Écrevisse tigrée bleue
Rarement élevée en aquarium, la belle Écrevisse tigrée bleue de Papouasie mériterait un peu plus d'attention de la part des aquariophiles.

Des informations manquantes, des précisions à apporter? N'hésitez pas à devenir membre de B-Aqua et participer à la rédaction de la base de données!
Taxinomie
Descripteur : Nobili, 1899
Classe: Malacostraca
Ordre: Decapoda
Famille:  Parastacidae
Genre:  Cherax
Synonymes
Astaconephrops spec Nobili, 1899
Noms Communs
Écrevisse tigrée bleue
Écrevisse d'Albertis
Papua blue green crayfish (en)
Blue Tiger Crayfish (en)
Membres du genre Cherax
Cherax albertisii (Nobili, 1899)
Cherax destructor (Clark, 1936)
Cherax quadricarinatus (von Martens, 1868)
Cherax pulcher (Lukhaup, 2015)
Cherax misolicus (Holthuis, 1949)
Cherax mosessalossa (Lukhaup, Eprilurahman & Rintelen, 2018)
Cherax boesemani (Lukhaup & Peckny, 2008)
Cherax cainii (Austin & Ryan, 2002)
Cherax holthuisi (Lukhaup & Pekny, 2006)
Cherax lorentzi (Roux, 1911)
Cherax peknyi (Lukhaup & Herbert, 2008)
Cherax snowden (Lukhaup, Panteleit & Schrimpf, 2015)
Cherax warsamsonicus (Lukhaup, Eprilurahman & von Rintelen, 2017)
Cherax alyciae (Lukhaup, Eprilurahman & Rintelen, 2018)
Origine géographique
Aire d'origine : Asie
Indonésie, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Singapour
Cherax albertisii est endémique de Tamu Creek dans le versant de la rivière Fly, Western Province, dans l'île principale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce
Cherax albertisii se rencontre en sympatrie avec d'autres écrevisses du même genre tel que Cherax Peknyi et Cherax quadricarinatus.
Description
Taille
: 12 à 15 cm SL
Respiration
Branchiale
Longévité
3 à 4 ans
Régime
Omnivore
C. albertisii est étroitement lié à Cherax quadricarinatus et il n'est pas facile de distinguer ces deux espèces même pour les experts en la matière. Sur la base de spécimens précédemment collectés par Calman (1911) et Roux (1933), Holthuis (1949) a suggéré trois dents le long de chaque marge latérale du rostre pour C. albertisii séparent l'espèce de l'écrevisse aux pinces rouges, qui a deux dents à la place. Clark (1936), cependant, a décrit une griffe rouge avec trois dents le long de chaque marge rostrale latérale, suggérant une variabilité peut-être non documentée du caractère. Ainsi, d'autres différences proposées par Holthuis (1949) semblent être plus cohérentes, c'est-à-dire que la scaphocérite chez C. quadricarinatus est moins élancée que chez C. albertisii, et le chela de l'écrevisse aux pinces rouges n'est que trois à quatre fois plus long que haut (comparativement à 5,0 à 5,8 chez C. albertsii). 
Régime Alimentaire
Les écrevisses sont considérées comme des omnivores opportunistes et se nourrissent probablement dans la nature de végétation vivante et en décomposition, de larves d'insectes aquatiques, de petits poissons et de matières animales mortes.

En captivité, les écrevisses ont besoin d'un mélange d'aliments carnés et de végétation. Leur alimentation doit contenir environ 15 à 20 % de protéines.

Note : Les écrevisses adultes sont plus herbivores, alors que les juvéniles ont tendance à être plus carnivores. Les juvéniles dépendent des protéines pour leur croissance rapide, ils peuvent même devenir cannibales lorsqu'il n'y a pas assez de nourriture protéinée.

L'écrevisse tigrée bleue n'échappe pas à cette règle et pourra être nourrie en captivité avec des aliments secs pour écrevisses disponibles dans le commerce, des aliments vivants (larves d'insectes, vers, etc.), des légumes blanchis ou frais, et des feuilles de hêtre ou de chêne.

Un apport de calcium sera indispensable à la croissance et à la mue des écrevisses. Si la nourriture habituelle n'est pas suffisamment variée, on complémentera avec des aliments spécialisés riche en calcium ou naturel comme des escargots par exemple.

Attention ! Comme toutes les écrevisses, elles sont faciles à nourrir, mais plus encore à suralimenter.
On veillera à ne pas laisser de nourriture se décomposer dans le bac en nourrissant selon les besoins. Dans un aquarium riche en matière organique et équilibré, on pourra nourrir tous les deux jours.
Toutefois dans les bacs de reproduction ou trop peuplés, on veillera à ne pas favoriser de conflits autour de la nourriture.

La plupart des écrevisses traînent et stockent des aliments dans leurs cachettes pour une consommation ultérieure. Il est utile de contrôler de temps en temps les caches pour éviter toute pollution.
Dimorphisme
À une exception près (Procambarus fallax f. virginalis), toutes les espèces d'écrevisses sont sexuellement dimorphes et leur sexe peut être déterminé assez facilement.

