Badis de Tuivai
Le Badis de Tuivai est rare dans le commerce et en danger dans la nature.
Compte tenu de sa rareté, l'accent doit être mis sur la reproduction en captivité et il est fortement recommandé de le maintenir en bac biotope spécifique.


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Taxinomie
Descripteur : Vishwanath, Shanta, 2004
Classe: Actinopterygii
Ordre: Perciformes
Famille:  Badidae
Genre:  Badis
Synonymes
Aucun
Noms Communs
Badis de Tuivai
Membres du genre Badis
Badis chittagongis (Kullander & Britz, 2002)
Badis assamensis (Ahl, 1937)
Badis autumnum (Valdesalici & van der Voort, 2015)
Badis badis (Hamilton, 1822)
Badis blosyrus (Kullander & Britz, 2002)
Badis andrewraoi (Valdesalici & van der Voort, 2015)
Badis singenensis (Geetakumari & Kadu, 2011)
Badis britzi (Dahanukar, Kumar, Katwate & Raghavan, 2015)
Badis ferrarisi (Kullander & Britz, 2002)
Badis juergenschmidti (I. Schindler & H. Linke, 2010)
Badis khwae (Kullander & Britz, 2002)
Badis pyema (Kullander & Britz, 2002)
Badis ruber (Schreitmüller, 1923)
Badis siamensis (Klausewitz, 1957)
Badis dibruensis (Geetakumari, Vishwanath, 2010)
Badis kanabos (Kullander & Britz, 2002)
Badis laspiophilus (Valdesalici & van der Voort, 2015)
Badis corycaeus (Kullander & Britz, 2002)
Badis tuivaiei (Vishwanath, Shanta, 2004)
Badis kyar (Kullander & Britz, 2002)
Badis soraya (Valdesalici & van der Voort, 2015)
Badis kyanos (Valdesalici & van der Voort, 2015)
Origine géographique
Aire d'origine : Asie
Inde
Badis tuivaiei est signalé au Manipur, dans les rivières Tuivai et Irang, en Inde. L'espèce a une aire de répartition très restreinte de moins de 5 000 km² et la zone d'occupation est estimée à moins de 500 km² .

Décrit dans les rivières Tuivai et Irang, deux affluents de la rivière Barak dans l'État de Manipur, dans le nord-est de l'Inde, et également enregistré dans la section du Tuivai traversant l'État du Mizoram.
Les collectes ultérieures de la rivière Wahumiam, de l'État de Meghalaya et de la rivière Wanapha dans le district de Jaintia Hills ont encore élargi son aire de répartition. Le Barak fait partie du système fluvial du Gange tandis que le Wahumiam est un affluent de la rivière Ichamati qui forme la frontière entre l'Inde et le Bangladesh sur une partie de sa longueur.
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce
Badis tuivaiei habite les ruisseaux de montagne aux eaux claires ainsi que les plans d'eau lentiques en été ; il est peu probable qu'il soit présent dans les rivières de plaine où l'eau est boueuse.

Peu d'informations sont disponibles, si ce n'est qu'à la localité de Wahumiam, la rivière n'était pas très large et contenait de l'eau claire, peu profonde et à courant lent au moment de la collecte. Le substrat était composé de rochers, de galets et de sable . Une grande partie du Meghalaya est constituée de collines boisées qui reçoivent beaucoup de précipitations, ce qui signifie que la profondeur et le débit sont susceptibles d'augmenter considérablement à certaines périodes de l'année. Les images que nous avons vues de la rivière Tuivai dans le Mizoram représentent un biotope similaire avec un substrat rocheux et une épaisse végétation riveraine par endroits.

Des valeurs de 8,4 à 9,2 ont été enregistrées dans certaines localités dans la nature
Critère : B1ab(ii,iii)+2ab(ii,iii)
Badis tuivaiei est signalé au Manipur, dans les rivières Tuivai et Irang, en Inde. La construction du projet de barrage polyvalent Tuivai débutera en 2010 à la frontière Manipur-Mizoram, à 500 m en aval du confluent de la rivière Tuivai avec la rivière Barak, et aura de graves conséquences sur les deux populations connues. L'espèce a une aire de répartition restreinte estimée à environ 4 500 km2 et une superficie de 400 à 500 km2. L'espèce est donc considérée comme "En voie de disparition".
Description
Taille
: 6 à 9 cm SL  
: 5 à 8 cm SL
Respiration
Branchiale
Longévité
6 à 7 ans
Régime
Carnivore
Épines dorsales (total) : 16 à 18 ; Rayons mous dorsaux (total) : 9 ; Épines anales : 0 ; Rayons mous anaux : 6 - 10 ; Vertèbres : 30 - 31. Une tache noire bien visible recouvre la partie superficielle du cleithrum au-dessus de la base de la nageoire pectorale. Une tache noire entre la troisième et la quatrième épine dorsale et une tache noire arrondie mi-basale sur la nageoire caudale. Écailles circum-pédonculaires 20 ; vertèbres 31 ; rangée latérale avec 26-32 écailles. Largeur inter-orbitale 5,6-6,6% de SL. Profondeur du corps 25,9-29,2% du SL. Mâchoire inférieure légèrement saillante.

