La tolérance de l’écrevisse de Murray en matière de température est très grande et elle peut survivre dans des eaux de 1°C à 35°C dans la nature.
De basses températures, telles qu’on les rencontre en Europe durant l’hiver, peuvent toutefois lui être fatales si elles se prolongent. Au-dessous de 16°C déjà, l’écrevisse réduit son métabolisme et arrête sa croissance. Des températures supérieures à 35°C entraînent également un arrêt de la croissance, voire même la mort des animaux. Les températures optimales pour la maintenance de ces crustacés en bassin se situent entre 18°C et 28 °C.
Ces écrevisses préfèrent des eaux dont le pH est compris entre 7,5 et 10,5 dans la nature et il est rare de trouver des populations dans des zones acides (pH inférieure à 7).
Une eau moyennement dure à dure est préférable, mais ces écrevisses sont très tolérantes en ce qui concerne la teneur en sel de l’eau et peuvent survivre plus de quarante-huit heures en eau de mer pure.
Les niveaux de salinité inférieurs à 8 ppt et une eaux saines et bien oxygénées sont cependant plus propice à la croissance harmonieuse de l'écrevisse.
Elles peuvent aussi survivre dans des conditions sèches pendant de longues périodes (au moins plusieurs années) par estivation (sorte de dormance et hibernation appelée une estivo-hibernation) dans des terriers enfoncés dans des lits boueux de ruisseaux et de marécages.
On voit donc que la maintenance et l'élevage de Cherax destructor ne posera pas spécialement un problème de milieu.
Les Yabbies se trouvent généralement sur des fonds boueux ou limoneux et se trouvent rarement dans les habitats d'eau claire, préférant eau avec des niveaux modérés de turbidité.
On veillera donc à les maintenir et les élever dans un bac dont les caractéristiques sont proches des conditions naturelles.
Écrevisse plutôt paisible et en aucun cas "destructrice", elle doit son nom de "destructor" au minage fréquent des berges et des digues qu'elle occasionne.
En effet Cherax destructor peut s’enterrer jusqu’à cinq mètres de profondeur en cas de sécheresse et endommager les berges et les barrages, ce qui ne concerne pas l'aquariophile.
Ces derniers temps, elle n’est que très rarement proposée dans les animaleries, peut-être en raison de sa taille, car à beaucoup d’autres égards, elle s’avère être un hôte idéal pour les aquariums dont la taille doit naturellement être adaptée à sa corpulence : au moins un mètre cinquante de long pour héberger un couple.
L'aménagement doit être très bien structuré et comporter de nombreuses cavernes et autres cachettes. Elles sont particulièrement importantes pendant et après la mue, tant que les écrevisses sont encore molles, elles ont besoin de protection.
Cherax destructor creuse et s'attaque également aux plantes. Les installations telles que les racines et les pierres doivent donc être absolument stables et protégées contre le renversement.
Les écrevisses, et surtout les jeunes écrevisses ont besoin de nombreuses cachettes, l'idéal étant une couche de feuilles brunes d'automne, qui sont par ailleurs très appréciées comme nourriture.
Outre les feuilles mortes, les Cherax destructor aiment également la nourriture prête à l'emploi, les aliments verts tels que les légumes, les épinards et les orties (séchés ou infusés), mais ils apprécient également les aliments en flocons, les tablettes ou les granulés.
Les C. destructor aiment se promener et sont des grimpeurs étonnamment souples.
Il faut impérativement veillez à ce que le couvercle soit bien fermé et ne soit pas forcé par ces écrevisses assez fortes.
Cherax destructor n'est pas un chasseur actif, mais les poissons imprudents peuvent être mangés. Les escargots font partie de son régime alimentaire naturel, tout comme les coquillages. Comme pour toutes les écrevisses, nous ne recommandons pas la cohabitation avec des crabes ou d'autres écrevisses
Il convient de noter que les yabbies sont également cannibales, en particulier s'ils sont dans des situations surpeuplées ou s'il la quantité de nourriture naturelle disponible est insuffisante. Les animaux qui ont
récemment mués sont plus sensibles au cannibalisme naturel de leurs voisins car ils sont extrêmement vulnérables aux attaques des autres en ce moment.
Les Yabbies sont une espèce nocturne. Le comportement alimentaire est principalement contrôlé par la quantité de lumière filtrant à travers l'eau et on constate souvent que les plus grandes périodes de l'activité se produit peu avant l'aube et juste après le crépuscule.
Leurs yeux ne sont pas leur meilleur sens, les sens du toucher et du goût sont beaucoup plus importants et sont perçus à l'aide d'une paire de grands palpeurs (ou antennes) et d'une paire de petits palpeurs fins situés au centre (ou antennules).
La température de l'eau joue également un rôle important dans le niveau d'activité. Aux températures extrêmes, le taux d'alimentation diminue tout comme le taux métabolique, ce qui entraînera une réduction croissance.
Chez les yabbies nouvellement éclos, la mue peut avoir lieu tous les deux jours. La fréquence diminuera à mesure que la yabby vieillit jusqu'à ce qu'il ne mue qu'une ou deux fois par an.
Le durcissement de la coquille est obtenu en prélevant du calcium de leurs réserves propres et dans l'eau environnante.
Le calcium est stocké dans le corps en le réabsorbant de l'ancien exosquelette avant de muer et de le déposer dans deux dépôts calcaires de la paroi de l'estomac appelés gastrolithes. Les Yabbies mangent aussi leur ancien exosquelette pour le recycler dans le nouvel exosquelette, afin de le durcir.
Attention ! Les écrevisses américaines transmettent potentiellement la peste de l'écrevisse (aphanomycose)
et ne doivent donc jamais être en contact avec les Cherax, qui y sont sensibles. Les spores de l'agent pathogène se trouvent dans l'eau dans laquelle les écrevisses américaines sont maintenues, il faut donc s'assurer qu'aucune eau, qu'aucun matériel, qu'aucune plante... ne puisse se retrouver dans l'aquarium des écrevisses du genre Cherax.
Disponibilité commerciale : Commun
L’écrevisse de Murray est l’une des premières espèces d’écrevisses à avoir fait son apparition dans nos aquariums.
Attention ! Cherax destructor est considéré comme une espèce potentiellement envahissante en Europe et sont élevage en plein-air ou son rejet dans la nature doit être impérativement proscrit.
Elle est interdite à la vente dans certains états des États Unis d'Amérique.
Ne JAMAIS relâcher Cherax destructor dans la nature !
Le commerce des aquariums est considéré comme l'une des principales voies d’introduction des écrevisses invasives. Le réchauffement climatique pourrait encore accroître leur potentiel à s'établir dans des habitats auparavant indisponibles ou inappropriés.
Dans le cadre d’une aquariophilie responsable, on veillera donc à prendre toutes les précautions nécessaires pour éviter leur établissement dans le milieu naturel, quel que soit la latitude ou l’altitude.