Petite utriculaire
Retrouvez dans cette fiche, toutes les informations sur les Utricularia minor (Petite utriculaire) . D'où ils viennent,comment les maintenir en aquarium, en terrarium ou en bassin, comment les multiplier,...

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Taxinomie
Descripteur : Linnæus, 1753
Classe: Magnoliopsida
Ordre: Scrophulariales
Famille:  Lentibulariaceae
Genre:  Utricularia
Synonymes
Lentibularia minor (L.) Raf.
Utricularia bremii f. platyloba (Meist.) Glueck
Utricularia dubia var. macroptera (G.Brueckn.) E.H.L.Krause
Utricularia macroptera G.Brueckn.
Utricularia minor f. aquatilis Hoeppner
Utricularia minor f. brevipedicellata Kam.
Utricularia minor f. gracilis Kam.
Utricularia minor f. major Kam.
Utricularia minor f. montana Kam.
Utricularia minor f. natans Komiya
Utricularia minor f. platyloba (Meist.) Glueck
Utricularia minor f. pseudobremii Hoeppner
Utricularia minor f. stagnalis Hoeppner
Utricularia minor f. stricta Komiya
Utricularia minor f. terrestris Glueck
Utricularia minor var. multispinosa Miki
Utricularia minor var. platyloba J.Meister
Utricularia multispinosa (Miki) Miki
Utricularia neglecta f. platyloba (Meist.) Glueck
Utricularia nepalensis Kitamura
Utricularia rogersiana Lace
Xananthes minor (L.) Raf.
Noms Communs
Petite utriculaire
Lesser bladderwort (en)
Membres du genre Utricularia
Utricularia aurea (Loureiro, 1790)
Utricularia gibba (Linnæus, 1753)
Utricularia minor (Linnæus, 1753)
Utricularia vulgaris (Linnæus, 1753)
Origine géographique
Aire d'origine : Monde
Cosmopolite
Aire actuelle
Europe, surtout centrale et boréale. (Eurasie), Amérique du Nord

Utricularia minor est essentiellement circumboréale. Elle est également signalée dans l’Himalaya, le Burma (Myanmar) et la NouvelleGuinée.
En Europe, elle est largement répandue dans sa partie atlantique, centrale et nordique mais nettement plus rare dans la région méditerranéenne.
En France, U. minor peut être considérée comme assez commune et encore largement répandue sur le territoire national, mais elle est absente de Corse.
Environnement
Milieu
Terre, Douce
Fréquente les zones marécageuses, Etangs, fossés des tourbières...

Elle est présente dans les landes et marais tourbeux, dans des plans d'eau bien éclairés, dans presque toute la France à une altitude de 0 à 2400 m.
Son biotope est principalement basique, pauvre en nutriment et riche en matière organique.
Cette espèce est classée dans la catégorie "Préoccupation mineure" car bien que son statut soit localement préoccupant, elle est répandue et ne fait face à aucune menace majeure.

En France, l'espèce est sous protection régionale en Ile-de-France, Champagne-Ardennes, Picardie, Centre, Basse-Normandie, Lorraine, Alsace, Pays-de-la-Loire, Midi-Pyrénées, Limousin, Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte-d'Azur. Il est répertorié comme Vulnérable en Espagne et en Suisse et comme En danger critique d'extinction en Serbie et dans l'ex-Yougoslavie (Stevanovič 1999). Il n'y a pas d'autres mesures de conservation en place et aucune n'est nécessaire au niveau mondial.
Description
Type
Plante
Croissance
Taille
30 à 50 cm
Plus grande que Utricularia gibba avec des tiges atteignant 50 cm (dans l'eau) et des feuilles de 1 à 2 mm composées de sept à vingt segments disposés en éventail.
Semblable à U. vulgaris, mais rameaux longs seul. de 5-50 cm. Divisions des feuilles se terminant en lanières grêles, courtes, planes, non denticulées. Vésicules petites, 1-8 par feuille, diamètre 1-2 mm. Grappe à 2-5 fleurs. Corolle jaune pâle, longue de 6-9 mm ; palais souvent strié de brun rougeâtre. Eperon long seul. de 1-2 mm.