En regardant la partie supérieure de leur abdomen, nous pouvons voir que les mâles ont un ensemble supplémentaire de pléopodes utilisés pour la fécondation interne.

L'écrevisse mâle a deux appendices en forme de L (organes de transfert de sperme) derrière leurs pattes "fermoirs". Les femelles ont elles, un réceptacle de sperme circulaire entre les bases des deux dernières paires de pattes de marche.
Une formation triangulaire de petites pattes indiquera un mâle.
Les femelles ont des réceptacles séminaux et n'ont pas les pléopodes supplémentaires derrière les pattes ambulatoires des mâles.

Note : Il est assez facile de différencier les écrevisses mâles et femelles, car il suffit de regarder sous la carapace, les organes reproducteurs. Aussi, au stade pré‐reproductif (juvénile), il est presque impossible de différencier les mâles des femelles à l'œil nu.
Chez certaines espèces, il peut également y avoir d'autres critères tels que la taille, la coloration, les griffes, etc. Cependant, bon nombre de ces traits ne sont présents que chez les adultes matures et appartiennent à une espèce particulière.
Dangerosité
 
 
 Aucun
Les écrevisses de grande taille peuvent pincer, généralement sans gravité.
On évitera donc de les manipuler sans précaution.
Maintenance
Population
2 minimum (2 recommandé)
Zone
Inférieure
Ratio M/F
1 / 1
Paramètres
Température
        18      22              26      29
pH
         6      6,5            7,5      8
GH
         5       10              15       20
Brassage
Aquarium
Volume
100 l minimum (120 l recommandé)
Longueur
100 cm minimum
La maintenance de cette espèce rarement élevée en aquarium est peu documentée et les données disponibles sont peu sûres.

Cependant une étude a montré cependant que les galets étaient préférés aux substrats fins. Les galets peuvent aussi être utilisés comme substrat pour les juvéniles. Les résultats de l'étude ont montré que l'habitat naturel est assez important pour cette espèce car les galets sont proches du substrat naturel de C. albertisii. (Karadal, Turkmen, 2015)

Il est couramment admis que la température moyenne de maintenance sera d'environ 25°C, que le pH sera autour de la neutralité et le GH moyen.

Attention ! Les écrevisses américaines transmettent potentiellement la peste de l'écrevisse (aphanomycose)
et ne doivent donc jamais être en contact avec les Cherax, qui y sont sensibles. Les spores de l'agent pathogène se trouvent dans l'eau dans laquelle les écrevisses américaines sont maintenues, il faut donc s'assurer qu'aucune eau, qu'aucun matériel, qu'aucune plante... ne puisse se retrouver dans l'aquarium des écrevisses du genre Cherax.

Disponibilité commerciale : Rare

Bien que cette écrevisse soit disponible dans le commerce aquariophile, elle reste rare dans les aquariums européens.
Reproduction
Type
Ovipare
Difficulté
Courante
Paramètres
Température
22 à 26 °C
pH
6,5 à 7,5
GH
10 à 15 °GH
Aucune donnée sérieuse sur la reproduction de cette espèce n'est disponible, mais il semble qu'elle soit possible, sinon facile à obtenir en aquarium.
On se référera à la reproduction des écrevisses fréquentant sensiblement le même milieu, comme Cherax Peknyi et Cherax quadricarinatus.

Attention ! : Toutes les écrevisses du genre Cherax peuvent s'hybrider entre-elles et les différentes espèces ne doivent pas être maintenues ensemble.
Commentaires
Étymologie : Cherax serait une altération du mot grec χάραξ (charax), qui signifie "pieu pointu" et albertisii, nommée en l'honneur de Luigi Maria d'Albertis, naturaliste et explorateur italien (1841-1901).
Références
GBIF,
- Karadal Onur, Turkmen Gurel "Effects of substrate preference on growth and survival of blue tiger crayfish (Cherax albertisii)" in Ege Journal of Fisheries and Aquatic Sciences 31(1):1-4 (April 2015)
- Kurniasih, T. 2008. The Evaluation on Growth, Survival Rate and Sexual Dimorfisme of Papua (Cherax albertisii) and Australian (Cherax quadricarinatus) Freshwater Crayfish (in Indonesian with English abstract). Jurnal Ilmu-ilmu Perairan dan Perikanan Indonesia, 15(1):61-68.
- Kusmini, I.I. 2009. Phenotype and Genotype Characteristics of Blue Crayfish (Cherax albertisii) and Red Claw (Cherax quadricarinatus) Hybrid (in Indonesian with English abstract). Bogor Agricultural University, Institute of Agriculture, M.Sc. Thesis.
- Lowery, R.S. 1988. Growth, moulting and reproduction. In: Freshwater crayfish - Biology, management and exploitation. D.M. Holdich, R.S. Lowery (Eds), Croom Helm, London, pp. 83-113.
- Pekny Reinhard, Lukhaup Chris "Crevettes et invertébrés d'eau douce." dans L'aquarium à la maison n°7H janvier 2009

Pour citer cette fiche :"Cherax albertisii, Nobili, 1899" in B-Aqua / GP (2022)