Yabby
La Yabby est une écrevisse qui fréquente les cours d’eau lents plutôt troubles, abritant une végétation dense. Elle ne mérite son nom de "destructrice" que dans son milieu naturel où elle est accusée de miner les berges des réservoirs agricoles, provoquant l'effondrement des digues.

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Taxinomie
Descripteur : Clark, 1936
Classe: Malacostraca
Ordre: Decapoda
Famille:  Parastacidae
Genre:  Cherax
Synonymes
Cherax davisi Clark, 1941
Cherax esculus Riek, 1956
Noms Communs
Yabby
Yabbie
Écrevisse de Murray
Yabby crayfish (en)
Common Yabby (en)
Membres du genre Cherax
Cherax albertisii (Nobili, 1899)
Cherax destructor (Clark, 1936)
Cherax quadricarinatus (von Martens, 1868)
Cherax pulcher (Lukhaup, 2015)
Cherax misolicus (Holthuis, 1949)
Cherax mosessalossa (Lukhaup, Eprilurahman & Rintelen, 2018)
Cherax boesemani (Lukhaup & Peckny, 2008)
Cherax cainii (Austin & Ryan, 2002)
Cherax holthuisi (Lukhaup & Pekny, 2006)
Cherax lorentzi (Roux, 1911)
Cherax peknyi (Lukhaup & Herbert, 2008)
Cherax snowden (Lukhaup, Panteleit & Schrimpf, 2015)
Cherax warsamsonicus (Lukhaup, Eprilurahman & von Rintelen, 2017)
Cherax alyciae (Lukhaup, Eprilurahman & Rintelen, 2018)
Origine géographique
Aire d'origine : Océanie
Australie
Endémique d'Australie, on rencontre Cherax destructor dans la majeure partie de Victoria, dans l'ouest de la Nouvelle-Galles du Sud, dans le sud-ouest du Queensland et dans l'est de l'Australie-Méridionale.
L'espèce est présente dans certaines parties du Territoire du Nord et au sud jusqu'en Tasmanie, ce qui en fait l'écrevisse australienne la plus répandue.

L'espèce est enregistrée comme envahissante en France, en Afrique du Sud et au Mexique
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce
Température
5 à 35 °C
pH
7,5 à 10
On trouve généralement Cherax destructor sur les fonds boueux ou limoneux des ruisseaux, des marécages, des réservoirs et des rivières.

Dans leur milieu naturel, les yabbies vivent dans des cours d’eau lents plutôt troubles, abritant une végétation dense. On les trouve toutefois également dans les mares chaudes de l’intérieur du pays, les billabongs, ainsi que dans des canaux et marécages. Elles peuplent rarement les ruisseaux ou lacs clairs, car elles privilégient les eaux leur offrant une protection contre leurs prédateurs, parmi lesquels comptent aussi beaucoup d’oiseaux.
Néanmoins, les Yabbies se trouvent généralement dans des zones où les niveaux d'oxygène sont élevés et où la végétation est abondante.

On les trouve aussi bien en plaine ou en altitude, mais ne semblent pas pour autant supporter les températures faibles (inférieures à 16°C, elle entre en hibernation). Elle sont très résistantes à la sécheresse, caractéristique indispensable dans ce pays qui subit le "dry". Elle peuvent ainsi vivre dans les cours d’eau intermittents et passer de longues périodes de sécheresse en s’enfonçant profondément dans le substrat et en réduisant leur métabolisme.
Il semble qu'elles puissent survivre ainsi à des conditions sèches pendant de nombreuses années en dormant dans des terriers enfoncés profondément dans des ruisseaux boueux et des lits marécageux.
Cherax destructor peut même survivre plusieurs mois sans plan d’eau à condition qu’il y ait suffisamment d’humidité pour ses branchies.
Cette capacité lui permet de survivre des mois durant dans une chambre située à l’extrémité de sa galerie d’habitation. Si le niveau de l’eau baisse, l’écrevisse s’enterre toujours plus profondément. Des individus ont été retrouvés à cinq mètres de profondeur.

Pendant la saison des pluies, elles peuvent aussi parcourir des kilomètres à travers les terres humides à la recherche de nouvelles eaux pour s'installer.