Plante vivace, très grêle, à hampes florale de 5 à 15 cm
feuilles courtes, toutes conformes, ovales ou arrondies dans leur pourtour, palmatiséquées, étalées en tous sens, munies de vésicules très petites, les utricules, peuvent être portés aussi bien par des rameaux chlorophylliens que non chlorophylliens
fleurs d'un jaune pâle, 2-4 par grappe pédicelles réfléchis à la maturité, calice à lobes largement ovales, corolle petite (6-7 mm), à gorge entrouverte, à lèvre supérieure émarginée, égalant le palais un peu strié, l'inférieure ovale, étalée, à bords un peu réfléchis, éperon très court, réduit à une bosse obtuse.
Varie à corolle longue de 8-10 mm, à lèvre inférieure arrondie et à bords ondulés-plissés (U. bremii Heer.).
Floraison de Juin à septembre.

L'appareil végétatif est plus ou moins enfoui dans la vase (Attention ! On observe fréquemment des fragments
détachés flottant librement) et présentant deux types de rameaux : les uns verts, vésiculeux ou non, et les
autres diaphanes portant des vésicules et des feuilles réduites blanchâtres.
Segment foliaire entier, non spinuleux sur les bords. Rameaux verts portant de nombreuses vésicules. Poils quadrifides présentant des bras longs et courts orientés dans la même direction.
Corolle jaune pâle. Éperon en forme de sac obtus, environ aussi long que large, ne dépassant pas les lobes du calice.

Les différentes espèces d'utriculaires subaquatiques sont difficiles à identifier avec certitude. La façon la plus sûre, est l'observation des fleurs : la forme des calices (à 2 lobes) permet de déterminer à quelle espèce appartient l'utriculaire que vous observez.

Caractères distinctifs : Utricularia minor vs Utricularia bremii
- Corolle jaune pâle. Éperon en forme de sac obtus, environ aussi long que large, ne dépassant pas les lobes du calice. Plante grêle. Utricularia minor L.
- Corolle jaune vif. Éperon conique, un peu plus long que large, dépassant les lobes du calice. Plante plus robuste.
Utricularia bremii Heer ex Kölliker

On distingue de fait :
Utricularia australis R. Br., utriculaire du midi : tellement ressemblante que les erreurs d'identification, même par des botanistes, sont nombreuses.
Utricularia bremii Heer ex Köll., utriculaire de Bremi : très rare et très peu répandue en France (protégée en Alsace).
Utricularia intermedia Hayne, utriculaire intermédiaire : plus petite (20 à 40 cm), elle porte deux types de rameaux (les uns sont verts, submergés, flottants et généralement dépourvus de vésicules, les autres sont blanchâtres, plus ou moins fixés dans la vase et portent toujours des vésicules). Assez rare, on la trouve dans les tourbières et les mares.
Utricularia minor Linnaeus, petite utriculaire : plus petite (jusqu'à 30 cm), elle ressemble fort à U. intermedia. Elle est moins répandue et on la trouve dans les marais tourbeux.
Utricularia ochroleuca R.W.Hartm, utriculaire jaunâtre : plus petite (jusqu'à 15 cm), elle ressemble fort à U. intermedia. On la trouve souvent mélangée aux populations de U. intermedia et U. minor.
Utricularia vulgaris subsp. macrorhiza (Leconte ex Torr.) Clausen qui n'est pas présente en métropole mais cette sous-espèce est présente à Saint-Pierre-et-Miquelon.

