Cherax peknyi
Fiche crée par :
TheEdge le 16/02/2018 18:35:07

Fiche modifiée par :
Grand Père le 16/08/2023 07:56:36
Grand Père le 15/08/2023 17:24:41
Grand Père le 15/08/2023 14:38:21
Grand Père le 07/08/2023 09:00:14
Grand Père le 09/07/2023 11:09:30    
Écrevisse tigrée
Une belle écrevisse accommodante quant à la qualité de l'eau, mais terrassière et agressive, qui nécessite un grand bac aménagé pour elle.

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Taxinomie
Descripteur : Lukhaup & Herbert, 2008
Classe: Malacostraca
Ordre: Decapoda
Famille:  Parastacidae
Genre:  Cherax
Synonymes
Aucun
Noms Communs
Écrevisse tigrée
Écrevisse de Pekny
Zebra Crayfish (en)
Membres du genre Cherax
Cherax albertisii (Nobili, 1899)
Cherax destructor (Clark, 1936)
Cherax quadricarinatus (von Martens, 1868)
Cherax pulcher (Lukhaup, 2015)
Cherax misolicus (Holthuis, 1949)
Cherax mosessalossa (Lukhaup, Eprilurahman & Rintelen, 2018)
Cherax boesemani (Lukhaup & Peckny, 2008)
Cherax cainii (Austin & Ryan, 2002)
Cherax holthuisi (Lukhaup & Pekny, 2006)
Cherax lorentzi (Roux, 1911)
Cherax peknyi (Lukhaup & Herbert, 2008)
Cherax snowden (Lukhaup, Panteleit & Schrimpf, 2015)
Cherax warsamsonicus (Lukhaup, Eprilurahman & von Rintelen, 2017)
Cherax alyciae (Lukhaup, Eprilurahman & Rintelen, 2018)
Origine géographique
Aire d'origine : Asie
Papouasie-Nouvelle-Guinée
Cherax peknyi a été collectée dans le ruisseau Tamu, dans le bassin hydrographique du fleuve Fly (Fly River), province occidentale, Papouasie-Nouvelle-Guinée (Lukhaup et Herbert 2008).

Ces écrevisses sont connues pour être présentes dans la plaine inondable de Fly River et dans les contreforts des montagnes près de la capitale provinciale de Kiunga.
Environnement
Paramètres
Milieu
Douce
Température
18 à 29 °C
Cette espèce se rencontre généralement dans les eaux calmes à écoulement lent, dans certaines parties du sud de la Nouvelle-Guinée avec une saisonnalité humide et sèche prononcée.
La rivière Tamu (près de la frontière de la Papouasie occidentale) est boueuse pendant la saison des inondations, devenant claire après les premières inondations, puis devenant stagnante, avec une eau sombre (colorée au tanin) pleine de feuilles pourries et presque anaérobie (DO inf 1mg/L ) en saison sèche. Cette espèce est connue pour vivre sous les branches, ainsi que dans les crevasses et les trous du bois submergé. Elle est également connue pour vivre dans des terriers creusés dans l'argile au bord de la rivière. Lorsque le niveau d'eau reste à toutes les profondeurs d'eau et dans les trous (Lukhaup et Herbert 2008)..

Généralement, son habitat se trouve dans la forêt galerie de Mousson, mais elle est connue pour persister là où la modification de l'habitat a été sévère (défrichement et envasement), et se reproduit et entraîne des populations dans de petites criques autour de Kiunga (par exemple près de l'école de Kiunga). Ces ruisseaux ont modifié un débit modéré tout au long de l'année et sont très troubles (secchi inf 50 mm) et DO sup 4 mg/L. La température de l'eau dans les petits ruisseaux autour de Kiunga est comprise entre 18°C ​​et 29°C. Quelques-uns des ruisseaux dans lesquels elle se trouve s'assèchent complètement, elle est donc probablement capable de survivre dans des conditions humides pendant quelques mois, dans des terriers ou des bûches humides. De plus, dans les cours d'eau, cette espèce était sympatrique avec Cherax albertisii et Cherax quadricarinatus (Lukhaup et Herbert 2008).
Cherax peknyi a été évalué comme Données insuffisantes. Il s'agit d'une espèce spécifiquement décrite, et des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer l'abondance de cette espèce et si elle est affectée par des processus de menace majeures, avant qu'une évaluation précise puisse être faite.

