bloch, 1793)
Channa andrao (Britz, 2013)
Origine géographique
Aire d'origine : Asie
Afghanistan, Bangladesh, Bhoutan, Cambodge, Chine, Inde, Indonésie, Irak, Iran, Laos, Malaisie, Myanmar, Népal, Pakistan, Singapour, Sri Lanka, Sumatra, Thaïlande, Viet Nam.
L'espèce a une très grande répartition géographique.
La localité type est "étangs et fossés du Bengale", ce dernier nom étant utilisé historiquement en référence à une région géographique du bassin inférieur du Gange, maintenant principalement divisée entre le Bangladesh et l'État du Bengale occidental, en Inde.
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce
Channa gachua est un poisson potamodrome que l'on trouve dans la plupart des types de zones humides. Il peut vivre dans les grandes rivières ou les petits ruisseaux, dans les courants rapides ou les eaux stagnantes, et dans les voies navigables altérées telles que les canaux, et dans les rizières.

Les adultes habitent des rivières de taille moyenne à grande, des ruisseaux, des ruisseaux de montagne au débit rapide et des plans d'eau stagnants, y compris des canaux à écoulement lent.
On dispose de peu (ou pas ?) de données concernant les juvéniles qui pourraient naitre dans des frayères en montagne.
Comme d'autres membres du genre, Channa gachua peut tolérer des conditions hypoxiques en raison de sa capacité à respirer l'air atmosphérique.

Note : La collecte de poissons à des fins scientifiques et commerciales est normalement effectuée pendant les mois les plus secs dans les zones touchées par la mousson en raison des difficultés rencontrées en période de niveaux d'eau élevés et/ou de mauvaises conditions météorologiques. Les paramètres en milieu naturel annoncés s'en trouvent forcément biaisés.
Channa gachua est considérée comme une espèce complexe et une évaluation et nécessite une révision taxonomique. Cependant, telle qu'elle est actuellement comprise, l'espèce a une aire de répartition très large et n'est soumise à aucune menace majeure généralisée. Elle est donc classée dans la catégorie "Préoccupation mineure".
L'espèce devrait cependant être réévaluée après un examen taxonomique pour confirmer la validité et la répartition de l'espèce.
Description
Taille
: 15 à 30 cm SL
Respiration
Branchiale, Labyrinthe
Longévité
12 à 15 ans
Régime
Carnivore
C’est sans aucun doute l’espèce qui a la plus grande répartition géographique du genre, ce qui explique qu’il est possible de trouver d’importantes variations de colorations et de tailles d’une provenance à une autre.

En général il ne mesure pas plus de 20 cm mais au sein de l’espèce on trouve des exceptions, de 10 cm pour les plus petits à 25 cm, voire 30 cm et un poids maximum publié de 286.83 g, pour les plus grands. L'appellation "nain" est une invention des aquariophiles pour les espèces de Channa de taille inférieure à vingt-cinq centimètres.
On le retrouve en climat subtropical et tropical.

Channa gachua dispose d'un corps rond et allongé avec une grande et large bouche. Celle-ci possède de nombreuses petites dents, la gorge est en outre pourvue de dents de gorge, typique de poisson prédateur. Ses yeux immenses lui permettent d'observer son environnement avec précision.
Les nageoires dorsale et ventrale s'étendent sur presque tout le corps, la nageoire anale est ronde. Contrairement à l'un de ses cousins, le Channa orientalis, le Channa gachua dispose de nageoires ventrales paires.

La coloration est très variable, mais le corps est largement gris légèrement barré, parfois ponctué de bleu et les nageoires marquées de bleu ou de rouge brique.

Le Channa a des branchies pour respirer de l'eau comme la plupart des autres poissons. Cependant, les sub-adultes et les adultes peuvent également respirer de l’air pour compléter leur besoin en oxygène. Les têtes de serpent respirent en fait obligatoirement et doivent avoir de l'air provenant de la surface, sinon elles se noieront. Contrairement à de nombreux autres poissons à respiration aérienne, les Channa possèdent une série de cavités dans la partie arrière de la tête. Ces chambres supra-branchiales sont remplies de tissus pliés qui ont une surface élevée et permettent un changement d'oxygène directement entre l'air et leur sang. Contrairement aux mammifères, ils n’ont pas de diaphragme et utilisent de l’eau pour échanger l’air usé avec de l’air frais à chaque fois qu’ils inspirent. Ainsi, leur capacité à respirer de l’air lorsqu’ils sont hors de l’eau est limitée. Ils semblent respirer de l’air plus fréquemment lorsqu’ils nagent activement.

Il existe des preuves claires que C. gachua, tel qu'il est actuellement compris, constitue un complexe d'espèces. Les premières informations issues des recherches actuelles indiquent que le groupe représente au moins trois à quatre espèces (R. Britz, comm. pers .). Une révision taxonomique est nécessaire pour clarifier la situation.

