Bucephalandra de kishi
Une des plus belle Bucephalandra, assez simple à faire fleurir mais comme toutes les "grandes espèces" de buces, elle est plutôt destinée à une culture émergée

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Bucephalandra Kishii
Taxinomie
Descripteur : S.Y.Wong & P.C.Boyce
Classe: 
Ordre: 
Famille:  Aracea
Genre:  Bucephalandra
Synonymes
Aucun
Noms Communs
Bucephalandra de kishi
Bucephalandra sp. kishii
Bucephalandra dark Achilles
Bucephalandra green Achilles
Bucephalandra black Achilles
Bucephalandra skeleton king
Bucephalandra dark skeleton king
Bucephalandra green skeleton king
Membres du genre Bucephalandra
Bucephalandra diabolica (S.Y.Wong & P.C.Boyce)
Bucephalandra catherineae (P.C.Boyce, Bogner & Mayo, 1995)
Bucephalandra sordidula (SYWong & PCBoyce, 2014)
Bucephalandra gigantea (Bogner, 1984)
Bucephalandra motleyana (Schott, 1858)
Bucephalandra theia (Schott, 1858)
Bucephalandra goliath (S.Y.Wong & P.C.Boyce)
Bucephalandra chimaera (S.Y.Wong & P.C.Boyce)
Bucephalandra forcipula (SYWong & PCBoyce)
Bucephalandra Kishii (S.Y.Wong & P.C.Boyce)
Bucephalandra pygmaea ((Beccari) P. C. Boyce & S. Y. Wong, 2012)
Origine géographique
Aire d'origine : Asie
Indonésie
Aire actuelle
Bornéo, Kalimantan Occidental, principalement en altitude
L'espèce semble limitée à Gunung Saran (Mont Saran).
Kampung Entebah, Gunung Saran, Melawi, Kalimantan Barat, Kalimantan (K. Nakamoto)
Environnement
Milieu
Terre, Douce
Bucephalandra kishii est présent au bord des rivières, sous les forêts ouvertes des hautes collines sur le granit, à 1 500 m d'altitude et au-dessus.
L'espèce semble être un rhéophyte facultatif plutôt qu'obligatoire. (Wong & Boyce, 2014)
Pas d'étude faite mais le prélèvement à but commercial non contrôlé, combiné à une vitesse de croissance et de réplication très lente ont certainement bien impactés sa population.
Description
Type
Plante
Croissance
Taille
10 à 20 cm
Bucephalandra Kishii
C'est une grosse bucephalandra à la forme de feuilles avec les nervures en relief caractéristique qui en fait une des seule bucephalandra aisément identifiable sans floraison.

Bucephalandra kishii est immédiatement reconnaissable à la tige dressée avec des rosettes de feuilles régulières et aux limbes des feuilles adaxialement avec des nervures latérales primaires bien visibles ; dans ces seuls caractères, B. kishii ne peut être confondu avec aucune autre espèce de Bucephalandra.
En ayant des limbes avec les nervures latérales primaires visiblement surélevées, cette espèce rappelle les plantes juvéniles du complexe Aridarum Burttii, bien que les inflorescences soient assez différentes.
Dans les populations sauvages, il existe une variation considérable dans la couleur du limbe des feuilles, et les plantes à profond les limbes des feuilles rouges ou rouge-noir foncé ont des spathes roses, tandis que les plantes à limbe vert ont des spathes blanches.

Bucephalandra kishii est en outre déterminé par l'appendice conique composé de staminodes allongés et lâches avec des pointes excavées.

