Physe marbrée
Retrouvez dans cette fiche, toutes les informations sur les Physa marmorata (Physe marbrée) . D'où ils viennent, comment les maintenir en aquarium, comment les reproduire,...

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Taxinomie
Descripteur : Guilding, 1828
Classe: Gastropoda
Ordre: Basommatophora
Famille:  Physidae
Genre:  Physa
Synonymes
Aplexa marmorata (Guilding, 1828)
Noms Communs
Physe marbrée
Aplexe marbré (en)
Membres du genre Physa
Physa fontinalis (Linnaeus, 1758)
Physa marmorata (Guilding, 1828)
Origine géographique
Aire d'origine : Monde
Antigua-et-Barbuda, Argentine, Aruba, Barbade, Bénin, Brésil, Canada, Costa Rica, Côte d'Ivoire, République dominicaine, Israël, Ghana, Grenade, Guadeloupe, Guyane, Haïti, Jamaïque, Martinique, Nicaragua, Nigeria, Panama, Porto Rico, Navassa, Saint-Christophe-et-Niévès, Sainte-Lucie, Trinité-et-Tobago, Îles Vierges britanniques, Îles Vierges, Togo, Venezuela
Aire actuelle
Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana, Nigéria, Togo
Physa marmorata est originaire des Caraïbes, de l'est du Costa Rica, du Panama, de la Guyane, de Corrientes, de la Patagonie, des provinces de Buenos Aires en Argentine, du Venezuela et de l'est du Brésil (bien que sa présence soit incertaine dans ces deux derniers endroits).
Dans les Caraïbes, elle est signalée depuis les Grandes Antilles (Jamaïque, Haïti, République Dominicaine et Porto Rico) ; les îles Vierges (St Thomas, Tortola et Ste Croix); les Petites Antilles (Saint-Martin, Saint-Kitts, Nevis, Antigua, Guadeloupe, Marie Galante, Martinique, Sainte-Lucie, Saint-Vincent, Barbade, Grenade et Trinidad) et Aruba et Isla Providencia dans les Caraïbes occidentales.

Cette espèce a également été distribuée en dehors de son aire de répartition naturelle : aux États-Unis (Texas) et au Canada (Keller et al. 2007, Palomares et Pauly 2009), même si on pense qu'il n'a pas réussi à s'établir au Texas (Karateyev et al . 2009) ; en Israël (Roll et al . 2009) ; et dans toute l'Afrique de l'Ouest (où elle a été livrée avant 1990), y compris la Côte d'Ivoire (dans les bassins de La Me et d'Agneby), le Bénin, le Togo, le Ghana et le Nigéria (Bony et al . 2008).

Taylor (2003, 2004) pense que les spécimens d'Argentine peuvent appartenir à une espèce différente. Des travaux supplémentaires sont nécessaires pour résoudre cette incertitude dans la distribution.

Cette espèce a été décrite comme abondante au Brésil et a été trouvée dans toute la région de Sao Paulo (Vaz et al. 1986).
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce
Physa marmorata fréquente les eaux douces calmes, les méandres de rivières, les bords de lacs, les étangs, les mares, canaux et les marais,...

Cette espèce tolère la pollution de l'eau, mais semble t très sensible à la lumière directe du soleil, au manque d'oxygène, à la dessiccation et au manque de nourriture en captivité (Taylor 2003).
Physa marmorata montre une association positive avec les plantes aquatiques Ipomea aquatica et Pistia stratiodes en Côte d'Ivoire, bien qu'il peu soit probable qu'il montre des associations similaires dans son aire de répartition naturelle (Bonyet coll . 2008).
Physa marmorata a été classée "Préoccupation mineure" en raison de sa vaste aire de répartition, de sa capacité à envahir avec succès d'autres continents, de l'absence de menaces majeures, de l'habitat peu spécifique et de la tolérance aux habitats colonisés par l'homme et pollué.
Description
Taille
: 0,9 à 1,5 cm SL  
: 0 cm SL
Respiration
Pulmonaire, Cutanée
Régime
Algivore
Comme toutes les physes, la coquille de la physe marbrée est sénestre, c’est-à-dire qu’elle tourne vers la gauche. Elle compte de 3 à 4 spires dont la dernière représente plus des trois quarts de la longueur totale. La longueur de la coquille varie de 9 mm à 15 mm pour une largeur comprise entre 5 et 8 mm. De couleur brune, elle est localement parsemée de taches dorées. On peut la distinguer des autres membres du genre grâce à son apex plutôt pointu (contrairement à Physa fontinalis). Elle est plus grosse que physa acuta.

