Pseudomugil aux yeux bleus,
Un petit poisson arc-en-ciel aux yeux bleus, endémique des eaux vives est-australiennes, douces à saumâtres. C'est un des poissons les plus abondants des cours d'eau en Australie.

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Pseudomugil signifer
Taxinomie
Descripteur : Kner, 1866
Classe: Actinopterygii
Ordre: Atheriniformes
Famille:  Pseudomugilidae
Genre:  Pseudomugil
Noms Communs
Pseudomugil aux yeux bleus,
Pacific blue eyes
Membres du genre Pseudomugil
Pseudomugil ivantsoffi (Allen & Renyaan, 1999)
Pseudomugil Luminatus (Allen, Unmack & Hadiaty, 2016)
Pseudomugil connieae (Allen, 1981)
Pseudomugil cyanodorsalis (Allen & Sarti, 1983)
Pseudomugil furcatus (Nichols, 1955)
Pseudomugil gertrudae (Weber, 1911)
Pseudomugil inconspicuus (Roberts, 1978)
Pseudomugil mellis (Allen & Ivantsoff, 1982)
Pseudomugil paludicola (Allen & Moore, 1981)
Pseudomugil paskai (Allen, G. R. and Ivantsoff, W. 1986)
Pseudomugil pellucidus (Allen & Ivantsoff, 1998)
Pseudomugil reticulatus (Allen and Ivantsoff, 1986)
Pseudomugil signifer (Kner, 1866)
Pseudomugil tenellus (Taylor, 1964)
Pseudomugil majusculus (Ivantsoff & G. R. Allen, 1984)
Origine géographique
Aire d'origine : Océanie
Australie
De la Nouvelle Galles du Sud au nord du Queensland
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce
Température
23 à 28 °C
pH
5,5 à 7,8
GH
12 à 15 °GH
Benthopélagique, Se dit d'un organisme vivant et se nourrissant près du fond ainsi que dans les eaux moyennes ou près de la surface. d’eau très douce, dans les ruisseaux forestiers à l’intérieur des terres, à saumâtres dans les mangroves et estuaires, le long d’une grande partie de la côte est australienne et de ses îles au large.
Selon la population, ce biotope est donc très fluctuant !
Description
Taille
: 4,5 à 7 cm SL
Régime
Carnivore
Selon l’origine de la population, le Pseudomugil signifer atteint une longueur totale de 3 à 3,5 cm en moyenne pour les populations du sud, jusqu’à 8,8 cm pour les mâles et 6,3cm pour les femelles du Pacifique au nord du Burdekin Gap.

Comme tous les Pseudomugils, le corps est allongé, avec deux nageoires dorsales, la première apparaissant alignée avec le plus long rayon des pelviennes. Les pectorales battent très rapidement et sont portées vers le haut, comme de petits bras levés.
P.signifer est un des plus facile à identifier, bien qu’il y ait une grande variabilité de couleurs et comportements, selon les régions.

Le corps est semi-transparent, modérément comprimé et allongé, la couleur peut varier d’olive pâle à bleuâtre, en passant par le jaune, avec de fines écailles foncées sur le haut du corps. Le ventre et l’opercule sont argentés. Il y a souvent une rangée médiane latérale de 10 à 12 taches blanches réfléchissantes allongées verticalement, le long des côtés du corps.
Les bords des écailles supérieures sont sombres.

L’iris est bleu électrique, la pupille traversée d’une barre noire donne l’impression d’être allongée verticalement, en « oeil de chat ».
Les deux dorsales sont proches l’une de l’autre.
Le mâle présente une barre noire sur les parties allongées de la seconde nageoire dorsale et anale, les autres sont bordées de noir ou blanc, avec parfois, pour les population du Nord Queensland, des filaments allongés sur les première dorsale, anale, pelviennes, souvent perdus lors de la capture ou de prédation. Ces ornements ne repoussent plus ensuite et sont rares chez les espèces captives.
La caudale est fourchue à bouts arrondis, bordée de blanc. Les nageoires peuvent présenter des couleurs qui vont du jaune à orange en période de reproduction, avec une coloration cuivrée le long de la mâchoire inférieure.

