Striped hillstream loach
Anciennement Balitoridae, après une révision du genre en 2012.
Un Gastromyzon au nom évocateur, de par ses fines stries verticales crèmes sur fond noir.

Note : pour toute information plus complète sur la maintenance, milieu de vie et particularités des Gastromyzons : voir la fiche de G.scitulus.


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Gastromyzon zebrinus
Taxinomie
Descripteur : Tan & Leh, 2006
Classe: Actinopterygii
Ordre: Cypriniformes
Famille:  Gastromyzontidae
Genre:  Gastromyzon
Noms Communs
Striped hillstream loach
Membres du genre Gastromyzon
Gastromyzon pariclavis (Tan & Martin-Smith)
Gastromyzon borneensis (Günther, 1874)
Gastromyzon crenastus (Tan & Leh, 2006)
Gastromyzon ctenocephalus (Roberts, 1982)
Gastromyzon ocellatus (Tan & Ng 2004)
Gastromyzon punctulatus (Inger & Chin, 1961)
Gastromyzon monticola (Vaillant, 1889)
Gastromyzon scitulus (Tan & Leh, 2006)
Gastromyzon farragus (Tan & Leh, 2006)
Gastromyzon megalepis (Roberts, 1982)
Gastromyzon katibasensis (Tan, H.H (2006))
Gastromyzon lepidogaster (Roberts, 1982)
Gastromyzon ridens (Roberts, 1982)
Gastromyzon danumensis (Chin & Inger, 1989)
Gastromyzon bario (Tan, 2006)
Gastromyzon cranbrooki (Tan & Sulaiman, 2006)
Gastromyzon ingeri (Tan, 2006)
25 premiers résultats seulement

Origine géographique
Aire d'origine : Asie
Indonésie - Bornéo
Le Gastromyzon zebrinus n'est actuellement connu que dans le bassin de la rivière Sambas au Kalimantan, à Bornéo, Indonésie (Tan 2006). On le signale sur Loaches.com aussi dans le Sarawak (Bornéo - Malaisie)
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce
Les espèces de ce genre sont des poissons benthiques/démersaux qui présentent des adaptations morphologiques remarquables pour vivre sur le fond dans des eaux torrentielles et ont perdu leur capacité à nager, se reposant ainsi sur la capacité à ramper sur les rochers submergés comme principal mode de locomotion. Par conséquent, cette loche préfère les zones de courant ou de rapides des cours d'eau de colline, qui sont caractérisées par des eaux relativement peu profondes avec un courant rapide et des rochers, des pierres et des galets comme substrats de fond dominants.
Critère : (B1ab(iii)+2ab(iii))
Cette espèce peut être menacée par la collecte pour le commerce aquariophile. Les négociants de genre à Singapour ont déclaré à la fin des années 1990 que la taille et le nombre d'espèces sauvages de Gastromyzon diminuaient, ce qui pourrait être dû à une collecte excessive, bien que les espèces de Gastromyzon soient souvent mal identifiées et que l'abondance de cette espèce dans le commerce soit inconnue. Les principales menaces qui pèsent sur cette espèce sont les mêmes que pour toutes les autres espèces de Gastromyzon : il existe de nombreuses menaces pour les habitats de Bornéo, notamment la déforestation et la conversion des terres pour de grands projets agricoles (déforestation, palmiers à huile entre autres), ce qui est susceptible d'entraîner une augmentation de l'érosion des sols et des sédiments dans les rivières et les ruisseaux.
Description
Taille
: 6,1 à 0 cm SL  
: 0 cm SL
Respiration
Branchiale
Régime
Algivore
Comme tous les gastromyzons, on le distingue principalement des autres ex-balitoridés par sa face ventrale, munie d’une bouche large. Actuellement : Gastromyzontidae
La différence avec d’autres espèces est difficile, d’autant qu’il y en a 36 décrites, beaucoup sont encore inconnues.
On note cependant quelques caractéristiques propre à G.zebrinus :
- 8 rayons mous sur la dorsale, 4 sur l’anale, 31 à 32 vertèbres.
- Les fentes branchiales verticales ; sillon sous-lacrymal présent ; museau fortement incliné de l'œil au museau vu de profil, arrondi lorsqu'il est vu dorsalement ; absence de rostre secondaire ; absence de poche post-orale ; abdomen sans écailles; 58-62 écailles sur la ligne latérale.

Le corps est noir avec de nombreuses petites taches brun clair régulièrement espacées sur la tête, le dos comporte 11 à 13 fines rayures verticales.
 