Son apparence est très similaire à B. badis, B. chittagongis et B. kanabos mais se distingue de ces derniers par les caractères suivants : largeur inter-orbitale 5,6-6,6 % de la longueur standard ; profondeur du corps 25,9-29,2 % de la longueur standard ; 26-32 rangées d'écailles latérales ; 20 écailles circum-pédonculaires ; 30-31 vertèbres ; xviii, 9 rayons de la nageoire dorsale , 13 rayons de la nageoire pectorale .

Il diffère de B. badis par la largeur inter-orbitale (5,6-6,6 % de la longueur standard contre 6,5-8,3), le nombre de rayons des nageoires pectorales ( 13 contre 12), le nombre d'écailles dans la rangée latérale (26-32 contre 25-27). ) et le nombre de vertèbres (30-31 contre 28). De B. chittagongis, il peut être distingué par le nombre d'écailles dans la rangée latérale (26-32 contre 27-29) et le nombre de vertèbres (30-31 contre . 28), et de B. kanabos par largeur interorbitale (5,6-6,6 % de la longueur standard contre 7,3-8,6), profondeur du corps ( profondeur du corps 25,9-29,2 % de la longueur standard contre 29,0-35,0), nombre d'écailles dans la rangée latérale (26-32 contre 25-26), le nombre d' écailles circum-pédonculaires (20 contre 16-17), le nombre de vertèbres (30-31 contre 26-28) et le nombre de rayons de la nageoire dorsale (xviii, 9 contre XVI, 9).
 
Régime Alimentaire
Les espèces de Badis sont des micro-prédateurs qui se nourrissent de petits crustacés aquatiques, de vers, de larves d'insectes et d'autres zooplanctons.

En aquarium, ils peuvent être difficiles et peuvent ne pas accepter les aliments sec.
Dans tous les cas, il faut toujours leur proposer des repas réguliers composés de petites proies vivantes (ou surgelées si on ne peut faire autrement) telles qu'artémies, daphnies, larves de moustiques, ou lombrics aquatiques.
Attention ! : Les petites crevettes Caridina, Neocaridina et les jeunes aselles sont des proies potentielles.

Ce sont des poissons timides, mais gourmands, et il est important de ne pas trop les nourrir. Noter que toutes les espèces du genre développent des problèmes d'obésité et deviennent plus sensibles aux maladies lorsqu'ils sont nourris avec des larves de chironomes et/ou Tubifex.

Note : Comme il a tendance à trop manger si la nourriture est facile à saisir, il faut le nourrir un prédateur seulement trois fois par semaine afin d'éviter des dommages de croissance.
Un prédateur doit impérativement chasser pour son bien-être. Manger à sa faim ne suffit pas, il faut qu'il participe activement à la recherche et à la prise des proies afin d'attiser son instinct. Manger une nourriture morte n'aboutit qu'à une "clochardisation" préjudiciable à sa santé aussi bien mental que physique.
Un ou plusieurs jours de jeune sont nécessaire à une croissance harmonieuse.
Dimorphisme
Les femelles sont plus petites, ont des motifs plus ternes et un profil corporel sensiblement plus court et plus rond que les mâles.
Les mâles matures développent des nageoires dorsales, anales et caudales étendues.
Dangerosité
 
 
 Aucun
Maintenance
Population
3 minimum
Zone
Inférieure
Ratio M/F
1 / 2
Paramètres
Température
        18      20              24      15
pH
         6,5      7            7,5      8,5
GH
              4                        8
Conductivité
              180                        360
Brassage
Aquarium
Volume
100 l minimum
Badis tuivaiei habite les ruisseaux de montagne aux eaux claires ainsi que les plans d'eau lentiques en été ; il est peu probable qu'il soit présent dans les rivières de plaine où l'eau est boueuse.
Température : 20 – 24 °C
pH : Des valeurs de 8,4 à 9,2 ont été enregistrées dans certaines localités dans la nature, bien que les poissons semblent prospérer autour de 6,5 à 7,5 en captivité.
Dureté : Visez une valeur comprise entre 90 et 179 ppm .

Afin de reproduire au mieux son milieu, l'aquarium type sera aménagé un substrat de sable ou de gravier fin, ainsi que des galets agencées afin de fournir de nombreuses caches pouvant servir de sites de ponte.

Certaines structures artificielles ressemblant à des grottes (noix de coco, pots renversés...) peuvent être incluses pour servir de sites de frai potentiels.
Des branches, des plantes flottantes et une litière de feuilles sur un fond boueux représente un aménagement "biotope" idéal. Les plantes ne sont pas indispensables, mais peuvent être utilisées en marge (fond) de bac.

La filtration sera douce et l'option à faible technologie (low tech.) est tout à fait envisageable.

L'éclairage sera surtout fonction des plantes choisies, mais doit rester modéré ou filtrée par des plante surplombantes ou flottantes.