Les yabbies sont un apport alimentaire important pour les ornithorynques, les oiseaux aquatiques et les poissons d'eau douce indigènes australiens tels que la morue Murray et la perche dorée.
Critère : A1de
En Australie occidentale, la pêche récréative des écrevisses Cherax est étroitement contrôlée, limitée à une saison et autorise avec des tailles minimales obligatoires.
Description
Taille
: 10 à 20 cm SL
Respiration
Branchiale
Longévité
8 à 10 ans
Régime
Omnivore
La couleur de Cherax destructor est très variable et comprend des formes vert-beige, noir, bleu, blanc sale, rose clair et orange en plus du brun clair plus commun.
Outre la magnifique coloration bleu clair de certaines écrevisses sauvages, on trouve une forme colorée homozygote bleu vif, très prisée dans le milieu de l’aquariophilie.
On notera que leur coloration spécifique peut varier considérablement en fonction des conditions de l'eau, de la saison, du régime alimentaire, de l'environnement et des gènes.

Les Yabbies peuvent devenir assez grosses et mesurer de 10 à 20 cm de long. La plupart des spécimens peuvent passer du juvénile à plus de 15 cm en moins de douze mois. Adultes, ils peuvent peser jusqu'à 350 g.

Cherax destructor a une durée de vie relativement longue par rapport aux autres espèces d'écrevisses. Il existe des rapports selon lesquels certains individus ont vécus jusqu'à huit ans et jusqu'à dix, mais le fait n'est pas confirmé.

Cette écrevisse est souvent confondue avec d'autres endémiques mais se distingue de toutes les autres écrevisses indigènes du sud-ouest par la présence de soies sur le merus et le carpe. D'autre part, on compte quatre carènes sur la tête et aucune épine sur le rostre.
 
Régime Alimentaire
Cherax destructor est une écrevisse omnivore opportuniste.

Les écrevisses du genre Cherax sont considérées comme des omnivores opportunistes et se nourrissent dans la nature de végétation vivante et en décomposition, de larves d'insectes aquatiques, de petits poissons et de matières animales mortes.

En captivité, les écrevisses ont besoin d'un mélange d'aliments carnés et de végétation. Leur alimentation doit contenir environ 15 à 20 % de protéines.

Note : Les écrevisses adultes sont plutôt végétariennes, alors que les juvéniles ont tendance à être plus carnivores. Les juvéniles dépendent des protéines pour leur croissance rapide, ils peuvent même devenir cannibales lorsqu'il n'y a pas assez de nourriture protéinée.

L'écrevisse Yabbie n'échappe pas à cette règle et pourra être nourrie en captivité avec des aliments secs pour écrevisses disponibles dans le commerce, des aliments vivants (larves d'insectes, vers, etc.), des légumes blanchis ou frais, et des feuilles de hêtre ou de chêne.

Un apport de calcium sera indispensable à la croissance et à la mue des écrevisses. Si la nourriture habituelle n'est pas suffisamment variée, on complémentera avec des aliments spécialisés riche en calcium ou naturel comme des escargots par exemple.

Attention ! Comme toutes les écrevisses, elles sont faciles à nourrir, mais plus encore à suralimenter.
On veillera à ne pas laisser de nourriture se décomposer dans le bac en nourrissant selon les besoins. Dans un aquarium riche en matière organique et équilibré, on pourra nourrir tous les deux jours.
Toutefois dans les bacs de reproduction ou trop peuplés, on veillera à ne pas favoriser de conflits autour de la nourriture.

La plupart des écrevisses traînent et stockent des aliments dans leurs cachettes pour une consommation ultérieure. Il est utile de contrôler de temps en temps les caches pour éviter toute pollution.
Dimorphisme
Le sexe des yabbies peut être déterminé de l'extérieur par la position des orifices reproducteurs ou génitaux. Chez le mâle, les gonopores, ou organes sexuels, sont situés à la base du cinquième paire, la plus en arrière, de pattes de marche (péréiopodes) tandis que les gonopores femelles se trouvent à la base de la troisième paire de pattes.
La meilleure façon de différencier les sexes chez Cherax destructor est donc de se baser sur les orifices sexuels. Pour ce faire, les animaux doivent être tournés sur le dos.