Description botanique
Petites herbes rhéophytes obligatoires ou facultatives atteignant 12 cm de haut. Tige dressée, en grande partie masquée par la base des feuilles engainantes c. 1 cm de diamètre. Plusieurs feuilles réunies en une rosette dense à plutôt lâche ; pétiole 1 - 3,5 cm de long × env. 2 mm de diamètre, canaliculé adaxialement, vert ou noir rougeâtre foncé, ou violet, gainé à l'extrême base, ailes étendues en une partie ligulaire très étroitement triangulaire jusqu'à 3 cm de long ; limbe elliptique à ovale, de 2,5 à 5 cm de long × 1,5 à 2 cm de large, plutôt densément coriace, semi-brillant vert moyen à noir rougeâtre très foncé ou vert-violet sur le côté, rouge verdâtre plus pâle ou vert sur le dessous, base cunéiforme, apex arrondi et apiculé pour c. 1,5 mm, marge ondulée à presque croustillante ; nervure médiane très proéminente abaxialement, proéminente adaxialement ; nervures latérales primaires 3 ou 4 de chaque côté, très proéminentes adaxialement, au ras du limbe ou presque aussi abaxialement, divergentes à c. 45° et s'étendant vers une veine marginale adaxialement forte ; veines interprimaires beaucoup moins définies adaxialement, presque au ras du limbe abaxial ; nervure secondaire formant abaxialement un léger réticulum tessellé. Inflorescences groupées en alternance avec une feuille feuillue et/ou une prophylle bien visible ; pédoncule dépassant les pétioles, de 5 à 9 cm de long, nettement côtelé longitudinalement, vert moyen à foncé ou rouge, ou rouge-noir foncé. Spathe largement ovale, devenant cornée gonflée juste avant l'anthèse, non resserrée, de 3,5 à 5 cm de long, avec une partie acuminée c. 1 cm de long ; spathe inférieure en forme d'entonnoir, jaune pâle, rose pâle ou rougeâtre, persistante ; membre gonflé au milieu avec une fente apparaissant sur la partie distale acuminée et gonflée, puis caduque, blanche ou rose pâle à moyen, apiculé pendant c. 2 mm. Spadice 2 - 2,5 cm de long ; zone pistillée de 7 à 9 mm de long × c. 3 mm de diamètre, à 4 ou 5 spirales de pistils ; pistils comprimés globuleux, c. 0,5 mm de diamètre, vert lime ; stigmate sessile, capité, c. ½ diamètre de l'ovaire, papillaire à l'anthèse ; pistillodes 2 à 4 à la base de la zone pistillée, clavées à sommet plat, env. 0,5 mm de diamètre, blanc ; interstice avec c. 2 rangées de staminodes en forme d'écailles, ces c. 2 mm de long × env. 2 mm de large, échancré distalement, à l'anthèse pistillée dressée puis à l'anthèse staminée réfléchie, blanche ; zone staminée faiblement conique, 7 - 9 mm de long × environ. 6 mm de diamètre. à la base et c. 4 mm de diamètre. au sommet, composé de 8 ou 9 rangées régulières de fleurs ; fleurs staminées blanches cireuses ; étamine relativement grande, c. 2,5 mm de long × environ 1 mm de diamètre ; filament triangulaire-rostré, ascendant ; thèques insérées ventralement, étroitement ellipsoïdes, c. 1 mm de long × environ 0,3 mm de large, lisse ; cornes des thèques égales à la thèque associée, soyeuses, recourbées vers le haut ; appendice en forme de balle, brièvement stipité, brusquement et largement tronqué à la jonction avec les fleurs staminées, les staminodes les plus inférieurs de l'appendice surplombant et obscurcissant partiellement les étamines supérieures ; appendice 1,7 - 2,3 cm de long × c. 12 mm de diamètre, blanc cireux ; appendice staminodes obpyramidal mince, sommets quelque peu à profondément creusés, 0,5 - 1 mm de diamètre. Spathe à fruits en forme d'entonnoir, c. 1 cm de diamètre, avec des staminodes en forme de bouclier persistants, virant au vert, partie distale épuisée du spadice tombant ; fruits et graines non visibles.
 
Maintenance
Dry Start
Oui
Paramètres
Température
20 à 28°C
pH
5 à 7,5
GH
0 à 8
Aquarium
Eclairage
Brassage
Substrat nutritif
Non
Plante épiphyte à rhizome.
Bucephalandra difficile à maintenir immergée, elle est plus adaptée à une maintenance en paludarium ou terrarium tropical très humide, fixées sur une roche poreuse au bord de l'eau.

Conditions générales de culture des Bucephalandra spp.

Bien que les bucéphalandres soient des plantes rustiques qui peuvent tolérer une gamme étendue de paramètres de l'eau, elle préférera l'eau douce, acide et fortement brassée.

Comme elles poussent dans les rivières à débit rapide, il est crucial de leur fournir une circulation d'eau suffisante. Ceci peut être réalisé en utilisant un filtre externe puissant, puis en plaçant les plantes le long du flux d'eau ou en utilisant une pompe de brassage adaptée.