Régime Alimentaire
Les Gastromyzon sont principalement des brouteurs sur rochers, se nourrissant de biofilm bactérien, d’algues et de diatomées, ce que les Germanophones nomment « aufwuchs », et, de manière opportuniste, de larves d'insectes aquatiques.

En aquarium, il convient d'essayer de reproduire au plus près leur alimentation naturelle. On les maintient alors dans un aquarium mature avec une abondance de roches couvertes d’algues. Il peut alors être nécessaire d'avoir un aquarium séparé dans lequel on fait pousser des algues sur des rochers pour les échanger avec ceux de l'aquarium de maintenance. On veillera aussi à faire prospérer la microfaune. La microfaune, désigne l'ensemble des tout petits animaux (inférieurs à 0,2 mm) dont la plus grande partie n'est visible qu'à la loupe, à la loupe binoculaire ou au microscope. En dépit de sa discrétion, elle joue un rôle fondamental pour la formation et l'évolution des sols et des sédiments, ainsi que pour la décomposition du bois mort et des cadavres animaux. Elle joue ainsi un rôle majeur dans la minéralisation de la matière organique, le cycle du carbone et de nombreux grands cycles biogéochimiques. (Wikipédia) (Collemboles, ostracodes marcheurs,...) Une telle «pépinière» n’a pas besoin d’être très grande, et nécessite seulement un éclairage puissant. Le type algue est également important, les Gastromyzon préférant les diatomées et les petites algues vertes (Oedogonium, Pithopora, Cladophora,...) au algues filamenteuse ou noires (pinceau). On peut parallèlement leur offrir une nourriture composée de comprimé pour poissons de fond riches en spiruline, de légumes et de proies congelées (artemias). Ils mangeront volontiers les restes de paillettes tombées sur le sol de l’aquarium. Il faut éviter une alimentation trop riche en protéines qui ne sera donnée qu’avec parcimonie et occasionnellement.
Dangerosité
 
 
 Aucun
Maintenance
Population
6 minimum
Paramètres
Température
        20      0              24      0
pH
         7      0            8      0
GH
         5       0              2       0
Aquarium
Volume
60 l minimum
Tous les Gastromyzon ont besoin d'eau fortement oxygénée, stable, et se nourrissent de biofilm. On ne les maintiendra donc pas dans un aquarium biologiquement immature. La filtration doit être très forte, de quinze à vingt fois le volume du bac. Il faut impérativement, soit utiliser un filtre surdimensionné, soit ajouter une pompe de brassage. Afin de favoriser le développement du biofilm, l'éclairage doit être suffisamment fort.

Idéalement, le décor se composera de pierres arrondies, de gravier grossier et de sable. On bannira les quartz pointu, risquant d'être blessant. Si les plantes sont quasiment absentes du milieu naturel, rien n’empêche d'ajouter des espèces capables de résister au courant telles que Microsorum, Crinum et Anubias. Ces dernières ont l'avantage de facilement se couvrir d'algues et donc fournir une source nutritionnelle supplémentaire. Pour toutes les pièces de bois, on privilégiera les pièces anciennes et délavées afin d'éviter qu'elles ne relâchent des tanins.

Un aquarium parfaitement fermé est nécessaire, car elle peut littéralement grimper sur le verre.

Il convient parfaitement à un aquarium communautaire avec d'autre poissons appréciant un courant très fort.

Disponibilité commerciale : Très rare

On peut le trouver sur commande dans de grandes enseignes spécialisées, ou parfois pris par hasard avec d’autres Gastromyzon comme les scitulus ou les ctenocephalus.
Reproduction
La reproduction des Gastromyzon est très mal connu en aquarium et ne semble pas avoir été obtenue pour zebrinus. Les seules observations que nous connaissons ont été faites par l'aquariophile allemand Philipp Dickmann et publiées dans un magazine d'amateurs en 2001 sur G.scitulus.

Il a collecté des spécimens sauvages de G. scitulus (identifié comme G. punctulatus à l'époque) et a tenté de les reproduire.

Au départ, un couple de G. scitulus a été placé dans un aquarium de 30 litres sans substrat ni filtration, mais fortement aéré et contenant quelques pots de fleurs cassés, des rochers et des plantes flottantes pour se couvrir. Il leur a offert un régime riche en larves de moustiques vivantes et congelées pour les amener en condition de reproduction. La température a ensuite été augmentée à 28°C sur une période de 8 semaines et l'alimentation a augmenté. Ces conditions ont été maintenues pendant 3 semaines au cours desquelles la température a involontairement augmenté jusqu'à 32°C. Après l'observation du comportement de parade nuptiale, des changements d'eau fraîche ont été effectués pour ramener la température de l'eau à 25°C et les poissons ont frayé pendant une période de basse pression atmosphérique.

