Badis rouge
Compte tenu de sa rareté, l'accent devrait être mis sur la reproduction en captivité et il est fortement recommandé de le maintenir en aquarium biotope spécifique où on lui réservera une eau douce et neutre, et des variations saisonnières marquées.

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Badis ruber
Taxinomie
Descripteur : Schreitmüller, 1923
Classe: Actinopterygii
Ordre: Perciformes
Famille:  Badidae
Genre:  Badis
Synonymes
Badis badis rubra (Schreitmüller, 1923)
Badis badis burmanicus (Ahl, 1936)
Noms Communs
Badis rouge
Badis birman
Nga thein net (birman)
Red badis (en)
Membres du genre Badis
Badis chittagongis (Kullander & Britz, 2002)
Badis assamensis (Ahl, 1937)
Badis autumnum (Valdesalici & van der Voort, 2015)
Badis badis (Hamilton, 1822)
Badis blosyrus (Kullander & Britz, 2002)
Badis andrewraoi (Valdesalici & van der Voort, 2015)
Badis singenensis (Geetakumari & Kadu, 2011)
Badis britzi (Dahanukar, Kumar, Katwate & Raghavan, 2015)
Badis ferrarisi (Kullander & Britz, 2002)
Badis juergenschmidti (I. Schindler & H. Linke, 2010)
Badis khwae (Kullander & Britz, 2002)
Badis pyema (Kullander & Britz, 2002)
Badis ruber (Schreitmüller, 1923)
Badis siamensis (Klausewitz, 1957)
Badis dibruensis (Geetakumari, Vishwanath, 2010)
Badis kanabos (Kullander & Britz, 2002)
Badis laspiophilus (Valdesalici & van der Voort, 2015)
Badis corycaeus (Kullander & Britz, 2002)
Badis tuivaiei (Vishwanath, Shanta, 2004)
Badis kyar (Kullander & Britz, 2002)
Badis soraya (Valdesalici & van der Voort, 2015)
Badis kyanos (Valdesalici & van der Voort, 2015)
Origine géographique
Aire d'origine : Asie
Laos, Myanmar, Thailande
La localité type est "Fossé au bord de la route, drainage de la rivière Irrawaddy, à environ 48 km de la route Pyay-Yangon 18°30'41″N, 95°24'48″E, division de Bago, Myanmar". (Kullander et Britz, 2002).

L'aire de répartition couvre la majeure partie des basses terres du Myanmar où il est commun, dont les bassins des fleuves Ayeyarwady/Irrawaddy, Mu (un affluent de l'Ayeyarwady) et Sittaung, ainsi que dans des bassins versants mineurs le long des côtes de l'état Môn et de la division Tanintharyi avec le fleuve Tenasserim, rivière marquant la limite sud de son aire de répartition.

B. ruber est également présent dans le bassin du Mékong, dans le nord-ouest de la Thaïlande (entre autre dans les provinces de Nong Khai et Chiang Rai), et dans la province de Luang Prabang, dans le sud du Laos.
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce
Température
15 à 25 °C
pH
6,5 à 7,5
Conductivité
30 à 180 µS/cm
B. ruber fréquente les biotopes lentiques tels que les fossés, bras mort, marres et les petites criques à la végétation abondante.

Schreitmüller a décrit cette espèce (sous le nom de B. badis var. Rubra ) sur la base uniquement de spécimens vivants et n'a conservé aucune des séries types, et aucune localité spécifique n'a été fournie.
Kullander et Britz (2002) ont décrit le néotype dans la localité type comme un petit fossé entouré de rizières. Une végétation herbeuse se développait à la fois dans et en dehors de l'eau, décrite comme "stagnante, claire, verdâtre". Dans une autre localité du delta de l'Irrawaddy, il a été capturé dans le bras mort d'un ancien méandre du fleuve, dans moins de 30 cm d'eau, parmi de la végétation et des herbes flottantes ressemblant à Pistia.

Parmi les espèces sympatriques, En écologie, deux espèces ou populations sont dites sympatriques quand on les trouve dans la même zone géographique on rencontre Aplocheilus lineatus, Trichogaster labiosa, ainsi que des espèces non identifiées d'Esomus, Lepidocephalichthys et Glossogobius.
L'eau est généralement très douce avec un pH neutre à légèrement alcalin.