En pépinière, ces plantes sont cultivées émergées. Dans l'aquarium, elles doivent passer à la forme submergée et leur adaptation est souvent longue. Un démarrage à sec de l'aquarium (méthode Dry Start ou DSM ) est tout indiqué.

Les Bucéphalandres ne doivent pas être plantées dans le sol. Elles poussent de la même façon qu'une anubias ou qu'un Microsorum, sur une racine ou sur une roche.
Dans tous les cas, évitez de couvrir le rhizome lors de la plantation, sans quoi la plante risque de pourrir et mourir.

Fixez les rhizomes sur les pierres, les rochers et le bois flotté. Les roches volcaniques peuvent également être un bon choix car elles sont très poreuses, ce qui facilite la fixation des racines de ces plantes.
Lors de la fixation, assurez-vous que les racines sont correctement fixées. Un élastique ou une colle, du fil de pêche peuvent être utilisés. En quelques semaines, les racines poussent naturellement et s'accrochent aux support auxquels elles sont attachées.

La croissance de ces plantes dépend fortement du type récolté et d'un bon apport en nutriments. Certains types poussent deux à trois nouvelles feuilles par semaine si les conditions de croissance sont adéquates, tandis que d'autres types produisent à peine une feuille en deux semaines.

La Bucéphalandre peut également être plantée en paludarium. Cependant, plantée hors de l'eau, la coloration des feuilles a tendance à être plus terne.

L'apport en nutriments, comme l'apport de CO2, n'est pas essentiel à la croissance et au développement de cette plante. Cependant, la fertilisation et l'apport de CO2 améliore considérablement la coloration des feuilles immergées et maintient la plante en bonne santé.

Les Bucéphalandres demandent peu de lumière car elles proviennent de forêts denses. De plus, compte tenu de leur croissance lente, elles sont rapidement colonisées par les algues si la lumière est vive. Cependant, les conditions de faible luminosité peuvent avoir une influence négative sur la couleur de la Bucéphalandre.

Comme toutes les plantes à croissance lente, les bucéphalandres sont exposées à des problèmes d'algues. Mais cela peut être dû à un problème de maintenance, à des paramètres d'eau inappropriés ou à la présence excessive de déchets organiques dans l'aquarium.

La présence de crevettes ou d'escargots algivores dans votre aquarium, sera un avantage.

Le problème le plus couramment rencontré avec les Bucéphalandres est que les plantes nouvellement submergées doivent s'adapter à leurs nouvelles conditions de vie.
Elles peuvent alors perdre leurs feuilles en quelques jours à quelques semaines.
Ne vous inquiétez pas, de nouvelles feuilles émergeront après un certain temps. Soyez patients.
Plus généralement, elles n'aiment pas les changements soudains, ou fréquents.
La plante prend plus de temps à récupérer que les plantes à croissance plus rapide.
Disponibilité commerciale : Très rare
Disponible de temps en temps chez des spécialistes mais les spécimens types sont presque tous issus de l'importation et prélevés en nature. En revanche, les variétés horticoles proviennent de culture.

Une grande confusion règne quant aux appellations commerciales et leurs filiations botaniques.
Plantation et multiplication
Bucephalandra Kishii
Reproduction végétative
La multiplication végétative en aquarium ou aqua-terrarium (paludarium, riparium), se réalise par division des rhizomes, ou séparation des plantes filles qui ne manquent pas d'apparaître sur les plantes installées.
C'est la façon la plus simple de propager le genre Bucephalandra une fois que la plante a une taille suffisamment importante et un bon taux de croissance.
Assurez-vous que les parties de rhizome détachées ne sont pas trop courtes, des portions supérieures à quatre centimètres sont idéales.
Les rhizomes bourgeonneront également et les nouvelles feuilles, si elles sont saines, et que les conditions de croissance sont favorables, peuvent être fixer sur un nouveau support.

Les fragments de rhizome peuvent aussi être cultivés sur le substrat tant que le rhizome n'est pas enterré pour empêcher la pourriture.

Il peut être utile de séparer les touffes pour permettre à la plante de mieux pousser et de la protéger ainsi de l'envahissement par les algues.
Assurez-vous que la bouture ne pourrit pas et n'enlevez pas les feuilles et les racines saines des rhizomes nouvellement plantés, donnez-leur un peu de temps pour s'installer.