Cette espèce est utilisée localement pour la consommation humaine (Lukhaup et Herbert 2008), mais on ne sait pas dans quelle mesure cela a un impact sur les populations de cette espèce.

Il n'y a pas de mesures de conservation spécifiques à l'espèce en place pour cette espèce. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer l'abondance de cette espèce et si elle est touchée par des processus de menace majeure.

Note : Il semble que Cherax peknyi, comme les autres écrevisses de la plaine inondable de Fly River, soit mise en danger, suite à l'introduction de prédateurs exotiques tels que les poissons Anabas testudineus et Channa sp.
Description
Taille
: 10 à 12 cm SL
Respiration
Branchiale
Longévité
3 à 5 ans
Régime
Omnivore
Les couleurs de Cherax peknyi sont assez variables, visiblement en fonction de l'origine géographique des collectes.
En règle générale, les pinces sont blanches ou crème (contrairement aux écrevisses de Kiunga dont les pinces sont rouge vif aux pointes blanches) et prennent une teinte bleutée vers l’intérieur, respectant le motif caractéristique des Cherax (tacheté-marbré). La carapace peut être brun à orange ou vert bleu gris, mais présente systématiquement une bande claire sur le côté ; l’abdomen est foncé avec des rayures claires voyantes ; d’où le surnom d’écrevisse tigrée ou zébrée.
Les variantes se différencient par la largeur et la coloration des rayures sur la queue ainsi que par le nombre et la forme des ardillons situés sur le côté de la carapace. Ces écrevisses atteignent une taille de dix à douze centimètres.

Note :Il est très probable que les écrevisses du commerce proviennent de régions ou systèmes de rivières différents et qu’elles aient pu développer les diverses formes colorées dans ces différents habitats.

Les spécimens collectés à Tamu Creek (un affluent de la rivière Fly dans la province occidentale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée) en 2006 ont été provisoirement attribués à Cherax sp. "papouane" mais ces spécimens correspondaient parfaitement aux espèces de la région de Merauke introduites sur le marché allemand des animaux de compagnie sous le nom de Cherax sp. "tigre" et Cherax sp."zèbre"en l'an 2000, et que l'auteur principal croyait être une nouvelle espèce. 
Régime Alimentaire
Les écrevisses dans leur ensemble sont considérées comme des omnivores opportunistes et se nourrissent dans la nature de végétation vivante et en décomposition, de larves d'insectes aquatiques, de petits poissons et de matières animales mortes.

En captivité, les écrevisses ont besoin d'un mélange d'aliments carnés et de végétation. Leur alimentation doit contenir environ 15 à 20 % de protéines.

Note : Les écrevisses adultes sont plutôt végétariennes, alors que les juvéniles ont tendance à être plus carnivores. Les juvéniles dépendent des protéines pour leur croissance rapide, ils peuvent même devenir cannibales lorsqu'il n'y a pas assez de nourriture protéinée.

L'écrevisse tigrée n'échappe pas à cette règle et pourra être nourrie en captivité avec des aliments secs pour écrevisses disponibles dans le commerce, des aliments vivants (larves d'insectes, vers, etc.), des légumes blanchis ou frais, et des feuilles de hêtre ou de chêne.
Un apport de calcium sera indispensable à la croissance et à la mue des écrevisses. Si la nourriture habituelle n'est pas suffisamment variée, on complémentera avec des aliments spécialisés riche en calcium ou naturel comme des escargots par exemple.