À une exception près (Procambarus fallax f. virginalis), toutes les espèces d'écrevisses sont sexuellement dimorphes et leur sexe peut être déterminé assez facilement.

En regardant la partie supérieure de leur abdomen, nous pouvons voir que les mâles ont un ensemble supplémentaire de pléopodes utilisés pour la fécondation interne.

L'écrevisse mâle à deux appendices en forme de L (organes de transfert de sperme) derrière leurs pattes "fermoirs". Les femelles ont elles, un réceptacle de sperme circulaire entre les bases des deux dernières paires de pattes de marche.
Une formation triangulaire de petites pattes indique un mâle.
Les femelles ont des réceptacles séminaux et n'ont pas les pléopodes supplémentaires derrière les pattes ambulatoires des mâles.

Note : Il est assez facile de différencier les écrevisses mâles et femelles, car il suffit de regarder sous la carapace, les organes reproducteurs. Aussi, au stade pré‐reproductif (juvénile), il est presque impossible de différencier les mâles des femelles à l'œil nu.
Chez certaines espèces, il peut également avoir d'autres critères tels que la taille, la coloration, les griffes, etc. Cependant, bon nombre de ces traits ne sont présents que chez les adultes matures et appartiennent à une espèce particulière.
Dangerosité
 
 
 Faible
Les écrevisses de grande taille peuvent pincer, généralement sans gravité.
On évitera toutefois de manipuler sans précautions les spécimens adultes.
Maintenance
Population
2 minimum
Zone
Inférieure
Ratio M/F
1 / 1
Paramètres
Température
        1      18              28      35
pH
         7      7,5            8,5      10
GH
         3       6              12       22
Conductivité
         100     150          300     1000
Brassage
Aquarium
Volume
200 l minimum (250 l recommandé)
Longueur
200 cm minimum
La tolérance de l’écrevisse de Murray en matière de température est très grande et elle peut survivre dans des eaux de 1°C à 35°C dans la nature.
De basses températures, telles qu’on les rencontre en Europe durant l’hiver, peuvent toutefois lui être fatales si elles se prolongent. Au-dessous de 16°C déjà, l’écrevisse réduit son métabolisme et arrête sa croissance. Des températures supérieures à 35°C entraînent également un arrêt de la croissance, voire même la mort des animaux. Les températures optimales pour la maintenance de ces crustacés en bassin se situent entre 18°C et 28 °C.
Ces écrevisses préfèrent des eaux dont le pH est compris entre 7,5 et 10,5 dans la nature et il est rare de trouver des populations dans des zones acides (pH inférieure à 7).
Une eau moyennement dure à dure est préférable, mais ces écrevisses sont très tolérantes en ce qui concerne la teneur en sel de l’eau et peuvent survivre plus de quarante-huit heures en eau de mer pure.
Les niveaux de salinité inférieurs à 8 ppt et une eaux saines et bien oxygénées sont cependant plus propice à la croissance harmonieuse de l'écrevisse.

Elles peuvent aussi survivre dans des conditions sèches pendant de longues périodes (au moins plusieurs années) par estivation (sorte de dormance et hibernation appelée une estivo-hibernation) dans des terriers enfoncés dans des lits boueux de ruisseaux et de marécages.
On voit donc que la maintenance et l'élevage de Cherax destructor ne posera pas spécialement un problème de milieu.

Les Yabbies se trouvent généralement sur des fonds boueux ou limoneux et se trouvent rarement dans les habitats d'eau claire, préférant eau avec des niveaux modérés de turbidité.
On veillera donc à les maintenir et les élever dans un bac dont les caractéristiques sont proches des conditions naturelles.

Écrevisse plutôt paisible et en aucun cas "destructrice", elle doit son nom de "destructor" au minage fréquent des berges et des digues qu'elle occasionne.
En effet Cherax destructor peut s’enterrer jusqu’à cinq mètres de profondeur en cas de sécheresse et endommager les berges et les barrages, ce qui ne concerne pas l'aquariophile.