La population la plus orientale de C. gachua est souvent reconnue comme une espèce distincte C. limbata, tandis que la population isolée du Sri Lanka est souvent reconnue comme C. kelaartii.

Note : On sait que les Channa migrent sur de courtes distances par voie terrestre pour trouver d'autres habitats, en utilisant leur capacité à respirer de l'air. Lorsqu'ils se déplacent sur terre, ils courbent d'abord leur corps en forme de S, avant de se lancer vers l'avant par un étirement puissant. Dans des conditions d’humidité élevée, Channa est capable de survivre de deux à quatre jours hors de l’eau. Cependant, lorsqu’ils sont placés à la lumière directe du soleil, ils se dessèchent et périssent rapidement.
On ne sait pas pourquoi certains quittent l’eau pour une raison autre que celle de retourner à l’eau après une inondation par exemple. Les seules Channa qui quittent activement l'eau appartiennent aux espèces naines (C. gachua et C. orientalis, C. asiatica et C. amphibius). Il est possible que ce soit pour échapper à la surpopulation et conquérir d'autres territoires.
 
Régime Alimentaire
Dans son milieu, Channa gachua est un prédateur principalement nocturne qui se nourrit de petits poissons, d'insectes et de crustacés.

En aquarium on privilégiera la nourriture vivantes comme les insectes, les crustacés (moules, crevettes...) les lombrics aquatiques, et les jeunes poissons, mais aussi les grillons, les larves de moustiques, les vers de farine.
Il accepte cependant la nourriture sèche et surgelée, mais les proies vivantes doivent rester majoritaires.

Attention ! : Comme il a tendance à trop manger si la nourriture est facile à saisir, il faut le nourrir seulement trois fois par semaine afin d'éviter des dommages de croissance.
Un prédateur doit impérativement chasser pour son bien-être. Manger à sa faim ne suffit pas, il faut qu'il participe activement à la recherche et à la prise des proies afin d'attiser son instinct. Manger une nourriture morte n'aboutit qu'à une "clochardisation" préjudiciable à sa santé aussi bien mental que physique.
Dimorphisme
Les mâles ont des nageoires dorsales et anales plus étendues que les femelles et développent des couleurs plus intenses
Dangerosité
 
 
 Aucun
Maintenance
Population
2 minimum
Zone
Supérieure
Ratio M/F
1 / 1
Paramètres
Température
        10      20              26      28
pH
         5,5      6,5            7      7,5
GH
         5       8              12       15
Brassage
Aquarium
Volume
300 l minimum (400 l recommandé)
Longueur
200 cm minimum
Pour débuter dans la maintenance des Channa on conseille généralement C. andrao ou C. bleheri, mais Channa gachua est aussi un bon candidat. C'est un "petit" Channa de moins de trente centimètres, potamodrome à respiration aérienne obligatoire qui demande cependant une attention particulière;

Lors de l’achat de sujets sauvages, et si l’on ne connait pas leurs lieu d’origine, on choisira une température proche de 24°C au début de la maintenance. Les spécimens provenant d’un habitat plus frais nécessitent une période de température de l’eau plus basse.
On devra par la suite crée une variation de température entre hiver ( 18 à 21 °C) et été de 22 à 25°C. Le respect de ces variations saisonnières propres à son milieux leur assurera de plus une longévité accrue.

Un grand bac de format "rivière" est nécessaire car ce channa peut devenir très grand. La profondeur de l'eau est moins importante mais ne doit pas être inférieure à 30 cm.

Comme la plupart des espèces de Channa, il préfère un aquarium faiblement éclairé avec une bonne couverture végétale, des branches de bois flotté, de tuyaux en terre cuite, de pots de plantes, etc., disposés pour former un réseau de coins, recoins et endroits ombragés. La végétation de surface telle que Ceratopteris spp. est également apprécié et rend le poisson moins enclin à se cacher.

Il est essentiel d'utiliser un couvercle bien ajusté puisque Channa spp. sont connus pour leur capacité à s'échapper, et un espace doit être laissé entre celle-ci et la surface de l'eau car ils ont besoin d'accéder à une couche d'air humide.

Si les jeunes spécimens chassent généralement en groupe, lorsqu'ils atteignent la maturité sexuelle, ils s'isolent pour mener une vie solitaire ou vivre en couple. Ils développent alors un degré plus élevé d’agressivité envers leurs congénères et souvent aussi envers les autres poissons. Souvent, un couple ne tolère pas d’autres poissons dans l’espace limité d’un aquarium.
Pour les Channa, la bac spécifique est une option à privilégier.

On pourra cependant approvisionner le bac en proies diverses, et en poissons prolifiques qu'il sera, bien sûr, utile d'élever séparément.