Procédé de capture des proies :
L'utriculaire a besoin de lumière pour la photosynthèse, mais elle va aussi capturer du zooplancton (daphnies, rotifères, larves diverses…)
Le système de capture des proies se fait au niveau de "petits sacs" appelés utricules.
Ce sac, aplati, de forme plutôt ovoïde, présente des petits poils devant un clapet d'entrée. On distingue deux poils plus longs, comme des antennes, en forme de branchages, qui auraient un rôle attractif : la future proie s'approche, pensant se réfugier, ou se poser sur des algues… C'est alors que les autres petits cils jouent leur rôle : dès qu'ils détectent un mouvement à proximité, ils déclenchent l'ouverture du clapet de l'utricule. A ce moment, les deux parois s'écartent, en créant un phénomène d'aspiration d'eau, et de la proie. Le clapet se referme aussitôt (on parle d'1/30e à 1/500e de seconde), emprisonnant l'imprudente. Cela s'appelle : piège actif à succion.
L'utricule mettra une demi-heure à deux heures, pour évacuer l'eau, au travers de ses parois, par phénomène d'osmose. Ensuite, ce sont les enzymes digestives, produites par les parois intérieures, qui feront leur travail, en favorisant l'assimilation de l'azote du zooplancton, nécessaire à la survie et croissance de la plante.
On peut observer une variation de coloration des utricules, sur le même rameau de la plante : plus on s'éloigne du bourgeon végétatif, plus la belle coloration verte, rosée, rouge, va s'assombrir et noircir. Cela est dû à l'accumulation des résidus des proies, non digérés, dans les utricules.

Note : Le genre Utricularia est taxonomiquement complexe, en partie à cause du désir des botanistes d'établir des méthodes d'identification des populations non florifères (en particulier sur le terrain), avec pour conséquence que la littérature est compliquée par un grand nombre d'enregistrements peu fiables. De nombreux taxons fleurissent rarement et certains n'ont apparemment jamais fleuri dans certaines régions. La majorité des données présentées ici proviennent de Taylor (1989) qui est la source la plus fiable. Des informations supplémentaires ont été utilisées lorsqu'elles ont été jugées utiles et fiables.

U. bremii est susceptible d'être négligé au profit d' U. minor lorsqu'il ne fleurit pas et au Royaume-Uni, tout le matériel est supposé être U. minorà moins de fleurir. Même lors de la floraison, très peu de botanistes britanniques sont susceptibles d'être conscients de la confusion potentielle. Par conséquent, il est très probable que certaines des mentions examinées ici se rapportent en fait à U. bremii .
 
Maintenance
Dry Start
Oui
Paramètres
Température
15 à 22°C
pH
7 à 8,5
GH
2 à 8
Aquarium
Eclairage
Brassage
Substrat nutritif
Non
Supporte moins bien les températures élevées que Utricularia gibba et convient de ce fait mieux pour l'aquarium tempéré que pour l'aquarium tropical.
On la réservera aux bassins et poubellarium.
Utricularia minor n'est pas conseillée pour les bacs d'élevage car c'est une plante aquatique carnivore
Disponibilité commerciale : Rare
Plantation et multiplication
Reproduction sexuée
L'utriculaire peut rester plusieurs années sans fleurir. Lorsque ses hampes florales parviennent à sortir au-dessus de la surface de l'eau, les insectes butineurs assurent la pollinisation, et permettre à la plante de former des graines (pollinisation entomogame). Ces graines pourront donner vie à de nouveaux plants en germant au fond de l'eau dans la vase.

Reproduction végétative
La plante possède un autre mode de reproduction, ou plutôt de survie car elle ne possède pas de racines.
Elle croît donc au niveau d'un bourgeon qui développe sans cesse de nouvelles feuilles et de nouveaux rameaux, tandis que l'autre extrémité du rameau dépérit.
Au printemps et en été, le bourgeon végétatif étant actif, la plante croît. Mais à l'automne, avec le rafraîchissement de la température de l'eau, la formation de nouvelles feuilles se ralentit. Il se forme alors un "gros bouton" , appelé hibernacle ou turion.
À l'arrivée de l'hiver, l'hibernacle, sous son propre poids, va tomber au fond de l'eau, et végéter jusqu'à ce que la température (au printemps suivant) lui soit favorable et qu'il produise de nouveaux rameaux.
Commentaires
Étymologie : Utricularia (utriculaire) "petite outre" et minor, "mineur" (petite)
Références
GBIF, INPN, MNHN
Tela Botanica, Flora Helvetica, Flora Galica
- Adamec L. "The smallest but fastest: Ecophysiological characteristics of traps of aquatic carnivorous Utricularia". in Plant Signal Behav. (2011)
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Pour citer cette fiche :"Utricularia minor, Linnæus, 1753" B-Aqua / GP (2021)