Les Badis vivent en solitaire dans les rivières, les étangs et les fossés. Dans la nature les mâles et les femelles ne se retrouvent que pour le frai. La difficulté en aquarium sera donc de maintenir plusieurs spécimens, surtout sans connaître leurs sexes.

Badis tuivaiei est un poisson timide et territorial qui devrait être maintenu de préférence en bac biotope spécifique. Prédateur à l'affut, il ne peut soutenir la concurrence de poissons plus vifs ou plus grands dans un bac communautaire. On exclura donc sa maintenance en compagnie de poissons territoriaux.

Le poisson étant carnivore, on évitera de l'associer aux petits crustacés (Caridines, Néocaridines...) autres qu'à ceux destinés à servir de proies potentielles. Un vigoureuse colonie de néocaridines ou d'aselles peut néanmoins survivre à la prédation si le bac est bien agencé.

Disponibilité commerciale : Très rare

Les spécimens collectés dans la rivière Wahumiam Peter Cottle et Andrew Rao en 2006, étaient initialement considérés comme une espèce non décrite et appelés B. sp. "Rivière Wahumiam " ou B. sp. 'terracotta', mais s'est avéré plus tard correspondre à B. tuivaiei.

La récolte à des fins de commerce d'ornements et de pêche de subsistance peut constituer une menace pour l'espèce et, dans le cadre d'une aquariophilie responsable, on veillera à privilégier l'acquisition d'individus issus de captivité.
Reproduction
Type
Ovipare
Difficulté
Possible
Cette espèce a été élevée en aquarium pour la première fois en 2006-2007 par l'aquariophile néerlandais Stefan van der Voort.

Comme pour la plupart des badidés, la reproduction de cette espèce reste peu documentée.
Elle ne diffère cependant pas de celle des autres membres du genre et on se référera à celles-ci.

Les Badis sont des reproducteurs cavernicoles qui forment des couples temporaires. Les mâles dominants sont polygame et on privilégiera la maintenance en trio ou en groupe lâche composé de plus de femelles que de mâles.

Il est préférable de les maintenir en bac spécifique si vous souhaitez élever un bon nombre d’alevins bien que dans un communautaire mature et bien aménagée, quelques-uns puissent survivre.
Une seule paire ou un groupe d'adultes peuvent être maintenu ensemble, mais si vous utilisez plusieurs mâles, il faudra leur fournir à chacun une grotte à défendre.

En période de reproduction, les mâles rivaux deviennent de plus en plus combatifs et commencent à manifester un comportement de séduction envers les femelles entrant sur leurs territoires respectifs. Au cours de ce processus, les couleurs changent, le corps s'assombrissant et les ailerons devenant plus bleus. Le mâle essaie de traîner son partenaire par la bouche dans sa grotte. Une fois la femelle entrée, le frai commence. De trente à cent œufs sont pondus.
La femelle est alors renvoyé sans ménagement par le mâle qui surveillera seul la ponte. Tous les autres poissons adultes peuvent être retirés à ce stade, bien que cela ne soit pas absolument nécessaire.

Les œufs éclosent généralement en deux à trois jours, mais les alevins ne nagent pas librement avant l'âge de six à huit jours et ne peuvent quitter les environs de la grotte pendant une semaine ou deux environ. Tous les adultes doivent alors être retirés afin d'éviter la prédation. Les jeunes poissons sont assez sédentaires pendant les premiers jours, ce qui signifie que les micro-vers sont un aliment initial idéal.
Une fois qu’ils nagent dans la colonne d’eau, les nauplies d'Artemia peuvent être introduits dans le régime alimentaire.

Attention ! : N'hébergez jamais Badis tuivaiei avec d'autres espèces de Badis car une hybridation est possible.
Commentaires
Etymologie : Le nom Badis est probablement dérivé d'un nom bengali (ou local) pour ce poisson*, et tuivaiei, de la localité type, la rivière Tuivai.

* Badis est possiblement dérivé de "bhedo" ou "bheda" en bengali, mais la référence appropriée manque.
Après enquête auprès de locuteurs natifs, J. Müller (comm. pers., avril 2021), estime que cette étymologie est probablement incorrecte.

Utilisation traditionnelle, scientifique et/ou commerciale :
L'espèce est largement pêchée à des fins de subsistance.
Références
GBIF, IUCN,
Fishbase, Seriously Fish
- Basumatary, S., H. Choudhury, R.A. Baishya, D. Sarma and W. Vishwanath, "Badis pancharatnaensis, a new percoid fish species from Brahmaputra River drainage, Assam, India (Teleostei: Badidae)." in Vertebrate Zoology 66(2):151-156 (2016)
- Dahanukar, N. "Badis tuivaiei " Liste rouge de l'UICN des espèces menacées 2010
- Vishwanath, W.; Shanta, K. "A new fish species of the Indo-Burmese genus Badis Bleeker (Teleostei: Perciformes) from Manipur, India." in Zoos' Print Journal. 19 (no.9): 1619-1621 (2004).

Pour citer cette fiche :"Badis tuivaiei Vishwanath & Shanta, 2004" B-Aqua / GP (2023)