Gobie demi rouge
Amphidrome, le Gobie demi rouge est très difficile à maintenir, et surtout à élever dans de bonnes conditions.
Après la reproduction, qui a lieu en eau douce, les larves dévalent la rivière vers la mer où elles ont une vie planctonique. Ces dernières re-coloniseront par la suite les rivières et les ruisseaux une fois le stade juvénile atteint.
En Danger, il est protégé au sri Lanka et ne se trouve théoriquement pas dans le commerce.


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Taxinomie
Descripteur : Axelrod, 1972
Classe: Actinopterygii
Ordre: Perciformes
Famille:  Gobiidae
Genre:  Sicyopus
Synonymes
Gobius jonklaasi Axelrod, 1972
Sicyopus janklaasi Klausewitz & Henrich, 1986
Sicyopus jonklaasi Klausewitz & Henrich, 1986
Noms Communs
Gobie demi rouge
Lipstick Goby (en)
Membres du genre Sicyopus
Sicyopus jonklaasi (Axelrod, 1972)
Origine géographique
Aire d'origine : Asie
Sri lanka
Sicyopus jonklaasi est endémique au Sri Lanka et limité aux cours d'eau à courant rapide dans la zone humide des basses terres (De Silva et al . 2015) .

Il est connu à l'origine dans un ruisseau à débit rapide à Atweltota, au milieu du bassin versant de la rivière Kalu, au Sri Lanka, mais a depuis été collecté à Sitawaka (bassin Kelani) et dans la rivière Kuru à Eratne (bassin de Kalu) et dans la rivière Opatha à Opatha (bassin de Nilwala).
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce, Saumâtre, Mer
Amphidrome (Riede, K., 2004), les adultes se trouvent dans les ruisseaux rocheux à mi-colline avec de l'eau à courant rapide. Ils adhèrent aux parois des roches submergées grâce à des disques suceurs et se trouvent généralement dans l’eau entre un demi mètre et un mètre cinquante de profondeur.

Des pluies soudaines et abondantes, accompagnées d'une baisse de la température de l'eau, provoquent le frai. Les larves sont entraînées vers la mer et les adultes matures migrent en amont vers les frayères. L'espèce est considérée comme vraisemblablement amphidrome.
Elle préfère les eaux claires et hautement oxygénées (De Silva et al . 2015, Pethiyagoda 1991, Keith et al . 2017).

Dans le bassin de la rivière Nilwala, Sicyopus jonklaasi a été enregistré dans la localité type de Devario pathirana, qui comprenait un ruisseau à faible pente s'écoulant lentement sur de l'argile latéritique. En 1990, sa largeur était comprise entre quatre et huit mètres et sa profondeur jusqu'à trois mètres, bien que sur une grande partie du tronçon échantillonné, la profondeur moyenne n'était que de dix centimètres à un mètre cinquante.
Le substrat était composé de petits rochers de grès lisses entrecoupés de parcelles de sable ou de limon et l'eau était très claire. La végétation émergente était composée d' espèces Aponogeton et Lagenandra, tandis qu'une grande partie des terres environnantes avait été consacrée aux plantations de riz, de thé ou de cocotiers.
Les espèces sympatriques En écologie, deux espèces ou populations sont dites sympatriques quand on les trouve dans la même zone géographiquecomprenaient Devario pathirana, Puntius bimaculatus, P. kamalika (probable), P. vittatus, Pethia nigrofasciata, Dawkinsia singhala (probablement identifié comme D. filamentosa en 1990), Systomus pleurotaenia, Systomus sarana, Rasboroides vaterifloris, Rasbora dandia (probablement identifié comme R. daniconius en 1990), Laubuka laubuca, Awaous grammepomus, et Ompok ceylonensis (probable, identifié comme O. bimaculatus en 1990).
Critère : B1ab(iii)+2ab(iii).
Sicyopus jonklaasi est une espèce endémique à aire de répartition restreinte, connue dans cinq endroits des cours d'eau des zones humides des basses terres du Sri Lanka. Sa zone d'occurrence (EOO) estimée est de 3 552 km2 et sa zone d'occupation (AOO) est de 160 km2. La perte et la dégradation de l'habitat ont été observées en raison de l'accumulation de produits agrochimiques et de la construction de petites centrales hydroélectriques. Ces menaces continueront probablement à mesure que la région connaît une expansion et un développement agricole. L’espèce est donc considérée comme "En voie de disparition".