Dans une autre localité du delta de l'Ayeyarwady, il a été capturé dans moins de 30 cm d'eau d'un lac à bœufs parmi une végétation et des herbes flottantes semblables à Pistia .
Il vivait là aux côtés de Trichogaster labiosa, Microdevario nana, Brachygobius nunus, Aplocheilus panchax, ainsi que d'Esomus, Oryzias, Parambassis et un Caridina sp.
La pêche illégale, la destruction de l'habitat et l'exploitation commerciale à des fins ornementales sont préoccupantes, mais les menaces pesant sur l'espèce ne sont pas connues.
Description
Taille
: 4 à 5 cm SL
Respiration
Branchiale
Longévité
5 à 6 ans
Régime
Carnivore
Comme chez tous les membres du genre Badis, Badis ruber peut changer de coloration très rapidement, d'où son nom de "poisson caméléon".

B. ruber Présente une tache sombre sur la face dorso-latérale du pédoncule caudal. Bande post-orbitale inclinée. Grande tache sur le pédoncule caudal, s'étendant dorsalement à travers la marge dorsale du pédoncule caudal. Taches noires en rayures verticales sur les flancs ; léger motif de rayures claires et foncées alternant le long du côté. Base de la nageoire caudale avec trois taches sombres distinctes.

Épines dorsales (total) : 16 à 18 ; Rayons mous dorsaux (total) : 8-10 ; Épines anales : 3 ; Rayons mous anaux : 6 - 8 ; Vertèbres : 26 - 29. Possède une tache sombre sur la face dorso-latérale du pédoncule caudal. Bande post-orbitale inclinée. Tache du pédoncule caudal grande, s'étendant dorsalement à travers la marge dorsale du pédoncule caudal. Taches noires en barres verticales sur les côtés ; léger motif de rayures alternées claires et foncées le long du côté. Base de la nageoire caudale avec 3 taches sombres distinctes à la base. Écailles de la rangée latérale 26-28.
 
Régime Alimentaire
Les espèces de Badis sont des micro-prédateurs qui se nourrissent de petits crustacés aquatiques, de vers, de larves d'insectes et d'autres zooplanctons.

En aquarium, ils peuvent être difficiles et peuvent ne pas accepter les aliments sec.
Dans tous les cas, il faut toujours leur proposer des repas réguliers composés de petites proies vivantes (ou surgelées si on ne peut faire autrement) telles qu'artémies, daphnies, larves de moustiques, ou lombrics aquatiques.
Attention ! : Les petites crevettes Caridina, Neocaridina et les jeunes aselles sont des proies potentielles.

Ce sont des poissons timides, mais gourmands, et il est important de ne pas trop les nourrir. Noter que toutes les espèces du genre développent des problèmes d'obésité et deviennent plus sensibles aux maladies lorsqu'ils sont nourris avec des larves de chironomes et/ou Tubifex. Neocaridina sont des proies potentielles.

Note : Comme il a tendance à trop manger si la nourriture est facile à saisir, il faut le nourrir un prédateur seulement trois fois par semaine afin d'éviter des dommages de croissance.
Un prédateur doit impérativement chasser pour son bien-être. Manger à sa faim ne suffit pas, il faut qu'il participe activement à la recherche et à la prise des proies afin d'attiser son instinct. Manger une nourriture morte n'aboutit qu'à une "clochardisation" préjudiciable à sa santé aussi bien mental que physique.
Un ou plusieurs jours de jeune sont nécessaire à une croissance harmonieuse.
Dimorphisme
Les femelles sont plus petites, ont des motifs plus ternes et un profil corporel sensiblement plus court et plus rond que les mâles.
Les mâles matures développent des nageoires dorsales, anales et caudales étendues.
Dangerosité
 
 
 Aucun
Maintenance
Population
3 minimum
Zone
Inférieure
Ratio M/F
1 / 2
Paramètres
Température
        15      18              25      27
pH
              6,5                       7,5
GH
              2                        5
Brassage
Aquarium
Volume
80 l minimum (100 l recommandé)
B. ruber fréquente les biotopes lentiques tels que les fossés, bras mort, marres et les petites criques à la végétation abondante.

Idéalement, l'aquarium de B. ruber doit donc être fortement planté. Les plantes flottantes sont fortement conseillées pour tamiser la lumière qui doit rester relativement faible.
Des racines et une litière de feuilles peuvent également être utilisés pour donner une aspect plus naturel.

La filtration devra fournir un débit le plus faible possible pour reproduire un biotope lentique.

B. Ruber pond dans des grottes, il convient donc d'aménager dans le décor ce type d'espace, avec des racines, des pierres, des pots de fleurs renversés, tuyaux...

Dans son milieu naturel, il est soumis à des fluctuations de température saisonnières et peut être maintenu sans chauffage entre 18 et 25°C. Le frai nécessite un température proche du haut de cette plage.