Ces derniers temps, elle n’est que très rarement proposée dans les animaleries, peut-être en raison de sa taille, car à beaucoup d’autres égards, elle s’avère être un hôte idéal pour les aquariums dont la taille doit naturellement être adaptée à sa corpulence : au moins un mètre cinquante de long pour héberger un couple.
L'aménagement doit être très bien structuré et comporter de nombreuses cavernes et autres cachettes. Elles sont particulièrement importantes pendant et après la mue, tant que les écrevisses sont encore molles, elles ont besoin de protection.
Cherax destructor creuse et s'attaque également aux plantes. Les installations telles que les racines et les pierres doivent donc être absolument stables et protégées contre le renversement.

Les écrevisses, et surtout les jeunes écrevisses ont besoin de nombreuses cachettes, l'idéal étant une couche de feuilles brunes d'automne, qui sont par ailleurs très appréciées comme nourriture.
Outre les feuilles mortes, les Cherax destructor aiment également la nourriture prête à l'emploi, les aliments verts tels que les légumes, les épinards et les orties (séchés ou infusés), mais ils apprécient également les aliments en flocons, les tablettes ou les granulés.

Les C. destructor aiment se promener et sont des grimpeurs étonnamment souples.
Il faut impérativement veillez à ce que le couvercle soit bien fermé et ne soit pas forcé par ces écrevisses assez fortes.

Cherax destructor n'est pas un chasseur actif, mais les poissons imprudents peuvent être mangés. Les escargots font partie de son régime alimentaire naturel, tout comme les coquillages. Comme pour toutes les écrevisses, nous ne recommandons pas la cohabitation avec des crabes ou d'autres écrevisses
Il convient de noter que les yabbies sont également cannibales, en particulier s'ils sont dans des situations surpeuplées ou s'il la quantité de nourriture naturelle disponible est insuffisante. Les animaux qui ont
récemment mués sont plus sensibles au cannibalisme naturel de leurs voisins car ils sont extrêmement vulnérables aux attaques des autres en ce moment.
Les Yabbies sont une espèce nocturne. Le comportement alimentaire est principalement contrôlé par la quantité de lumière filtrant à travers l'eau et on constate souvent que les plus grandes périodes de l'activité se produit peu avant l'aube et juste après le crépuscule.
Leurs yeux ne sont pas leur meilleur sens, les sens du toucher et du goût sont beaucoup plus importants et sont perçus à l'aide d'une paire de grands palpeurs (ou antennes) et d'une paire de petits palpeurs fins situés au centre (ou antennules).
La température de l'eau joue également un rôle important dans le niveau d'activité. Aux températures extrêmes, le taux d'alimentation diminue tout comme le taux métabolique, ce qui entraînera une réduction croissance.

Chez les yabbies nouvellement éclos, la mue peut avoir lieu tous les deux jours. La fréquence diminuera à mesure que la yabby vieillit jusqu'à ce qu'il ne mue qu'une ou deux fois par an.
Le durcissement de la coquille est obtenu en prélevant du calcium de leurs réserves propres et dans l'eau environnante.
Le calcium est stocké dans le corps en le réabsorbant de l'ancien exosquelette avant de muer et de le déposer dans deux dépôts calcaires de la paroi de l'estomac appelés gastrolithes. Les Yabbies mangent aussi leur ancien exosquelette pour le recycler dans le nouvel exosquelette, afin de le durcir.

Attention ! Les écrevisses américaines transmettent potentiellement la peste de l'écrevisse (aphanomycose)
et ne doivent donc jamais être en contact avec les Cherax, qui y sont sensibles. Les spores de l'agent pathogène se trouvent dans l'eau dans laquelle les écrevisses américaines sont maintenues, il faut donc s'assurer qu'aucune eau, qu'aucun matériel, qu'aucune plante... ne puisse se retrouver dans l'aquarium des écrevisses du genre Cherax.

Disponibilité commerciale : Commun

L’écrevisse de Murray est l’une des premières espèces d’écrevisses à avoir fait son apparition dans nos aquariums.

Attention ! Cherax destructor est considéré comme une espèce potentiellement envahissante en Europe et sont élevage en plein-air ou son rejet dans la nature doit être impérativement proscrit.
Elle est interdite à la vente dans certains états des États Unis d'Amérique.