L'espèce est menacée par la construction de mini centrales hydroélectriques qui perturbent ensuite les habitats naturels de ces poissons. Une réduction de la population a été observée par De Silva et al. (2015) le long de l'affluent Wee Oya de la rivière Kelani en raison de la construction d'un grand nombre de petits barrages. Cette espèce est également menacée par l'accumulation de produits agrochimiques, l'envasement et l'élimination des plantes aquatiques.
Description
Taille
: 4,5 à 5,5 cm SL
Respiration
Branchiale
Régime
Carnivore
Les mâles présentent une forte pigmentation rouge-orangé sur la partie inférieure de la tête et la partie postéroventrale du corps. Les femelles et les jeunes sont plus ternes.

Les Gobiidae partagent également certains caractères morphologiques, notamment des nageoires pelviennes modifiées en disque suceur avec une épine forte et des rayons épaissis et très ramifiés, au bord postérieur desquels les épines des nageoires pelviennes et le premier rayon sont reliés par une membrane formant des "coussinets charnus". au bout des épines. La langue est également fusionnée à la base de la bouche, une caractéristique partagée par certains autres gobiidés.

Les nageoires pelviennes fusionnées forment une structure normalement appelée "disque pelvien", une caractéristique commune aux gobiidés qui est utilisée pour adhérer aux rochers et autres surfaces immergées. Chez Sicyopus, comme chez Stiphodon, celle-ci est à base courte et attachée au ventre uniquement entre la cinquième paire de rayons de nageoire alors que chez d'autres sicydiines, elle est attachée entre les cinq rayons (Watson, 2005).

Le rôle du disque dans l'ascension des cascades a donné naissance aux noms communs de gobies "grimpants" ou "s'accrochant" pour les membres des Sicydiinae en général. Ils sont également parfois appelés gobies à "lèvres dentées" en référence aux dents remplaçables orientées vers l'extérieur de la mâchoire supérieure.

Watson (1999) a défini trois sous-genres au sein de Sicyopus, principalement basés sur la morphologie dentaire. Juxtastiphodon a des dents coniques rapprochées dans les deux mâchoires, dont aucune n'est recourbée, et est dépourvu de canines. Sicyopus a des dents coniques largement espacées dans les deux mâchoires, dont la plupart sont fortement recourbées, et est dépourvu de canines. Smilosicyopus a des dents coniques légèrement recourbées dans les parties antérieures des deux mâchoires qui sont en forme d'aiguilles latéralement et non recourbées, avec une à trois canines entre les dents antérieures et latérales.
 
Régime Alimentaire
Sicyopus jonklaasi est carnivore.

Ces gobies, malgré la similitude externe, ne se nourrissent pas d'Aufwuchs et de microfilms comme Stiphodon et Sicyopterus, mais sont de petits prédateurs qui se nourrissent de proies assez grosses compte tenu de leur petit taille.

Ils se nourrissent en effet de très petits poissons et de crevettes mesurant jusqu'à un centimètre de longueur, bien que les gobies ne mesurent eux, que cinq à six centimètres et soient très minces.

En aquarium il accepte volontiers les petites proies vivantes tels que les vers de vase, les artémies, les daphnies, mais aussi les jeunes poissons, aselles et crevettes.

Attention ! : Les retours d'expériences suggèrent que les aliments séchés ou congelés sont complètement ignorés.
Dimorphisme
Les mâles adultes possèdent des nageoires impaires relativement longues et la première nageoire dorsale est sensiblement étendue par rapport à la seconde, tandis que chez les femelles, les nageoires impaires et la première nageoire dorsale ne sont pas étendues.
La mâchoire est également plus prononcée chez les mâles tandis que la papille génitale est de forme conique, alors que chez les femelles elle est rectangulaire.

Les mâles présentent également un plus grand degré de pigmentation rouge-orangé sur la partie inférieure de la tête et la partie postéroventrale du corps, bien que cela ne se développe pleinement que chez les individus dominants, les poissons sous-dominants ressemblant davantage aux femelles.
Dangerosité
 
 
 Aucun
Maintenance
Population
6 minimum (12 recommandé)
Zone
Fond
Ratio M/F
1 / 1
Paramètres
Température
        20      22              26      28
pH
         6      6,5            7      7,5
GH
         2       4              12       15
Brassage
Aquarium
Volume
120 l minimum
Longueur
100 cm minimum
Les Sicyopus habitent les ruisseaux et aiment l'eau claire, propre et courante, les cachettes et les fonds sablonneux. Un bac "rivière" tout en longueur est impératif.