Le corps est brun grisâtre et la bouche de couleur rose. Elle ne possède pas d'opercule.

Cette espèce a été placée dans le genre Stenophysa par Taylor (2003), mais des analyses moléculaires ultérieures l'ont incluse dans la famille Physidae et le genre Physa (Wethington et Lydeard 2007).

Note : Les physes sont des escargots pulmonés, mais dans un milieu suffisamment riche en oxygène l'absorption peut être cutanée.
 
Régime Alimentaire
Cette physe se nourrit d'algues vertes, de biofilm et de détritus. Elle ne se nourrit pas de plantes en bonne santé.

Les physes ont un régime détritivore, et se nourrissent de bactéries, d’algues microscopiques qui prolifèrent sur les plantes subaquatiques, de détritus végétaux voire occasionnellement des plantes subaquatiques elles-mêmes. Elles sont à ce titre utilisées en aquariophilie puisqu’elles débarrassent les aquariums du surplus de nourriture donnée aux poissons, des feuilles abîmées et des algues.

Toutefois, n'espérez pas résoudre une invasion d'algue avec elle, car son appétit est proportionnel à sa taille.
Dimorphisme
Les physes sont hermaphrodites.
Dangerosité
 
 
 Aucun
Les escargots d’eau douce sont réputés pour servir d’hôtes à des vers parasites, dont certains peuvent induire des pathologies humaines ou aviaires.
On peut notamment citer les trématodes, dont les larves utilisent les mollusques en tant qu’hôte intermédiaire au cours de leur cycle de croissance et d’infestation future d’un hôte définitif (douves et schistosomes parmi les principaux intervenants dans les pathologies humaines). Des travaux de recherche ont par exemple été menés sur l’existence (d’ailleurs finalement non avérée) d’une intervention de Physella acuta dans la transmission de la grande douve du foie Fasciola hepatica.
Maintenance
Population
1 minimum (2 recommandé)
Zone
Inférieure, Centrale, Supérieure
Paramètres
Température
        1      10              25      30
pH
         6      6,5            7,5      8
GH
         3       5              10       15
Brassage
Aquarium
Volume
10 l minimum
Les physes sont rarement "maintenues" en aquarium, mais leur présence spontanée est une bénédiction pour l'aquariophile. Il n'y a théoriquement rien à faire pour les voir proliférer si le milieu leur est favorable.

Si les physes arrivent toutes seules dans un aquarium, en général sous forme d'oeufs accrochés aux plantes, beaucoup d'aquariophiles n'hésitent pas à les importer dans un nouveau bac. En effet, les physes participent à l'élimination des feuilles mortes qui ne manquent pas avant le reprise des plantes.

Une fois l'aquarium équilibré, ces auxiliaires aquariophiles se chargeront de limité les algues en en consommant une partie, et la nourriture en excès.

En tant qu’escargots pulmonés, les physes viennent régulièrement respirer l'air atmosphérique à la surface, mais l’essentiel de l’oxygène consommé est absorbé directement au niveau du manteau. Ce sont donc des escargots à surveiller comme indicateurs de l'oxygénation de l'eau ou de l'excès de CO2 dans le cas d'injection artificielle.

Les physes se régulent seules. Leur présence en grand nombre indique un déséquilibre, généralement un excès de nourriture disponible. Il peut s'agir de nourrissage excessif ou de mauvaise santé des plantes qui produisent alors des déchets végétaux .
Attention ! : Certains aquariophiles débutants croient alors que ce sont les physes qui mangent les plantes et les abiment. Ce n'est pas le cas. Les escargots sont la solution, pas le problème !

Dans le cas contraire, lorsque les physes disparaissent, on peut s'inquiéter. Il peut s'agir d'une pollution, mais il peut s'agir de poisson, d'arthropodes ou d'escargots molluscivores, ou du manque de détritus. Les physes n'apprécient pas un aquarium trop propre.

La qualité de l'eau n'a que peu d'importance, mais elle sera de préférence fraiche et peu brassée. Néanmoins, un eau assez dure favorisera sa croissance en lui apportant le carbonate de calcium nécessaire à la formation de sa coquille.

