Panchax du Sri Lanka
Aplocheilus dayi est un des rares killis à s'adapter aux contraintes de l'aquarium d'ensemble.
Mais comme il a une aire de répartition restreinte et est en danger dans son milieu, on ne veillera à ne l'acquérir que dans le cadre d'un élevage permettant sa diffusion auprès des passionné.e.s.


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Taxinomie
Descripteur : Steindachner, 1892
Classe: Actinopterygii
Ordre: Cyprinodontiformes
Famille:  Aplocheilidae
Genre:  Aplocheilus
Synonymes
Haplochilus dayi Steindachner, 1892
Panchax lineatus subsp. dayi (Steindachner, 1892)
Aplocheilus dayi subsp. Dayi Steindachner, 1892
Aplocheilus dayi subsp. werneri (Meinken, 1966)
Noms Communs
Panchax du Sri Lanka
Killi de Ceylan
Ceylon killifish (en)
Ceylon panchax (en)
Day's killifish (en)
Membres du genre Aplocheilus
Aplocheilus blockii (Arnold, 1911)
Aplocheilus dayi (Steindachner, 1892)
Aplocheilus lineatus (Valenciennes, 1846)
Aplocheilus panchax (Hamilton, 1822)
Aplocheilus werneri (Meinken, 1966)
Origine géographique
Aire d'origine : Asie
Sri Lanka
Aplocheilus dayi est endémique au Sri Lanka.
En 1991, Pethiyagoda a indiqué que cette espèce était limitée au bassin de la rivière Kelani. Des études récentes ont cependant révélé qu'elle était également présente dans les bassins des rivières Attanagalu, Kelani, Kalu, Benthara et Gin (De Silva et al . 2015, UICN Sri Lanka 2012).
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce, Saumâtre
Température
18 à 30 °C
pH
6 à 6,5
Aplocheilus dayi fréquente généralement les ruisseaux forestiers peu profonds et très ombragés avec un substrat limoneux. Présent également dans les mangroves saumâtres, souvent en compagnie d'Aplocheilus parvus.

Au centre du pays, Aplocheilus dayi dayi a été trouvé à des hauteurs voisines de 1000 m dans des eaux à températures très fraîches, 18 °C environ.
Aplocheilus dayi werneri, de la forêt de Kottawa, au sud de Ceylan, n'est malheureusement pas séparé géographiquement de dayi dayi, seules des différences de patrons (barres verticales) existent et d'autres études seraient nécessaires avant de lui attribuer un statut définitif.

D'après Radda (1973) dayi habite toute l'île de Ceylan, dans la plaine côtière et les montagnes intérieures. Il vit dans les eaux courantes depuis le plus petit ruisseau jusqu'aux grands fleuves et se tient dans les endroits où la végétation dense surplombe les eaux, ou dans les parties protégées des marais.
Espèces sympatriques En écologie, deux espèces ou populations sont dites sympatriques quand on les trouve dans la même zone géographique: Puntius titteya, P. dorsalis, P. vittatus, P. nigrofasciatus, Danio aequipinnatus, Rasbora daniconius, Mystus vittatus, Etroplus suratensis, Macropodus cupanus, Belontia signata, Channa orientalis, Mastacembelus armatus.

Lors d'une collecte près de l'aéroport de Colombo, un petit ruisseau, le 22 août 1971, à 14 heures, la température de l'air était de 30 °C, de l'eau à 29,5 °C. Le pH était de 6,4, la conductivité de 144 µS, et la dureté totale 3°DH.
Critère : B1ab(iii)+2ab(iii)
Aplocheilus dayi est une espèce à aire de répartition restreinte, connue dans trois localités de la zone humide des basses terres occidentales du Sri Lanka.
Sa zone d'occurrence (EOO) est estimée à environ 3742,4 km2 et sa zone d'occupation (AOO) est de 204 km2.
Son habitat forestier est en déclin en raison de l'exploitation forestière, de l'expansion rapide de l'agriculture, des décharges, de la propagation d'espèces végétales exotiques envahissantes telles que Eichhornia crassipes et Annona glabra et de l'urbanisation.
Ces menaces vont probablement perdurer car cette espèce se trouve dans une zone propice à l'agriculture et il n'existe actuellement aucune protection pour son habitat. L'espèce est donc classée comme espèce "En danger" (EN).