Ne JAMAIS relâcher Cherax destructor dans la nature !

Le commerce des aquariums est considéré comme l'une des principales voies d’introduction des écrevisses invasives. Le réchauffement climatique pourrait encore accroître leur potentiel à s'établir dans des habitats auparavant indisponibles ou inappropriés.
Dans le cadre d’une aquariophilie responsable, on veillera donc à prendre toutes les précautions nécessaires pour éviter leur établissement dans le milieu naturel, quel que soit la latitude ou l’altitude.
Reproduction
Type
Ovipare
Difficulté
Possible
Paramètres
Température
20 à 28 °C
pH
7,5 à 8
GH
6 à 12 °GH
La reproduction en captivité de cette écrevisse est compliquée par son agressivité au cours de cette phase.
Si elle est atténuée dans les bassins et les très grands bacs, elle reste problématique pour l'aquariophile.

La reproduction chez les yabbies est principalement liée à l'eau, la température et la durée du jour. La recherche a montré que l'accouplement commence au printemps et au début de l'été lorsque l'eau les températures atteignent plus de 15°C et que la longueur du jour a augmenté. Le frai atteint son apogée entre octobre et janvier. Les femelles pondent souvent deux fois ou plus dans la même saison.
Reproduction
la maturité sexuelle est atteinte lorsque l'écrevisse a environ 6-10 cm de longueur, soit dès la première année.

Le mâle yabby place un spermatophore entre la quatrième et la cinquième paire de pattes de marche de la femelle. La femelle ouvre le spermatophore et mélange le sperme avec les ovules qu'elle expulse. Les œufs fécondés sont placés dans la "chambre à couvain" où ils deviennent fermement attaché aux pléopodes.
Les œufs fécondés peuvent être identifiés par leur couleur.
D'environ 2 mm de long et de forme ovale (2,5 millimètres de longueur pour 1,5 millimètres de diamètre.), les œufs fécondés sont généralement de couleur vert olive. Le nombre d'œufs fécondés portés par la femelle varie de 100 à 300 pour une jeune femelle, à plus de 1000 pour une femelles plus âgées (plus grandes).
Une femelle grainée travaillera activement pour garder les œufs propres et bien oxygéné, éliminant toute mortalité ou particules étrangères avec ses cinquièmes péréiopodes.

Durant la gestation, la femelle se réfugie dans une cavité, sous des racines ou des pierres. Après la ponte, elle est si épuisée qu’elle ne sort plus de sa cachette pendant plusieurs jours. Durant cette phase, il est impératif de ne pas déranger les écrevisses et de réprimer sa curiosité. Si elle est dérangée à plusieurs reprises, la femelle dévore toute sa couvée ou délaisse les œufs jusqu’à ce qu’ils moisissent et se nécrosent.

Les oeufs subissent une série de stades larvaires, prenant environ 19 à 40 jours pour éclore. La gestation dépend entièrement de la température. Dans une eau à 20°C, les œufs éclosent dans les 40 jours. Lorsque la température augmente, le temps nécessaire pour éclore diminuera jusqu'à ce que les températures atteignent 30°C. Des températures supérieures à 30°C affecte négativement à la fois l'adulte et le juvénile.

Les jeunes restent dans la « chambre à couvain » après éclosion des œufs pendant plusieurs semaines, subissant
trois phases larvaires distinctes avant d'émerger en tant que juvénile.
Les jeunes écrevisses portent sur les pattes de minuscules crochets leur permettant de mieux s’accrocher aux fines soies des pléopodes (pattes natatoires) de leur mère.
Une fois que les jeunes quittent la femelle, elle est immédiatement capable de frayer à nouveau, si l'environnement les conditions le permettent.

Comme pour les autres Cherax, on veillera à séparer les juvéniles des adultes dés qu'ils sont autonomes, et les juvéniles d'âges différents pour éviter le cannibalisme.

Chez les yabbies nouvellement éclos, la mue peut avoir lieu tous les deux jours. La fréquence diminuera à mesure que la yabby vieillit jusqu'à ce qu'il ne mue qu'une ou deux fois par an.