Dans le cadre d'une aquariophilie responsable, on privilégiera la reproduction naturelle donc saisonnière et se passera de chauffage. Dans ce cas le frai aura lieu aux beaux jours lors de la remontée des températures.
Les poissons bénéficiants comme dans la nature, d'une période de repos vivront mieux, et plus longtemps.

Il conviendrait parfaitement à un aquarium communautaire, toutefois quelques précautions sont à prendre.
C'est un poisson assez lent et timide, on évitera donc des colocataires trop turbulents ou beaucoup plus gros. De même, sauf à le maintenir dans un très grand aquarium, on évitera d'autres espèces territoriales vivant dans la partie inférieure de l'aquarium, tels que les cichlidés nains ou d'autre membres de la famille Badis.
Enfin, il peut s'attaquer aux crevettes naines ou au moins à leurs juvéniles.

Disponibilité commerciale : Très rare

L'espèce est peu diffusée mais accessible en vente par correspondance (VPC).

L'espèce n'est pas élevée en captivité, et les spécimens commercialisés sont issus de captures en milieu sauvage.
Dans le cadre d'une aquariophilie responsable, on veillera à connaitre la provenance des individus convoités afin de privilégier l'élevage à la capture en milieu naturel.
Reproduction
Type
Ovipare
Difficulté
Possible
Paramètres
Température
24 à 26 °C
pH
6,5 à 7,5
GH
2 à 5 °GH
Les Badis sont des reproducteurs cavernicoles qui forment des couples temporaires. Il est préférable de les maintenir en bac spécifique si vous souhaitez élever un bon nombre d’alevins bien que dans un communautaire mature et bien aménagée, quelques-uns puissent survivre. Une seule paire ou un groupe d'adultes peuvent être utilisés, mais si vous utilisez plusieurs mâles, il faudra leur fournir à chacun une grotte à défendre.

En période de reproduction, les mâles rivaux deviennent de plus en plus combatifs et commencent à manifester un comportement de séduction envers les femelles entrant sur leurs territoires respectifs. Au cours de ce processus, les couleurs changent, le corps s'assombrissant et les ailerons devenant plus bleus. Le mâle essaie de traîner son partenaire par la bouche dans sa grotte. Une fois la femelle entrée, le frai commence. De trente à cent œufs sont pondus. La femelle est alors renvoyé sans ménagement par le mâle qui surveillera seul la ponte. Tous les autres poissons adultes peuvent être retirés à ce stade, bien que cela ne soit pas absolument nécessaire.

Les œufs éclosent généralement en deux à trois jours, et les alevins ne peuvent quitter les environs de la grotte pendant une semaine ou deux environ, la nage libre n'étant atteinte qu'au bout de six à huit jours. Tous les adultes doivent alors être retirés afin d'éviter la prédation. Avant la nage libre, les micro-vers sont un aliment initial idéal. Ils seront remplacés par des nauplies d'Artemia lorsque les alevins nagent dans toute la colonne d’eau.

Attention ! : N'hébergez jamais Badis ruber avec d'autres espèces de Badis car une hybridation est possible.
Commentaires
Étymologie : Le nom Badis est probablement dérivé d'un nom bengali (ou local) pour ce poisson*, et ruber du latin, "rouge", en référence à la couleur de cette espèce.

* Badis est possiblement dérivé de "bhedo" ou "bheda" en bengali, mais la référence appropriée manque.
Après enquête auprès de locuteurs natifs, J. Müller (comm. pers., avril 2021), estime que cette étymologie est probablement incorrecte.
Références
GBIF, IUCN,
Fishbase, Seriously Fish
- Kullander, S.O. and R. Britz. "Revision of the family Badidae (Teleostei: Perciformes), with description of a new genus and ten new species". in Ichthyol. Explor. Freshwat. (2002)
- Kottelat, M. "Poissons du Laos" . in WHT Publications Ltd, Colombo 5, Sri Lanka. (2001)
- Rüber, L., R. Britz, S. O. Kullander and R. Zardoya. "Evolutionary and biogeographic patterns of the Badidae (Teleostei: Perciformes) inferred from mitochondrial and nuclear DNA sequence data." in Molecular Phylogenetics and Evolution 32(3): 1010-1022 (2004)
- Schreitmüller, W. "Der neue rote Badis" (Badis badis Ham. Buch. var. rubra). Blätter für Aquarien- und Terrarienkunde. v. 34 (no. 12): 252-255 (1923).

Pour citer cette fiche :"Badis pyema Kullander & Britz, 2002" B-Aqua / TE, GP (2021-23)