Il n'existe aucune information sur la taille et les tendances de la population d' A. dayi au Sri Lanka.
Cette espèce est peu commune dans le pays et ses habitats sont en déclin.
La population de l'espèce dans les zones humides autour de la banlieue de Colombo est menacée par une forte pollution de l'eau due à l'accumulation de produits agrochimiques, aux eaux usées industrielles, à la mise en décharge et à la propagation d'espèces végétales exotiques envahissantes. De plus, il a été démontré que les projets d'irrigation provoquent une possible hybridation entre cette espèce et Aplocheilus dayi subsp. werneri, Meinken, 1966 (De Silva et al . 2015).
Description
Taille
: 7 à 9 cm SL  
: 7 à 8 cm SL
Respiration
Branchiale
Longévité
4 à 8 ans
Régime
Carnivore
Aplocheilus dayi n'est pas un killi saisonnier (Huber, J.H., 1996).

La forme générale du corps est allongée (10 cm max TL selon Pethiyagoda, R., 1991), et les écailles sont assez grandes sur tout le corps, mais surtout sur la tête.
La bouche placée tout à fait à l'extrémité du corps est supère Localise une partie anatomique au-dessus ou sur une autre. Chez les poissons, on caractérise ainsi la bouche tournée vers le haut des prédateurs de surface.(dirigée vers le haut). Elle est entourée d'un liseré orange foncé et la gorge du mâle est orangée.
Les yeux sont assez grands et sont diamétralement opposés.
Les nageoires pelviennes sont longues et parallèles à la nageoire anale qui est assez large (1/4 de la longueur du corps). Les pelviennes sont jaunes, ainsi que l'anale qui a, en plus, un liseré orange (plus prononcé chez les mâles) avec ocelles noires. Le mâle en a cinq ou six sur le corps au-dessus de la nageoire anale presque jusqu'à la caudale. La queue, sur les 4/5ème de sa hauteur, est striée de petits tirets noirs sur la partie inférieure.
Chez le mâle comme chez la femelle, il a une amorce d'épée (comme chez les jeunes xiphos) orange vif chez le mâle et jaune chez la femelle, bordée d'un liseré noir sur la partie inférieure.

Aplocheilus dayi a été décrit comme Haplochilus dayi par Steindachner en 1892.
On distingue deux sous-espèces :
Aplocheilus dayi dayi (Steindachner, 1892) et Aplocheilus dayi werneri (Meinken, 1966).

Aplocheilus dayi werneri, de la forêt de Kottawa, au sud de Ceylan, n'est malheureusement pas séparé géographiquement de dayi dayi, seules des différences de patrons (barres verticales) existent.
 
Régime Alimentaire
Aplocheilus dayi se nourrit de petits insectes, de larves d'insectes et d'alevins de poisson et semble même élevé comme poisson larvicide (Talwar, P.K. and A.G. Jhingran, 1991)

En aquarium, il accepte toutes sortes de nourritures vivantes, mais il préfère les larves de moustiques car ces poissons se tiennent le plus souvent immédiatement sous la surface de l'eau, comme les larves en question.
L'acceptation de nourriture morte semble rare, et uniquement sous forme congelée.

Attention ! : Un prédateur a tendance à trop manger si la nourriture est facile à saisir, il faut le nourrir seulement trois fois par semaine afin d'éviter des dommages de croissance, sauf à ne lui fournir que du vivant.
Un prédateur doit impérativement chasser pour son bien-être. Manger à sa faim ne suffit pas, il faut qu'il participe activement à la recherche et à la prise des proies afin d'attiser son instinct. Manger une nourriture morte n'aboutit qu'à une "clochardisation" préjudiciable à sa santé aussi bien mental que physique.
Un ou plusieurs jours de jeûne sont nécessaires à une croissance harmonieuse.
Dimorphisme
Les femelles sont généralement plus petites et moins colorées que les mâles.