Les écrevisses juvéniles pèsent environ 0,02 g à l'éclosion. Dans des conditions favorables, un yabby juvénile grandira rapidement, gagnant environ 0,5 à 1,0 gramme au cours des soixante premiers jours.
Muant plusieurs fois, le juvénile continuera à grandir rapidement jusqu'à ce qu'il atteigne sa maturité sexuelle dans les douze mois (50 à 100 grammes). La croissance individuelle est très variable, et la taille maximale d'environ 320 grammes pour un adulte atteints en deux à trois ans. La taille (commercialisable) de trente grammes peut être atteinte en six mois environ, mais les écrevisses mâles grandissent souvent plus vite ( 68 %) que les femelles.

Attention ! : Toutes les écrevisses du genre Cherax peuvent s'hybrider entre-elles et les différentes espèces ne doivent pas être maintenues ensemble.
Commentaires
Étymologie : Cherax est une altération du mot grec χάραξ (charax), qui signifie "pieu pointu" et destructor, "destructeur" (Capable de détruire les petits barrages lorsqu’elle creuse les berges et les digues, elle cause parfois des dégâts dans certains bassins d’Australie, d’où son nom latin).

Le nom vernaculaire "Yabbie" semble dériver du mot "Yabij" dans la langue aborigène, utilisé localement pour décrire les écrevisses indigènes du centre de l'Australie.

Son nom d’écrevisse de Murray est lié au fait qu’elle est issue du bassin de la rivière Murray Darling. En outre, elle constitue un élément important dans le régime alimentaire de la morue de Murray, poisson carnassier d’eau douce, endémique et emblématique de l’Australie.

Utilisations traditionnelles ou commerciales :
Les Cherax sont considérés comme un produit de luxe et font l'objet d'une industrie aquacole en Australie occidentale et dans d'autres états australiens. La production totale australienne annuelle de yabbies élevés en captivité était de trente tonnes en 1996.

Attraper des yabbies, ou "yabbying", dans les rivières et les barrages agricoles est une activité estivale populaire en Australie, en particulier avec les enfants.

Les Yabbies sont un appât populaire pour les pêcheurs.
Références
GBIF, IUCN
Australian museum, Freshwater Fish Group et le Fish Health Unit de l'Université de Murdoch
- Baillie, J. and Groombridge, B. (eds). 1996. 1996 IUCN Red List of Threatened Animals. pp. 378. International Union for Conservation of Nature, Gland, Switzerland and Cambridge, UK.
- Beatty, S.; D. Morgan & H. Gill (2005). "Role of Life History Strategy in the Colonisation of Western Australian Aquatic Systems by the Introduced Crayfish Cherax destructor Clark, 1936". Hydrobiologia. 549 (1): 219–237.
- Craig Williams. "Cherax destructor". (2006).
- Crandall, K.A. 1996. Cherax destructor. The IUCN Red List of Threatened Species 1996
- Goerner C. "Cherax destructor". ( 2007)
- Geddes, MC, Mills, BJ & Walker, KF (1988) Growth of Australian Freshwater Crayfish Cherax destructor under
Laboratory Conditions, Australian Journal of Marine and Freshwater Research 39.
- Groves, RE (1985) The Crayfish: Its Nature and Nurture, Fishing News Books.
- Jones, C. 1990. Crayfish Biology - Getting down to basics. Australia Fisheries Aquaculture Special: Reclaw,
49(11
- Lawrence, C. 1995. Yabbies, Cherax albidus. Fisheries Department of Western Australia. No. 4.
- Pekny Reinhard, Lukhaup Chris "Crevettes et invertébrés d'eau douce." dans L'aquarium à la maison n°7H janvier 2009
- Smallridge, M. 1990. Biology and Farming of the Yabbie. South Australian Department of Fisheries, Research
Branch
- Veselý Lukáš, Buřič Miloš, Kouba Antonín, "Hardy exotics species in temperate zone: can “warm water” crayfish invaders establish regardless of low temperatures ?" in Sci Rep. ; 5: 16340 (2015)
- Withnall Fiona "Biology of Yabbies (Cherax destructor)" in Aquaculture Notes, Melbourne June 2000

Pour citer cette fiche :"Cherax destructor, Clark, 1936" in B-Aqua / GP (2022)