La distinction entre les espèces Nord et Sud se fait de par leur taille mais aussi leur couleur. La variété Ross River, saumâtre, est de grande taille, au corps épais et grandes nageoires. Le corps est moins coloré mais possède une rangée d’écailles réfléchissantes bleues ou violettes brillantes le long de la ligne latérale, que le mâle fait « clignoter » devant les femelles à proximité.
Les populations sud sont proches de la description générale, les pectorales sont claires à opaques, avec rayon supérieur noir. Les ventrales sont jaune vif à orange, le pédoncule caudal teinté de rouge.
Les femelles ont le corps plus clair, moins coloré, les dorsales et anales sont plus petites et arrondies, avec une ligne sombre sur le bord antérieur de la deuxième dorsale.
En général, les spécimens d’eau douce ont des dorsales et anales orange foncé, d’eau saumâtre jaune.
 
Régime Alimentaire
Insectivores, ils consomment de petits arthropodes aquatiques ou qui se posent à la surface de l'eau.
Dimorphisme
Les mâles sont plus colorés et plus grands que les femelles.
Maintenance
Population
8 minimum (10 recommandé)
Zone
Inférieure, Centrale
Ratio M/F
1 / 2
Paramètres
Température
              24                       26
pH
              6,5                       0
GH
              5                        15
Conductivité
         90     0          268     0
Brassage
Aquarium
Volume
80 l minimum (100 l recommandé)
Longueur
80 cm minimum (100 cm recommandé)
Largeur
30 cm minimum
Dans la nature, ce petit poisson forme des groupes de centaines d’individus. Il est donc recommandé de les maintenir en groupe de 6-8 minimum, plus si la taille du bac le permet. Cela aide à les rassurer mais également permet aux mâles de montrer leurs plus belles couleurs. Tout dépend aussi de l’origine géographique des Pseudomugils, les espèces Nord étant significativement plus grandes donc ayant besoin d’un aquarium conséquent.

L'acclimatation des Pseudomugils est un peu plus délicate que celle des espèces courantes, et devra se faire très progressivement.

Ils ont besoin d’un bac mature, avec une eau bien filtrée, d’une zone de courant marquée où ils aiment se maintenir régulièrement. Une plantation dense les rassure, avec flottantes pour filtrer une lumière trop intense, ce qui permet de constituer un refuge pour les dominés, les femelles harcelées par les mâles ou les alevins. Un fond sombre met également en valeur leurs couleurs iridescentes.
Un grand bac pour un groupe conséquent peut diluer l’agressivité de mâles trop territoriaux, parfois très belliqueux.
Ils occupent à peu près toutes les parties de l’aquarium, avec une préférence dans les zones de courant pour un peu d’exercice, qu’ils quittent le soir venu pour se cacher plus en surface ou dans la végétation.
Les animaux d’élevage acceptent volontiers les aliments du commerce, en prenant en compte leur petite bouche, tournée vers le haut. Il est cependant important de varier l’alimentation de ce petit carnivore en lui offrant autant que possible de petites proies type daphnies, nauplies d’Artemia, vers de vase, petits vers Grindals etc, vivantes et congelées.

Ce sont de petits poissons pacifiques, qui peuvent cohabiter avec d’autres « arcs en ciel » type Melanotaenia à condition d’être dans un grand aquarium.

Disponibilité commerciale : Rare

Peut se trouver en animalerie à l'occasion. Comme tous les Pseudomugils, attention à bien se renseigner sur leurs conditions de maintenance initiale. Compte tenu de la forte variabilité morphologique, comportementale et génétique, il est également souhaitable de ne pas mélanger les différentes populations pour éviter leur hybridation.
Lorsqu'ils ne sont pas stressés, les mâles montrent même jeunes une petite barre noire visible sur la dorsale. ce qui peut aider au choix d'un sex ratio de 1M / 2-3 F. Pas simple à voir, ils sont en effet très vifs !