Les pelviennes sont jaunes, ainsi que l'anale qui a, en plus, un liseré orange plus prononcé chez les mâles avec ocelles noires. Le mâle en a cinq ou six sur le corps au-dessus de la nageoire anale presque jusqu'à la caudale.
Chez le mâle comme chez la femelle, il a une amorce d'épée (comme chez les jeunes xiphos) orange vif chez le mâle et jaune chez la femelle, bordée d'un liseré noir sur la partie inférieure.
Dangerosité
 
 
 Aucun
Maintenance
Population
3 minimum (8 recommandé)
Zone
Supérieure
Ratio M/F
1 / 3
Paramètres
Température
        18      22              25      30
pH
         5,5      6            7      7
GH
         0       1              6       10
Brassage
Aquarium
Volume
30 l minimum (80 l recommandé)
Aplocheilus dayi fréquente généralement les ruisseaux forestiers peu profonds et très ombragés avec un substrat limoneux.
On privilégiera donc un bac biotope de type "ruisseaux forestier" à l'écoulement lent et à la litière de feuilles importante.

Ce poisson est assez timide et l'aquarium devra être aménagé de façon à ce qu'il y ait beaucoup de cachettes sous forme de branchages ou de plantation dense.

Un bac de trente litres suffit théoriquement pour un trio ou un couple, mais ils seront à l'étroit.
On préférera un bac plus grand, plus facile à aménagé et à entretenir, et susceptible d'accueillir plus d'individus.

Le bac sera abondamment planté, avec des plantes flottantes comme Riccia fluitans et des mousses comme de Java. On peut y adjoindre, si la place le permet, quelques cryptocorynes de petite taille.

Comme ce killi préfère une eau douce, légèrement acide, avec un sol sombre encombré de feuilles tombées on n'hésitera pas à introduire une épaisse couche de feuilles, de chêne, de hêtre ou plus exotiques.

La filtration n'est pas indispensable et on peut conduire l'aquarium en faible technologie (low tech.).

C'est un poisson relativement timide et craintif qui habite les couches d'eau supérieures, et qui chasse ses proies à la surface, et au-delà, comme le suggère la position supère Localise une partie anatomique au-dessus ou sur une autre. Chez les poissons, on caractérise ainsi la bouche tournée vers le haut des prédateurs de surface.de la bouche. Il faut donc que le bac soit bien couvert, car c'est un excellent sauteur.

Son comportement interspécifique est plutôt avenant en présence d'autres killis, même jeunes, mais les alevins peuvent cependant être considérés comme des proies.
Avec ses congénères, il semble pacifique quel que soit le sexe.
Il est donc possible, et même souhaitable, de le maintenir en groupe de huit individus ou plus afin de favoriser l'émulation du frai. (Voir ci-dessous)

Disponibilité commerciale : Disponible

Introduit pour la première fois dans les aquariums américains en 1937 et suivi d'autres importations irrégulières par la suite.
Aplocheilus dayi est devenu un poisson d'ornement assez populaire et est aujourd'hui collecté et exporté depuis le Sri Lanka.

Dans le cadre d'une aquariophilie responsable, on tâchera de n'acquérir ce poisson en danger dans son milieu, qu'auprès d'aquariophiles passionné.e.s pour éviter le prélèvement de spécimens sauvages.
Reproduction
Type
Ovipare
Difficulté
Courante
Paramètres
Température
23 à 27 °C
pH
6
GH
0 à 6 °GH
Aplocheilus dayi semble d'élevage facile comparé à la moyenne des killis.

Comme il est préférable de disposer d'un grand aquarium pour la maintenance, celui-ci peut servir à la reproduction s'il est spécifique et idéalement agencé.
Dans cette configuration, on préférera maintenir plusieurs couples potentiels avec, par exemple, quatre mâles pour dix femelles ou plus.
L'aquarium de reproduction devra être très densément planté pour favoriser la ponte et la quiétude des alevins.