Reproduction sexuée
On peut aussi propager les Bucéphalandres par voie sexuée.
La floraison de Bucephalandra sp. intervient toujours en culture émergée.
L'inflorescence est une spathe contenant les fleurs mâles et femelles.

Cela commence par la maturation des fleurs femelles (la partie inférieure du spadice). Pendant cette période, la spathe n'ouvre qu'un petit espace à son sommet. Ce petit trou est suffisant pour permettre l'accès aux pollinisateurs indigènes (mouches du genre Colocasiomyia), mais il rend totalement impossible la pollinisation artificielle des fleurs sans l'enlèvement de la spathe.

Les fleurs femelles ne restent fertiles que quelques heures, alors n'attendez pas que la spathe commence à s'ouvrir davantage. incisez la moitié de la spathe dans le sens de la longueur et déposez le pollen sur le stigmate. Le pollen doit être prélevé sur une autre inflorescence.
Il est important de noter que la période de maturation des fleurs mâles et femelles sur la même inflorescence ne se chevauche pas.
Le pollen ne se forme généralement que le deuxième jour de la floraison, lorsque les fleurs femelles ne sont plus réceptives.
Ce processus diffère considérablement de la floraison d'Anubias, où les cas d'auto-pollinisation sont bien connus. Pour le transfert de pollen (fleurs mâles dans la partie supérieure du spadice) entre les inflorescences, nous pouvons utiliser des pinceaux aquarelles.

Après une pollinisation réussie, la partie mâle du spadice tombe en quelques jours, ne laissant que la coupe inférieure et les staminodies en forme de bouclier qui protègent l'ovaire. Bientôt, les plastes des cellules staminoïdes commencent à synthétiser la chlorophylle. L'ensemble de graines mûrit en environ 1,5-2 mois. À ce stade, les staminodes se fanent et meurent, et les graines commencent à germer même sur la même fleur, donc aucune mesure spéciale n'est nécessaire pour leur germination. Les plus grandes espèces contient généralement environ cinq cents graines, tandis que les petites espèces n'en ont que cinquante à cent.

Il convient de noter que, contrairement à Anubias, les graines de Bucephalandra spp. coulent dans l'eau. Cette caractéristique correspond bien à l'emplacement des populations naturelles de Bucéphalandres près des cascades et du bord de la rivière. Sinon, les courants des rivières et des ruisseaux de montagne éloigneraient les graines des habitats où se trouvent généralement ces plantes.

Après maturation, vous devrez placer les graines dans un substrat neutre humide (argile expansée ou pierres fines). La croissance des plants et leur forme sont identiques à celles des Anubias. La Bucéphalandre se développe complètement en un an et demi à deux ans ans.

La multiplication sexuée est un excellent moyen de production nombreux plants de Bucéphalandres sains. Avec une seule pollinisation réussie, on peut obtenir des centaines de nouveaux spécimens.
Si on possède plusieurs variétés de Bucéphalandres, il est possible d'obtenir des croisement intéressants qui ouvrent de larges perspectives pour la sélection de ces plantes.
Commentaires
Etymologie : Selon les sources, Le nom de genre Bucephalandra a pour origine "Bucéphale" qui veut dire "tête" et "taureau", les fleurs de ce type de plante ressemblant à une tête de taureau... ou fait référence au nom du cheval d’Alexandre le Grand... ce qui est pour le moins douteux, et kishii "de Kishi", en hommage au collectionneur japonais Hiroyouki Kishi.
Références
GBIF, CATE araceae
Borneo Aquatic (https://borneoaquatic.com/?v=bfc84d72756d)
- Govaerts, R., Nic Lughadha, E., Black, N., Turner, R. & Paton, A. "The World Checklist of Vascular Plants, a continuously updated resource for exploring global plant diversity." in Scientific Data 8: 215 (2021)
- Wong S. Y. & Boyce P. C. "Bucephalandra kishii" in Willdenowia 44 : 173 (2014)
- Wong S. Y. & Boyce P. C. "Studies on Schismatoglottideae (Araceae) of Borneo XXXXI: Additional new species of Bucephalandra." in Willdenowia 44: 415–421. (2014).

Vidéo biotope : https://www.youtube.com/watch?v=jGCfgy1C9us

Pour citer cette fiche :"Bucephalandra kishii SYWong & PCBoyce" B-Aqua / Kracmak (2023)