Attention ! Comme toutes les écrevisses, elles sont faciles à nourrir, mais plus encore à suralimenter.
On veillera à ne pas laisser de nourriture se décomposer dans le bac en nourrissant selon les besoins. Dans un aquarium riche en matière organique et équilibré, on pourra nourrir tous les deux jours.
Toutefois dans les bacs de reproduction ou trop peuplés, on veillera à ne pas favoriser de conflits autour de la nourriture.

La plupart des écrevisses traînent et stockent des aliments dans leurs cachettes pour une consommation ultérieure. Il est utile de contrôler de temps en temps les caches pour éviter toute pollution.
Dimorphisme
Les mâles adultes sont plus forts et ont des pinces plus grandes que celles des femelles.

À une exception près (Procambarus fallax f. virginalis), toutes les espèces d'écrevisses sont sexuellement dimorphes et leur sexe peut être déterminé assez facilement.

En regardant la partie supérieure de leur abdomen, nous pouvons voir que les mâles ont un ensemble supplémentaire de pléopodes utilisés pour la fécondation interne.

L'écrevisse mâle à deux appendices en forme de L (organes de transfert de sperme) derrière leurs pattes "fermoirs". Les femelles ont elles, un réceptacle de sperme circulaire entre les bases des deux dernières paires de pattes de marche.
Une formation triangulaire de petites pattes indique un mâle.
Les femelles ont des réceptacles séminaux et n'ont pas les pléopodes supplémentaires derrière les pattes ambulatoires des mâles.

Note : Il est assez facile de différencier les écrevisses mâles et femelles, car il suffit de regarder sous la carapace, les organes reproducteurs. Aussi, au stade pré‐reproductif (juvénile), il est presque impossible de différencier les mâles des femelles à l'œil nu.
Chez certaines espèces, il peut également avoir d'autres critères tels que la taille, la coloration, les griffes, etc. Cependant, bon nombre de ces traits ne sont présents que chez les adultes matures et appartiennent à une espèce particulière.
Dangerosité
 
 
 Faible
Les écrevisses de grande taille peuvent pincer, généralement sans gravité.
On évitera donc de manipuler sans précautions les spécimens adultes.
Maintenance
Population
2 minimum (2 recommandé)
Zone
Inférieure
Ratio M/F
1 / 1
Paramètres
Température
        18      20              25      28
pH
         6,5      7            7,5      8
GH
         2       8              10       15
Brassage
Aquarium
Volume
100 l minimum (200 l recommandé)
Longueur
100 cm minimum
En aquarium, Cherax peknyi est généralement très farouche et ne se montre que rarement. Elle est essentiellement crépusculaire et nocturne.
C'est une excellente terrassière et il n’est pas rare que le bac où elle est maintenue soit réaménagé à sa convenance par son activité.
À cet effet, du sable, des gravillons, des racines et des pierres offriront à cette écrevisse un chantier idéal à son activité terrassière
En dehors de ça, il s’agit d’une espèce relativement paisible et, à moins d’une alimentation inappropriée, les poissons ne seront pas inquiétés.
Les relations intra-spécifiques sont plus tendues, et les grands mâles Cherax peknyi se montrent agressifs envers leurs congénères mâles. Pour la maintenance de plusieurs mâles, il faudra donc veiller à leur offrir un espace suffisant avec des possibilités de retranchement à profusion.

En aquarium, les individus peuvent atteindre une taille de huit à douze centimètres et un bac de quatre-vingt à cent litres permet de satisfaire plusieurs de ces écrevisses si l'aménagement permet à chaque individu une retraite.

Cette écrevisse se satisfera de nombreux habitats et milieux variés. La qualité de l'eau n'est pas primordiale mais la filtration devra être assez puissante pour encaisser les terrassements d'un ou de plusieurs individus.

Cherax peknyi est plutôt nocturne et la qualité de l'éclairage importe peu. Comme les plantes ne résistent pas à ses terrassements l'éclairage ne sera utile que pour les éventuelles plantes flottantes.