La période de ponte peut durer plusieurs semaines et les œufs sont déposés un peu partout sur les plantes disponibles, mais toujours dans les lieux ouverts à une lumière tamisée. Il semble que ce soit un point très important pour la conservation des œufs.
Les œufs, très gros, sont adhésifs et mesurent de 1,6 à 1,9 mm de diamètre. Ils éclosent, à 23/25°C, au bout de douze à quatorze jours.
Certains auteurs insistent sur la nécessité de ne pas trop chauffer l'aquarium, et 29°C serait un maximum.

Les reproducteurs peuvent être retirés après une semaine, et doivent l'être si le bac ne permet pas aux alevins d'éviter la prédation, ce qui est le cas dans la plupart des configurations.

Les alevins doivent être nourris de petites proies vivantes, des paramécies les premiers jours aux nauplies d'artémies ensuite, jusqu'aux proies plus grosses ensuite.

La croissance semble lente et les mâles conservent une coloration proche de celle des femelles pendant assez longtemps . Les barres verticales ne disparaissent qu'à l'âge mûr.
Commentaires
Etymologie : Aplocheilus du grec, ἁπλόος, (haplóos) "simple" (ἀ et πλοῦτος, ploutos "richesse"), et χεῖλος, (kheïlos) "lèvre" (lèvre simple), et dayi "de Day" en l'honneur de Francis Day (1829-1889), ichtyologiste britannique et ancien inspecteur général des pêches pour l'Inde et la Birmanie.

Utilisation traditionnelle, scientifique et/ou commerciale :
Aplocheilus dayi semble avoir été élevé comme poisson larvicide (Talwar, P.K. and A.G. Jhingran, 1991)
Références
GBIF, IUCN,
Fishbase, KCF
Sri Lanka Wetlands Information and Database. 2006. Available at: http://dw.iwmi.org/wetland/.
- De Alwis Goonatilake, S., Fernado, M. & Kotagama, O. "Aplocheilus dayi" (version errata publiée en 2020). La Liste rouge de l'UICN des espèces menacées 2019
- De Silva, M., Hapuarachchi, N. and Jayaratne, T. 2015. Sri Lankan Freshwater Fishes. Wildlife Conservation Society - Galle.
- Grisse J.H., "les Panchax" in Aquarama 1973.
- Gunasekara, S. 2011. Export Trade of Indigenous Freshwater Fishes of Sri Lanka.
- Huber, J.H., 1996. Killi-Data 1996. Updated checklist of taxonomic names, collecting localities and bibliographic references of oviparous Cyprinodont fishes (Atherinomorpha, Pisces). Société Française d'Ichtyologie, Muséum National d'Histoire Naturelle, Paris, France
- Pethiyagoda, R., 1991. Freshwater fishes of Sri Lanka. The Wildlife Heritage Trust of Sri Lanka, Colombo.
- Riehl, R. and H.A. Baensch, 1991. Aquarien Atlas. Band. 1. Melle: Mergus, Verlag für Natur-und Heimtierkunde, Germany.
- Steindachner, F. (1892). Über einige nouveau et seltene Fischarten aus der ichtyologischen Sammlung des KK Naturhistorischen Hofmuseums. Denkschriften der Kaiserlichen Akademie der Wissenschaften à Vienne, Mathematisch-Naturwissenschaftliche Classe. v.59 (1. Abth.): 357-384, Pls. 1-6.
- Talwar, P.K. and Jhingran, A.G. 1991. Inland Fishes of India and Adjacent Countries. A.A. Balkema/Rotterdam.

Vidéo biotope : https://www.youtube.com/watch?v=JWVjFVp4hm0 (à 7 mn)

Pour citer cette fiche :"Aplocheilus dayi Steindachner, 1892" B-Aqua / TE, GP (2021-24)