Afin de privilégier un accueil idéal de cette espèce rare et en danger dans son milieu, on choisira un bac rivière, biotope et spécifique.

La température de 20 à 28 °C est acceptable, mais une agitation importante est nécessaire pour maintenir élevés les niveaux d’oxygène dissous vers l’extrémité supérieure de cette plage.

Ces gobies sont assez compliqués à maintenir dans de bonnes conditions si on tient compte des exigences particulières de l'espèce.
L'eau doit être propre et bien oxygénée à tout moment. L'utilisation d'un filtre surdimensionné (X10 ou plus) et de turbines supplémentaires, de venturi ou de diffuseurs d'air est impératif.
Bien que les conditions torrentielles ne soient spécialement requise, un renouvellement de dix à quinze fois le volume du réservoir par heure est recommandé, avec une bonne oxygénation.

Des changements d’eau hebdomadaires de 30 à 50 % du volume du réservoir devraient également être considérés comme obligatoires, ainsi que des changements saisonniers de débit et de chimie de l'eau pour simuler la saison des pluies. (Voir reproduction)

Le substrat de base peut être constitué de gravier émoussé, de sable ou d'un mélange des deux, auquel il convient d'ajouter une couche de galets de différentes tailles.
Du bois flotté vieilli peut également être utilisé, mais évitez les morceaux neufs car ceux-ci lessivent généralement des tanins qui décolorent l'eau et réduisent l'efficacité de l'éclairage artificiel, et ces gobies vivent naturellement dans une eau très claire, sans plante, et très ensoleillé.

Bien que ce ne soit pas une caractéristique de l'habitat naturel de cette espèce, les plantes aquatiques peuvent être utilisées avec des genres résistants au courant tels que Microsorum, Crinum et Anubias.

Bien que l'espèce soit plutôt grégaires, les mâles sont territoriaux.
Si vous gardez plusieurs mâles, aménagez le décor rocheux pour former de nombreuses cachettes potentielles et des lignes de vue brisées afin de réduire le risque d’agression excessive.

Attention ! : Une couverture bien ajustée est nécessaire car ils sont capables de grimper sur les verres et sont de prodigieux sauteurs.

Disponibilité commerciale : Non disponible

Cette espèce est protégée contre les exportations conformément à la loi n° 02 de 1996 sur la pêche et les ressources aquatiques et protégée en vertu de l'ordonnance sur la protection de la flore et de la faune n° 22 de 2009.

Sicyopus exallisquamulus est parfois identifié et commercialisé sous le nom de S. jonklaasi.

Beaucoup des specimens importés pour le commerce des aquariums sont difficiles à identifier à cause de confusion taxonomique, du manque de littérature sur l'aquariophilie, d'un un étiquetage incorrect de la part des exportateurs puis des magasins, d'une sur-utilisation historique de certains noms, du mélange d'espèces dans les installations d'exportation, et bien sûr, du commerce probable d’espèces non décrites. (R.E. Watson).
Reproduction
Type
Ovipare
Difficulté
Difficile
Paramètres
Température
20 à 24 °C
pH
6 à 7
GH
2 à 6 °GH
L'espèce, qui est considérée comme amphidrome, préfère les eaux claires et hautement oxygénées (De Silva et al. 2015, Pethiyagoda 1991, Keith et al. 2017).

Des observations de comportement de parade nuptiale et de frai occasionnels existent, mais à ce jour, personne n'a réussi à élever des alevins d'une espèce de Sicyopus en aquariums.

Pour réussir la reproduction de cette espèce il faudrait réussir à reproduire la dévalaison des larves vers la mer.
Ce n'est certes pas impossible, mais extrêmement contraignant. On pourra tenter un protocole proche de celui utilisé pour la reproduction de la crevette amphidrome C. multidentata.

Leur stratégie de reproduction amphidrome complexe dans laquelle les adultes vivent et se reproduisent dans des cours d'eau douce, les larves initialement pélagiques après l'éclosion étant emportées en aval où les alevins postlarvaires passent la première partie de leur vie à se développer dans des conditions marines. Une fois qu’ils atteignent un certain stade de développement, ils commencent à migrer vers le courant amont, un voyage qui comprend parfois des ascensions spectaculaires au-dessus de cascades ou d’autres obstacles.

Des pluies soudaines et abondantes, accompagnées d'une baisse de la température de l'eau, provoquent le frai, généralement dans une cavité creusée dans le sable, à l'abri d'une pierre. Les œufs éclosent en cas de nouvelle forte pluie. Les larves sont entraînées vers la mer en aval, tandis que les adultes matures migrent en amont vers les frayères.