Attention ! Les écrevisses américaines transmettent potentiellement la peste de l'écrevisse (aphanomycose)
et ne doivent donc jamais être en contact avec les Cherax, qui y sont sensibles. Les spores de l'agent pathogène se trouvent dans l'eau dans laquelle les écrevisses américaines sont maintenues, il faut donc s'assurer qu'aucune eau, qu'aucun matériel, qu'aucune plante... ne puisse se retrouver dans l'aquarium des écrevisses du genre Cherax.

Disponibilité commerciale : Disponible

Cherax peknyi Cherax sp. Tiger ou Zebra, au départ vendue sous le nom de Cherax misolicus, puis de Cherax cf. papuanus, est la première écrevisse originaire de Nouvelle-Guinée proposée dans les commerces spécialisés.
Cette espèce a depuis été identifiée comme Cherax peknyi, mais, une délimitation exacte de son aire de répartition reste impossible jusqu’à aujourd’hui.
Une chose est toutefois quasi-certaine : il en existe plusieurs formes colorées. Les individus présentent certes des différences morphologiques et des différences de couleur, mais l’étude génétique a montré que toutes les écrevisses vendues et élevées comme Cherax sp. Tiger et Cherax sp. Zebra appartiennent à la même espèce.

On la trouve parfois dans le commerce dans une forme bleue vendue sous le nom commerciale de "Blue kong" ou Cherax peknyi var. "Blue Claw.
Reproduction
Type
Ovipare
Difficulté
Courante
Paramètres
Température
20 à 25 °C
pH
7 à 7,5
GH
8 à 10 °GH
Les écrevisses de Pekny se reproduisent en eau douce et il n'est généralement pas difficile de les faire se reproduire en captivité. Elle semble même très prolifique.
Elles deviennent sexuellement matures à partir d'une taille de huit à dix centimètres. Le nombre d'œufs pondus est déterminé par la taille de la femelle.
Le mâle transférera du sperme que la femelle pourra conserver pendant de longues périodes. Les œufs éclosent au bout de cinq semaines environ en fonction de la température, et la progéniture se cachera pendant une semaine ou deux jusqu'à ce qu'elle grandisse.
S'ils ne disposent pas de suffisamment d'espace ou de cachettes, les jeunes se cannibaliseront, principalement pendant les mues.

Attention ! : Toutes les écrevisses du genre Cherax peuvent s'hybrider entre-elles et les différentes espèces ne doivent pas être maintenues ensemble.
Commentaires
Étymologie : Cherax est une altération du mot grec χάραξ (charax), qui signifie "pieu pointu" et peknyi "de Pekny" en l’honneur de Reinhard Pekny, carcinologue allemand ayant, entre autres, co-découvert et décrit plusieurs espèces de crustacés indonésiens.

Utilisations traditionnelles ou commerciales :
Cette espèce est utilisée localement, à un niveau de subsistance, pour la consommation humaine (Lukhaup et Herbert 2008). Les écrevisses sont ramassées et consommées dans toutes les régions, en particulier lorsque le niveau de l'eau a baissé pendant la saison sèche.
Références
GBIF, IUCN,
- Austin, CM 2010. Cherax peknyi. La Liste rouge de l'UICN des espèces menacées 2010
- Lukhaup, C. et Herbert, B. 2008. Une nouvelle espèce d'écrevisses (Crustacea : Decapoda : Parastacidae) du bassin versant de la rivière Fly, Province occidentale, Papouasie-Nouvelle-Guinée. Mémoires du Queensland Museum 52(2): 213–219.
- Pekny Reinhard, Lukhaup Chris "Crevettes et invertébrés d'eau douce." dans L'aquarium à la maison n°7H janvier 2009

Video Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=fh3YfmIKPSQ&ab_channel=%E7%BE%8E%E4%BA%BA%E9%B1%BC%E7%90%AA%E7%90%AAPeggy

Pour citer cette fiche :"Cherax Peknyi, Lukhaup & Herbert, 2008" in B-Aqua / GP (2022)