L'acclimatation des Pseudomugils est un peu plus délicate que celle des espèces courantes, et devra se faire très progressivement.
Reproduction
Type
Ovipare
Difficulté
Possible
Paramètres
Température
24 à 28 °C
pH
6,5 à 7,5
GH
5 à 15 °GH
C’est une espèce qui disperse ses oeufs sans soin parental. Si vous voulez des alevins, attention à la prédation ! Des « mops » ou mousses permettront à ces derniers d’éclore et se cacher, tout en trouvant la micro-faune nécessaire à leur alimentation initiale. On peut aussi isoler temporairement un petit groupe de 6-8 individus dans un aquarium dédié, avec mops et filtre éponge.
La ponte se fait en période plus chaude, diurne, étalée sur plusieurs jours. Dans la nature, elle a lieu de façon cyclique, en période sèche. L’idéal est de leur procurer ces variations de paramètres en aquarium. Un milieu constant risque d’épuiser les reproducteurs.
Les oeufs sont munis de filaments adhésifs qui collent aux végétaux ou décor. Un mâle peut s’accoupler avec plusieurs femelles, le pic d’activité étant le matin ou en début d’après-midi, aux températures autour de 24-28°C.
L’incubation varie selon la température de l’eau, entre 10 à 21 jours. L’éclosion semble facilitée lorsque les oeufs sont remués, ce qui peut être réalisé via un léger courant provenant du filtre. Les alevins acceptent rapidement des micro-vers et des nauplies d’artemia ou similaire, deux fois par jour, en veillant bien à ce qu’il n’y ait aucun reste qui vienne polluer le bac. On peut compléter par une nourriture en poudre adaptée, de qualité.

Dans la nature, les femelles ne vivent que durant une saison de reproduction. En aquarium bien maintenu, les individus vivent un peu plus vieux mais deviennent moins féconds au bout de 12 à 18 mois.
Commentaires
Étymologie : Pseudomugil, du grec ancien ψευδής ( pseudes )"faux, mensonge", utilisé ici comme préfixe, et le nom générique Mugil , et Signifer : porte étendard / signes, faisant référence à ses nageoires colorées.

Ce petit poisson est l’espèce d’eau douce la plus abondante de l’Est Australien, et la première espèce « yeux bleus » à avoir été décrite après sa découverte près de Sydney, en 1860. Bien qu’il y ait différentes populations du Nord au Sud de la partie Orientale de l’Australie, au moins 5 lignées, on a longtemps pensé qu’elles ne formaient qu’une espèce, jusqu’à des données génétiques récentes, montrant une grande variabilité. A la fin du XXè siècle, on a séparé le Pseudomugil signifer au sud du P.signatus au Nord en deux espèces distinctes. Il a également été suggéré qu’une population au large des îles Low et au nord du continent étaient une sous-espèce P.signatus affinis.

La population du Nord Queensland a des nageoires plus allongées que les autres. Les couleurs sont variables (voir description), mais peuvent également se modifier selon les conditions de maintenance, le régime alimentaire voire l’humeur du poisson !

On trouve les différentes populations dans des eaux de types extrêmement variables, qui vont de douces, acides et « noires » à des eaux dures voire saumâtres d’estuaire. Il en est de même pour les températures, de 15°C à 28°C, saisonnières ou régionales ! D’où l’importance de bien connaître l’origine des populations que l’on achète pour reproduire au mieux leur biotope, afin de maintenir une population en bonne santé, ce qui est compliqué à obtenir en animalerie, sauf s’il s’agit de poissons d’élevage, où les conditions sont connues. Les poissons sont cependant suffisamment tolérants pour qu’il soit inutile d’ajouter du sel aux espèces d’estuaire.

Localement, on recommande le P.signifer pour contrôler la population de moustique, préférée aux espèces invasives comme les Gambusies. Par contre, elle est déconseillée si l’on maintient des petites grenouilles rares, les Pseudomugils pouvant consommer les oeufs voire les très petits tétards.

Les Pseudomugils sont apparentés aux Telmatherinidae, différent des Melanotaenidae. La radiation de ces derniers, avec les Bedotiidae de Madagascar se serait faite au Mézosoïque, durant la dislocation du supercontinent Gondwana.
Références
Exemple de vidéo biotope : https://www.youtube.com/watch?v=XrFbLkNVm4I&ab_channel=KeepingFishSimple
- Fishbase australia : https://www.fishbase.org.au/v4/summary/22750#biology
- Seriously fish : https://www.seriouslyfish.com/species/pseudomugil-signifer/
- Rainbow fish Australia : https://www.rainbowfish.angfaqld.org.au/Signifer.htm
- Wikipedia (en) : https://en.wikipedia.org/wiki/Pacific_blue-eye