Note : L'amphidromie n'est pas propre aux membres de Sicyopus et la stratégie est utilisée uniquement par divers genres apparentés de la famille des Gobiidae. McDowall (2007) a dressé une liste d'avantages potentiels pour les poissons employant une telle stratégie de reproduction, émettant l'hypothèse que cela pourrait faciliter la colonisation de nouvelles îles émergeant dans des zones volcaniques et/ou permettre la recolonisation de cours d'eau à la suite d'événements tels que des éruptions volcaniques/des changements rapides du débit d'eau pendant la saison des pluies. Il a également estimé que quitter le milieu marin peut être considéré comme un compromis ; Les gobies amphidromes étant souvent les seuls poissons présents dans leur habitat, les prédateurs sont pratiquement inexistants, mais les sources de nourriture disponibles sont bien moins diversifiées que dans l'océan.
Commentaires
Etymologie : Sicyopus, du grec, sika, sikya "concombre" et pous "pied" (?) d'après Romero, P., et jonklaasi en l'honneur de Rodney Jonklaas (1925-1989), plongeur photographe sri-lankais qui était photographe et administrateur de zoo.
Références
GBIF, IUCN,
Fishbase
- De Silva, M., Hapuarachchi, N. and Jayaratne, T. 2015. Sri Lankan Freshwater Fishes. Wildlife Conservation Society - Galle.
- Fernado, M., Kotagama, O. et de Alwis Goonatilake, S. "Sicyopus jonklaasi". Liste rouge de l'UICN des espèces menacées 2019
- Groombridge, B. (ed.). 1994. 1994 IUCN Red List of Threatened Animals. IUCN, Gland, Switzerland and Cambridge, UK.
- Keith, P., G. Marquet, and M. Pouilly, "Stiphodon mele n. sp., a new species of freshwater goby from Vanuatu and New Caledonia (Teleostei, Sicydiinae), and comments about amphidromy and regional dispersion. in Publications Scientific du Museum d'Histoire Naturelle, Paris 31 (3): 471-483 (2009)
- Keith, P., C. Lord, J. Lorion, S. Watanabe, K. Tsukamoto, A. Couloux, and A. Dettai, "Phylogeny and biogeography of Sicydiinae (Teleostei: Gobiidae) inferred from mitochondrial and nuclear genes." in Marine Biology 158(2): 311-326 (2010)
- Keith, P., Clara L. and Helen, K. 2017. Review of Schismatogobius (Gobiidae) from Papua New Guinea to Samoa, with description of seven new species. Cybium 41: 45-66.
- Keith, P., C. Lord & K. Maeda Indo-Pacific Sicydiine gobies. Biodiversity, life traits and conservation. Société Française d’Ichtyologie, Paris. 1-256 (2015)
- McDowall, R.M., 1997. Different kinds of diadromy: different kinds of conservation problems. International Council for the Exploration of the Sea. Annual Science Meeting, 25 September to 3 October 1997, Baltimore, Maryland, USA
- McDowall, R. M., "On amphidromy, a distinct form of diadromy in aquatic organisms." in Fish and Fisheries 8(1): 1-13 (2007)
- McDowall, R. M., "Early hatch: a strategy for safe downstream larval transport in amphidromous gobies." in Reviews in Fish Biology and Fisheries 19(1): 1-8 (2009)
- Parenti, L. R. and K. R. Thomas, "Pharyngeal Jaw Morphology and Homology in Sicydiine Gobies (Teleostei: Gobiidae) and Allies." in Journal of Morphology 237(3): 257-274 (1998)
- Pethiyagoda, R. 1991. Freshwater Fishes of Sri Lanka. The Wildlife Heritage Trust of Sri Lanka, Colombo.
- Riede, K., 2004. Global register of migratory species - from global to regional scales. Final Report of the R&D-Projekt 808 05 081. Federal Agency for Nature Conservation, Bonn, Germany.
- Watson, R. E. and M. Kottelat, 2006 - Icthyological Exploration of Freshwaters 17(2): 121-128
Two new freshwater gobies from Halmahera, Maluku, Indonesia (Teleostei: Gobioidei: Sicydiinae).

Vidéo biotope : https://www.youtube.com/watch?v=jpuPgMouQJM&ab_channel=Wawekale
Vidéo aquarium : https://www.youtube.com/watch?v=RFBp4873eAk&ab_channel=JuttaBauer

Pour citer cette fiche :"Sicyopus jonklaasi Axelrod, 1972" B-Aqua / GP (2024)