Si elles peuvent survivre dans un bocal, on leur réservera tout de même un bac de taille suffisante pour qu'elles n'aient pas à souffrir de la faim. Un aquarium dédié aux crevettes est l'idéal.
On évitera la présence d'écrevisses, d'Anentome helena et bien sûr de poissons friands de mollusques si on ne veut pas voir leur population disparaitre.

Disponibilité commerciale : Très rare

Contrairement à certaines idées reçues, cette physe est très rare en aquariophilie. La physe présente dans nos aquariums serait physella acuta.

Il ne s'agit pas ici d'une disponibilité "commerciale" proprement dite, puisque les physes ne sont pas en vente, mais sont introduites via les plantes dans la plupart des aquariums. Elles sont cependant très répandues en aquariophilie bien qu'on ne sache pas vraiment de quelle espèce de physe il s'agit.
Reproduction
Type
Ovipare
Difficulté
Courante
Comme de leurs cousins les escargots terrestres, les physes sont hermaphrodites, chaque individu est donc à la fois mâle et femelle.
Dans le cas des physes, un accouplement (reproduction bigame) n'est pas obligatoire. Elles peuvent ainsi pondre spontanément (autogame): c'est une reproduction par parthénogénèse.
Il semble que cette reproduction autogame soit prédominante.
L’avantage de ce mode de reproduction est lié à un taux de reproduction nettement supérieur. Il induit toutefois un risque de moindre résistance aux parasites et peut conduire à des effondrements brutaux de populations infestées.

La reproduction a lieu du printemps à l’automne, de une à trois fois par an. Des amas gélatineux contenant environ une vingtaine d’œufs au maximum sont déposés sur les plantes subaquatiques. Les œufs éclosent après dix-huit à vingt jours. Les jeunes physes nées à l’automne peuvent hiberner durant l’hiver et vivre environ un an. Les individus nés au printemps vivent environ trois à quatre mois.
Commentaires
Etymologie : Physa, du grec [physa], "gonflement" (bulle), et marmorata, du latin marmor (marbre), "marbrée".
Références
GBIF, IUCN,
NatureServe.
- Bony, YK, Kouassi, NC, Diomandé, D., Gourene, G., Verdoit-Jarraya, V. et Pointier, JP 2008. Conditions écologiques de propagation de l'escargot envahissant Physa marmorata (Pulmonata : Physidae) en Côte d' Ivoire. Zoologie africaine 43(1): 53-60.
- Capitulo, AR, Tangorra, M. et Ocon, C. 2001. Utilisation de macroinvertébrés benthiques pour évaluer l'état biologique des cours d'eau pampéens en Argentine. Écologie aquatique 35 : 109-199.
- Karateyev, AY, Burlakova, LE, Karatayev, VA et Padilla, DK 2009. Introduction, distribution, propagation et impacts des gastéropodes exotiques d'eau douce au Texas. Hydrobiologie : 181-194.
- Keller, RP, Drake, JM et Lodge, DM 2007. Fécondité comme base pour l'évaluation des risques des mollusques d'eau douce non indigènes. Conservation Biology 21(1): 191-200.
- Palomares, MLD et Pauly, D. 2009. SeaLifeBase. Disponible sur : http://www.sealifebase.org .
- Pastorino, G. & Darrigan, G. "Physa marmorata". Liste rouge de l'UICN des espèces menacées 2011
- Roll, U., Dayan, T., Simberloff, D., Mienis, HK 2009. Gastéropodes terrestres et d'eau douce non indigènes en Israël. Invasions biologiques 11 : 1963–1972.
- Taylor, DW 2003. Introduction aux Physidae (Gastropoda : Hygrophila); biogéographie, classification, morphologie. Revista de Biologie Tropical Suppl. 1 : 1-287.
- Taylor, DW 2004. Revisión morfológica de caracoles dulceacuícolas, familia Physidae. Comunicaciones de la Sociedad Malacológica del Uruguay 8 : 279-282.
- Vaz, JF, Teles, HMS, Leite, SPS, Correa, MA, Dal Fabbro, AL et Rosa, WS 1986. Enquête Planorbidae de l'État de Sao Paulo : sixième région administrative. Revista de SAUDE pUBLICAS : 352-361.
- Wethington, AR et Lydeard, C. 2007. Une phylogénie moléculaire des physidae (Gastropoda : Bassomatophora) basée sur des séquences d'ADN mitochondrial. Journal d'études sur les mollusques 73 : 241-257.

Pour citer cette fiche :"Physa marmorata, Guilding, 1828" B-Aqua / TE, GP (2023)