Attention ! : Channa gachua fréquente une large gamme d'habitats dans la nature, et est de plus soumis à d'importantes variations saisonnières, d'où son apparente tolérance à des paramètres de l'eau extrêmement divers. En réalité, ses exigences initiales sont déterminées par la localité et la saison de collecte. Il est donc important de demander à votre grossiste le lieu de pêche des poissons convoités et les conditions d'eau dans laquelle ils ont été maintenu jusqu'a l'achat.

On considère souvent qu'un poisson potamodrome ou qui, dans la nature, est soumis à de forte variations saisonnières, est facile à maintenir car supportant une large palette de paramètres de l'eau. Mais un potamodrome a un besoin vital de ces changements naturels. Il est donc impératif de les lui fournir. (N.D.A.)

Disponibilité commerciale : Disponible

Les animaux actuellement proposés dans le commerce sont issus d'élevages Indonésiens.
Reproduction
Type
Ovipare
Difficulté
Possible
Paramètres
Température
24 à 25 °C
pH
6,5
GH
8 à 12 °GH
Incubateur buccale, le mâle couvant les œufs et les juvéniles dans sa bouche, Channa gachua se reproduit assez facilement, même si parfois l’incubation n’aboutit pas.

Le comportement de reproduction du poisson est unique et peut sembler violent pour les aquariophiles non-averti.e.s. Au moment du frai, le couple se comporte de manière extrêmement brutale et chasse même les concurrents potentiels avec véhémence. Il en résulte des combats et des morsures qui peuvent, dans certaines circonstances, entraîner des blessures aux nageoires et aux écailles, voire être mortels.
Il est donc préférable d'élever un couple séparément afin d'éviter de telles désagréments.
L'accouplement proprement dit se fait enlacé, la femelle pondant des œufs qui sont directement fécondés par le mâle. Une ponte fait en moyenne une centaine d’oeufs.
Les petits œufs flottent ensuite à la surface, et le mâle les recueille dans sa bouche et se charge des soins. Les petits éclosent au bout de deux semaines maximum et atteignent leur maturité sexuelle en quelques mois seulement si la nourriture est abondante.
La femelle va nourrir les jeunes avec des œufs stériles. L’élevage se fait donc tout seul et on pourra donner aux alevins des aliments assez gros tel que des vers de vases ou des artémias quelques semaines après leur naissance.

Attention ! : Les éleveurs doivent être conscients des différences régionales au sein d'une même espèce. Un mélange négligent de poissons provenant de différentes zones peut conduire à des hybrides préjudiciable à l'espèce.
Commentaires
Etymologie : Channa du latin, channe, -es "Poisson (perche ?)" et gachua, peut-être dérivé d'un nom vernaculaire bengali de l'espèce.

Utilisation traditionnelle, scientifique et/ou commerciale :
Channa gachua est largement pêché comme poisson de consommation alimentaire.
Références
GBIF, IUCN,
Fishbase
- Beamish, F.W.H., R. Plongsesthee, P. Chanintarapoomi and P. Nithirojpakdee, 2011. Total length-weight relationships among Thai freshwater fishes and the influence of capture location and preservation. J. Appl. Ichthyol. 27:955-958.
- Chaudhry, S."Channa gachua." Liste rouge de l'UICN des espèces menacées 2010
- Kottelat, M., 1998. Fishes of the Nam Theun and Xe Bangfai basins, Laos, with diagnoses of twenty-two new species (Teleostei: Cyprinidae, Balitoridae, Cobitidae, Coiidae and Odontobutidae). Ichthyol. Explor. Freshwat. 9(1):1-128.
- Kottelat, M., 2013. The fishes of the inland waters of Southeast Asia: a catalogue and core bibliography of the fishes known to occur in freshwaters, mangroves and estuaries. The Raffles Bulletin of Zoology 2013 (Suppl. 27):1-663.
- Lim, K.K.P., H.H. Tan and J.K.Y. Low, 2008. Fishes. p. 145-154. In G.W.H. Davison, P.KL. Ng and H.H. Chew (eds.). The Singapore red data book: threatened plants & animals of Singapore. 2nd ed. Nature Society (Singapore), Singapore. viii,
- Müller, J.: et al., 2022. Air breathing among fishes: an updated and annotated checklist. To be published. Currently, data entered from a draft, with original source references.
- Riede, K., 2004. Global register of migratory species - from global to regional scales. Final Report of the R&D-Projekt 808 05 081. Federal Agency for Nature Conservation, Bonn, Germany.
- Taki, Y., 1978. An analytical study of the fish fauna of the Mekong basin as a biological production system in nature. Research Institute of Evolutionary Biology Special Publications no. 1,77 p. Tokyo, Japan.

https://www.youtube.com/watch?v=Qb9PkskGq6M&ab_channel=Dr.Monkey%28Crew.Animalia%29

Pour citer cette fiche :"Channa gachua, Hamilton, 1822" B-Aqua / GP (2023)