Au moins 100 œufs minuscules (diamètre inférieur à 1 mm), coulants et non adhésifs ont été observés et c'est à ce moment que les adultes ont été retirés. Les œufs ont commencé à éclore après environ 3 jours et les alevins étaient initialement photophobes et avaient besoin d'un régime de type infusoires en raison de leur petite taille (~3 mm SL).

L'expérience s'est malheureusement arrêtée là. Apparemment, les plantes du réservoir ont commencé à pourrir, ce qui a entraîné une perte de qualité de l'eau et, après 3 semaines, tous les alevins étaient morts.
Commentaires
La forme hydrodynamique de ces petites loches de torrent les rend particulièrement efficaces pour faire ventouse sur leur support malgré le courant violent. Contrairement aux loricaridés, par exemple, ce n’est pas la bouche mais tout le corps qui adhère fermement aux surfaces. Sa forme en goutte d’eau allongée, plate dans la région ventrale, affinée vers la queue, crée une faible résistance et dévie les particules d’eau autour de sa tête arrondie, élargie au niveau des narines et dans la partie dorsale de son corps.
Le sillage crée également une dépression dans la partie ventrale, un peu comparable à la surface portante des avions, phénomène renforcé par les larges nageoires paires reliées en forme « d’ailes », ce qui aspire littéralement le petit poisson et le plaque sur les surfaces lisses. De cette manière, il n’a besoin que d’un minimum d’effort pour rester sur place et économise ainsi son énergie, qu’il peut consacrer à ses déplacements.
D’ailleurs lors des joutes entre individus, la manoeuvre consiste à pousser son adversaire pour le décoller afin qu’il soit emporté plus loin.
C’est aussi pour cette raison qu’il est adapté à stocker d’éventuelles réserves dans la partie dorsale, les femelles étant un peu plus dodues dans cette région.
Pour se décoller, il peut lever le museau, bordé de barbillons qui dévient l’eau vers le ventre, inspirer, ou bouger la partie postérieure de ses pectorales, ce qui lui permet de se déplacer en se dandinant latéralement à l’aide de ses nageoires paires, ou en effectuant de petits bonds de galets en galets. Dans certains cas, il peut se servir du frémissement de ses pectorales pour créer un léger courant qui lui amène les particules alimentaires.

C’est cette forme originale qui le rend très performant sur ses éventuels concurrents pour se procurer les ressources dans les eaux vives. En contrepartie, ce milieu étant très fortement oxygéné, il a une hémoglobine à très faible affinité pour le dioxygène. Cela le rend très sensible à ce paramètre qui doit impérativement être élevé.

Les G.zebrinus vivent en groupe, sont moyennement territoriaux, se chamaillent souvent sans que les conflits soient importants. Ils sont capables d’adapter légèrement leur couleur au substrat, et avec l’âge ou l’humeur, leurs rayures crème virent au vert-jaune.

Étymologie : Gastromyzon, du grec gaster "estomac" et myzo "téter", pour son habitude à ramper et zebrinus en référence au zèbre, forcément.

Remarque : Les gastromyzons sont maintenant mis dans la famille des Gastromyzontidae et non Balitoridae.
Références
UICN, GBIF,
-Tan, HH et CUM Leh, "Trois nouvelles espèces de Gastromyzon (Teleostei: Balitoridae) du sud du Sarawak" in Zootaxa 1126: 1-19 (2006)
Philipp Dickmann in a hobbyist magazine (2001).
https://www.loaches.com/articles/hillstream-loaches-the-specialists-at-life-in-the-fast-lane
https://fishbase.mnhn.fr/Summary/SpeciesSummary.php?id=63165&lang=english
https://www.loaches.com/species-index/gastromyzon-zebrinus
Journal of morphology - Using the whole body as a sucker: Combining respiration and feeding with an attached lifestyle in hill stream loaches (Balitoridae, Cypriniformes)
Jens De Meyer & Tom Geerinckx https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/jmor.20286
- Révision de la famille : Kottelat, M. (2012): Conspectus cobitidum: an inventory of the loaches of the world (Teleostei: Cypriniformes: Cobitoidei). [archive] The Raffles Bulletin of Zoology, Suppl. No. 26: 1-199.
- Extreme flow for Hillstream loaches : https://www.biology.ox.ac.uk/article/extreme-flow-for-hillstream-loaches